Benjamin Morel (juriste, maître de conférences à l’Université Paris II Panthéon-
Assas) vient de publier un important ouvrage : La France en miettes –
Régionalismes, l’autre séparatisme (Cerf, février 2023)
La lecture d’une revue savante vient conforter son analyse.
Dans le numéro de janvier de la revue DIVERSITÉ (éditée par l’Institut français
de l’éducation à l’École Normale Supérieure de Lyon), un éminent responsable
académique, référent laïcité de l’Académie de Strasbourg, défend ouvertement
des positions identitaires.
Il déclare ainsi : « Le statut scolaire local dans l’académie de Strasbourg, adossé
au statut concordataire du territoire, est original et hérité d’une histoire
complexe et singulière. Interrogeant le principe de laïcité à l’école, il reste
méconnu et suscite des points de crispation – notamment autour de
l’enseignement religieux qui fait débat. Mais le particularisme local, en ce qui
concerne le rapport au religieux, comporte également des avantages défendus et
valorisés par beaucoup d’acteurs locaux, dans la mesure où il est constitutif de
l’identité régionale, vécu le plus souvent comme parfaitement compatible avec
la République et favorable à un dialogue interreligieux porteur de sens. » …
Notre inspecteur d’Académie oublie au passage les décisions du Conseil
constitutionnel et la rapide érosion de la fréquentation de l’enseignement
religieux dans les écoles publiques alsaciennes. Des faits sans importance,
puisque Concordat et statut scolaire sont d’après lui « constitutifs » de l’identité
alsacienne !
Michel Seelig