À la primaire de gauche, il reste un seul candidat laïque : Manuel Valls
Le favori, Benoît Hamon, ne cesse de s’embourber dans des justifications alambiquées qui esquivent les vraies questions sur la laïcité. Avec force circonvolutions, il justifie qu’après tout, il n’est pas choquant que des espaces publics d’où l’on exclut les femmes, puisqu’« historiquement, dans les cafés ouvriers, il n’y avait pas de femmes… ». Comme tous ceux qui font du clientélisme sur le terrain, il capitule devant les exigences et les pratiques inacceptables des adeptes d’un islam rigoriste importé d’Arabie Saoudite. Il oublie que ceux-là ne représentent qu’une minorité. Il reste sourd aux propos pourtant limpides d’une Djemila Benhabib, d’une Lydia Guirous, d’une Nadia El Fani, d’un Boualem Sansal, d’un Mohamed Sifaoui et de tant d’autres qui se battent pour la liberté et plaident pour que les politiques appliquent la laïcité sans compromission, afin qu’elle joue rôle de bouclier contre le fanatisme.
Peu importe à Benoît Hamon que des femmes puissent être exclues. Lui qui s’offusquerait avec raison s’il existait des cafés où l’on refuse l’entrée à des noirs ou à des juifs (ce qui a historiquement existé), ne trouve rien à redire quand il s’agit de femmes. Il comprend, il admet, il excuse, il ignore…
Rien de tel avec Manuel Valls quand il déclare [1] : « face au communautarisme qui mine notre modèle républicain, j’incarnerai avec force la laïcité et je ne céderai aucun pouce de terrain sur ce sujet.… Aucune femme ne peut être exclue d’un lieu public, d’un espace public. » Il a compris en effet que le temps n’est plus aux affirmations précautionneuses ou en demi-teinte qui ne font qu’encourager les prises de position contraires aux valeurs républicaines et à la cohésion sociale.
Trois candidats à la primaire avaient affirmé leur attachement à la laïcité, sans ambiguité : François de Rugy, Vincent Peillon et Manuel Valls. Il n’en reste qu’un en lice et quel que soit le résultat de cette primaire, il paraît certain que nous pourrons compter sur les doigts d’une seule main les candidats à la présidentielle décidés à faire respecter les valeurs républicaines, la laïcité et l’école publique.
Martine Cerf
[1] déclaration du 22 janvier 2017 au soir.
publié le 25/01/2017