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Un nouveau programme d’éducation à la vie sexuelle (Evras) voté par le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sera désormais obligatoire pour tous les élèves de 12 et 16 ans. Il est prévu sur quatre heures au total. Ce programme a aussitôt fait l’objet d’une campagne de désinformation sur les réseaux sociaux que l’on pourrait comparer à la campagne dénaturant les ABC de l’égalité qui n’ont jamais pu être enseignés en France. Evras a été faussement accusé de faire la promotion de la pédophilie, comme les ABC avaient été accusés d’enseigner la masturbation aux élèves.

Huit écoles ont été incendiées ou vandalisées en Wallonie et 1 500 personnes se sont rassemblées dans le centre de Bruxelles, dimanche 17 septembre, avec comme mot d’ordre : « Touchez pas à nos enfants ! ». Des menaces ont été taguées sur plusieurs établissements vandalisés, comme « No Evras, sinon les prochains, c’est vous ».

Selon Le Monde : « Dans une ambiance tendue, Radya Oulebsir, une militante musulmane, organisatrice autoproclamée de la protestation, et Alain Escada, un dirigeant de l’association catholique traditionaliste Civitas, ont exigé l’abandon du cours. ».

On voit bien comment l’utilisation des réseaux sociaux est essentielle pour la diffusion de fausses informations. Les slogans entendus dans les manifestations étaient l’exact reflet des messages de désinformation. Certains parents, tout en refusant de manifester expriment leur inquiétude quant à ce programme.

Toujours selon Le Monde : « Parmi ceux qui dénoncent le nouveau cours, on retrouve également des activistes antivaccins qui s’étaient manifestés durant la pandémie de Covid-19, des adeptes de théories conspirationnistes, des climatosceptiques, et même des personnalités, qui affirment qu’une tentative de criminalisation des parents est à l’œuvre, orchestrée par des politiques qui auraient organisé les incendies.

Six associations islamiques, turques en majorité, ont publié une lettre ouverte critiquant ce qu’ils estiment être une entrave à la liberté des parents de « guider l’éducation des enfants conformément à leurs croyances ». Une autre lettre, comportant 8 000 signatures, a aussi été partagée sur Cathobel, le site de l’Église catholique. Elle évoquait le risque d’une « hypersexualisation » des plus jeunes et le fait que le guide Evras – il n’est pas destiné aux élèves mais aux intervenants, des professionnels formés, et aux enseignants – viserait, selon l’initiatrice du courrier, à répondre à des questions « que les enfants ne se posent pas ». »

La ministre francophone de l’éducation (socialiste), Caroline Désir, multiplie les interventions et rappelle que le projet largement étudié en amont, vise à aider les enfants confrontés à la pornographie très tôt, et que le programme Evras est avant tout destiné à les protéger.

Il reste qu’il ne faut pas sous-estimer la violence dont les extrémistes religieux de tous bords peuvent faire preuve.

M.C