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La Fédération humaniste européenne appelle les électeurs irlandais à voter oui au référendum sur le retrait de la condamnation du blasphème de la Constitution irlandaise.

Le référendum de ce vendredi décidera s’il faut retirer le blasphème de la liste des limites à la liberté d’expression. Cela préparera le retrait du crime de blasphème du Defamation Act de 2009.

« La liberté d’expression est l’un des fondements de nos sociétés modernes pluralistes où la diversité des opinions peuvent coexister. Alors qu’elle peut être limitée légitimement dans certains cas comme l’appel à la haine ou à la violence, les lois qui pénalisent le blasphème dépassent largement ces limites. La FHE est opposé aux lois sur le blasphème. Alors que nous soutenons le respect, nous pensons que le droit à la liberté de religion ou de croyance ne n’inclut pas le droit d’avoir une religion ou une croyance qu’il serait impossible de critiquer ou de tourner en ridicule. » dit Hervé Parmentier, directeur exécutif de la Fédération humaniste Européenne.

Encore aujourd’hui, en Europe, des lois sur le blasphème sont en vigueur dans plus d’une demi-douzaine de pays et dans certains d’entre eux, elles sont toujours utilisées. Par exemple, en Grèce le blogueur Philippos Louizos risque d’être condamné à 10 mois de prison pour avoir « osé »  faire un jeu de mots sur le nom d’un moine grec sur les médias sociaux. De même l’acteur espagnol Willy Toledo a été convoqué par un tribunal pour avoir « offensé des sentiments religieux » sur Facebook.

Globalement, les régimes répressifs utilisent les lois sur le blasphème pour réduire au silence toute critique de la religion d’État. Dans quelques pays, ces offenses sont punies de mort. Ces régimes font référence aux lois existantes sur le blasphème pour justifier leur politique répressive.

Si l’Europe veut parler plus fermement pour promouvoir les droits de l’Homme, la compréhension mutuelle et la coexistence pacifique dans le monde, elle doit d’abord supprimer chez elle les lois portant atteinte à la liberté.
Les électeurs irlandais ont une chance historique de contribuer à cela en votant oui vendredi.