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Depuis le 31/052018, le Danemark rejoint la France, la Belgique, les Pays-Bas, la Bulgarie et l’Autriche et devient le 6ème pays européen à interdire la burqa. ÉGALE s’en réjouit. 

Doucement, trop doucement, l’Europe avance dans son combat timide contre l’islam politique. Aujourd’hui, 6 pays membres s’opposent à ce que les visages soient cachés par un voile dans l’espace public. Mais au sein d’autres pays, certaines régions s’y opposent également. La Bavière en Allemagne, la Catalogne en Espagne et le Tessin en Suisse ont également banni la burqa au niveau de leur région, tandis que la Norvège a déposé une loi qui en interdit le port dans les écoles publiques. Les interdictions ont apparemment pour but de restreindre la prolifération de l’islam politique en Europe.

Un combat de presque une décennie au Danemark

Dès 2009, le Parti populaire danois avait tenté d’obtenir une interdiction de la burqa au Danemark. Cet évènement a été salué par le député Martin Henriksen  qui a déclaré que les burqas et les niqabs « sont incompatibles avec la culture danoise ». Il a ajouté « ll a fallu près de dix ans pour rassembler une majorité au parlement contre le port de la burqa et du niqab dans l’espace public. Le Parti populaire danois estime que le Parlement doit maintenant aller plus loin dans la promulgation d’autres mesures contre l’islamisation du Danemark. » Sa déclaration a été appuyée par le ministre de la Justice Søren Pape Poulsen par ces propos :« Dérober son visage au regard des autres dans les lieux publics est incompatible avec les valeurs de la société danoise et irrespectueux vis-à-vis de la communauté. Il faut veiller au respect de notre communauté et des valeurs qui nous unissent. En interdisant le voilement du visage, nous traçons une limite et soulignons qu’au Danemark, la confiance et le respect ne peuvent avoir lieu que dans le face à face. »

Les musulmans intégristes vent debout contre l’interdiction

Au Danemark, les musulmans ont aussitôt affiché leur hostilité à la nouvelle loi : une douzaine de femmes vêtues de burqas et de niqabs ont fait le siège de la galerie des visiteurs du parlement de Copenhague. « Jamais je ne transigerai avec mes principes », a déclaré l’une d’elles. En réponse à ce mouvement de contestation, le ministre de la Justice Søren Pape Poulsen a déclaré que « certaines personnes ne veulent pas s’intégrer à la société danoise et tentent de créer des sociétés parallèles avec leurs propres normes et règles ». Ce refus a-t-il ajouté prouve la nécessité d’une interdiction de la burqa : « Nous voulons vivre dans une société où nous pouvons nous regarder dans les yeux. Pouvoir se regarder est le signe d’une démocratie ouverte. C’est ainsi, en tant que Danois, que nous souhaitons vivre. »

Amnesty International s’oppose à cette décision, contre l’avis de la CEDH

Amnesty International s’est élevé contre la nouvelle loi qui constituerait pour cette association une « violation des droits de la femme », mais la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé, à deux reprises, que les interdictions de la burqa étaient légales. C’est ainsi qu’en juillet 2017, elle a confirmé à l’unanimité l’’interdiction belge de la burqa dans les lieux publics. La cour a estimé que le gouvernement avait pris une mesure « contre une pratique incompatible avec les règles de l’échange dans la société belge, incompatible avec les règles qui régissent les relations sociales, relations indispensables à la vie en société … et essentielles au fonctionnement d’une société démocratique. »

Historique de l’interdiction de la burqa en Europe et des jugements de la CEDH

EN FRANCE : – En octobre 2010, la France a été le premier pays européen à interdire le voilement islamique du visage en public. Le Premier ministre de l’époque, François Fillon, avait affirmé que l’interdiction avait pour but de « réaffirmer solennellement les valeurs de la République ». Il a fait valoir que       « dissimuler son visage … place les personnes voilées en position d’exclusion et d’infériorité ; position incompatible avec les principes de liberté, d’égalité et de dignité humaine que promeut la République française. » Pour le président de l’époque, Nicolas Sarkozy, la burqa est « une forme d’asservissement qui n’est pas la bienvenue dans la République française ». Jacques Myard, ancien député conservateur qui a soutenu l’interdiction, affirmant que la burqa était un « choc » pour la culture française : « Le visage est la dignité d’une personne. Le visage est votre passeport. Quand vous vous dérobez à mon regard, je deviens une victime. »Un citoyen français d’origine pakistanaise, âgé de 24 ans, a tenté d’obtenir une condamnation de la loi anti burqa par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Mais en juillet 2014, la cour l’a débouté, confirmant le droit de la France d’interdire la burqa, validant l’argument du gouvernement français que cette interdiction favorise le « vivre ensemble ».

EN BULGARIE : – en octobre 2016, le parlement bulgare a promulgué l’interdiction du voilement du visage en public, punissant chaque infraction d’amendes pouvant aller jusqu’à 1 500 levs (770 euros), et la suspension des prestations sociales.

AUX PAYS-BAS : – En novembre 2016, le parlement des Pays-Bas  a voté à une écrasante majorité une interdiction partielle du voile islamique quand il couvre le visage dans certains espaces publics, notamment les écoles, les hôpitaux, les édifices publics et les transports publics.

EN AUTRICHE : En octobre 2017, l’Autriche a elle aussi interdit la burqa. La loi dite anti-voilement du visage (Anti-Gesichtsverhüllungsgesetz) interdit également l’utilisation de foulards, de masques et de peinture sur le visage. Toute infraction à la loi est passible d’une amende de 150 €.

d’après Soeren Kern, Senior Fellow à l’Institut Gatestone de New York.