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Le pape François qui, comme ses prédécesseurs, ne s’est jamais beaucoup préoccupé des conditions de vie des femmes, a toujours condamné l’IVG. Il a atteint un sommet en comparant l’avortement à un meurtre pour lequel on aurait commandité un tueur à gages1. Il n’a cessé de donner ainsi la préférence à un embryon pas encore né, qu’il considère comme un être humain, sur une femme dont l’existence bien réelle, ne mérite pas d’être prise en considération.

Mais à quelle autorité morale peut encore prétendre un pape dont l’Église a généré et couvert tant de pédophiles par le monde ?

De quelle connaissance de la nature humaine peut-il encore se prévaloir quand Bernard Xibaut, prêtre et chancelier de l’archevêché de Strasbourg (Bas-Rhin) dit pour justifier le silence coupable de l’Église envers les prêtres pédophiles : « Eh bien parce qu’on n’était pas suffisamment conscients de ce que produisait chez les enfants, pour leur vie entière, ce type d’acte. On pensait que pour l’enfant, ce serait un mauvais souvenir et qu’il allait s’en remettre. »2.

Quelle supériorité morale peut-il encore afficher quand l’archevêque de Santiago du Chili, Ricardo Ezzati, conseille d’« éviter de pratiquer des massages », d’« embrasser sur la bouche » les enfants ou de « toucher leurs parties génitales » ? En quoi ces ignorants de la nature humaine seraient-ils légitimes à affirmer que des embryons doivent être considérés comme des êtres humains à part entière dès le premier jour de leur conception ?

En quoi ces hommes qui ont banni les femmes de leur vie peuvent-ils s’arroger le droit de définir et imposer les devoirs qui leur reviennent selon eux ? Notre liberté et notre raison imposent que nous leur demandions maintenant de se taire et de consacrer leurs sermons aux messages spirituels. Les hommes et les femmes n’ont pas besoin d’eux pour construire leur État de droit et leur morale laïque, car c’est l’Église qui doit des comptes à la société et non l’inverse.

Martine Cerf

1 Homélie place Saint Pierre à Rome, le 10 octobre 2018

2 Émission « C Politique », diffusée sur France 5, dimanche 23 septembre 2018.