Le mépris que les doctrines religieuses peuvent vouer aux femmes ne connaît aucune limite. Il s’apparente à de la haine qui conduit tout droit au meurtre.
Après avoir décrété que leur destin naturel et conduisait à être un objet sexuel au service de leur mal est un outil de reproduction enfermée à la maison, des religieux extrémistes iraniens n’hésitent pas à attenter à leur vie pour les contraindre à accepter cet ordre moral. De nombreux cas d’empoisonnement d’écolières par des gaz toxiques jetés dans les écoles sont révélés actuellement par les médias. Le phénomène aurait commencé à Qom et s’étend à d’autres localités. Des universités sont également touchées et les autorités publiques font plutôt la sourde oreille.
Puisqu’ils ne peuvent faire fermer les écoles de filles ni interdire à celles-ci de s’instruire, ces extrémistes ont choisi une autre stratégie : provoquer une psychose qui les retiendrait chez elles et les empêcheraient d’étudier. Et lorsque les mères manifestent pour réclamer la sécurité de leurs filles, elles sont arrêtées par la police locale, évidemment complice. « Non seulement nos enfants ne sont pas protégés, mais nous sommes criminalisées pour oser défendre leur droit de vivre », déplore l’une d’entre elles[1].
Nous devons le faire savoir haut et fort et empêcher par tous les moyens à notre disposition que ces fanatiques religieux puissent arriver à leurs fins. L’instruction est la clé de la libération des femmes, mais également celle de la libération des peuples de la tutelle de dictateurs qui instrumentalisent des croyances et des dogmes pour mieux asservir. Elle n’est parfois pas suffisante, mais elle reste indispensable pour résister à cette oppression.
Martine Cerf
[1] cité par le Figaro, le 1er mars 2023