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Qu’un Président de la République pose une flopée de questions aux citoyens, une trentaine, quoi de plus démocratique au moment où la société française est parcourue de frissons qui mettent à mal la conduite des politiques par les pouvoirs publics ?

Le Grand débat avec les citoyens est donc ouvert. D’ici quelques semaines, à l’instar de ceux qui ne participent pas aux votes nationaux ou locaux, nul ne pourra délivrer une critique recevable s’il n’a pas tenté de s’exprimer dans ce débat. Expression orale ou expression écrite, peu importe, mais expression citoyenne : c’est une impérieuse obligation pour participer à la rénovation du cadre républicain et dynamiser notre fonctionnement démocratique.

Il ne s’agit plus simplement d’agiter un gilet jaune; il faut maintenant délivrer un quasi-mandat au Président et donner suite aux propositions retenues.

Dans un premier temps il n’y aura « pas de questions interdites » quel que soit le thème abordé : impôts, environnement, citoyenneté, immigration

Il s’agit pour chacun de faire connaitre ses propositions et ses idées. Donc il ne s’agit pas d’une usine à gaz incontrôlable, mais d’un processus de clarification de la volonté des citoyens.

Et c’est bien là la difficulté de l’exercice. Au-delà  des associations nationales ou locales dans lesquelles nous militons, il est logique et impératif à cette occasion unique de prendre une place dans le débat, localement avant tout, pour irriguer par les réalités de terrain les décisions à prendre par la Nation.

Sur le fond parmi les thèmes retenus par la lettre présidentielle l’un d’entre eux retient en priorité l’attention des citoyens attachés à la laïcité. Le Président de la République formule sa demande en ces termes :

« Comment renforcer les principes de la laïcité française, dans le rapport entre l’État et les religions de notre pays ? Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République?»

Cette interrogation rassure en ce sens que, sur ce sujet, il est hors de question de bricoler : la laïcité n’est pas remise en cause.

L’exigence des laïques est d’affirmer haut et fort qu’il y a une ligne jaune ( tiens, tiens ) à ne pas franchir: PRÉSERVER LA LOI DE 1905 EN L’ ÉTAT. Ceci doit être dit et écrit explicitement dans tous les lieux de débats.

Ce qui correspond très précisément aux mots du chef de l’État qui rappelle que la laïcité est « une valeur primordiale pour que puissent vivre ensemble (…) des convictions différentes, religieuses ou philosophiques ».

Cependant là où il peut y avoir problème c’est lorsqu’il invite les Français à réfléchir aux moyens de « renforcer » cette laïcité et de « garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ».

Sous cet angle peut-on concevoir un lifting de la constitution? Pourquoi pas?  Mais il est impossible d’ouvrir une discussion et de cautionner des propositions qui correspondent à des accommodements raisonnables autrement dit des propositions législatives qui reviendraient à introduire un communautarisme rampant dans la République ou dans le fonctionnement de notre démocratie.

Dans le questionnement présidentiel, parce que nous sommes laïques,  prononçons nous pour la reconnaissance du vote blanc et même peut être pour le vote obligatoire, pour une dose de proportionnelle aux élections législatives, pour une représentation plus juste de tous les projets politiques, pour une participation citoyenne plus active, in fine pour une démocratie plus participative, pour accroître le recours aux référendums.

La citoyenneté, c’est avant tout le fait de vivre ensemble grâce à l’immuabilité du principe de laïcité.

«Au moment où l’unité citoyenne et la paix sociale sont mises en péril par des casseurs irresponsables il ne peut être question d’affaiblir la laïcité dans notre Démocratie en ouvrant la voie aux exigences de groupes de pression confessionnels et en relativisant le caractère inviolable d’un des principes fondateurs de la République.»

Dans ce grand débat, manifestons concrètement notre adhésion sans réserve à la laïcité et ses exigences concrètes dans tous les domaines où elle doit s’appliquer.

Bernard Ferrand Vice-Président d’ÉGALE

Comment participer au grand débat ?

Nous appelons nos adhérents et sympathisants à participer au grand débat initié par le gouvernement et à répondre aux questions concernant la laïcité, à l’aide de l’argumentation développée ci-dessous : Les Questions posées : Comment renforcer les principes de la laïcité française dans le rapport entre l’État et les religions dans notre pays ? Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?

Les réponses d’ÉGALE :

– Ne pas toucher à la loi de 1905 et ne pas ouvrir de débat à son sujet

– Rendre obligatoire par décret pour les associations cultuelles, le statut défini dans cette loi.

– Respecter la non-intervention de L’État dans l’organisation des cultes

– Contrôler les fonds venus de l’étranger par des mesures de sécurité indépendantes de cette loi

– Appliquer systématiquement la police des cultes, pour sanctionner les prêches qui attaquent la République, ses valeurs et ses lois, que ce soit dans les églises, les mosquées ou les autres temples.

– Veiller à ce que l’enseignement moral et civique (qui comprend la laïcité et les valeurs de la République) soit régulièrement dispensé dans les établissements scolaires publics et sous contrat avec l’État.