Inutile d’éluder : ouvrons les yeux, la menace salafiste existe. La France vit une grande illusion. Nous croyons être toujours le pays où l’on débat, où l’on échange des arguments, alors même que nous sombrons chaque jour un peu plus dans un climat intellectuel de guerre civile. Ce constat vaut en particulier pour le débat actuel sur la place de l’Islam dans la société française et sur l’ampleur du péril islamiste.
Allons droit au but : l’Islam ne constitue pas une question en soi dans la France de 2020. L’adversaire de la République s’appelle le salafisme. La source du problème ne réside pas dans le Coran mais dans ceux qui le transforment en arme pour affaiblir la démocratie libérale. Dans ce camp, on trouve bien évidemment les jihadistes, mais aussi les salafistes et l’ensemble des acteurs contestataires davantage animés par une fureur décolonialiste que par une authentique ferveur spirituelle.
Le centre de gravité de cette galaxie dangereuse est le salafisme. Leur stratégie, et les tactiques afférentes, font des salafistes dits » quiétistes » et » politiques » des Silencieux, ces petits cylindres également qualifiés de modérateurs de son, que l’on visse sur le canon d’une arme pour gagner en discrétion. Ils nous endormissent, démonétisent l’idée que c’est bien une nouvelle forme de totalitarisme qui tente de s’épanouir en France.
Au mieux on déplore, puis on passe rapidement à autre chose… En attendant, les Silencieux franchissent les uns après les autres les remparts censés défendre la démocratie, les libertés individuelles et l’héritage républicain.