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C’est la question de fond qui sous tend toutes celles posées par la préparation du prochain synode mondial sur la réforme de l’Église qui devrait se tenir en 2024. Le pilotage de ce synode est confié à deux cardinaux dont l’un, Jean-Claude Hollerich, archevêque du Luxembourg qui en sera rapporteur, n’est pas inconnu d’EGALE.

C’est lui qui, en 2017, s’était heurté à l’opposition des fabriques qui l’accusaient de  brader les intérêts de l’Église luxembourgeoise, avant de faire acter le principe de non-financement public voulu par le gouvernement de l’époque. Sans qu’il s’agisse là d’une véritable séparation, c’était une mesure importante d’avancée vers ce principe qu’il avait acceptée.

Mais c’est aussi Jean-Claude Hollerich, qui, en sa qualité de président de la COMECE à Bruxelles (Commission de la Conférence des évêques de l’Union européenne), avait obtenu à bas bruit la nomination d’un nonce apostolique auprès de l’UE, renforçant ainsi la présence officielle de l’Église auprès des institutions européennes. C’est avec une joie visible qu’il nous l’avait annoncé en marge d’une réunion de concertation organisée par la Commission européenne.

C’est encore lui qui déclarait dans la Croix Hebdo en janvier 2023, que le message de l’Église était devenu « incompréhensible » pour le plus grand nombre, compte tenu de la « révolution anthropologique » que le monde traversait, qu’il fallait accorder aux femmes le statut de « diacre », qu’il fallait revisiter la « sexualité des prêtres », envisager de « bénir » les couples homosexuels…

Est-ce une illusion ou peut-on imaginer qu’un jour, nous connaitrons une Église centrée sur son message évangélique d’amour et de fraternité, qui cesserait de s’activer en coulisses pour compromettre les droits et libertés que nous voulons installer pour tous et toutes ?

Martine Cerf