En publiant cette affiche où elle montre une mère voilée et énonce : « La laïcité, c’est accueillir à l’école tous les parents sans exception », la FCPE a perdu de vue la finalité de l’école. Au lieu de prétendre, en reprenant des propos irréfléchis et dogmatiques que la neutralité à l’école exclurait les mères voilées, cette vénérable institution aurait dû, conformément à sa propre tradition défendre une école laïque destinée à « élever » les enfants dans les meilleures conditions d’apprentissage.
Il semble qu’il faut aujourd’hui leur rappeler cette évidence : l’école est faite pour accueillir et enseigner aux enfants et pas pour accueillir les parents. Les conditions optimales d’apprentissages définies par la loi comportent une obligation de neutralité des cours, des personnels et des élèves. Les sorties scolaires sont un moment d’apprentissage et pas de simples promenades, ce qui implique que les conditions des cours en classe s’y appliquent, donc la neutralité. Les élèves sont tenus de ne pas arborer de signes religieux ostensibles. Au nom de quoi des accompagnateurs qui viennent prêter mainforte aux enseignants devraient-ils s’affranchir de cette règle ?
Une croyance ou une conviction ne justifie pas qu’on demande à toute l’école de se plier à ses propres règles. C’est au contraire aux personnes qui collaborent à un moment d’enseignement, (parents ou autres accompagnateurs) de respecter celles qui prévalent à l’école.
Laissons le dernier mot au fondateur de la FCPE, Jean Cornec définissant ainsi la laïcité dans son livre La Laïcité, (Studel, 1965) : « Elle [La laïcité ] estime aussi que dans un pays aussi divers que la France il existe pour tous les enfants, quelles que soient les opinions de leurs parents, un trésor moral commun, une adhésion à des principes essentiels, suffisants pour fonder une éducation à laquelle les familles doivent pouvoir ajouter, hors de l’école, leurs conceptions propres, tout en respectant, dans l’enfant, l’adulte qu’il sera demain. »
Voilà le projet scolaire que la FCPE devait défendre, voilà le projet qu’elle a perdu de vue.
Martine Cerf
N.B Nous recevons le communiqué de la fédération de la Corse du Sud, en désaccord avec le siège. Lire le communiqué