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On peut se réjouir de la prise de conscience apparemment opérée par ce gouvernement, concernant le danger de l’islamisme politique car elle est récente. Jamais les problèmes liés à ceux qui contestent la République, ses valeurs et ses lois n’avaient été repris et cités avec cette précision, allant jusqu’à des anecdotes que nous connaissions, mais qui étaient soigneusement occultées par la plupart des responsables politiques. Si l’on en croit les mots prononcés par le Président de la République aux Mureaux, l’ampleur de la tâche à accomplir pour remédier à ces situations problématiques semble avoir été cernée. Le cadre dessiné par le chef de L’État parait donc globalement satisfaisant. Citons quelques points : le renoncement explicite à toute solution de type concordataire, la volonté d’appliquer la loi fermement et sans complaisance et de la faire respecter par tous, la volonté de lutter contre la déscolarisation de 50 000 enfants isolés de l’école, du reste de la société et des apprentissages fondamentaux, la volonté de supprimer les ingérences étrangères dans le culte musulman et toutes les formes d’embrigadement par le biais d’écoles hors contrat ou d’associations dites humanitaires ou sociales, la volonté d’inciter les associations cultuelles à adopter le statut de 1905…Nous aimerions être convaincus que ce discours sera suivi des mesures et des moyens nécessaires. Nous ne le serons qu’en lisant le texte de loi lui-même et en assistant à sa mise en oeuvre.

Nous n’oublions pas en effet que depuis le début de ce quinquennat, nous avons eu quelques mauvaises surprises, comme les deux tentatives du gouvernement pour que les associations cultuelles puissent gérer des immeubles de rapport, c’est à dire en franchise d’impôt, tentatives heureusement repoussées par les parlementaires dûment informés par les association laïques. Nous n’oublions pas les déclarations étranges du président sur la radicalisation de la laïcité, ni le fait qu’il persiste à maintenir un dialogue officiel et régulier avec les représentants des cultes, donnant ainsi un rôle politique à ces derniers. Enfin, nous constatons avec surprise que le texte de la loi contre les séparatismes doit être soumis à ces mêmes représentants des cultes avant de l’être aux représentants du peuple à la fin de l’année !

Nous attendrons donc, dans un grand esprit d’ouverture, mais avec la plus grand vigilance, le contenu du projet de loi. Il va de soi, que nous soutiendrons toute politique qui ira dans le sens du respect de la loi et des valeurs républicaines, dans la volonté d’émanciper les citoyens du fanatisme et des préjugés, dans la lutte sans complaisance contre les terroristes et leurs idéologues, dans la préservation des libertés et de l’égalité de tous.

Lire le discours des Mureaux

Martine Cerf