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Ce concept plus que douteux, est utilisé, à la fois pour dénoncer les critiques s’appliquant aux dogmes et pratiques de l’islam (littéralement, il signifie peur irraisonnée de l’islam) ou pour fustiger le racisme qui vise les musulmans. Il est instrumentalisé en particulier comme injure par ceux qui veulent réduire au silence les militants laïques ou ceux et celles qui défendent l’égalité entre les femmes et les hommes. L’ONU vient de le reconnaître, malgré la faiblesse de son fondement. Mieux, encore, sur proposition du Pakistan, il lance une journée internationale de lutte contre l’islamophobie…

Ce faisant, l’ONU apporte un soutien fort aux islamistes qui veulent limiter la liberté d’expression en interdisant toute critique de leur religion ou de ses pratiques. Il semble oublier que sa propre Déclaration Universelle des Droits de l’Homme proclame la liberté d’expression dans son article 19.

On peut redouter qu’au Conseil de l’Europe comme dans l’Union européenne, certains soient tentés de lui emboiter le pas.

Martine Cerf

Voir l’analyse de Razika Adanini, publiée dans Marianne.