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Délivrez-les de leurs obsessions liberticides !

En cette rentrée 2017, les représentants des religions repartent en croisade contre les libertés individuelles. Avec méthode et constance, Ils cherchent par leurs revendications à diminuer inexorablement nos libertés fondamentales.

 

À commencer par les discours du pape François, dont le quotidien La Dépêche reprend quelques verbatim sur la laïcité, le mariage gay, l’avortement :

Le pape en appelle comme toujours à une « laïcité saine », c’est-à-dire qui entretient un dialogue régulier avec les chefs religieux : « Il y a une saine laïcité. Jésus l’a dit […] Mais je crois que dans certains pays comme en France, cette laïcité a une coloration, héritée des Lumières, beaucoup trop forte … » 

Sur le mariage gay et la prétendue théorie du genre, il récuse le mot mariage et aurait souhaité en rester sur des « unions civiles ». Il fustige la « théorie du genre » : « Dans les livres aussi, les enfants apprennent que l’on peut choisir son sexe ».

Pour lui, l’avortement qui reste un péché grave et non pas une liberté de choix pour les femmes.

 

Dans la même veine, ce sont les évangélistes qui « alertent » le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU par un rapport sur l’état de la Liberté de conscience et liberté d’expression en France. Ils émettent 12 recommandations qui conduiraient indéniablement à imposer leurs principes à l’ensemble de la population qu’à respecter la liberté de tous. En effet, leur conception de la liberté est celle d’une primauté absolue octroyée à la liberté de religion. Il s’agit bien là de la conception anglo-saxonne, où il suffit de prononcer le mot religion, pour qu’aussitôt les autres libertés passent au second plan, ce qui revient à placer la religion au-dessus de la loi.

Le rapport recommande en particulier qu’une clause de conscience s’exerce pour refuser de célébrer de mariage gay ou ne pas procéder à un avortement, limiter la procréation et le droit de choisir sa mort. Il réclame l’abrogation de la neutralité religieuse dans l’entreprise rendue possible par l’article 2 de la récente loi travail, la limitation de l’enseignement sur la sexualité afin de « préserver la liberté de conscience de certains élèves », etc. Et bien sûr la reconnaissance des responsables religieux comme interlocuteurs pour les questions d’éthique et d’éducation.

 

Si ces chefs religieux s’accommodent très bien de la neutralité de l’État, c’est parce qu’elle leur laisse le champ libre. Mais ils ne peuvent accepter la séparation précisément parce qu’elle limite leur influence sur les consciences individuelles nos libertés.

 

En clair, c’est la laïcité pleine et entière qu’ils ne peuvent accepter.

Martine Cerf

publié le 07/09/2017