Lors des JO et JOP de Paris 2024, Amnesty International a plusieurs fois déclaré que la France faisait de la discrimination en interdisant les signes religieux (notamment le port du voile) aux athlètes en équipe nationale. Elle a même demandé que le CIO intervienne pour lever cette interdiction ; celui-ci a répondu que l’interprétation de la neutralité relevait de chaque état.
Certaines athlètes considèrent que l’interdiction du port du voile bafoue les « droits humains et les libertés fondamentales » ! Et le fait que certains états obligent à porter le voile, n’est pas une atteinte aux droits humains ? Mais là, Amnesty International est totalement silencieuse !
Depuis la fin des JO et JOP, cette interdiction du port des signes religieux fait de nouveau débat au sein de certaines fédérations sportives françaises. La plupart de celles-ci ont clarifié leurs règlements et tendent à faire respecter cette interdiction, mais plusieurs clubs résistent fortement. L’actuel ministre des sports (Gil AVEROUS) a déclaré récemment qu’il voulait application ferme du respect de la neutralité sous toutes ses formes, et que chaque fédération devait préciser cela de façon claire dans ses textes réglementaires.
En mars dernier un sénateur LR (Michel SAVIN) avait déposé une proposition de loi tendant à clarifier ce sujet : neutralité, interdiction du port de signes religieux, et respect des valeurs de la République, dans toutes compétitions ou manifestations internationales, nationales ou régionales organisées par une fédération ou une association affiliée. La discussion de cette proposition a été suspendue compte tenu de la situation politique depuis le printemps, mais elle vient d’être reprise et le texte accepté en commission sénatoriale. Ce texte devrait donc arriver en discussion assez rapidement et ne devrait pas poser problème de vote au Sénat ; en revanche, cela risque d’être plus compliqué à l’Assemblée Nationale où certains partis moins fermes sur ce sujet tenteront d’en restreindre la portée.
Le ministre des sports a insisté sur une clarification des règlements et des textes de compétitions et manifestations au sein de chaque fédération, ainsi qu’une application stricte et ferme. Il a par ailleurs rappelé que les fédérations ainsi que le associations affiliées sont délégataires d’une mission de service publique, et donc tenues de manière générale au respect de la neutralité, laïcité et respect des valeurs républicaines, sous le contrôle du ministère.
Attendons de voir le devenir de cette proposition de Loi !
EGALE a sollicité deux rendez-vous, l’un au ministère des sports et l’autre au secrétariat à l’égalité femmes/hommes. Ces rendez-vous ont pour sujet cette question de neutralité, mais aussi le problème des transgenres dans les compétions féminines.