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On sait depuis longtemps que la propagande islamiste est d’autant mieux accueillie qu’elle s’exerce sur un terreau de frustrations sociales. Elle fait son beurre de toutes les humiliations réelles ou supposées comme « l’islamophobie systémique » qui n’a aucun fondement sérieux mais qui trouve toujours des défenseurs zélés.

Depuis plusieurs mois, ses manifestations visibles sont en augmentation  à l’école. D’abord, c’est la hausse continue des signalements d’atteintes à la laïcité : de 636 au 1er trimestre 2022, on est passé à 1436 au 4e trimestre de la même année, puis 1069 au 1er trimestre 2023. Avril et mai totalisant 1063 signalements, on s’achemine vers une confirmation de cette hausse avec les chiffres à venir pour juin et juillet 2023. Une circulaire ministérielle a bien demandé de renforcer le respect de la laïcité en octobre dernier, mais comme dans le même temps, le ministre affaiblissait le Conseil des Sages qui soutenait les enseignants dans cet effort de pédagogie et de fermeté, le signal envoyé aux extrémistes est surtout celui de l’indécision.

Le port des abayas en classe, interdit par la loi de 2004 qui proscrit « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse », dont le CFCM voudrait nous faire croire qu’il n’a rien à voir avec l’islam, alors que ce sont les étendards de l’islam radical, est également en constante augmentation.

Et enfin, les prières organisées dans des établissements primaires. Qui peut croire que des enfants de 8 à 10 ans ont spontanément souhaité organiser de tels événements ? Il y a bien évidemment derrière eux et pour les convaincre d’agir ainsi, des adultes militants qui les utilisent sans scrupule. Il est impossible de ne pas voir dans tous ces indicateurs cohérents, le résultat d’une action construite et organisée dont l’islam radical est expert.

Face à cela, le ministre hésite, ne demande pas l’application de la loi, se tourne vers le Conseil d’État. On se croirait revenu au temps des premiers foulards à Creil , arborés par des élèves qui se déclaraient elles-même « folles d’Allah ». Le gouvernement tombe dans les mêmes errements qu’en 1989, ce qui donne les mêmes résultats : désarmer les acteurs de terrain que sont les enseignants et directeurs d’établissement et voir se multiplier les conflits sans arriver à les résoudre. La faiblesse encourage les extrémistes. Il n’y a qu’un choix possible pour la République et ses représentants : faire respecter le principe de laïcité qui garantit à chacun et chacune sa liberté de conscience et de religion, défendre l’émancipation de tous par les savoirs enseignés à l’école . C’est avec pédagogie, mais avec fermeté que la République doit continuer d’affirmer ses valeurs, sous peine de les voir se dissoudre petit à petit sous les coups de boutoir de ces extrémistes hostiles à la démocratie.

Martine Cerf