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Saisi par le préfet de l’Isère dans le cadre de la nouvelle procédure de déféré laïcité, le Conseil d’État a tranché : il a annulé la décision de la municipalité de Grenoble qui modifiait la règle commune pour satisfaire des revendications religieuses. Le maire de Grenoble, Eric Piolle, continuait de défendre son règlement en prétendant qu’il n’était pas conçu pour défendre le port du burkini, mais pour permettre à toutes les femmes de se baigner, vêtues comme elles l’auraient décidé.

Selon le site du Conseil d’État : « Le juge des référés du tribunal administratif de Grenoble avait prononcé la suspension du nouveau règlement des piscines de la ville de Grenoble qui autorise le port du « burkini ». Saisi d’un appel de la commune, le juge des référés du Conseil d’État confirme cette suspension : il estime que la dérogation très ciblée apportée, pour satisfaire une revendication religieuse, aux règles de droit commun de port de tenues de bain près du corps édictées pour des motifs d’hygiène et de sécurité, est de nature à affecter le bon fonctionnement du service public et l’égalité de traitement des usagers dans des conditions portant atteinte au principe de neutralité des services publics. »

Espérons que ce jugement fera jurisprudence et obligera les communes de Rennes et Surgères à revenir sur l’autorisation du burkini dans les piscines municipales. Il était aberrant de voir sacrifier l’intérêt général, c’est à dire la préservation de l’hygiène, de la sécurité et la neutralité des services publics, à une demande religieuse fondée sur l’enfermement des femmes dans des pratiques archaïques et discriminatoires.

On peut légitimement s’interroger sur l’influence qu’exerce le mouvement l’Alliance citoyenne sur ces municipalités, au point qu’elles n’hésitent pas à sacrifier l’intérêt général au bénéfice de ces activistes. Car il faut le dire clairement, on ne saurit admettre que la puissance publique puisse encourager de quelque manière que ce soit, des mouvements qui ne rêvent que d’enfermer à nouveau les femmes dans des règles de soumission d’un autre âge.

Martine Cerf

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