Saisi par une double requête provenant de l’association de hijabeuses et de la Ligue des droits de l’Homme (la si mal nommée aujourd’hui), le Conseil d’Etat devait se prononcer sur l’interdiction faite par la FFF (Fédération Française de Football) du port de signes religieux ou politiques par les joueurs au cours des compétitions officielles.
Cette obligation de neutralité était contestée par des joueuses souhaitant conserver leur hijab pendant les matches. Le rapporteur public, Thierry Tuot, avait déposé un rapport rappelant que les joueurs et joueuses n’étaient que des usagers, donc ne devaient pas être soumis à l’obligation de neutralité qui s’impose aux salariés de la Fédération, passant sous silence les statuts et le règlement de la Fédération, pourtant clairement rédigés et dûment acceptés en Assemblée générale comme il se doit.
C’est donc sur le fond et sur la base d’arguments juridiques irréprochables que le Conseil d’État s’est prononcé et non sur les considérations idéologiques du rapporteur.
Cette décision donne un coup d’arrêt aux agissements des mouvements islamistes qui tentent d’imposer leurs règles religieuses aux structures existantes et ainsi les imposer à tous. Une fois de plus on a pu constater l’aveuglement naïf ou délibéré de ceux qui encouragent ainsi le port du voile dont on sait que certains en font une obligation pour les femmes musulmanes. Le sport permet à tous de se retrouver, pour partager des moments intenses ensemble, loin des querelles de tribus ou d’identités, dans une liberté partagée par tous.
Il faut saluer la ténacité des responsables de la FFF et de la ministre des sports, pour préserver cette dimension essentielle du sport.
Martine Cerf