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A l’université Lyon-II, un groupe d’étudiants cagoulés ont interrompu le cours de géographie du professeur Fabrice Balanche en le traitant de « sioniste ». Celui-ci a dû quitter l’amphithéâtre. Ceci se passait le 1er avril, et l’épisode peut être vu dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

Selon Le Point : « Quelques jours auparavant, l’enseignant avait pris fait et cause en faveur de la décision de l’université de ne pas autoriser, dans ses locaux, la tenue d’un repas de rupture du jeûne de ramadan, décision qui avait entraîné un blocage du campus de Bron.

Autrement dit, pour s’être opposé à une manifestation religieuse qui n’a rien à faire à l’université, cet enseignant s’est retrouvé dans le collimateur d’un groupe dont on ne sait plus s’il faut le qualifier d’islamo gauchiste ou simplement d’islamiste. En tout cas, il semble bien qu’on puisse lui attribuer le qualificatif de fascisant puisqu’il voulait interdire par l’intimidation toute expression non conforme à ses opinions considérées comme des dogmes qu’on se doit d’adopter.

Le Point souligne également que tous les chercheurs qui comme lui (Gilles Kepel, Bernard Rougier, Florence Bergeaud-Blackler) traitent de l’islamisme de façon critique et non apologétique et en démontent les mécanismes, sont régulièrement en butte à des intimidations et des menaces bien réelles.

Le collectif Vigilance Universités a aussitôt réagi par un courrier envoyé à la présidente de l’université.

Selon Le Figaro, Fabrice Balanche, a déposé plainte ce samedi 5 avril, et l’université devait faire de même dans l’après-midi du même jour.

Il reste que ces pratiques propres à générer l’obscurantisme ne sont pas admissibles et qu’on doit exiger que les universités agissent pour les faire cesser. L’université doit rester un lieu de débat et de recherche libres et non dogmatiques. La liberté de pensée et de parole doit continuer de primer et la religion n’y a pas sa place, sauf comme sujet d’étude anthropologique, sociologique ou historique…

Martine Cerf