Le Pape François en visite en Corse s’est exprimé sur la laïcité française, en montrant une fois de plus qu’il n’y adhérait pas.
Peu de choses ont changé finalement au Vatican depuis 1905, quand l’Église refusait la séparation des Églises et de l’État. Le pape François, citant son prédécesseur Benoit XVI, revendique une « saine laïcité » qui doit « libérer la croyance du poids de la politique », en feignant d’ignorer que c’est précisément le cas en France depuis près de 120 ans.
Plus révélateur est sa revendication d’une collaboration entre l’État et les responsables religieux de l’Église, en réalité son véritable projet politique.
Au niveau de l’Union européenne, les représentants des Églises ont échoué à obtenir l’exclusivité d’un tel dialogue, qu’ils partagent avec les organisations non confessionnelles (laïques). La COMECE (Commission des épiscopats de la communauté européenne) continue de réclamer des traitements préférentiels, ce qu’elle obtient encore trop souvent. C’est très exactement ce que réclame le pape François pour la France et qui reviendrait à rétablir ce que la loi de séparation lui a retiré : la main mise institutionnelle de l’Église sur la société.
Il feint également d’ignorer que la plupart de ses fidèles français sont attachés à la laïcité et qu’ils ne demandent nullement que les responsables du culte s’expriment en leur nom. D’autant que de nombreuses libertés ont été acquises en opposition avec les positions de l’Église. Rappelons :
- L’égalité (et non la complémentarité) des femmes et des hommes
- La contraception
- Le droit d’avoir recours à une IVG
- Le mariage pour tous
- Et bientôt peut-être, le choix de sa fin de vie.
Alors plus que jamais, nous devons préserver le principe de laïcité, qui garantit la liberté de conscience de tous, religieux ou non, garantit la liberté des cultes et tient les religions à l’écart de la politique.
Martine Cerf