Dans un long article du 7 octobre 2024, le New York Times enquête sur l’influence de deux milliardaires, Tim Dunn et Farris Wilks, qui mettent leur fortune au service d’une idéologie chrétienne ultra-conservatrice dont les adeptes sont les « Christian Nationalists. »
Les sommes colossales versées par les deux Texans, qui ont fait fortune dans le pétrole, servent à financer une multitude de candidats républicains, d’associations, de médias et de clubs de réflexion d’extrême droite afin de promouvoir leur objectif à savoir abolir la séparation de l’Église et de L’État.
Leur interprétation de la Constitution est que cette séparation a été conçue par les « Pères fondateurs » comme un moyen de protéger la religion du gouvernement.
Une des cibles privilégiées de ce mouvement est bien entendu l’éducation.
Son influence a ainsi permis de faire intervenir dans douze états des aumôniers en tant que conseillers psychologues et d’imposer l’affichage des Dix commandements dans les écoles, initiative dont s’est félicité Donald Trump.
De même des contenus éducatifs émanant de pseudo-universités conservatrices sont diffusés en classe dans une dizaine d’états.
Un sondage a indiqué récemment que plus de la moitié des électeurs républicains estimaient « qu’être chrétien représentait un élément important pour être vraiment américain de l’identité d’un véritable américain », que « le gouvernement devrait déclarer les États-Unis nation chrétienne » et que « Dieu a appelé les Chrétiens à exercer leur souveraineté dans tous les domaines de la société américaine ». De plus, toujours d’après les sondages, deux-tiers des Christian Nationalists estiment que la violence politique peut se justifier.
Certains Christian Nationalists vont même jusqu’à dire que seuls de « vrais chrétiens » devraient exercer des responsabilités au sein des institutions fédérales ou locales.
D’après le NYT, les membres de ce mouvement qui avaient participé à l’assaut du Capitol le 6 janvier 2021 concevaient leur action comme faisant partie d’une « bataille spirituelle d’une dimension apocalyptique ».
Pour les tenants de cette idéologie, le Texas sert de laboratoire expérimental et de guide au reste du pays.
Ils savent aussi que la Cour suprême, telle qu’elle est actuellement composée, est un allié précieux qui pourra valider légalement leur programme.
Source: New York Times Magazine– 07 Octobre 2024 – « How Two Billionaire Preachers Remade Texas Politics »