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Il est certain que la nouvelle présidente du Parlement n’est personnellement pas favorable à la légalisation de l’IVG et que sa nomination arrive au moment où des États membres la combattent alors que nous réclamons qu’elle devienne un droit fondamental des femmes dans l’Union européenne. Symboliquement, il est indéniable que cette élection est un signal négatif. Mais qu’en sera-t-il dans la réalité de l’action de Roberta Metsola, car seul cela importe ?

Après son élection, Roberta Metsola s’est fermement engagée à défendre les valeurs européennes et les droits des femmes. Prenons-la au mot. Mettons ses actes à l’épreuve de ses engagements. Qu’avons-nous à perdre ? Aucun de ses prédécesseurs récents n’a soutenu l’idée que l’IVG devait devenir un droit européen. Toutes les tentatives ont échoué et ce droit reste de la compétence de chaque État membre.

Il ne faut pas non plus oublier que le Parlement européen ne dispose pas, même si c’est regrettable, d’initiative législative. Il ne peut voter que les projets de directives élaborés par la Commission et des motions sans portée juridique. Si l’on ne doit probablement pas attendre qu’au cours de sa présidence, ce projet soit débattu au Parlement, nous pouvons prévoir qu’un recul éventuel survenant dans certains États membres n’aura pas pour cause une initiative européenne. Nous pouvons également être certains que les manœuvres polonaises pour s’affranchir de l’État de droit et des valeurs de l’Union européenne ne trouveront pas d’oreille complaisante auprès de la nouvelle présidente du Parlement. De ceci, nous avons été témoins au cours des réunions de dialogue avec le Parlement qu’elle animait.

Il reste tout de même désolant de constater que pour trop de démocrates, même attachés aux droits des femmes, le nombre préoccupant de femmes qui meurent ou restent estropiées à la suite d’avortements clandestins comptent moins que des fœtus qui n’ont pas encore vu le jour.

Martine Cerf