L’article 50 de la charte olympique dispose qu’« aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique ». On ne pourrait soupçonner les autorités olympiques de vouloir exclure qui ce soit, quand on sait l’intention première de l’olympisme, depuis Pierre de Coubertin.
On s’interroge beaucoup sur le fait que de jeunes sportives réclament de porter un voile qui cache leurs cheveux pendant les compétitions, sans s’interroger sur les raisons qui les poussent à refuser les règles communes. Pourtant, C’est bien celles-ci qu’il faut préserver tant elles sont indispensables à la dimension unificatrice du sport. On doit s’interroger sur les motivations de ceux et celles qui réclament que ce soit leurs règles soi-disant religieuses qui s’imposent.
Quand on connaît les conditions d’apartheid sexuel que vivent les Iraniennes ou les Afghanes pour ne citer qu’elles, on ne saurait ouvrir la porte à des pratiques qui nient toute liberté aux femmes, que des centaines de millions d’entre elles subissent dans le monde.
C’est avec un peu de tristesse que nous avons appris que Teddy Riner avait cru devoir alerter sur le risque de « priver de sport et donc d’une activité sociale » les femmes qui portent le voile. Heureusement la réponse de l’ancien champion du monde des poids super-coqs WBA, Mahyar Monshipour, qui sait de quoi il parle pour être né en Iran, a été plus réaliste : « Permettre l’apparition du fait religieux dans le sport, c’est la fin de la liberté des femmes parce que dans cette idéologie religieuse que malheureusement les Français ne connaissent pas, la femme est un objet à la disposition des hommes. » et il ajoute : « Teddy, tu ne connais pas le sujet, ne t’en mêle pas…. Teddy, s’il te plaît, si tu ne veux pas que ta fille, ta cousine, ou ta sœur se fasse insulter parce qu’elle va à la piscine ou à la plage en maillot, qu’elle se fasse insulter quand elle sort le soir, qu’elle se fasse traiter de fille de petite vertu, ferme-la, et parle de choses que tu connais ».[1]
Alors j’ai envie de dire, comme Mahyar Monshipour, à tous ceux qui considèrent comme normal qu’une femme doive se cacher sous un voile ou qu’on ne la regarde pas dans les yeux quand on lui parle, qu’on refuse de lui serrer la main pour la saluer, qu’on refuse de travailler avec elle, qu’on refuse de s’asseoir sur un siège occupé précédemment par elle… A tous ceux qui trouvent normal qu’au nom de pseudo préceptes religieux on piétine la dignité des femmes : S’IL VOUS PLAIT, FERMEZ-LA !
Martine Cerf
[1] Sur RMC sport le 24/3/2025