-

Repéré par Claire Levenson — 7 avril 2020 à 10h32 slate.fr

En Caroline du Nord et dans le Michigan, des personnes anti-avortement arrêtées pour violation des règles de confinement intentent des procès aux autorités locales.

Plusieurs églises américaines ont déjà intenté des procès aux autorités locales qui interdisent les rassemblements en raison de l’épidémie de coronavirus. C’est maintenant au tour des activistes anti-avortement de lancer des poursuites. Dans le Michigan et en Caroline du Nord, des anti-IVG maintiennent que les mesures de confinement qui interdisent leurs manifestations devant des cliniques d’avortement constituent des violations de leur droit à la liberté d’expression.

 

Le 4 avril à Charlotte en Caroline du Nord, la police a dispersé une cinquantaine de personnes venues manifester contre l’avortement devant une clinique et huit ont été arrêtées. Le 30 mars à Greensboro, une autre ville de Caroline du Nord, sept activistes avaient aussi été arrêté·es dans des circonstances similaires.

 

Après ces arrestations, un groupe religieux conservateur, l’Alliance Defending Freedom (ADF), a porté plainte contre les autorités locales, estimant que les manifestations anti-IVG devaient être considérées comme «essentielles» et donc autorisées malgré les ordres de confinement. «Si les cliniques d’avortement peuvent rester ouvertes pendant une pandémie, les chrétiens doivent pouvoir prier dehors», a déclaré une avocate de l’ADF.

 

Dérogation au confinement

Un élu municipal a expliqué que ces manifestations étaient particulièrement préoccupantes car les activistes s’étaient déplacé·es entre Charlotte et Greensboro pour aller protester, un déplacement qui peut contribuer à la propagation du virus.

 

Dans le Michigan, deux militants anti-avortement qui ont été interpellés par la police devant une clinique de Detroit ont aussi porté plainte contre la gouverneure de l’État et contre la ville. Ils sont représentés par l’American Freedom Law Center, un groupe conservateur spécialisé dans ce genre de plaintes. Comme les anti-IVG de Caroline du Nord, ils soutiennent que s’il est possible de marcher sur un trottoir, il devrait aussi être légal de manifester devant une clinique.

 

La gouverneure du Michigan avait mis en place une exemption religieuse à son ordre de confinement afin que certaines églises puissent continuer à se rassembler en respectant les règles de distanciation sociale. Or les anti-avortement veulent exploiter cette dérogation en soutenant que leurs manifestations sont l’équivalent de rassemblements religieux.