-

Daniel K. Williams professeur d’histoire à l’Université d’Ashland dans l’Ohio livre une analyse en profondeur de la Génération Z dans une tribune du New York Times parue le 13 octobre 2025. En voici une synthèse :

Les jeunes nés de la fin des années 1990 au début des années 2010 présentent un profil statistique contrasté : un tiers d’entre eux ne se réclament d’aucune religion, en revanche une importante minorité adhère désormais à un conservatisme religieux aux conséquences politiques inquiétantes.

Ayant traversé la crise du Covid, ces jeunes semblent avoir trouvé un sens à leur vie dans une ferveur religieuse qui se confond avec le combat politique. D’après un sondage, ils sont plus pratiquants que leurs aînés et se retrouvent dans les positions que défendait Charlie Kirk récemment assassiné. Ils estiment que les valeurs de la société libérale et laïque ne répondent pas à leurs attentes, pire même, qu’elles constituent une menace existentielle.

Nombre d’entre eux, en particulier dans les milieux charismatiques souhaitent mener un combat spirituel contre ces forces qu’ils considèrent maléfiques et ils sont prêts à se transformer en martyrs de la foi dans cette bataille.

Ce qui est nouveau, c’est que cette tendance s’observe également dans les milieux noirs et latinos, jusque là traditionnellement pro démocrates.

Autre fait remarquable, le nombre des jeunes hommes pratiquants dépasse désormais celui des jeunes femmes, ce qui constitue un phénomène nouveau.

Ce sont ces jeunes pentecôtistes ou charismatiques qui sont le plus attirés par le populisme « anti-système » dont le président Trump est l’incarnation, et qui privilégie une dialectique manichéenne et guerrière propre à interdire toute contradiction.

Ce segment de population est largement favorable à un retour en arrière sur la législation concernant les LGBT, tout comme ils sont opposés à l’avortement.

Désormais, le candidat aux élections qu’ils soutiendront doit leur paraître se trouver « du côté de Dieu » afin de les « protéger » et de permettre qu’une société porteuse de leurs valeurs puisse s’imposer.

Au sein de ce groupe, un noyau important remet ainsi en cause la démocratie et le pluralisme religieux. La réalisation de ce projet leur semble difficile dans une société démocratique et certains dérivent déjà vers une vision plus autoritaire ou illibérale de gouvernement.