Le 27 mai dernier, la campagne électorale officielle pour les élections européennes commençait.
Le résultat n’étant pas celui attendu par le président de la République, à la surprise générale, le chef de l’État a dissout l’Assemblée Nationale, les électeurs étant appelés à choisir leurs députés dans le cadre d’une nouvelle campagne électorale.
Gabriel Attal a démissionné. Michel Barnier a été nommé Premier ministre le 5 septembre 2024 et l’ensemble des membres du gouvernement le 22 septembre.
Ainsi pendant toute cette période, les ministres ont été soumis au devoir de réserve. Outre la réduction de leur communication pour ne pas parasiter les deux campagnes électorales, selon l’usage, ils ont « expédié les affaires courantes » : pas de projets de lois, pas de décision importante, pas d’examen de réforme.
Enfin, le 1er octobre 2024, 128 jours après la mise en veille du gouvernement, plus d’un tiers de l’année, le Premier ministre a prononcé sa déclaration de politique générale, informant ainsi les parlementaires et les français de son projet politique.
Lors de la passation de pouvoir, le Premier ministre sortant a longuement rappelé tous les dossiers en cours, en particulier le projet de loi sur la fin de vie. Or, ce gouvernement comprend de nombreux ministres conservateurs opposés à ce projet alors qu’ils étaient dans l’opposition. Lors de sa déclaration de politique générale, Michel Barnier a dit vouloir reprendre les discussions avec les partenaires, en 2025 comme si un projet de loi n’était pas dans le cycle de la navette parlementaire. Il faudra être vigilant et agir de toutes nos forces pour faire aboutir ce projet tant attendu par une très large majorité de français.
Finalement, c’est Othman Nasrou qui est en charge de la laïcité. Possédant la double nationalité française et marocaine, cet élu local s’est fait connaître pour la défense de la laïcité face à la montée des communautarismes religieux dans sa commune de Trappes.
Mais on n’oublie pas non plus qu’il fut contre le mariage pour tous.
En bon républicain nous souhaitons plein succès à Othman Nasrou dans le champ de ses compétences.
Nous lui souhaitons beaucoup de fermeté, de conviction et de courage dès lors que ce nouveau secrétaire d’État est rattaché au ministre de l’intérieur Bruno Retailleau, figure emblématique du conservatisme et même, selon ses propres termes, contempteur de l’État de droit.
Michel Fouillet