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Ce mercredi 16 octobre, nous rendrons à Samuel Paty et Dominique Bernard, tous deux assassinés par un islamiste fanatique. Ils étaient des enseignants aimés et respectés par leurs élèves, conscients de ce qu’ils leurs apportaient de connaissances et de capacité de réflexion. Ils avaient à juste titre, une haute opinion de leur métier, qu’ils exerçaient avec enthousiasme, mais se sont heurtés à un obscurantisme qui rejette le savoir, la liberté et la démocratie et ne rêve que d’asservir chacun à des règles de vie soi-disant édictées par leur dieu.

Par cet hommage, nos pensées doivent aller aux enseignants qui sont menacés et parfois violentés, comme à Tourcoing, pour vouloir faire appliquer la loi : celle de la neutralité des élèves à l’école. Nous devons nous engager à leurs côtés pour intervenir dans les classes et apporter nos témoignages sur la laïcité, citoyenneté, la République et ses valeurs sur la liberté et l’égalité qui nous sont offertes.

On peut penser ce qu’on veut du port du voile par les femmes. Nous pensons pour notre part qu’il s’agit de l’illustration de l’infériorisation des femmes dans des sociétés qui ne leur reconnaissent pas les mêmes droits qu’aux hommes. Et dans ces sociétés, elles ne sont pas libres de choisir de le porter ou non. Leur refus a coûté la vie à nombre d’entre elles.

En France elles sont libres de le porter ou pas, mais il serait absurde de croire que cet étendard du patriarcat dans les pays musulmans est aussi un symbole de liberté. Il ne symbolise rien d’autre que la servitude volontaire dans laquelle des femmes en France acceptent de s’enfermer ou y sont contraintes par la pression sociale qui s’exerce sur elles.

Quelle que soit l’interprétation que l’on donne à ce symbole, il reste que son port est interdit à l’école, pour permettre à toutes d’aborder librement les apprentissages proposés, que cela est exprimé par la loi de 2004 sur les signes religieux et que toutes doivent s’y soumettre. Les enseignants qui sont chargés de faire respecter la loi ne doivent pas rester seuls dans cette tâche, mais bien bénéficier de la protection de leur hiérarchie et du soutien des citoyens.

Martine Cerf