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D’après un article publié par la Fédération Humaniste Européenne

Le 11 mars, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a refusé de se saisir de l’affaire de deux sages-femmes suédoises qui avaient déposé une plainte pour discrimination, au motif qu’on leur avait refusé un emploi de sage-femme après qu’elles aient exprimé leur impossibilité de collaborer à des avortements en raison de leurs convictions religieuses. Elles alléguaient que cela constituait une violation de leur droit à la liberté de religion et de conscience. La Fédération humaniste européenne (FHE) et les Humanistes suédois se félicitent de la défense d’un accès sûr et légal à l’avortement qui découle de cette décision.

La portée de la décision va au-delà du droit de deux personnes de refuser d’effectuer certaines tâches, car elle affecte directement l’ensemble du système de santé suédois et en particulier l’accès à l’avortement. En déclarant la plainte irrecevable, la Cour a fait un pas important vers la protection de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes, y compris l’accès à certains types de soins ou à une contraception abordable.

Le cas des sages-femmes suédoises n’est pas isolé. Il s’inscrit dans le cadre d’une campagne active contre l’avortement menée par l’organisation juridique chrétienne Alliance Defending Freedom, connue pour associer homosexualité et pédophilie et pour utiliser la liberté de conscience comme moyen de discrimination à l’encontre des personnes LGBTI. Au cours des dernières années, les mouvements conservateurs et réactionnaires ont gagné du terrain en Europe avec un programme commun : limiter les choix des femmes pour les questions qui concernent leur corps.

La FHE et les Humanistes Suédois rappellent que la liberté de religion ou de croyance, et plus particulièrement l' »objection de conscience », ne doit pas être utilisée pour faire reculer la protection de la santé ni les droits sexuels et reproductifs. Selon le Parlement européen, si les États ont l’obligation de trouver un équilibre entre le droit des prestataires de santé à exprimer leurs convictions et la garantie de l’accès des personnes aux droits sexuels et reproductifs, ils ne l’atteignent pas le plus souvent. Lire le jugement GRIMMARK v. SWEDEN

Traduction et adaptation M.C