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Le conseil municipal de Strasbourg, sous la houlette de la maire EELV, Jeanne Barseghian, a voté ce lundi 22 mars 2021, une subvention de plus de 2,5 millions d’euros pour financer 10% des travaux prévus pour le construction de la plus grande mosquée d’Europe.

Ce qui questionne n’est pas le financement en soi d’une mosquée. A Strasbourg où la laïcité n’a pas cours, l’État finance quatre cultes reconnus en toute légalité et les collectivités territoriales les financent tous. Le problème est que ce projet est porté par Millî Görüs, une association turque qui s’est illustrée récemment par son refus de signer la charte des principes pour l’islam de France. Cette charge proclamait la compatibilité de l’islam avec les lois de la République.

Un long communiqué consultable sur le site de Millî Görüs explique les raisons de ce refus. Sans reprendre tous les arguments, on peut citer le refus de dénoncer le prosélytisme abusif, la misogynie ou l’homophobie générée par la vision religieuse de l’homosexualité. On peut lire l’acceptation d’ingérences étrangères dans la gestion des mosquées et des imams (en l’occurrence, la Turquie), ou encore le refus de dénoncer la pratique d’une « médecine prophétique » mettant en danger la vie des fidèles…

C’est donc cette association communautariste qui œuvre dans le cadre d’un islam politique que la municipalité EELV a décidé de financer. On connaît les désirs d’influence d’Erdogan sur les musulmans européens et maghrébins et ses velléités de restaurer un califat dont il assurerait la direction. C’est cette politique authentiquement séparatiste que la municipalité soutient, plutôt qu’une politique de rapprochement des citoyens, toutes croyances et convictions confondues.

Nous regrettons que les élus EELV persévèrent dans le déni de la réalité et que les élus PS se soient contentés de ne pas participer au vote, préférant l’évitement à l’expression d’une opinion affirmée de refus. Car c’est bien dans ces circonstances que l’islam politique doit voir se dresser contre lui un barrage républicain.

Martine Cerf

Voir les précisions juridiques de Michel Seelig.