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Le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a pris la décision salutaire et courageuse de faire appliquer réellement la loi de 2004 sur le port de signes religieux à l’école et de soutenir tous ceux qui en première ligne, y contribuent. On peut s’en réjouir comme du faible nombre d’incidents constatés lors de la rentrée scolaire, ce qui plaide pour une politique de fermeté. Rappelons que cette loi interdit formellement « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse » dans les écoles, collèges et lycées publics. N’en déplaise au CFCM, l’abaya est bien une tenue imposée aux femmes par les Wahhabites d’Arabie Saoudite, au nom de l’islam.

Les Français sont 77 % à approuver cette mesure, selon une enquête IIFOP Fiducial pour Sud radio de juin 2023.

On peut se réjouir que la France soit sortie des déclarations ambiguës et de la lâcheté qui consistait à laisser les enseignants et les chefs d’établissement seuls face au non respect de la loi, aux intimidations et aux menaces. Samuel Paty l’a payé de sa vie, nous ne l’oublions pas.

Ne doutons pas que des pressions s’exerceront dans la droite ligne des intimidations dont les islamistes sont coutumiers, que ce soit pour tenter de contraindre les autorités à céder à leurs exigences ou pour obliger les citoyens issus de familles musulmanes (qu’ils soient eux-mêmes musulmans ou non) à se conformer à des pratiques rigoristes de l’islam. C’est bien la pratique de la liberté de conscience de chacun qui est en jeu et qu’il faut absolument préserver.

En Europe, le Danemark envisage de restreindre la liberté d’expression en instaurant des limitations qui ressemblent fort au rétablissement du délit de blasphème. Ce pays avait résisté aux intimidations islamistes depuis 2005, année de la publication des caricatures dans le Jyllands-Posten. Mais le gouvernement social-démocrate paraît vouloir jeter l’éponge, au mépris de l’opinion des Danois qui n’y sont pas favorables. L’Europe et l’Amérique du Nord sont les deux seules régions du monde où existe réellement ”la liberté de pensée, de conscience et de religion” prônée par la déclaration des droits de l’Homme de l’ONU. Partout ailleurs règnent la contrainte et l’imposition.

Il est d’autant plus important qu’en France, on reste ferme sur la préservation de ces valeurs. Primordial aussi qu’on préserve le dialogue avec les élèves récalcitrants[1] qui doivent comprendre et accepter le fonctionnement de l’école laïque et gratuite dont le but est avant tout de leur apporter les savoirs et l’esprit critique dont ils ont besoin pour mener plus tard leur vie d’adultes libres de leurs choix.

Martine Cerf

[1] Voir le communiqué de Laïcité aujourd’hui.