-

Les religions monothéistes n’ont jamais soutenu les droits des femmes. Bien au contraire, elles ont toujours su organiser et justifier leur invisibilité. On reste pantois devant la variété, le nombre et le raffinement sadique des interdictions qui concernent les femmes.

Cantonnées à la cuisine, vouées au plaisir de leur mari et à l’éducation de leurs enfants, cachées sous une burka, interdites de travail et d’éducation les femmes afghanes sont maintenant sommées de ne pas parler trop fort ni chanter en public.

En Irak, il est question de laisser la loi religieuse s’appliquer dans les affaires familiales, c’est-à-dire en particulier autoriser le mariage des petites filles à partir de 9 ans, pour ne pas parler du retour de la polygamie, les hommes ayant droit jusqu’à quatre femmes.

On sait ce que risquent les femmes qui montrent leurs cheveux en Iran : le régime autorise leur mise à mort. Et on pourrait citer tant d’autres pays qui s’appuient sur l’islam pour refuser aux femmes les droits accordés aux hommes.

Il faut rendre hommage à toutes celles et ceux qui refusent cet état de fait et s’y opposent par tous les moyens dont ils disposent, risquant la prison ou pire, leur vie.

Il est plus que temps que les démocraties soutiennent sans réserve celles qui se révoltent contre la condition qu’on leur impose. Elles seraient bien inspirées de le faire, car cet esprit misogyne, colporté par les réseaux sociaux et les prêches de quelques ministres des cultes hallucinés infiltre insidieusement les esprits. Elles seraient bien inspirées de leur opposer la séparation des religions et de l’Etat, qui, bien appliquée, garantit la liberté et l’égalité de tous.

Ce n’est pas pour rien que la démocratie est vomie par les dirigeants de ces régimes inégalitaires. Elle remet en cause, par sa seule existence, le bien-fondé de leurs lois inégalitaires. Et qui peut croire qu’un régime qui violente et assassine les femmes laisserait vivre les hommes dans la liberté ?

Martine Cerf