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La captivité conjugale se manifeste lorsqu’une femme mariée religieusement, ne peut obtenir la reconnaissance d’un divorce, dont le divorce a été prononcé par un tribunal civil, mais qui reste mariée religieusement, mariage qui ne peut être rompu que par le mari. De nombreuses femmes musulmanes ou d’autres groupes religieux conservateurs peuvent se trouver dans cette situation et sont mises dans l’incapacité de reconstruire une vie équilibrée après une séparation. Leur ex-mari peut continuer d’interférer dans leur quotidien en arguant qu’elles sont toujours mariées à lui. Pire, pour les musulmanes, comme le dit la militante Shirin Musa de Femmes for Freedom (femmes en français, en hommage à la France), dans une interview au Figaro : « si je m’étais remariée civilement et par exemple rendue au Pakistan, j’aurais pu être accusée d’adultère et de bigamie et jetée en prison! ».

C’est à la suite de son action, qu’un tribunal civil a prononcé son divorce religieux, jugeant qu’il s’agissait là d’une violence exercée sur les femmes qui devaient être protégées par la justice. C’est plus tard que le code pénal néerlandais a reconnu la captivité conjugale comme une violence contre les femmes.

Le 10 avril 2021, Shirin Musa publiait une tribune dans le Monde sous forme d’adresse que président de la République : « Nous vous demandons, Monsieur le président, de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour combattre la “captivité conjugale” ». Le gouvernement et le Parlement doivent avancer car il importe de protéger des femmes enfermées contre leur gré dans des pratiques patriarcales, dont elles ne peuvent s’affranchir sans l’aide de la loi.

Martine Cerf