-

À partir du 31 mai 2018, chaque bâtiment public devra arborer un crucifix dans son entrée. Un décret du ministre-président Markus Söder (membre du CSU, branche bavaroise du parti chrétien-démocrate d’Angela Merkel) l’impose désormais pour « reconnaitre une identité » à la Bavière.

Cette mesure est contestée à la fois par les libéraux, les laïques qui dénoncent une atteinte à la liberté de conscience de tous dans une société où de multiples confessions sont représentées. De même dans les rangs des religieux, musulmans et catholiques contestent le bienfondé de ce décret. En particulier l’archevêque de Munich, Reinhardt Marx (qui a également présidé la COMECE, la représentation du Vatican auprès de l’Union européenne) considère que cela ne peut produire que de la division et déclare que « le symbole primordial du christianisme est instrumentalisé et abusé en tant que symbole d’exclusion ».

Il est difficile de ne pas voir le calcul politique derrière cette décision, puisque les élections régionales auront lieu le 14 octobre et que le CSU entend bien faire barrage à la montée populiste d’extrême droite.

Mais flatter cet électorat qui a peur de l’immigration en adoptant ses plus bas instincts identitaires et xénophobes ne saurait donner de bons résultats pour la démocratie et les libertés.

Martine Cerf