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Les instituts de sondage se sont penchés sur le « vote musulman » ou le « vote catholique ». Les commentateurs politiques, les nombreux « experts » qui squattent les plateaux de télé ont glosé sur d’éventuels votes communautaires.

Je n’ai pas eu connaissance d’études sur le vote de la « communauté laïque » À l’évidence, parce qu’une telle communauté n’existe pas. Loin de moi la tentation d’essentialiser des groupes de citoyens selon leurs croyances ou convictions. Je m’interroge sur ce qui peut orienter le vote d’un militant laïque, votre serviteur par exemple.

Il n’est évidemment pas tenté de donner son suffrage à l’Extrême-Droite, à ceux qui ont constamment le mot laïcité à la bouche tout en se réclamant en permanence des « racines chrétiennes » de la France.

Il partage l’objectif de cette Gauche qui veut abolir les régimes particuliers des cultes d’Alsace et Moselle, de Guyane et des Collectivités d’Outre-Mer, mais s’inquiète d’une forme de complaisance avec les menées communautaristes, notamment celles animées par l’islamisme politique. La constitution d’une coalition électorale de gauche rassemblant des partis ayant des points de vue pour le moins divergents sur ces questions ne clarifie pas le panorama.

Il est tout autant dubitatif face à l’offre politique incarnée par le président de la République qui vient d’être réélu : refus de l’application de la loi de 1905 sur tout le territoire, « tentation concordataire » d’organisation par l’État du culte musulman, mais aussi refus du communautarisme, de l’islamisme politique incompatible avec la République.

Il y a bien d’autres sujets qui peuvent orienter le vote de ce militant laïque : les débats institutionnels, les politiques européennes, les orientations économiques et sociales… et les personnalités des candidats dans sa circonscription.

Il ne me revient évidemment pas de donner une consigne de vote, mais, militant laïque et républicain, j’ose affirmer que l’abstention serait un choix trop facile !

Michel Seelig