Le CEDEC se bat depuis 42 ans pour la laïcité, et donc contre le financement des établissements scolaires privés par la République.
La loi Debré de 1959 et d’autres qui l’ont suivie ont trahi cet idéal de séparation, indispensable pour un fonctionnement équilibré et harmonieux de la démocratie, en donnant une place à nouveau particulière à l’Église catholique au sein de la République française. Les établissements catholiques ont, de ce fait, joué un rôle déterminant en redonnant au catholicisme une nouvelle « visibilité » (mot qui me fut dit en 1985 par Jean Honoré, à l’époque président de la Commission épiscopale auprès du monde scolaire et universitaire).
La droite politique est totalement partenaire du catholicisme dans cette trahison de la loi de 1905. Qu’une autre « religion » puisse prétendre aux mêmes avantages lui paraît incongru. Pourtant, l’égalité n’est-elle pas l’une des devises de la République? Donc, si l’État finance les écoles catholiques, pourquoi pas les établissements musulmans, s’il est prouvé qu’ils remplissent les conditions requises?
La véritable solution n’est-elle pas que la République – qui se doit de proposer un enseignement public irréprochable – ne finance aucun établissement scolaire privé, quelle que soit, s’il obéit à l’une ou l’autre, la religion dont il se réclame?
Didier Vanhoutte
Président du CEDEC et membre d’EGALE
Lire l’article de SaphirNews qui expose les revendications du Lycée Averroès de Lille pour son financement.