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Le 23 mars 2020, le Conseil scientifique publiait un avis à la demande du ministre des Solidarité et de la Santé où, à côté des recommandations de santé publique que l’on attendait de lui, il recommande un « accompagnement spirituel », un « soin pastoral » des citoyens que l’État devrait soutenir : «  Cette permanence prendrait la forme d’accompagnement spirituel et bénéficierait d’écoutants sélectionnés, proposés et pris en charge par chacun des cultes, qui sont disposés à les mettre à disposition dans les plus brefs délais. Les écoutants, qui répondront dans une démarche inter-cultes, pourront orienter ceux qui le souhaitent vers des personnes désignées par chaque culte pour répondre à leurs besoins spécifiques. » écrit-il.

Ce Conseil, sans doute fort compétent en matière de santé, ignore totalement l’obligation de neutralité que l’État se doit de conserver en matière d’engagement spirituel. L’État n’a pas à en faire la promotion, fut-il « intercultuel ». Rien ne s’oppose à ce que les cultes mettent en place un numéro vert d’assistance spirituelle pour leurs fidèles, mais le principe de laïcité exige que l’État ne s’en mêle pas, ne le finance pas.

Le Conseil scientifique ignore également que la majorité des citoyens français se disant athées, agnostiques ou indifférents aux religions, les mesures qu’ils préconisent ne concernent qu’une minorité de nos concitoyens.

Bien que l’obligation de confinement s’impose à tous, y compris aux élus, il reste possible de poser au gouvernement, une Question écrite, signée de Françoise Laborde qui vient d’être déposée. Ce texte interpelle le ministre de l’Intérieur et signale l’incongruité de la proposition du Conseil scientifique. Il demande au ministre de rester respectueux des principes de la laïcité, à savoir : pas de reconnaissance ni de financement des cultes et respect de la neutralité de l’État.

Lire la Question écrite

Martine Cerf et Françoise Laborde