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RTBF-INFO Myriam Baele Publié le mardi 04 octobre 2016

Une maman voilée peut-elle accompagner la classe lors d’une sortie pour seconder le professeur ? « Non », a rappelé lundi la ville de Bruxelles. Toute personne qui encadre des enfants doit afficher une neutralité confessionnelle dans les écoles de la Ville. Mais à l’athénée communal des Pagodes, des parents n’acceptent pas cette mise au point. Plusieurs d’entre eux étaient présents hier pour le rappeler lors d’un conseil communal.

Une réunion de parents de rentrée, en 3ème maternelle aux Pagodes. Une information a perturbé la séance. « On a appris par les enseignantes que dorénavant les sorties scolaires étaient limitées aux parents qui n’affichaient aucun signe religieux. Donc, pas les mamans voilées. Ça a été clairement dit », explique Khadija Senhadji, maman d’une petite fille.

Les mamans voilées se sont d’un coup senties exclues. Cette école du réseau communal avait pourtant l’habitude d’associer les parents aux sorties de classes, quels qu’ils soient. « On a créé un problème là où il n’y en avait pas puisque jusqu’à présent ça n’a jamais posé le moindre souci, poursuit la maman. On reproche souvent aux parents de ne pas s’investir dans l’école ; mais participer à ces sorties est peut-être justement l’un des moyens les plus conviviaux et faciles de se familiariser à cette institution scolaire. »

La Ville assume ses consignes et recadre. « Oui » pour une participation de tous aux activités comme des fancy fair. Mais s’il s’agit d’encadrer les enfants, une neutralité s’impose. « Quand il s’agit d’activités auxquelles les parents sont conviés, ils sont là en tant que parents et ne sont évidemment pas tenus au respect de la neutralité. Par contre, quand des bénévoles interviennent dans nos établissements – et sont donc considérés comme encadrants – ils sont soumis aux mêmes règles que le personnel de la Ville, avec l’obligation d’être neutre », cadre Faouzia Hariche, échevine PS de l’Enseignement.

Pour l’échevine, cette neutralité est garante d’ouverture à tous. Pour les parents mécontents, c’est exactement l’inverse : ressortir ce règlement a plutôt interrompu une tradition d’ouverture de l’établissement.