Depuis longtemps les débats internes se poursuivent à l’intérieur du Planning familial. Cette institution qui défend traditionnellement les droits des femmes, en particulier quand il s’agit de les affirmer face aux diktats religieux, connaît à l’interne une forte contestation relativiste qui voudrait faire de la place aux revendications religieuses, même lorsqu’elles s’exercent à l’encontre de la volonté des femmes. C’est ainsi qu’on a vu en septembre 2018, l’antenne du Planning familial des Bouches-du-Rhône partager le visuel d’une femme voilée et vantant la « modestie » dont cette pratique témoignait, avant de refuser de condamner explicitement l’excision. D’autres informations faisaient état de prises de positions enjoignant aux femmes de se soumettre à leur tradition d’origine. Des antennes du Planning se sont rapprochées de l’association Lallab, « féministes musulmanes » réclamant la seule liberté de porter le voile en toutes occasions.
Plus récemment Charlie Hebdo dénonçait les tentatives de féministes intersectionnelles adhérentes du Planning, afin de faire disparaître le mot laïcité de la charte du Planning. Certes, selon nos informations, il s’agirait là de débats internes, de brainstormings et de propositions qui ne s’imposent pas encore à l’ensemble de l’association, mais il reste qu’on peut s’inquiéter de l’apparition de propositions inimaginables dans cette vénérable organisation il y a quelques années.
Les manifestations de l’entrisme des « intersectionnelles », pseudo féministes qui ne défendent pas les libertés des femmes, et des « féministes musulmanes » qui prônent la pudeur et la soumission aux injonctions de l’islam le plus conservateur, ont fini par alerter la secrétaire d’État à l’égalité, Marlène Schiappa. Celle-ci a réagi dans un courrier adressé à Caroline Rebhi, co-présidente du Planning. Selon le magazine Marianne, le courrier mentionne que le Planning familial « perçoit une subvention de l’État d’un montant de 272.000 euros chaque année au niveau central« , et précise que s’il « n’appartient pas au gouvernement d’arbitrer des débats de courants internes aux associations partenaires« , il « lui appartient en revanche de garantir la défense des valeurs de la République« . Mettant en garde contre le « relativisme culturel ou religieux qui tend trop souvent à justifier les inégalités femmes-hommes« , et « eu égard aux positions exprimées par certaines des antennes locales [du Planning familial]« , Schiappa réclame de « pouvoir échanger directement avec [Caroline Rebhi] sur les engagements du Planning familial, et notamment les potentielles conséquences de la suppression de la valeur « laïcité » des statuts » de l’association fondée en 1960.
Quoiqu’il en soit, Le Planning familial tiendra son congrès national les 25, 26 et 27 octobre prochains à Niort et nous sauront alors si les mises en garde de la secrétaire d’État ont été entendues. Si elles ne l’ont pas été, nous pourrons voir si sa détermination ira jusqu’à mettre sa menace à exécution et à supprimer les subventions d’une association qui aurait décidé de ne plus défendre les valeurs de la République. Car le risque est grand de voir s’étendre le nombre d’antennes qui recommanderont aux femmes venues dans l’espoir d’obtenir une IVG, d’y renoncer afin de se soumettre aux lois ancestrales de leurs origines.
Martine Cerf