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Avant la fin de son mandat, Obama multiplie les gestes destinés à assoir l’action de sa présidence. Dans ce cadre, il vient de signer la première loi de défense de la liberté religieuse mentionnant explicitement les athées. 

Dans son discours d’investiture en 2009, Barack Obama a été le premier président à évoquer les athées. «Nous sommes une nation de chrétiens, de musulmans, de juifs, d’hindous et de non-croyants.»avait-il déclaré.

Aujourd’hui, il va encore plus loin. «La liberté de croyance, de conscience et de religion protège les croyances aussi bien théistes que non théistes et le droit à ne pas professer et ne pas pratiquer de religion», précise le nouveau texte de la loi de 1998, modifiée par ses soins, qui condamne également le fait de «viser des non-théistes, humanistes et athées en raison de leurs croyances».

Cette loi avait donné naissance il y a presque 20 ans à la Commission Américaine sur la liberté religieuse dans le monde, qui a pour vocation d’enquêter sur les persécutions subies par les minorités religieuses dans le monde.

Une avancée historique

Pour l’American Humanist Association, il s’agit d’un ajout historique. D’après Caroline Mala Corbin, professeur de droit, cette loi ainsi modifiée pourrait influencer la façon dont les athées sont considérés par les tribunaux américains :«Il y a toujours eu une controverse quant à savoir jusqu’à quel point les athées devaient être protégés. Cette loi précise qu’ils doivent être autant protégés [que les religieux].» explique-t-elle.

Plus important encore, «Le fait que les non-théistes soient reconnus et protégés en tant que groupe est une avancée importante vers l’entière acceptation et inclusion des individus non religieux, qui sont encore trop souvent stigmatisés et persécutés à travers le monde», a déclaré le directeur de l’American Humanist Association.

La reconnaissance de cette protection des athées dans la loi découle d’un lobbying de quatre ans opéré par l’American Humanist Association auprès du Département d’État et du Congrès, notamment pour attirer l’attention sur le sort des athées persécutés dans des pays comme l’Arabie saoudite et le Bangladesh.

Nelly Fouks d’après Claire Levenson sur Slate.fr