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Après la réélection du président Macron, à présent que le danger d’une extrême droite élue aux plus hautes fonctions de l’État est écarté, nous devons nous focaliser sur la construction d’une société authentiquement laïque, celle que nous défendons et dont nous affirmons les valeurs.

Être laïque, c’est prôner la liberté de conscience pour tous. Cette liberté de penser et de conscience est à la base de toutes les autres libertés, car c’est elle qui permet à chacun de forger ses idées et ses convictions pour ensuite agir en conséquence. Encore faut-il avoir appris à exercer son sens critique, à ne pas accepter sans analyse des dogmes ou des vérités assénées par d’autres. Il revient à l’école de dispenser les savoirs nécessaires et la pratique de cette liberté. Encore faut-il qu’on ne confonde pas liberté de conscience et liberté religieuse, en oubliant ceux qui professent des convictions philosophiques et ne se reconnaissent pas d’appartenance religieuse. Encore faut-il que l’État lui-même, les autorités locales et leurs représentants respectent rigoureusement la neutralité qui leur incombe en raison de la séparation des Églises et de l’État. Encore faut-il que tous les responsables politiques s’abstiennent de subventionner directement ou indirectement des cultes par des fonds publics. Encore faut-il que la loi de séparation des Églises et de L’État s’applique réellement sur tout le territoire.

Être laïque, c’est aussi défendre l’égalité de tous, sans que les croyances ou les convictions ne puissent introduire la moindre différence de droit, de statut, de considération. C’est l’affaire du droit, mais aussi de la responsabilité de chaque citoyen. Là encore, la fonction de l’école est incontournable pour assurer l’égalité des chances pour tous, mais elle ne peut le faire seule. Si la société reste clivée par des inégalités grandissantes, si la ghettoïsation reste effective dans l’habitat comme dans les esprits, on restera dans des divisions contraires à l’idéal laïque. Être laïque c’est soutenir l’universalisme et la construction d’une société commune, à l’opposé des clivages identitaires.

Être laïque, c’est défendre la fraternité avec le projet que tous puissent bénéficier de cette émancipation qui affranchit des dogmes et préserve la liberté de leur pensée, de conscience et de religion. C’est la mise en pratique d’une société solidaire où chacun est reconnu et respecté, de l’autorité publique comme de ses concitoyens.

« Une utopie » diront certains. Pourtant c’est cela que nous défendons et c’est à la poursuite de cet objectif que nous sommes attelés avec plus de détermination que jamais.

Martine Cerf