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Dans un article du 3 janvier 2025, le site Antara News rend compte de deux décisions de la Cour constitutionnelle indonésienne rejetant la demande de citoyens qui contestaient la validité des lois qui contraignent, d’une part, à déclarer l’appartenance à une religion sur leurs documents d’identité et d’autre part, fait obligation à des époux de se marier religieusement.

La Cour a justifié sa décision en expliquant que la liberté religieuse en Indonésie ne s’étend pas à la liberté de ne pratiquer aucune religion ou croyance.

Elle estime que la Constitution du pays s’est fixée pour objectif de faire du pays une nation religieuse. Le premier élément de la Constitution est explicitement nommé « Pancasila » (croyance en dieu) et les documents d’identité doivent refléter ce fondement du pays.

De la même façon, les mariages qui ne seraient pas fondés sur la religion ne sauraient être considérés comme valides, estimant que « croire en dieu et pratiquer une religion est nécessaire. » Cette disposition ne constituerait pas une forme de discrimination mais simplement une « limite légalement imposée. »
« La Cour a rappelé que « le mariage avait pour but de former une famille dans un foyer heureux et éternel avec l’aide de Dieu Tout-Puissant. » (…) et qu’il «constitue en lui-même un acte religieux encadré par l’Etat. »

Il est bon de rappeler que cette même Cour avait renouvelé par un jugement de 2023 l’interdiction des mariages interreligieux. Une loi de 1974 stipule que seuls les mariages au sein d’une même religion sont autorisés en Indonésie.

En 1986, un tribunal de district avait accepté dans un premier temps une telle union mais le puissant Conseil des Oulémas (MUI) avait porté l’affaire devant la Cour constitutionnelle qui lui avait donné raison et annulé le mariage.

Sources :