Le principal syndicat du primaire, la FSU-Snuipp, a jugé utile de proposer de renommer les vacances scolaires de la Toussaint et de Noël pour plus de « laïcité », ce que le Ministère de l’Éducation nationale a refusé.
Déjà en 2004, ce syndicat s’était montré défavorable au vote de la loi sur le port de signes religieux ostensibles par les élèves, faisant fi des circulaires Jean Zay de 1936 toujours en vigueur, et ignorant superbement les problèmes qui se posaient dans les classes avec les affirmations d’appartenance religieuse de certains élèves. Le « zèle laïque » qu’il montre subitement ne peut qu’étonner.
Alors pour aider ce syndicat qui a manifestement quelques difficultés à s’atteler aux questions qui se posent réellement dans les classes, nous suggérons quelques sujets pendants, sur lesquelles il pourrait formuler des propositions utiles aux enseignants et in fine, aux élèves.
- Comment favoriser la mixité à l’école quand des petits garçons déclarent de pas vouloir s’asseoir à côté de petites filles pour des raisons religieuses ?
- Comment enseigner la musique à des enfants qui se bouchent les oreilles pour ne pas l’entendre ?
- Comment enseigner des contenus qui sont contestés par les élèves et parfois leurs familles et le corollaire qui en découle : comment faire comprendre que savoir et croyance ne sont pas du même ordre et que l’école ne travaille que sur les savoirs, les croyances restant dans le domaine intime ?
- Enfin, un sujet qui ne concerne pas la laïcité mais qui ne peut qu’intéresser les enseignants adhérents ou non au FSU-Snuipp : comment faire baisser la violence qui s’exerce à l’encontre des maîtres et maîtresses, au nom de revendications identitaires ou autres et restaurer la sérénité dans les classes problématiques, condition première d’un apprentissage fructueux et de meilleures conditions de travail pour les enseignants ?
Il ne manque certainement pas au sein de ce syndicat, d’enseignants expérimentés qui pourraient formuler d’autres propositions sur des sujets brûlants. Alors, on leur demande ?
Martine Cerf