-

La Moselle n’est pas alsacienne !

Alors que des identitaires Alsaciens cherchent le moyen de se désolidariser de la région Grand Est dont l’Alsace fait partie, des voix s’élèvent pour proposer de regrouper une « région Alsace-Moselle » qui n’a jamais existé. Le seul point commun à ces trois départements : leurs régimes dérogatoires, et notamment  celui des cultes, qui datent de Napoléon Bonaparte et de Bismarck.

 

Le département de la Moselle actuel est une entité composite. Il est normal que le Conseil départemental cherche à promouvoir ce qui serait son « identité ». Pourtant, entre le « Bitcherland », l’ancien Bassin houiller, le Pays haut et les vallées sidérurgiques, le Saulnois et le Pays messin, que d’histoires, de pratiques culturelles et linguistiques différentes.

 

Dans le contexte politique actuel, s’il fallait définir une identité mosellane, elle s’exprimerait avec une forme négative : la Moselle n’a jamais été et n’est toujours pas alsacienne !

Entre la Moselle et l’Alsace, il n’y a, en fait, que moins de 50 ans d’histoire commune : de 1871 à 1918 … C’est beaucoup diront ceux qui sont attachés à l’héritage de cette période : le droit local. Au regard de l’Histoire avec une majuscule, c’est très peu.

Si l’on s’en tient aux « capitales » », Metz et Strasbourg, on notera déjà qu’à Metz on n’a jamais parlé un dialecte germanique (et l’allemand seulement de manière minoritaire en tant que langue d’importation, très progressivement imposée après 1870, et bien entendu durant les 4 années de domination nazie).

Metz est d’ailleurs sous autorité française depuis 1552, Strasbourg depuis 1681 (et Nancy 1766 !).

En ce qui concerne le droit local, il faut être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas voir qu’il se vide peu à peu de sa substance. Le Conseil constitutionnel (Décision SOMODIA 2011) a réaffirmé son caractère provisoire et interdit toute évolution qui ne serait pas un rapprochement avec le droit général français : ce qui fragilise notamment la « sécu » locale, désormais plus chère pour un salarié du privé en activité que le régime national avec sa mutuelle d’entreprise payée à parité employeur/employé…

 

En ce qui concerne les aspects religieux, on ne pourra plus « éternellement » évoquer la religiosité particulière des Mosellans alors que nos voisins Luxembourgeois qui étaient soumis à un régime similaire ont, presque sans bruit, depuis 2013, supprimé progressivement le salariat des prêtres, le financement des paroisses par les communes et l’enseignement religieux à l’école publique.

Décidément, la Moselle, dans l’Académie de Nancy-Metz, engagée dans une coopération transfrontalière avec la Wallonie, le Grand-Duché, la Rhénanie-Westphalie et la Sarre, (et non pas dans une alliance du Rhin supérieur avec la Suisse alémanique et le Pays de Bade), ne peut en aucune manière constituer une entité politique et administrative avec l’Alsace !

Michel SEELIG

 

publié le 06/10/2017