Interventions divers
Comprendre le wokisme et y répondre
CEDH: Prosélytisme et protection des données
Un arrêt intéressant a été rendu aujourd’hui par la CEDH (Association Témoins de Jéhovah contre Finlande, (voir texte complet)
Dans leurs activités de démarchage en porte-à-porte (ou « évangélisation »), l’obligation faite aux Témoins de Jéhovah de respecter la loi sur la protection des données ne viole pas l’article 9 de la Convention (droit à la liberté de conscience, de pensée et de religion).
Notamment, les autorités finlandaises ont le droit d’exiger que les Témoins de Jéhovah obtiennent le consentement des personnes démarchées avant de collecter des informations les concernant, dans le but de protéger leur droit à la vie privée (article 8).
La CEDH rejoint la Cour de Justice de l’UE, qui avait déjà décidé dans ce sens.
Un Etat peut donc exiger d’une communauté religieuse qu’elle respecte la loi sur les données personnelles, comme tout autre organisme…
AGENDA DES ÉVÉNEMENTS LAÏQUES
Jeudi 11 mai 20023, de 18h30 à 20h30 en visioconférence (réservé aux membres de l’association) .
Thème : Comprendre le wokisme et y répondre,
avec Xavier-Laurent Salvador, Professeur agrégé de lettres modernes et Maître de conférence en linguistique. Président et cofondateur de l’Observatoire du décolonialisme, auteur du Petit manuel à l’usage des parents d’un enfant woke, Cerf.
Lundi 5 juin 2023 à 19h à Paris, au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 15e.
Thème : La laïcité au Mexique : tentative de mise en perspective par Victor Ramirez Izquierdo, représenté par Alain de Keghel, ancien diplomate.
Le Mexique est le premier État au monde à avoir institué la séparation des Églises et de l’État, par une loi votée en juillet 1859. Elle figure depuis dans l’article 3 de la Constitution mexicaine. Qu’en est-il aujourd’hui, alors que la laïcité reste très menacée dans ce pays où les prélats interviennent dans la vie politique, récusent le féminisme et les droits des femmes, où les églises évangéliques se développent rapidement ?
Victor Ramirez Izquierdo est ingénieur chimiste de formation, ancien inspecteur de la Banque du Mexique, ex directeur du Service public de l’emploi au ministère fédéral mexicain du travail, ancien conseiller gouvernemental pour les affaires économiques, ancien directeur général de l’écologie professionnelle de Mexico SA, Grand Maître de la Grande Loge Unie de Mexico, Grand Chancelier du Grand Collège National des Rites Maçonniques d e la République du Mexique. Il a contribué à l’ouvrage publié sous la direction d’Alain de Keghel : » L’Amérique latine et la Caraïbe des Lumières », Dervy, 2017.
Animation : Martine Cerf. Inscription obligatoire ici
Mercredi 14 juin 2023 de 18h30 à 20h30 en visioconférence (réservé aux membres de l’association) .
Thème : Le projet des écoles Diwan en Bretagne.
Avec Françoise Morvan, auteure du livre Le monde comme si, Babel
Mercredi 13 septembre 2023 de 18h30 à 20h30, en visioconférence (réservé aux membres de l’association) .
Thème : à préciser ultérieurement
Mercredi 29 novembre 2023 de 18h30 à 20h30, en visioconférence (réservé aux membres de l’association) .
Thème : à préciser ultérieurement
AGENDA ÉVÉNEMENTS PASSÉS
Mardi 9 mai 2023 à 19h à Paris, au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 15e.
Thème : Églises et organisations philosophiques dans l’Union européenne
L’article 17 du Traité de fonctionnement de l’Union européenne institue un dialogue régulier entre les autorités de l’Union, les organisations religieuses et les organisations philosophiques et non confessionnelles. Pourquoi ce dialogue ? Quelles en sont les pratiques au quotidien ? Quels en sont les enjeux pour les citoyens de l’Union européenne comme pour ceux des États membres ?
Animation : Jean-Claude Boual.
Mardi 25 avril 2023 à 18h30, webinaire citoyen organisé par le Département Droit et transformations sociales de l’Université de Bordeaux
sur le thème : « Laïcité et services publics : quelles neutralités ? ». Assistance libre sans inscription.
Lundi 17 avril 2023 de 18h30 à 20h30 en visioconférence (réservé aux membres de l’association) .
Thème : Laïcité et formation des enseignants avec Clotilde Sauret, professeur de philosophie et formatrice des enseignants aux valeurs de la République et du principe de laïcité
Lundi 3 avril 2023 à 19h à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris.
Thème : Pourquoi les Allemands ont-ils tant de mal avec la laïcité ? Animation : Marc Horwitz.
L’Allemagne reconnait plusieurs cultes officiels, fiancés par une partie de l’impôt des fidèles. les Églises sont les premiers employeurs du pays et l’État leur confie une grande partie de l’action sanitaire et sociale. Quelle est la conception allemande du rôle des cultes et ses conséquences ?
Vendredi 24 mars 2023, de 14h à 18h au Palais du Luxembourg, 15 rue de Vaugirard, 75006 Paris et en Webinaire.
COLLOQUE ÉGALE EN COLLABORATION AVEC LE CLR :
« SPORT ET LAÏCITÉ, MISE EN ŒUVRE DES VALEURS UNIVERSALISTES DU SPORT ».
Voir le programme.
Vendredi 10 mars 2023 de 18h à 21h à Metz, au grand salon de l’hôtel de ville, conférence publique : Le concordat d’Alsace Moselle un communautarisme comme les autres ? Avec les interventions de Michel SEELIG, Charles COUTEL, Pierre OUZOULIAS Voir le programme
Vendredi 10 mars 2023 à 18h30 à Rennes, au Jeu de Paume, débat citoyen : De Téhéran à Rennes, défendre la liberté de conscience pour garantir le droit des femmes » avec Alexis Buixan et Nagin Hajizadeh. Voir l’affiche.
Lundi 6 mars 2023 à 19h à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris.
Thème : Les cimetières : comment la laïcité s’applique-t-elle ?
La législation dans les cimetières autorise-t-elle les signes religieux, carrés confessionnels ? Qu’en est-il des souhaits des fidèles qui souhaitent rester entre eux ?
Animation : Marc Horwitz.
Lundi 6 février 2023 à 19h à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris.
Thème : La laïcité dans le sport, avec Gérard Meydiot, responsable de la commission « sport » d’EGALE
Beaucoup de sports sont confrontés à une offensive permettant de porter des signes religieux dans les compétitions sportives alors que les règlements exigent une neutralité politique et religieuse afin que le sport demeure un lieu d’émancipation et de confrontation pacifique entre sportifs. En 2024, Paris organise les Jeux Olympiques. Le Comité Olympique international autorisera le port de signes religieux durant les épreuves en violation de la Charte olympique. En France, la majorité des fédérations sportives autorise le port de signes religieux en violation des règlements, certains prétendent même qu’il existe des tenues religieuses homologuées. Une généralisation de ces pratiques ne risque-t-elle pas de transformer toute compétition et manifestation sportives en affrontement religieux et politique entrainant le dévoiement de l’objet même des compétitions sportives?
Animation : Jean-Claude Boual.
Jeudi 26 janvier 2023 à 18h, assemblée Générale d’EGALE, MVAC du 15e arrondissement, 22 rue de la Saïda, 75015 Paris et en visioconférence par Zoom
Samedi 17 décembre 2022 à 9h30 à Rennes, café citoyen à la mairie du quartier Bréquigny Sud Gare.
Thème : Pourquoi avons-nous encore besoin de la laïcité ?
avec Fatiha Agag-Boudjahlat, essayiste, Catherine Maréchal, professeur agrégée d’histoire et de géographie, Alexis Buixan, docteur en droit public et enseignant chercheur. Cliquer pour voir l’affiche
Jeudi 9 décembre 2022, à partir de 14h, journée PEP, Laïcité et engagement citoyen.
Une journée 100% digitale et participative. Un webinaire Zoom à l’adresse suivante : https://zoom.us/j/94385260757?pwd=a0ZiZUVNU01HVkxsMTFEZ3dXczgyQT09
Nº du webinaire : 943 8526 0757 – Code secret : 232331
Mardi 6 décembre 2022 à 19h à Issy-les-Moulineaux, Espace André Chédid, 60 rue du général Leclerc
Soirée – débat : « 1905-2022 : Que faire de la laïcité ? »
A l’occasion de la semaine anniversaire de la loi du 9 décembre 1905 et dans le cadre du carrefour associatif de la ville d’Issy-les-Moulineaux, l’Union des Familles Laïques 92 propose une conférence au cours de laquelle Charles ARAMBOUROU (UFAL) interviendra en visioconférence, suivie d’un débat animé par Jean-Claude BOUAL (EGALE).
Lundi 5 décembre 2022 à 19h à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris.
Thème : Point d’étape sur la laïcité en entreprise et au sein des professions réglementées avec Me Etienne Pujol et Me Anne Salzer.
La neutralité n’est pas obligatoire en entreprise, mais elle peut s’appliquer sous certaines conditions qu’il est nécessaire de connaître comme de comprendre le pourquoi des précautions prises. Les professions réglementées (avocats, notaires…) ont également un statut particulier et des règles spécifiques les concernent. Connaître, comprendre, s’informer, échanger sur ce sujet avec deux spécialistes, c’est ce que nous vous proposons.
Modération : Martine Cerf.
Lundi 21 novembre 2022 de 18h30 à 21h, ENTRETIEN d’EGALE réservé aux membres de l’association, en visioconférence Zoom.
» L’entrisme des sectes dans le sport » par Alain Vivien, ancien secrétaire d’État, ancien président de la Miviludes et administrateur d’EGALE.
Lundi 7 novembre 2022 à 19h à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris.
Thème : une analyse laïque de l’actualité
» Peut-on analyser d’un point de vue laïque trois évènements : l’hommage à Samuel Paty, la contestation de la laïcité dans les collèges et lycées par des élèves qui veulent porter en cours des tenues vestimentaires manifestement religieuses et ostentatoires, les manifestations massives des iraniennes et iraniens contre le régime théocratique et le refus du port obligatoire du voile pour les femmes ? «
Animation : Jean-Claude Boual.
Dimanche 16 octobre 2022, à partir de 14h. EGALE participe au rassemblement au square Samuel Paty, place Paul Painlevé, 75005 Paris, en hommage à Samuel Paty. Voir l’appel des organisateurs
Samedi 8 octobre 2022, de 9h00 à 18h. Les Rencontres d’automne d’Unité Laïque au Palais du Luxembourg, à Paris, à l’invitation du sénateur Pierre Ouzoulias, avec le soutien d’EGALE, d’autres associations laïques et de medias.
Thème : RÉPUBLIQUE : REPRENDRE L’INITIATIVE #1
Cliquer pour voir l’affiche. Cliquer pour voir le programme
Lundi 3 octobre 2022 à 19h à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris.
Thème : Enseigner la laïcité avec Ismaël M’Baye, président de l’association Expressions de France.
Enseigner la laïcité aux élèves des collèges et lycées n’est pas toujours chose facile, tant les préjugés et les idées fausses sont présentes dans les esprits. C’est pourtant ce à quoi s’attelle avec succès l’association Expressions de France. Son président, Ismaël M’Baye viendra faire part de son expérience.
Animation : Martine Cerf.
Samedi 10 septembre 2022, Forum des association à la Mairie 15e arrondissement de Paris. EGALE vous accueille sur le stand 48, Salle St Lambert
Samedi 25 juin à partir de 14h, fête de la laïcité au square Nadar, 2 Rue Saint-Éleuthère, 75018 Paris. EGALE vous attend sur son stand. Voir l’affiche de la fête de la laïcité
Lundi 20 juin 2022 de 18h30 à 21h, ENTRETIEN d’EGALE réservé aux membres de l’association, en visioconférence Zoom.
« Islamisme et sport : une réalité qui dérange » par Médéric Chapitaux
Membre Conseil des Sages de la Laïcité du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Médéric Chapitaux est expert dans le domaine de la radicalisation dans le sport. Il a publié Le sport, une faille dans la sécurité de l’État, Enrick B. Éditions, 2016
Lundi 13 juin 2022 à 19h à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris, France
Thème : Laïcité et protection des personnes
Animation : Martine Cerf.
Lundi 9 mai 2022 à 19h à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris, France
Thème : l’Europe et la laïcité
Le 9 mai est le jour de la fête de l’Europe, notre café laïque coïncide avec cet évènement. Cette coïncidence est une opportunité pour aborder le thème difficile de la laïcité dans l’Union européenne et dans les États membres. L’article 10 de la Charte des Droits fondamentaux de l’Union précise: » article 10 : Liberté de pensée, de conscience et de religion
1. Toute personne adroit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites.
2. Le droit à l’objection de conscience est reconnu selon les lois nationales qui en régissent l’exercice. »
Par ailleurs l’article 17 du traité de l’Union européenne de Lisbonne prévoit que « l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier » avec les églises et et des organisations philosophiques et non confessionnelles. Quelles sont la portée et les conséquences de ces dispositions?
Animation : Jean-Claude Boual.
Lundi 4 avril 2022 à 19h à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris, France
Thème : Laïcité et vivre ensemble
La laïcité a-t-elle pour objectif le « vivre ensemble » ? Cette formulation largement utilisée recouvre-t-elle toute la réalité de l’ambition laïque ? Quelle était vraiment l’ambition des artisans de la loi de séparation de 1905 et qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
Animation : Martine Cerf.
samedi 19 mars à 11h, SOLIDARITÉ PEUPLE UKRAINIEN à Rodez, Rassemblement , Place de la préfecture
Initiative citoyenne. Rassemblement sans identifications autres que les messages de soutien. Voir l’appel
Lundi 7 mars 2022 à 19h à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris, France
Le thème : « Laïcité et sport ».
La neutralité dans le sport est inscrite dans la charte olympique. Qu’en est-il de ce principe dans le sport exactement ? Comment s’applique-t-il ? Comment traiter les revendications de porter une tenue spécifique à une religion ou les diverses manifestations religieuses que l’on rencontre chez des sportifs ?
Animation : Marc Horwitz.
Lundi 7 février 2022 à 19h à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris, France.
Tolérance et laïcité.
Souvent la laïcité est présentée comme la tolérance de toutes les options religieuses et de toutes les opinions. Le laïcité se réduit-elle à la tolérance ou est-ce un principe philosophique plus vaste, jusqu’à la liberté de conscience? Quelle différence entre tolérance et laïcité?
Animation : Jean-Claude Boual.
Lundi 31 janvier 2022, de 14h30 à 18h. Colloque EGALE : La Liberté de conscience en Europe. Consulter le programme
Voir les vidéos du colloque
Lundi 10 janvier 2022 à 19h à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris, France
Animation : Martine Cerf. Inscription obligatoire : https://patronagelaique.eu
Lundi 13 décembre 2021 à 19h, à Paris, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès
Animation : Marc Horwitz.
EVENEMENT : lundi 22 novembre de 18h30 à 20h30, ENTRETIEN d’EGALE sur le thème de l’enseignement du fait religieux l’école avec Aline Girard, conservateur général honoraire des bibliothèques et auteure du livre Enseigner le fait religieux à l’école : une erreur politique ? (Ed Minerve, 2021)
Réservé aux membres de l’association, en visioconférence Zoom.
Lundi 15 novembre à Rennes, à 18h30, conférence de Jean Pierre Obin, salle Carrefour 18.Télécharger le flyer de la conférence
lundi 8 novembre 2021 à 19h, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès : Le blasphème.
Le droit de blasphème existe-t-il en France ? Qu’est-ce que blasphémer ? Un non croyant peut-il blasphémer ? Autant de questions qu’il faut clarifier afin de mieux comprendre les débats et enjeux actuels.
Animation : Jean-Claude Boual.
lundi 11 octobre 2021 à 19h, café laïque au Patronage laïque Jules Vallès : Réflexion sur la campagne sur la laïcité lancée par le ministère de l’Education nationale, ce qu’elle dit et ce qu’on en a dit.
Animation : Martine Cerf.
lundi 20 septembre 2021 de 18h30 à 21h, ENTRETIEN d’EGALE réservé aux membres de l’association, en visioconférence Zoom.
Le point sur le régime dérogatoire des cultes d’Alsace et de Moselle animé par Michel Seelig
samedi 11 septembre 2021 de 10h à 18h, EGALE est présente au forum des associations du XVe arrondissement de Paris, Stand 222, square Jean Chérioux, 260 rue de Vaugirard, 75015 Paris
dimanche 5 septembre 2021, de 11h à 18h, au Parc des Ramiers à Blagnac, EGALE est présente au forum des associations de la ville.
Lundi 28 juin 2021 – 19h. CONFÉRENCE : l‘émancipation, pour quoi faire? par Martine Cerf
au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Avenue Félix Faure, Paris 15e. Réservez dès maintenant votre place en cliquant ici
La laïcité vise à l’émancipation des citoyens. En quoi consiste-t-elle exactement ? Que peut-on faire de cette ouverture laissée à chacun ? Comment en retirer tous les fruits, individuellement et collectivement ? Quel rôle pour des citoyens émancipés dans la construction d’une république laïque ?
C’est au partage de ces réflexions que Martine Cerf nous invite.
Samedi 26 juin 2021, fête de la laïcité, de 14 h à 17h
au square Nadar Paris 18ème, au pied de la statue du Chevalier de La Barre.
lundi 7 juin 2021, de 18h20 à 20h30 en visioconférence.
Les États généraux de la laïcité, pourquoi ?
Animation Marc Horwitz.
mercredi 26 mai 2021 de 18h30 à 20h, ENTRETIEN d’EGALE réservé aux membres de l’association, en visioconférence Zoom.
Sujet : la participation d’EGALE aux Etats généraux de la laïcité. Animation : Martine Cerf. Le lien zoom vous sera envoyé une semaine avant l’événement.
lundi 1er mars 2021, de 18h30 à 20h30, en visioconférence Zoom.
Animation Marc Horwitz. S’inscrire: https://patronagelaique.fr/
mercredi 24 février 2021 de 18h30 à 20h, ENTRETIEN d’ÉGALE réservé aux membres de l’association,en visioconférence Zoom. Point sur le projet de loi confortant le respect des principes républicains.
Animation Martine Cerf. Le lien zoom vous sera envoyé une semaine avant l’événement.
lundi 15 février 2021, de 18h30 à 21h en visioconférence Zoom.
Point sur le projet de loi confortant le respect des principes républicains.
Animation Jean-Claude Boual.
lundi 18 janvier 2021,de 18h30 à 20h30 en visioconférence Zoom.
Le projet de loi confortant le respect des principes républicains.
Animation Jean-Claude Boual.
lundi 7 décembre 2020, de 19h à 21h en visioconférence Zoom.
« La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ». Qu’est-ce que cela signifie ?
Animation Marc Horwitz.
lundi 12 octobre 2020, Combattre le racisme dans la République laïque
Animation Martine Cerf.
Jeudi 5 mars 2020
Conférence : L’universalisme, un choix de société face au racialisme et au communautarisme par Guylain CHEVRIER, docteur en histoire, enseignant et formateur en travail social, vice-président du Comité Laïcité République.
L’universalisme républicain est un choix de société, celui de l’égalité et de la laïcité, de la raison, de la protection des droits et libertés de l’individu et qui s’affronte aujourd’hui à une montée des affirmations identitaires conduisant à assigner à une couleur de peau, une origine ou une religion, l’existence, au risque de communautés séparées, fermées, du communautarisme, fragmentant l’organisation sociale, interdisant le mélange.
Réservez dès maintenant votre place en cliquant ici
Samedi 7 mars 2020
32e colloque de la laïcité à Bruxelles : « Intelligence artificielle : mon boss ou ma camarade de boulot ? ». Renseignements et inscription
Mardi 9 mars 2020
Conférence : Les pièges identitaires Par Marc CRÉPON, philosophe, Patronage laïque Jules Vallès, Paris 15e à 19h
Dans ce dernier volet du cycle de conférences sur la démocratie, on tâchera de comprendre comment depuis plusieurs décennies, la question de l’identité empoisonne la plupart des « scènes politiques » démocratiques.
Mardi 4 février 2020
Présentation de la collection « Débats laïques » par Gérard Delfau, Patronage laïque Jules Vallès, Paris 15e à 19h. En savoir plus
Lundi 3 février 2020
Café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, Paris 15e à 19h. Thème : « La laïcité dans la politique municipale ». présenté et animé par Martine Cerf, secrétaire générale de l’association ÉGALE. Merci de confirmer votre présence sur le site du Patronage laïque Jules Vallès.
Lundi 13 janvier 2020
Café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, Paris 15e à 19h
Martine Cerf animera le premier café laïque 2020 sur le thème d’actualité : « ces églises qui font de la politique : 3 exemples d’actualité : la Pologne, le Monténégro, l’Algérie ». Voir l’annonce
Mercredi 11 décembre 2019
Conférence de Michel Seelig au lycée Albert Thomas à Roanne, à 19h. Entrée libre : voir l’affiche
Lundi 9 décembre 2019
Conférence-débat avec Marc Horwitz : « Vers une société laïque », organisée par la Comité laïcité 35 à Rennes, à 18h30. Voir l’affiche
Mardi 3 décembre 2019
Café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, Paris 15e à 19h, sur le thème : « sport et laïcité », animé par Martine Cerf en présence de Annie Sugier, présidente de la Ligue du Droit International des Femmes (LDIF).
Le sport a toujours eu pour vocation de rassembler des jeunes de tous horizons. La charte olympique affirme la neutralité du sport qui doit rester à l’écart de toute propagande politique et religieuse. Qu’en est-il exactement dans les clubs sportifs, dans les compétitions internationales, aux jeux olympiques ?
Mardi 12 novembre 2019
Café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, Paris 15e à 19h . UN DÉBAT PASSIONNÉ DE L’ACTUALITÉ : LE PORT DU VOILE
La polémique fait rage autour du port de signes religieux par les accompagnants de sorties scolaires. Au-delà de ce qui est écrit, souvent dans l’immédiateté des réactions, il paraît indispensable d’échanger sereinement pour comprendre ce qui se joue et ce que sont les non-dits autour de la question. C’est à cela que vous êtes invités. Animation : Martine Cerf. S’inscrire
Mardi 5 novembre 2019
Cérémonie de remise des prix de la laïcité du CLR à l’Hôtel de Ville de Paris.
5 lauréates ont reçu les différents prix remis par le Comité Laïcité République : Ariane Mnouchkine, Fatiha Agag-Boudjahlat, Karima Bennoune, Nadia Geerts et Virginie Tournay. Voir leurs interventions. Voir les différentes interventions
Mardi 29 octobre 2019
Conférence à Marseille de 18h à 20h organisée par le CIL et ÉGALE : « LA LAÏCITÉ ET L’ÉGALITÉ HOMMES/FEMMES » avec Martine Cerf. Renseignements et inscription
Jeudi 24 octobre 2019
Conférence de Martine Cerf à Saint-Amand-les-Eaux, à 19h30 : « LAÏCITÉ ET ÉGALITÉ » organisée par le CLR Valenciennes Hainaut. Voir l’affiche
Lundi 14 octobre 2019
Café laïque au Patronage laïque Jules Vallès, Paris 15e à 19h. « LES « MOUVEMENTS IDENTITAIRES ET LIBERTÉS INDIVIDUELLES », animé par Martine Cerf
Lundi 7 octobre 2019
Colloque d’ÉGALE « MOUVEMENTS IDENTITAIRES ET LIBERTÉS INDIVIDUELLES » organisé avec le Think Tank l’Aurore au Palais du Luxembourg, à Paris. Voir le programme
28 septembre 2019
Rassemblement à l’appel de la Brigade des mères . Voir l’appel aux amis laïques
Israël: Servantes écarlates contre ultra-orthodoxes
Le quotidien Le Monde du 5 mai 2023 se fait l’écho des manifestations qui avaient réuni la veille des milliers de manifestants dans les grandes villes d’Israël pour dénoncer l’emprise des religieux sur le nouveau gouvernement..
Devant le tribunal de Tel-Aviv, des militantes habillées en « servantes écarlates » (en référence au roman de Margaret Atwood) s’étaient réunies pour protester contre l’emprise grandissantes des tribunaux rabbiniques dans les affaires de justice.
Les ultra-orthodoxes qui contrôlent ces tribunaux pourraient voir leurs pouvoirs étendus par un projet de loi qui vise à leur donner compétence dans tous les domaines de la vie civile. Ainsi ces instances d’une justice parallèle pourraient arbitrer en matière de droit du travail, conflits commerciaux ou accidents de la route, comme elles le font déjà dans les affaires de divorce. Le journal détaille le cas d’une divorcée contrainte de faire appel devant la Cour suprême du pays, seule capable de s’opposer aux décisions des tribunaux religieux. Ceux-ci avaient mis en cause sa judéïté et lui refusaient le divorce.
Son avocate, Susan Weiss, directrice du Centre pour la justice pour les femmes (CWJ) qui milite pour mieux séparer la religion et l’Etat s’inquiète de cette dérive dans un pays de plus en plus divisé sur la question essentielle des limites du pouvoir religieux.
JP Gross
Selon l’avocat général de la Cour de justice de l’UE, une entité publique peut interdire le port de signes convictionnels dans certaines conditions
Bruxelles, 04/05/2023 (Agence Europe)
Dans des conclusions rendues jeudi 4 mai à la Cour de justice de l’UE (affaire C-148/22), l’avocat général Anthony Collins estime qu’une entité publique peut interdire le port de tout signe visible de convictions politiques, religieuses ou philosophiques sur le lieu de travail, à condition que cette règle s’applique à tous.
En effet, la commune belge d’Ans a interdit à l’une de ses employées de porter le voile islamique sur son lieu de travail. Estimant que cela portait atteinte à sa liberté de religion, cette dernière a saisi le tribunal du travail de Liège. Entre-temps, la commune a modifié son règlement pour imposer une stricte neutralité à ses agents.
La juridiction belge s’est alors demandée si une telle règle respecte la directive ‘anti-discrimination’ en matière d’emploi, dans la mesure où elle interdit le port de signes convictionnels ostentatoires aussi aux employés qui ne sont pas en contact avec le public.
Si la directive s’applique bien au cas de la commune d’Ans, M. Collins considère qu’une telle interdiction ne constitue pas une discrimination directe fondée sur la religion ou les convictions dès lors qu’elle s’applique de manière générale et indifférenciée.
Il souligne toutefois que, dans les faits, le règlement pourrait toucher plus certaines catégories de personnes que d’autres. Néanmoins, pour lui, une différence de traitement peut ne pas être considérée comme une discrimination indirecte, si elle est « objectivement justifiée par un objectif légitime et si les moyens mis en œuvre pour réaliser ce dernier [sont] appropriés et nécessaires ». Dans l’absolu, note-t-il, la volonté de mener une politique de neutralité au sein d’une entité publique est susceptible d’être jugée légitime.
M. Collins précise néanmoins qu’il revient au tribunal de Liège de trancher sur le bien-fondé du règlement d’Ans. Selon lui, le tribunal doit, d’une part, tenir compte de l’absence d’obligation de neutralité exclusive des agents communaux en Belgique et, d’autre part, évaluer si le choix de la commune se base sur des éléments factuels.
Lire les conclusions : https://aeur.eu/f/6pg (
L’inquiétante réforme du CSL voulue par Pap N’Diaye
Le magazine Marianne a publié un entretien avec Jean-Eric Schoettl qui vient de démissionner du Conseil des Sages de la Laïcité
En voici un bref compte-rendu:
Le 11 avril 2023, le Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse de France, Pap Ndiaye, a annoncé la nomination de cinq nouveaux membres au CSL et promulgué un arrêté modifiant le fonctionnement de ce conseil, créé par Jean-Michel Blanquer pour promouvoir une vision universaliste de la laïcité, inséparable de la tradition républicaine.
Ces nominations ont provoqué la démission du constitutionaliste Jean-Eric Schoettl.
Parmi les nombreuses interrogations que suscite cette réforme, l’une porte en particulier sur la nomination du politologue Alain Policar dont les prises de position en faveur d’une « laïcité à l’anglo-saxonne » posent question avec pour exemple cette formule : « tolérer le port d’un foulard ne veut pas dire l’approuver. »
Il convient de rappeler qu’Alain Policar estime que la politique d’indifférence à la couleur a échoué et qu’il faut désormais mettre en avant les identités raciales parce que la race a des effets discriminants sur les individus. Il dénonce « le fonctionnement intrinsèquement discriminatoire de nos institutions » (autrement dit le « racisme systémique ») et une « République fétichisée, inattentive à la persistance des discriminations. » Des opinions qui trouvent un large écho dans le monde universitaire : une enquête récente de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), organisme qui dépend du ministère de l’Education nationale, présente la laïcité comme une question « imposée de l’extérieur », qui « fait peser un risque de stigmatisation et de discrimination sur les musulman-e-s, et révèle des inégalités sociales et ethnoraciales plus larges au sein de la société française ».
Sarah El Haïry, secrétaire d’État à la jeunesse et au service national universel, a répondu justement que de tels propos « inversent ce que représente la laïcité : une valeur vouée à protéger ceux qui croient et ceux qui ne croient pas, qui permet de lutter contre les discriminations liées à la couleur de peau, à l’orientation sexuelle ou au sexe… Le fait que ce rapport mette en avant des discours de victimisation, présage de discriminations futures liées à une confession qui est celle de l’islam, est totalement contre-productif et même extrêmement dangereux ».
La sœur de Samuel Paty a dénoncé la nomination d’Alain Policar et le constitutionnaliste Jean-Eric Schoettl a annoncé sa démission du CSL estimant qu’il lui serait désormais difficile de poursuivre sa mission de préciser la position de l’institution scolaire en matière de laïcité et d’enseignement des faits religieux.
Jean-Eric Schoettl craint que le CSL ne devienne un simple lieu de débats entre membres défendant des visions de la laïcité distinctes, voire opposées. Pour lui, ajouter la lutte contre les discriminations à la sauvegarde de la laïcité, c’est soit « commettre un pléonasme » soit « briser son ressort universaliste (…) par l’obsession de la race et du sexe, par la division de la société entre dominants et dominés ; par la dénonciation du racisme et du sexisme systémiques ; par l’exaltation des identités et sensibilités minoritaires ; par le procès en esclavagisme, machisme et destruction de la planète fait à la nation (réduite à la figure du bourgeois blanc, mâle et hétérosexuel) ; par la déconstruction/réécriture de l’Histoire sous prétexte de rendre justice aux groupes opprimés et d’obtenir de la société expiation et réparation. » Il rappelle que « le principe de laïcité n’a pas été inventé pour empêcher les petites musulmanes de porter un voile à l’école et que les convictions religieuses des élèves ne leur donnent pas le droit de s’opposer à un enseignement. »
Le CSL devra désormais demander la permission du ministre ou de son cabinet, ou attendre d’être saisi par les recteurs.
Un collectif dénonce les « absurdités scientifiques » du Planning familial
Dans une tribune publiée dans le magazine Le Point daté du 16 avril 2023, un collectif d’intellectuels et de médecins, dont Élisabeth Badinter et Jean-François Mattei, dénoncent les absurdités scientifiques du Planning familial:
» C’est avec le plus grand sérieux que le Planning familial, organisme d’éducation populaire, nous assène des absurdités scientifiques. D’abord il y a eu cette campagne d’affichage : deux hommes enlacés, le ventre de l’un d’eux présentant une étrange rotondité. Et au-dessus cette légende : « Au Planning, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints. » Qu’importe l’impossibilité biologique. Ensuite, il y a eu le lexique trans du Planning familial , « lexique rangé dans l’optique d’un apprentissage progressif ». Petit florilège.
« Sexe : Construit social basé sur des observations moyennes des différences biologiques entre les genres. Il est communément admis scientifiquement que le sexe est un spectre. Peut également désigner l’appareil génital.
Assignation à la naissance : À la naissance, les médecins décident, selon des normes de longueur du pénis/clitoris, si l’individu est un garçon ou une fille.
Changer de sexe : Les caractéristiques sexuelles de personnes, qu’elles soient cis ou trans, ne sont pas binaires et peuvent changer tout au long de leur vie ».
Nous serions heureux de connaître la « science » qui admet que chez l’Homo sapiens le sexe est un spectre. Il y a probablement confusion avec les crépidules ou autres animaux changeant naturellement de sexe au cours de leur vie. Nous serions également heureux de connaître la longueur critique de l’organe sexuel permettant de différencier un garçon d’une fille.
Mâle et femelle, des injures bien connues
Si vous n’avez pas bien compris, après quelques termes en novlangue tels que « Cis-passing, Stealth, Out, Dicklit, Femmis/Ladyck ou Morinom », le Planning nous présente gracieusement une liste de « Termes à ne pas utiliser » parmi lesquels viennent en premier lieu « Mâle/femelle » et « Masculin/féminin ». Des injures bien connues… C’est à partir de ce dogme antiscientifique, quasi-sectaire, de l’intersectionnalité – mot « savant » dont se pare l’idéologie woke – que le Planning se targue « d’éduquer » les enfants de la maternelle au lycée. Pour « Parler Lgbtphobie avec des collégien.nes » ajoutant prudemment « … en la présence d’un.e professionnel.le de l’établissement lors des séances avec l’animateur.rice du Planning familial » et invitant enseignants et élèves à « consulter le lexique trans » susmentionné ! L’écriture inclusive, cette écriture que l’on ne peut pas lire, étant bien sûr de rigueur !
Nos enfants, nos adolescents sont en danger. L’adolescence est un séisme physiologique, morphologique et psychologique. Dans cette période critique, l’adolescent est fragilisé, en proie au doute. Il recherche des appuis auprès de ses pairs mais aussi auprès de sources diverses, malheureusement pas forcément fiables ou bien intentionnées. C’est cette fragilité qu’exploitent les réseaux (si peu) sociaux où les contre-vérités foisonnent. Avec des résultats désastreux.
Le fourvoiement du Planning familial
Il n’est qu’à voir les résultats de la récente enquête Ifop menée pour les Fondations Jean-Jaurès et Reboot. On y apprend, par exemple, que 16 % des jeunes de 11 à 24 ans interrogés croient que la Terre est plate, proportion qui passe à 29 % chez les habitués de TikTok. C’est aussi par ce biais que sont véhiculés les messages outranciers incitant enfants et adolescents à changer de sexe. D’où l’effarante explosion des demandes de transition chez les jeunes, les filles surtout, que les pays occidentaux connaissent depuis quelques années. Certains pays, d’abord libéraux, désormais effrayés par l’ampleur du phénomène, font marche arrière et posent des jalons. La France ne semble pas encore s’émouvoir de ce nouveau scandale sanitaire.
Comment peut-on laisser un organisme tel que le Planning familial se fourvoyer dans une politique qui est à l’opposé de sa vocation originelle ? Où sont les luttes ayant permis la loi Neuwirth et la loi Veil ? Qu’est devenu le Planning qui a aidé de nombreuses jeunes filles et de nombreuses femmes (osons le terme) à accéder à la contraception et à l’avortement ? Depuis 2018 et sa conversion à l’intersectionnalité, ce n’est plus une dérive mais un naufrage. Le Planning est devenu le refuge de militants transactivistes. À ce scandale social s’ajoute un scandale financier. Car le Planning est un organisme financé par l’État et les diverses collectivités à hauteur de 2,8 millions d’euros par an. C’est-à-dire financé par le contribuable. À l’heure où il est nécessaire de contrôler des dépenses publiques surabondantes, il est urgent de conditionner les subventions du Planning familial au respect strict de ses orientations et finalités originelles.
Le Planning familial est l’une des trois associations ayant attaqué l’État en justice pour le contraindre à respecter la loi concernant l’éducation à la sexualité à l’école. Ces associations semblent ignorer que depuis de nombreuses années l’éducation à la santé et à la sexualité est inscrite aux programmes scolaires des différents niveaux. Il apparaît, en revanche, que le Planning familial s’est disqualifié et ne devrait plus être autorisé à intervenir auprès des écoliers, des collégiens et des lycéens. Tout du moins tant que l’organisme ne pourra pas garantir la refonte que nous préconisons, et la scientificité rigoureuse de ses propos, les formations du Planning familial constituent un danger pour la santé publique.
La diffusion subventionnée de telles contre-vérités scientifiques auprès d’adolescents en souffrance, en attente d’aide, est un véritable scandale. Il est urgent que des élus responsables et les ministères concernés se saisissent de ce problème de société. D’où notre cri d’alarme. »
Signataires :
Claudio Rubiliani – physiologiste de la reproduction, docteur d’État et ancien inspecteur de l’Éducation nationale
Céline Masson, professeur des universités en psychopathologie clinique
Caroline Eliacheff, pédopsychiatre
Élisabeth Badinter, philosophe
Jean-François Braunstein, professeur émérite de philosophie à la Sorbonne
Nathalie Heinich, sociologue
Xavier-Laurent Salvador, maître de conférences HDR, président du LAIC
Pierre Vermeren, historien et président du conseil scientifique du LAIC
Pierre-André Taguieff, philosophe et politiste, CNRS
Jean Szlamowicz, linguiste et professeur des universités
Claude Habib, professeur émérite de littérature
Marie-jo Bonnet, historienne, féministe, écrivaine
Nicole Athea, gynécologue endocrinologue
Gérard Rabinovitch, philosophe, essayiste
Leonardo Orlando, docteur en science politique
Jean-Pierre Winter, psychanalyste, essayiste
Béatrice Guilbault Finet, enseignant chercheur
Caroline Valentin, avocat
Israël Nisand, professeur émérite de gynécologie obstétrique
François Richard, professeur émérite à l’université Paris Cité, psychanalyste membre formateur de la Société psychanalytique de Paris
Patrick De Neuter, professeur émérite de l’université de Louvain
Marianne Baudin, professeur émérite de psychopathologie
Nicole FargesPlanning familial, trans, genre, , psychologue, psychanalyste
Christian Godin, philosophe
Louise L. Lambrichs, écrivain
Nadia Geerts, militante laïque et auteur belge
Stanislas Korczynski, assistant spécialiste en psychiatrie au CPN Nancy
Catherine Jongen, thérapeute de couple et sexothérapeute
Caroline Calba, professeur agrégé
Robert Naeije, médecin, ancien professeur des universités
Maurice Berger, pédopsychiatre, ex-professeur associé de psychopathologie de l’enfant
Fadila Maaroufi, directrice de l’Observatoire des fondamentalismes à Bruxelles
Hala Oukili, journaliste
Paul Denis, neuropsychiatre, membre de la Société psychanalytique de Paris
Véronique Segonne, psychanalyste, ancienne attachée des hôpitaux de l’AP-HP
Michaël Saada, psychiatre, psychothérapeute
Jean-Marie Lacroix, professeur des universités (microbiologiste)
Monette Vacquin, psychanalyste
Nora Markman, psychanalyste-psychologue clinicienne
Sonia Timsit, psychiatre et psychanalyste.
Anne-Laure Boch, neurochirurgien
Beryl Koener, pédopsychiatre, MD PhD
Isabelle Denys, gynécologue médical, praticien hospitalier hôpital de Valenciennes
Michel Bruno, psychologue-psychanalyste
Laurent Le Vaguerèse, psychiatre-psychanalyste
Celine Pina, journaliste
Guillaume Gillet, psychologue clinicien, psychothérapeute
Jacqueline Schaeffer, membre titulaire formateur honoraire de la SPP (Société psychanalytique de Paris)
Fabienne Ankaoua, psychanalyste-dramaturge
Dominique Hof Mouzin, psychanalyste
Jean-Daniel Lalau, PU-PH au CHU d’Amiens (endocrinologie-nutrition)
Marie-Laure Léandri, psychanalyste membre titulaire de la SPP
Annie Sugier, présidente de la Ligue du droit international des femmes
Anne Paulsen, pédiatre endocrinologue
Yana Grinshpun, maître de conférences en sciences du langage
Georges Lecoq, psychologue
Anne Verheggen-Lecoq, psychologue
Houria Abdelouahed, psychanalyste
Geneviève Bourdellon, psychiatre, psychanalyste, membre formateur de la SPP
Assaf Gérard Fitoussi, psychologue médical et psychanalyste
Olivier Halimi, psychologue, psychanalyste. Membre de la Société psychanalytique de Paris
Rhadija Lamrani Tissot, psychanalyste
Caroline Calba, professeur certifié et agrégé d’anglais.
Christian Mosbah, psychiatre, psychanalyste
Monique Lauret, psychiatre, psychanalyste. Membre de la SPF
Anne Santagostini, psychiatre et psychanalyste
Catherine Jongen, thérapeute de couple et sexothérapeute
Sophie Audugé, déléguée générale et porte-parole SOS Éducation
Kérel Proust, psychologue
Michel Tibayrenc, généticien, directeur de recherche émérite institut de recherche pour le développement
Irène Nigolian, psychiatre, psychanalyste
Anna Cognet, psychologue clinicienne
Laetitia Petit MCF-HDR Aix-Marseille université
Dany-Robert Dufour, philosophe
Marie-Pierre Sicard Devillard, psychanalyste – SPF
Frédéric Jongen, philosophe, thérapeute de couples et sexothérapeute
Dominique A. Crestinu, gynécologue
J-Y Chagnon, psychologue et professeur des universités
Joseph Ciccolini, professeur de pharmacocinétique
Patrice Lévy, psychologue clinicien
Jean Marie Brohm, professeur émérite des universités
Brice Couturier, journaliste
Brigitte Letombe, gynécologue médicale
Georges Lecoq, psychologue
Ghada Hatem-Gantzer, praticien hospitalier médecin-chef de la Maison des Femmes
François Roudaut, professeur des universités
Gilbert Abergel, Comité Laïcité République
Mikhaïl Kostylev, journaliste
Emmanuelle Hénin
Renée Fregosi, philosophe et politologue
Gilles J. Guglielmi, professeur de droit public
Pierre-Henri Tavoillot, philosophe
André Tira, professeur de sciences économiques émérite
Michel Fichant, professeur émérite, Sorbonne Université
Albert Dojan, professeur d’anthropologie, université de Lille
Mireille Quivy, universitaire
Michel Messu, sociologue, professeur honoraire des universités
Alain Silvestre, médecin
Catherine Louveau, sociologue, professeure émérite
Guylain Chevrier, formateur et enseignant à l’université. Ancien travailleur social
Frank Muller, professeur des universités émérite
Catherine Louveau, sociologue, professeure émérite
François Vazeille, directeur de recherche émérite
Dominique Triaire, professeur émérite, université de Montpellier
Jean-François Mattei, médecin, anc. ministre de la Santé
Anne-Marie Le Pourhiet, professeur émérite de droit public
François Rastier, linguiste, directeur de recherche, CNRS
Vincent Tournier, maître de conférences de science politique
Michèle Tribalat, démographe
Aurélien Marq, haut fonctionnaire
Jean-Pierre Sakoun, Unité Laïque
Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes
Pascale Belot Fourcade, psychiatre
Sophie Dechêne, psychiatre infanto-juvénile
Luis Fernando Macias Garcia, professeur de sciences sociales et de philosophie
Ypomoni – collectif de parents d’ados en questionnement de genre
Liliane Kandel, sociologue et essayiste féministe
Sylvie Zucca, psychiatre
Didier Sicard, médecin, ancien chef de service de médecine interne
Gilles Falavigna, auteur
Patrick Miller, psychiatre et psychanalyste
Laurent Jolissaint, physicien, PhD
Une nouvelle directive européenne pour l’égalité des salaires femmes/hommes
Le Conseil européen et le Parlement européen viennent d’adopter une nouvelle directive pour lutter contre la discrimination salariale et contribuer à combler l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans l’Union européenne.
Une fois la directive transposée dans notre droit national (nous avons trois ans pour cela), les entreprises françaises seront tenues de partager des informations sur le montant des rémunérations versées aux femmes et aux hommes à travail égal, et de prendre des mesures si l’écart de rémunération dépasse 5 %.
Si ce n’est pas le cas, la nouvelle directive prévoit l’indemnisation des victimes de discrimination salariale, et des amendes pour les employeurs qui enfreignent les règles.
Cette directive vise à réduire l’écart des rémunérations entre hommes et femmes qui demeure de 13% en moyenne dans l’Union européenne, avec les conséquences que l’on connait sur la paupérisation des ménages monoparentaux et des femmes retraitées (l’écart était de 30% en 2018 sur les retraites).
Autre progrès : ce sera désormais à l’employeur de prouver qu’il n’a pas enfreint les règles de l’UE en matière d’égalité salariale et de transparence des rémunérations.
Pour la première fois, la discrimination intersectionnelle (la combinaison de plusieurs formes d’inégalité ou de désavantage, comme le sexe et l’appartenance ethnique ou la sexualité) est incluse dans le champ d’application des nouvelles règles, comme la prise en compte des besoins des travailleurs handicapés.
M.C
EGALE a participé à un colloque sur les relations entre les religions et l’Etat à l’Université de Varsovie
L’Université de Varsovie (Département du droit religieux et d’administration) et la Chaire de Droit confessionnel de l’Académie chrétienne de théologie de Varsovie ont organisé avec le Congrès polonais de la Laïcité une conférence le 15 avril dernier à Varsovie : L’Etat actuel des relations religieuses et de la laïcité d’Etat en Pologne dans le contexte international. (voir programme conférence)
Cette conférence réunissait outre Egale, des représentants d’universités et d’associations laïques et confessionnelles belges, français et polonais.
Le contexte historique et le processus de sécularisation en cours en Pologne ont été soulignés, avec toutefois la forte prégnance de l’église catholique dans la gestion des affaires publiques de l’Etat.
L’architecture juridique qui sous-tend la laïcité en France et en Belgique a été rappelée avec ses enjeux actuels. Egale a mis l’accent sur la laïcité dans le contexte de l’Union européenne en mettant en exergue les champs d’actions et de débat dans ce cadre spécifique.
D.B
Des interrogations sur le Conseil des Sages
On le savait, le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, n’est pas un fervent défenseur de la laïcité. Il dispose au ministère d’un Conseil des Sages qui avait largement démontré sa capacité à expliquer et enseigner ce principe de laïcité. Depuis sa création en 2018, il avait fourni aux enseignants des outils pour assumer leur pédagogie sur un sujet qui rencontre des oppositions fortes dans certaines classes. Le Conseil s’est attaché à montrer que ce principe républicain vise à la liberté de chacun par l’émancipation de tous. De nombreuses publications en attestent : La laïcité à l’école, Agir contre le racisme et l’antisémitisme, Coffret du Guide républicain, Liberté d’expression neutralité et laïcité dans le champ des activités physiques et sportives…Il avait largement participé à la formation des enseignants sur le sujet.
Manifestement ce n’est pas cela que le ministre attend du Conseil des sages. Il a raccourci d’un an la durée du mandat des membres actuels, une façon sans doute de les faire partir plus vite et a fait entrer d’autres personnalités : Gwenaële Calvès et Thomas Hochmann, deux professeurs de droit public, Christine Darnault, professeure agrégée de lettres et inspectrice d’académie, de Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah, et enfin du sociologue et politiste Alain Policar, très controversé car dénonçant à la fois une « laïcité de combat » qui serait selon lui, en guerre contre les religions, et les revendications identitaires auxquelles il ne souscrit pas. Christophe Capuano, historien remplace Jean-Eric Shoettl, démissionnaire.
Le ministre a également alourdi sa tutelle sur cette instance qui ne doit plus prendre d’initiatives, mais attendre d’être sollicitée par lui-même ou par les recteurs d’académies. Ses productions seront destinées au seul ministre qui en acceptera ou non la publication. Cette reprise en main qui illustre la « voie moyenne » recherchée par le ministre, faite à la fois de volonté d’inclusion de tous et de profil bas sera-t-elle plus efficace pour restaurer parmi les élèves et les enseignants cette appropriation des valeurs républicaines, ce sentiment d’appartenance à une société commune dont nous avons cruellement besoin ou sera-t-elle balayée par la violence des identitarismes à l’œuvre ? Pour l’instant, aucune méthode n’a été appliquée clairement par des politiques sans ambiguités et c’est bien de ces indécisions constantes accompagnées du renoncement à enseigner les savoirs que l’école souffre aujourd’hui.
Martine Cerf
L’Union européenne oblige l’Église espagnole à payer ses impôts
Le gouvernement espagnol a conclu avec l’Église catholique un accord par lequel celle-ci devra désormais payer l’impôt foncier sur ses immeubles de rapport, les taxes sur les installations et travaux, ainsi que l’impôt sur les contributions spéciales. Ces exemptions sont présentées comme un geste de renonciation généreux de la part de l’Église alors qu’en réalité, il s’agit d’appliquer un arrêt de la Cour de justice européenne. L’association laïque Europa Laïca, membre du Réseau Laïque européen dénonce cette mascarade et réitère, dans un communiqué, sa demande d’abrogation des accords entre l’État et l’Église qui octroient à cette dernière des privilèges financiers inacceptables et maintiennent l’enseignement religieux obligatoire à l’école.
Il reste à espérer que la loi française autorisant désormais les associations cultuelles à gérer des immeubles de rapport ne conduira pas aux mêmes dérives en France, ce qui serait une amplification inacceptable des subventions indirectes octroyées aux cultes, malgré la séparation des Églises et de l’État.
Martine Cerf
Lettre ouverte au CIO
Egale a fait parvenir un courrier au CIO pour soutenir l’initiative de la Ligue du Droit International des Femmes
Cliquer sur les extraits pour lire l’intégralité des textes:
La lettre d’Egale:
La lettre ouverte de la LDIF:
Le colloque du CLR de soutien aux femmes iraniennes et afghanes menacé et reporté
Communiqué du Comité Laïcité République5 avril 2023
Le Comité Laïcité République a décidé de reporter à une date ultérieure le colloque de « Soutien aux femmes iraniennes et afghanes » initialement prévu pour se tenir à Nantes le 15 avril prochain.
De nombreuses menaces incitant à la violence ont été proférées sur les réseaux sociaux, dont la diffusion de notre affiche annonçant l’événement biffée d’un couteau, avec des appels à organiser des contre-manifestations en raison de la présence de Madame Stern, militante féministe, critique de l’idéologie transgenre. Cela a conduit les organisateurs à ajourner cet événement par souci de préserver la sécurité des orateurs, de l’ensemble des participants, et éviter au Château de subir d’éventuelles dégradations. Le Comité Laïcité République a déposé une plainte et informé le Préfet de ces menaces.
Défenseur acharné, depuis sa création, de la liberté d’expression, le Comité Laïcité République refuse de participer à une censure quelles qu’en soient les raisons, et surtout pas sous la menace de groupuscules violents qui excellent dans l’injure, et n’argumentent jamais.
Ce colloque sera organisé dans les meilleurs délais, à Paris avec la participation de tous les intervenants pressentis, dont Madame Marguerite Stern.
Le Comité Laïcité République Nantes Pays de la Loire poursuivra sa mission d’animation de la vie citoyenne nantaise comme il le fait depuis de nombreuses années.
Comité Laïcité République,
le 5 avril 2023.
La plaque du square Samuel Paty vandalisée
COMMUNIQUÉ COMMUN : MÉMOIRE DE SAMUEL PATY, LA HAINE EST TENACE, NOUS NE CÉDERONS PAS

En février, nous lancions l’alerte après avoir constaté que la plaque du Square Samuel Paty dans le Vème arrondissement de Paris avait été vandalisée !
La Mairie du Vème et la Mairie de Paris ont fait le nécessaire et une nouvelle plaque a été installée.
Celle-ci vient d’être à nouveau vandalisée !
La Mairie du Vème et la Mairie de Paris ont été informées.
La Mairie du Vème a déjà exprimé son indignation.
Samuel Paty a rempli admirablement sa mission d’enseignant.
Nous ne pouvons admettre que ce héros de la liberté d’expression, perde son nom après avoir perdu la vie.
Sa mémoire doit être honorée, en particulier dans ce square, face à la Sorbonne où l’hommage de la Nation lui fut justement rendu.
Aucune offense posthume à Samuel Paty, victime du terrorisme islamiste, ne peut être tolérée et banalisée.
Nous ne céderons pas.
Paris, le 17 mars 2023
Associations signataires :
Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme
Ligue du Droit International des Femmes
Libres Mariannes
Réseau Social Laïque
Unité Laïque
Les CitadElles
Association Marianne Lehman Zaoui
Comité Laïcité République
Regards de Femmes
Association des Libres Penseurs de France
Union des Familles Laïques
EGALE
Café laïque de Bruxelles
Le Campagnonnage Laïque
#Reseau 1905
Observatoire de la laïcité de Saint-Denis
Réseau féministe “Ruptures”
Comité Soudan
Patronage Laïque
Vigilance Collèges Lycées
PEREC
Vigilance Travail Social
Vigilance Universités
Contact Collectif Contre le Terrorisme : mpctasso@aol.com 0666264223
La laïcité est un rempart pour la démocratie
Des centaines de milliers d’Israéliens manifestent depuis des semaines et crient leur attachement inconditionnel à leur démocratie. Le gouvernement actuel, issu de l’alliance de l’extrême droite et de religieux fondamentalistes, projette de restreindre le pouvoir de la Cour suprême en donnant à la Knesset, le Parlement israélien, la possibilité d’annuler un de ses arrêt par une loi. Autrement dit, de soumettre le droit constitutionnel à la loi tout court. Ce serait la fin de l’État de droit, le dynamitage du cadre dessiné par les fondateurs : un état juif dans lequel tous les citoyens jouissent des mêmes droits, quelles que soient leurs origines, leurs croyances ou convictions. Déjà ce même gouvernement avait soutenu les exactions perpétrées à Hawara contre les Palestiniens par des colons, sur le même modèle que les pogroms contre les Juifs d’Europe.
Les dirigeants religieux, quand ils ont des ambitions politiques, ne défendent pas la démocratie, mais seulement leur rigorisme moral et leur volonté d’exclure tous ceux qui ne partagent pas leur foi. Les exemples sont nombreux : l’Église catholique combattant la République naissante en France de 1789 à 1905, l’Église polonaise encourageant la démocratie illibérale en place aujourd’hui, les mouvements évangéliques derrière Trump, ou de façon plus évidente, les mollahs en Iran…
Car c’est bien du modèle iranien dont les fondamentalistes juifs rêvent pour Israël. Derrière l’abolition de la démocratie se profilent les discriminations pour les non juifs et tout l’arsenal de l’apartheid sexuel qui enferme les femmes.
Il apparait comme une évidence que la laïcité, avec la séparation des religions et de l’État, constitue un rempart contre les exactions de ces religieux fondamentalistes.
Ce qu’il faudra à Israël, pour se sauver de ces fous de Dieu, c’est bien une démocratie qui instaure la séparation des religions et de l’Etat et qui fixe dans une constitution écrite, ses valeurs et son cadre légal.
Martine Cerf
N.B Sous la pression des citoyens, le gouvernement israélien vient de suspendre ce projet mais n’y a pas explicitement renoncé.
Sport et Laïcité – Mise en œuvre des valeurs universalistes du sport
Les vidéos du colloque 2023:
Introduction de Françoise Laborde, présidente de Egale
Gilbert Abergel, président du CLR: Des principes à leur mise en œuvre pratique, avec quels résultats ?
Table ronde 1 : Les mesures prises par les fédérations et les clubs sportifs
-
Introduction de Gérard Meydiot, animateur du pôle sport à EGALE
-
Intervention du Dr Lebar, médecin du sport
-
Intervention de Michel Samper, président du Groupement des Internationaux francais d’Athlétisme
-
Intervention de Michel Doublon, Conseiller technique de la Fédération de Judo
-
Débat 1
Table ronde 2 : Les mesures prises par les politiques
-
Introduction de Martine Cerf, secrétaire générale d’EGALE
-
Intervention de Emma Rafowicz, présidente des Jeunes socialistes
-
Intervention de Linda Weil Curiel, Secrétaire générale de la LDIF
-
Intervention de Vincent Bonnaire, intervenant pour les régions auprès des référents laïcité
-
Intervention de Patrick Karam, vice-président du Conseil régional d’Ile-de-France
-
Débat 2
Conclusion de Françoise Laborde
Lettre de Soutien à Florence Bergeaud-Blackler
En défense de l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler
Depuis la parution de son livre « Le Frérisme et ses réseaux. L’enquête », publié en janvier 2023, notre collègue anthropologue Florence Bergeaud-Blackler est la cible d’une cabale par l’entremise d’articles de presse, de calomnies sur les réseaux sociaux, de pressions sur son éditeur et son employeur, et de menace de mort. Elle subit désormais le sort des rares chercheurs et scientifiques d’Europe qui exposent sans fard le prosélytisme des Frères musulmans au sein de l’Union Européenne. Ces derniers et leurs alliés utiles n’aiment pas ce qui attire la lumière sur leurs affaires et apprécient peu le rayonnement dont bénéficie l’ouvrage.
Chercheuse intègre et courageuse, Florence Bergeaud-Blackler se consacre depuis plus de trente ans à l’élucidation des normativités islamiques en Europe dont elle est devenue l’une des meilleures spécialistes. Un travail qui l’a conduite à réaliser cette enquête approfondie, documentée et sourcée sur un sujet sensible et peu investigué : le frérisme et son écosystème en Europe. Son statut de chercheur, fonctionnaire du CNRS lui assure une totale indépendance et liberté de recherche. Mais elle est insuffisamment soutenue par les laboratoires de sciences humaines et sociales qui évitent d’aborder le frérisme lequel peut y déployer tranquillement ses recherches et sa vision du monde– ce que l’anthropologue appelle « islamisation de la connaissance »-. Malgré ces difficultés, elle a su analyser les origines, l’organisation, la systémique, les acteurs et les sources de financement du frérisme en Europe, venant notamment d’une Union européenne. Celle-ci abonde par dizaines de millions d’euros les ONG fréristes et leurs nombreux paravents, détournant les fonds des études sur le racisme, l’islam et sur l’islamisme en Europe vers l’étude de la théorie captieuse de l’islamophobie.
Notre collègue est injuriée publiquement par ceux qui n’ont manifestement pas lu ou pas compris l’ouvrage, et qui l’associent urbi et orbi à un texte « islamophobe » l’amalgamant à la littérature antisémite jusqu’à même comparer son auteur à Drumont (!). Ces outrances appartiennent notamment aux méthodes des compagnons de route et des idéologues des Frères musulmans. Elles visent l’occultation des faits en dressant une barrière destinée à anéantir la réflexion et le débat que cet ouvrage entend précisément faire émerger. Cette technique ancienne tente de criminaliser l’auteur, son livre et tous ceux qui les approchent. Dénoncer, diffamer et insulter un auteur en place publique, l’accuser des pires maux a pour objectif de l’isoler politiquement, intellectuellement et socialement, et de sidérer tout candidat au martyre qui aurait l’intention de poursuivre dans la même veine, de discuter et de critiquer « Le frérisme et ses réseaux », de débattre et de controverser, bref de reconnaître l’utilité de l’ouvrage.
La réaction normale et attendue d’une société démocratique est de défendre ses chercheurs contre toute menace et d’assurer les conditions de possibilité du débat scientifique. Nous chercheurs et universitaires appelons nos tutelles, l’Université, le CNRS et les centres de recherche à apporter, comme nous le faisons ici, tout leur soutien à Florence Bergeaud-Blackler.
Pacte de 18 associations sur la fin de vie
Afin de faire évoluer le cadre légal encadrant la fin de vie, 18 associations se sont regroupées et ont publié une déclaration.
L’ONU valide le concept de l’islamophobie
Ce concept plus que douteux, est utilisé, à la fois pour dénoncer les critiques s’appliquant aux dogmes et pratiques de l’islam (littéralement, il signifie peur irraisonnée de l’islam) ou pour fustiger le racisme qui vise les musulmans. Il est instrumentalisé en particulier comme injure par ceux qui veulent réduire au silence les militants laïques ou ceux et celles qui défendent l’égalité entre les femmes et les hommes. L’ONU vient de le reconnaître, malgré la faiblesse de son fondement. Mieux, encore, sur proposition du Pakistan, il lance une journée internationale de lutte contre l’islamophobie…
Ce faisant, l’ONU apporte un soutien fort aux islamistes qui veulent limiter la liberté d’expression en interdisant toute critique de leur religion ou de ses pratiques. Il semble oublier que sa propre Déclaration Universelle des Droits de l’Homme proclame la liberté d’expression dans son article 19.
On peut redouter qu’au Conseil de l’Europe comme dans l’Union européenne, certains soient tentés de lui emboiter le pas.
Martine Cerf
Voir l’analyse de Razika Adanini, publiée dans Marianne.
Nos instances
1 – LES MEMBRES DU BUREAU
Présidente : Françoise LABORDE, ancienne sénatrice de Haute Garonne
Prix national de la Laïcité 2012, décerné par le Comité Laïcité République pour son action en tant que parlementaire-pour la proposition de loi dont l’objet est d’apporter une réponse législative au problème complexe auquel était confronté l’équipe de la crèche Baby Loup, celui d’un vide juridique au niveau national concernant la définition des conditions de garde des enfants les plus jeunes. Comment transcrire dans le droit les solutions aux problématiques d’intérêt général qui se posent sur le terrain.
A reçu le Prix national de la Laïcité 2012
Vice-Président : Stéphane ARTANO, Sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon
Membre de la commission des affaires sociales et Président de la délégation sénatoriale aux outre-mer
Vice-Président : Bernard FERRAND
Vice président de l’agglomération de Rodez chargé de l’enseignement supérieur, ancien membre du conseil économique et social, ancien conseiller régional de Midi-Pyrénées, universitaire.
«À l’heure où la laïcité est en France mise en danger par des faiseurs d’opinion sans scrupule ; à l’heure où la coexistence pacifique entre les composantes nationales, européennes et internationales se fragilisent, il est urgent d’avoir un lieu de dialogue et de propositions consacré aux enjeux de la laïcité.
Tant d’un point de vue professionnel – j’ai été chargé de mission Laïcité de l’Université d’Évry- que dans mes engagements associatifs, j’ai toujours agi pour faciliter le vivre ensemble et l’intégration dans une communauté nationale unifiée. ÉGALE donne à ceux qui y adhérent une occasion supplémentaire de renforcer son idéal laïque.»
Secrétaire Générale : Martine CERF secretairegene@egale.eu
Co directrice du Dictionnaire de la laïcité (Armand Colin, 2011, réédition 2016). Co auteur de Ma liberté, c’est la laïcité, (Armand Colin, Nouvelle édition octobre 2015)
Après des études de mathématiques, j’ai travaillé dans le monde du marketing et des médias où j’ai occupé des fonctions de direction d’équipe et de direction générale, en France et en Belgique.
Au cours d’une deuxième carrière entamée vers la quarantaine, j’ai créé une société de formation, après une formation complémentaire à la négociation aux États-Unis.
C’est assez tard que j’ai pris conscience que la laïcité que je croyais définitivement établie n’était pas encore consolidée en France. Lorsque vers les années 2000, j’ai réalisé ce que cela impliquait de menaces sur nos libertés, j’ai participé avec Gérard Delfau et les autres fondateurs à la création d’ÉGALE.
Ce combat pour la laïcité et l’égalité, je le mène pour que jamais personne ne puisse imposer à l’un de mes enfants et à ceux de leur génération ce qu’ils doivent croire et comment ils doivent penser.
Secrétaire Général Adjoint : Jean-Claude BOUAL
Ingénieur des Travaux publics de l’État en retraite. Ancien secrétaire général de la Fédération CGT de l’Équipement et de l’Environnement CGT de 1975 à1991. Membre de la Commission exécutive de la CGT de 1978 à 1992.
Chargé de mission sur les services publics de l’Europe et l’Europe sociale au ministère de l’Équipement, puis de l’Écologie de 1991 à 2010.
Spécialiste des services publics en Europe et des institutions européennes.
Pourquoi la laïcité ?
C’est mon activité professionnelle, les négociations en 1999/2000 sur les directives de « non-discrimination », ainsi que les débats et les travaux des deux Conventions qui ont élaboré l’une la Charte des droits fondamentaux de l’UE et l’autre le projet de Traité constitutionnel, qui ont attiré mon attention sur les questions de laïcité en Europe comme principe de non discrimination et de vivre ensemble.
Trésorier : Gérard MEYDIOT tresorier@egale.eu
Retraité de l’Aviation civile, ancien syndicaliste et très impliqué dans le monde associatif (culture, sport, loisirs), conseiller municipal d’une ville d’environ 5000 habitants pendant près de 30 ans, j’ai mesuré souvent les défauts d’application de la laïcité chez les élus des petites communes. Non par provocation ou volonté délibérée, mais très souvent par méconnaissance.
Soutenir le combat d’ÉGALE me parait une évidence, d’autant plus dans le contexte actuel.
Trésorier adjoint: Jean-Marc ISRAEL
Toute ma carrière a eu lieu à la Banque de France et à la Banque centrale européenne à Francfort où j’ai travaillé pendant 21 ans. J’ai beaucoup voyagé en Europe et à travers le monde pour animer ou participer à de nombreux groupes de travail, comités et pour des rencontres bilatérales.
Ces voyages m’ont ouvert aux différentes cultures et aux échanges avec des êtres humains aux langues, croyances, modes de pensée et aspirations diverses. J’ai ainsi renforcé ma conviction que le dialogue ouvert, l’écoute de l’autre, l’égalité en droit, l’équité et la laïcité sont des valeurs nécessaires au vivre ensemble. Ces valeurs sont trop souvent incomprises ou détournées de leur essence. Les tensions accrues, les conflits ouverts mettent à mal les progrès réalisés. Promouvoir ces valeurs dans un esprit d’ouverture et de solidarité est plus que jamais indispensable et m’a conduit vers EGALE.
2 – LES ADMINISTRATEURS
Responsabilité juridique : Anne SALZER
Avocate et engagée, j’ai milité 12 années au sein d’une association antiraciste dont j’ai été la secrétaire générale. L’affaire Baby-Loup a été déterminante pour comprendre tant sur un plan juridique que sur un plan sociétal l’avenir de notre laïcité en France et en Europe à l’aune de textes et jurisprudences diverses.
J’ai participé à différents travaux scientifiques avec des universitaires et des chercheurs sur ce thème ainsi qu’au sein d’organismes politiques et professionnels (notamment RH) pour plaider et former sur la laïcité française au sens de la loi de 1905 et ses normes consécutives.
Responsabilité juridique: Danièle DEVILLERS
Par ma formation en droit public et par ma profession de magistrat administratif, j’ai la conviction que les droits individuels doivent s’exercer dans le respect des lois et de la Constitution, fondements de la démocratie. La loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat instaure la laïcité et garantit la liberté de conscience et de culte ; elle donne malheureusement lieu à des interprétations contraires et à des accommodements que notre association doit s’attacher à combattre. Elle connaît aussi des dérogations que l’histoire explique mais qui ne sont plus nécessairement justifiées au 21e siècle. Le risque est grand, dans une société où la légitimité tend à se substituer à la légalité, et alors que l’islam est en expansion, que son exclusion des quatre cultes bénéficiaires du Concordat en Alsace-Moselle et les privilèges réservés au seul culte catholique en Guyane ne suscitent des polémiques sur le thème de l’injustice et de l’inégalité. Agir pour mettre un terme à ces dérogations me semble ainsi une action salutaire. Je suis disposée à œuvrer avec EGALE en ce sens.
Enseignement: Annick HENRIOT
Enseignante puis inspectrice de l’Education nationale dans le 1er degré (maternelle et élémentaire) j’ai, tout au long de ma carrière été confrontée à des questionnements en rapport avec la laïcité ainsi qu’avec l’égalité filles – garçons. Problématiques, qui au cours des années, n’ont fait que s’intensifier et me conduisent, aujourd’hui retraitée, à m’engager auprès d’EGALE.
Délégué à l’Outre-Mer et relations avec les partis politiques : Michel FOUILLET
Administrateur civil hors classe honoraire, j’ai exercé dans divers domaines : douaniers, financiers, ressources humaines, anciens combattants, simplification administrative en métropole et outre-mer. Militant syndical, je suis également engagé au Parti Socialiste au sein duquel je milite tout particulièrement pour la promotion de la laïcité. Très tôt, dans ma prime jeunesse, à Narbonne, j’ai pris conscience de la laïcité par le biais de la confrontation entre le patronage laïque et le patronage catholique. Bien plus tard, tout au début de ma carrière professionnelle, alors que je prêtais serment comme douanier au tribunal de grande instance de Metz, j’ai été véritablement choqué par la présence d’un crucifix derrière le magistrat auquel je m’adressais. C’est ainsi que j’ai pris connaissance du régime particulier des cultes d’Alsace et de Moselle.
Dans les années 70, à la Guadeloupe, je défendais mon administration au tribunal. La justice y était rendue « au nom du peuple français » alors qu’un crucifix trônait dans le prétoire de manière ostentatoire, pour ne pas dire attentatoire à la République pourtant constitutionnellement laïque. Certes, ce signe distinctif d’une religion a désormais disparu de ces lieux de justice, mais ces deux épisodes m’ont fait prendre conscience que la laïcité ne va pas de soi. Aux niveaux international, national et local, la laïcité est toujours en danger. Ce bien si précieux, nous devons le faire vivre, le défendre et le promouvoir.
L’association ÉGALE, en ce domaine, éveille les consciences et participe à cette promotion de ce trésor que constitue la laïcité.
Délégué aux collectivités territoriales : Michel SEELIG
Ma formation d’historien m’a presque naturellement conduit à la politique, avec des mandats départements et nationaux et des fonctions électives locales. J’ai eu la chance par ailleurs de connaître plusieurs « vies professionnelles » intellectuellement enrichissantes : consultant, cadre supérieur, chef d’entreprise… Je viens de quitter ma dernière activité salariée (directeur des relations institutionnelles d’un grand groupe de services aux collectivités) …
J’ai également un lien privilégié avec l’enseignement et la recherche. Longtemps enseignant associé à l’Université, je suis actuellement Président de l’Institut Universitaire de Technologie de Metz. J’ai très tôt milité dans les grandes « Ligues républicaines » (Ligue de l’Enseignement et LDH) et présidé le Cercle Condorcet de Moselle (qui se nomme Cercle Jean Macé)
Né en Moselle, je réside toujours à Metz, j’ai été très tôt confronté au régime dérogatoire des cultes dans les départements Rhin et de la Moselle. Le retour au 1er plan de l’actualité de ce dossier du Concordat et du régime confessionnel de l’école publique m’a conduit à adhérer à ÉGALE et à y accepter une responsabilité.
Conseiller de la Présidente pour les Affaires européennes : Alain VIVIEN
Député de Seine-et-Marne (1973-1991), Secrétaire d’État aux Affaires étrangères (1991-1992), conseiller d’État en service extraordinaire (1993-1997).
La laïcité est à mes yeux un des piliers de toute démocratie réelle. Elle a un caractère universel. Qu’elle soit reconnue constitutionnellement ne la rend pas moins nécessaire à l’ensemble des États adhérents à la Déclaration universelle des droits de l’homme, et plus particulièrement encore à ceux qui participent à l’Union Européenne et à ses institutions.
Déléguée aux Affaires européennes : Mireille RAUNET
Française de l’étranger pour avoir vécu plus de 30 ans en Afrique (Nord, Ouest, Centre, Est), Conseiller honoraire de l’Assemblée des Français de l’étranger et co-auteur avec Alain Vivien du QSJ « Les Français de l’étranger ». (2007). Membre du Conseil Économique et Social et environnemental (en 2001, 2007) et rapporteure d’une étude sur l’exode des compétences des africains francophones vers la France et le co-développement. Expert auprès de l’OCDE en matière de migrations internationales. Auditeur de l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale) (2003/2004), j’appartiens aujourd’hui au Comité Afrique de l’IHEDN
Je me suis engagée dans la Commission Europe pour participer avec une équipe à la défense et au respect de l’Article 17 du Traité de fonctionnement de l’UE. J’aime l’action d’ÉGALE dans la dénonciation neutre et sans apriori de toutes les formes de non-respect de la laïcité.
Marc HORWITZ
Journaliste depuis une cinquantaine d’année, spécialiste de santé publique, j’ai eu l’occasion d’aborder la problématique « laïcité » à de nombreuses reprises au cours de vie professionnelle. Ce fut notamment le cas quand j’ai abordé les problèmes du traitement de la douleur et de la fin de vie dans la série de 4 émissions « Voyage au bout de vie » diffusée sur TF1 en octobre 1986. J’ai également été un défenseur de la laïcité au sein du PRG (parti radical de gauche), puis du mouvement « Les Radicaux de gauche ».
Membre fondateur d’ÉGALE, je suis avec Gérard Delfau et Martine Cerf à l’origine de l’idée du « Dictionnaire de la laïcité » dont les deux éditions ont été publiées chez Armand Colin.
coordinatrice d’ÉGALE en Ille et Villaine: Françoise LE MER
Professeure puis Proviseure adjointe de l’enseignement public en Bretagne, ma région a su longtemps préserver un certain équilibre entre religion et respect des valeurs républicaines. Aujourd’hui cet équilibre est mis à mal et la laïcité attaquée frontalement ou par le biais « d’accommodements dits raisonnables ».
Mon engagement à ÉGALE est pour moi une évidence .
ÉGALE fait partie du Comité Laïcité 35, collectif d’associations, qui explique, défend la laïcité dans les quartiers, l’espace public, l’école, l’université et en dénonce toutes les atteintes.
Coordinateur d’EGALE dans le Morbihan: Yves LE BIHAN
Les années de vie professionnelle en Europe et en Moyen-Orient m’ont donné la certitude que nous avions un trésor qu’il ne fallait pas perdre».
Mon mandat de conseiller municipal m’a fait voir que la laïcité pour un certain nombre n’était pas une évidence. Combien nous envient la Loi de 1905 et plus récemment la loi du 15 mars 2004 sur les signes religieux dans les écoles publiques.
Consacrer de l’énergie à ce qu’elles soient vivantes, universelles est une évidence. ÉGALE me donne la possibilité de mettre mes connaissances à la concrétisation, à l’élaboration et à la diffusion de nos principes.
Administrateur du site : Jean-Pierre GROSS
Pendant toute ma carrière de professeur agrégé d’anglais dans l’enseignement public, je me suis efforcé de transmettre les valeurs essentielles qui permettent de vivre ensemble et de s’épanouir, au premier rang desquelles figure la laïcité, garante de paix et de liberté.
La lutte contre la désinformation, le fanatisme et l’obscurantisme est permanente et toujours recommencée.
3 – Les Coordinateurs d’ÉGALE en Région.
Bretagne :
29- Pierre Bleuzen
35- Françoise Le Mer
56- Yves Le Bihan, Anne Gourvenec
Grand Est :
57- : Michel Seelig
Île de France :
75- : Jean-Claude Boual – Michel Fouillet
91- : Gérard Meydiot
92- : Martine Cerf
Guadeloupe :
José Ludger
Martinique :
Arlette Montalin
Nouvelle Aquitaine :
17- : Jean-Pierre Catala
Occitanie :
12- : Bernard Ferrand
31- : Françoise Laborde
Pays de La Loire :
18- : Ali Nemiche
Provence-Alpes-Côte d’Azur :
84- : Jean-Pierre Fraysse
Réunion
Aurore Lagardère
Saint Pierre et Miquelon
Stéphane Artano
Pour les contacter : contact@egale.eu
La France en miettes : Régionalismes, l’autre séparatisme
Montées des particularismes régionaux et des revendications indépendantistes, émeutes devant les préfectures, menaces envers les fonctionnaires, agressions contre les élus, diffusions de pamphlets sécessionnistes, de propos ethnicistes, de thèses complotistes : les atteintes aux représentations de l’unité nationale, de la puissance étatique et de l’autorité républicaine ne cessent de se multiplier sous nos yeux. Pourtant, de l’Élysée à la Place Beauvau, des enceintes parlementaires aux cabinets ministériels, des bureaux de presse aux studios de radio ou de télévision, règne sur ces faits un étrange et inquiétant silence.
Cet autre séparatisme oeuvre ainsi à déstructurer et déstabiliser la France au risque de précipiter, demain, son éclatement et le chaos comme dans certains États européens. Loin d’être une chance pour la diversité, il réussit à la fois à tuer les petites patries et à déconstruire la nation. Pour ce faire, il profite des subventions publiques, d’une intense promotion médiatique, le tout sur fond de clientélisme politique. Il est temps, nous dit Benjamin Morel, de dénoncer la fausse tolérance et le véritable aveuglement dont bénéficie cette idéologie dangereuse et délétère. Dressant un panorama inégalé d’une France vendue à la découpe, il appelle ici les Françaises et les Français à faire le pari de la raison. Il est de leur responsabilité historique de résister aux chantages qui, sous couvert d’émancipation, entendent réduire le peuple français en tribus.
Un document complet et un essai fulgurant, animé par une intelligence lucide et informée. Une alerte salutaire avant qu’il ne soit trop tard.
Concordat et Discordance
Benjamin Morel (juriste, maître de conférences à l’Université Paris II Panthéon-
Assas) vient de publier un important ouvrage : La France en miettes –
Régionalismes, l’autre séparatisme (Cerf, février 2023)
La lecture d’une revue savante vient conforter son analyse.
Dans le numéro de janvier de la revue DIVERSITÉ (éditée par l’Institut français
de l’éducation à l’École Normale Supérieure de Lyon), un éminent responsable
académique, référent laïcité de l’Académie de Strasbourg, défend ouvertement
des positions identitaires.
Il déclare ainsi : « Le statut scolaire local dans l’académie de Strasbourg, adossé
au statut concordataire du territoire, est original et hérité d’une histoire
complexe et singulière. Interrogeant le principe de laïcité à l’école, il reste
méconnu et suscite des points de crispation – notamment autour de
l’enseignement religieux qui fait débat. Mais le particularisme local, en ce qui
concerne le rapport au religieux, comporte également des avantages défendus et
valorisés par beaucoup d’acteurs locaux, dans la mesure où il est constitutif de
l’identité régionale, vécu le plus souvent comme parfaitement compatible avec
la République et favorable à un dialogue interreligieux porteur de sens. » …
Notre inspecteur d’Académie oublie au passage les décisions du Conseil
constitutionnel et la rapide érosion de la fréquentation de l’enseignement
religieux dans les écoles publiques alsaciennes. Des faits sans importance,
puisque Concordat et statut scolaire sont d’après lui « constitutifs » de l’identité
alsacienne !
Michel Seelig
En Iran, on empoisonne des écolières pour faire fermer les écoles !
Le mépris que les doctrines religieuses peuvent vouer aux femmes ne connaît aucune limite. Il s’apparente à de la haine qui conduit tout droit au meurtre.
Après avoir décrété que leur destin naturel et conduisait à être un objet sexuel au service de leur mal est un outil de reproduction enfermée à la maison, des religieux extrémistes iraniens n’hésitent pas à attenter à leur vie pour les contraindre à accepter cet ordre moral. De nombreux cas d’empoisonnement d’écolières par des gaz toxiques jetés dans les écoles sont révélés actuellement par les médias. Le phénomène aurait commencé à Qom et s’étend à d’autres localités. Des universités sont également touchées et les autorités publiques font plutôt la sourde oreille.
Puisqu’ils ne peuvent faire fermer les écoles de filles ni interdire à celles-ci de s’instruire, ces extrémistes ont choisi une autre stratégie : provoquer une psychose qui les retiendrait chez elles et les empêcheraient d’étudier. Et lorsque les mères manifestent pour réclamer la sécurité de leurs filles, elles sont arrêtées par la police locale, évidemment complice. « Non seulement nos enfants ne sont pas protégés, mais nous sommes criminalisées pour oser défendre leur droit de vivre », déplore l’une d’entre elles[1].
Nous devons le faire savoir haut et fort et empêcher par tous les moyens à notre disposition que ces fanatiques religieux puissent arriver à leurs fins. L’instruction est la clé de la libération des femmes, mais également celle de la libération des peuples de la tutelle de dictateurs qui instrumentalisent des croyances et des dogmes pour mieux asservir. Elle n’est parfois pas suffisante, mais elle reste indispensable pour résister à cette oppression.
Martine Cerf
[1] cité par le Figaro, le 1er mars 2023
Iran : que se passe-t-il dans les écoles de filles ?
LIGUE DU DROIT INTERNATIONAL DES FEMMES
Association créée par Simone de Beauvoir
Associations cosignataires :
Association des Libres Penseurs de France, Femme Azadi, Femmes Santé Climat, Iris Iran Farkhondeh, universitaire franco-iranienne, référente Iran pour le Comité Laïcité et République, Les CitadElles, Libres Mariannes, Mouvement pour la Paix et Contre le Terrorisme, Regards de Femmes, Réseau Féministe « Ruptures », Tribune Azadi Iran Laïque.
Paris, le 2 mars 2023
COMMUNIQUE
Iran : que se passe-t-il dans les écoles de filles ?
Les Mollahs iraniens ne reculent devant aucune indignité : ils s’attaqueraient maintenant aux écolières.
Les médias font état d’informations qui circulent depuis un certain temps en Iran, relatant la diffusion de gaz ou produits toxiques dans plusieurs écoles de filles. Plusieurs centaines d’élèves, voire même plus d’un millier d’entre elles, auraient été affectées par des malaises graves et l’une, âgée de 11 ans serait décédée. Son père, chauffeur d’une personnalité religieuse, refuserait de confirmer la cause du décès.
Ces attaques seraient liées à la participation des collégiennes en grand nombre aux manifestations contre le régime islamique, et à la volonté des courants religieux de limiter l’accès des filles à l’éducation.
Rappelons que la Commission de la Condition des Femmes s’ouvre dans quelques jours à New-York, que la Commission des Droits Humains siège actuellement à Genève.
Il est essentiel que ces instances s’emparent de la question, et que le Rapporteur spécial sur la situation des droits humains en République islamique d’Iran, Javaid Rehman, fasse enfin toute la lumière sur l’ensemble des brutalités hors-normes infligées à la population iranienne et notamment aux femmes et aux filles.
6 Place Saint-Germain des Prés, 75006 Paris, site www.ldif.asso.fr;
Réveil difficile pour TikTok
La Commission européenne et le Conseil de l’Europe ont interdit à leurs employés l’utilisation du réseau social TikTok en raison des risques que représente le contrôle des autorités chinoises pour la confidentialité des données.
Le 23 février 2023, un courrier électronique a été envoyé à tous les services: « Afin de protéger les données de la Commission et d’améliorer la cybersécurité, le Conseil d’Administration de la Commission européenne adécidé de suspendre l’utilisation de l’applicationTikTok sur ses appareils et ceux de ses employés. »
TikTok a récemment connu le même sort aux Etats-Unis au niveau des services fédérauxet régionaux. Le Canada a pris les mêmes dispositions.
La Chine dénonce une mesure protectionniste et des critiques se sont fait entendre aussi en Occident concernant la protection des données sur les réseaux sociaux basés aux Etats-Unis comme Meta.
C’est la fin du Conseil français du culte musulman (CFCM)
Le Président de la République, Emmanuel Macron, l’a annoncé lors d’une réunion avec les membres du Forum de l’islam de France (Forif). Tout en reconnaissant que du travail avait été accompli avec le CFCM, le président a déclaré, selon l’hebdomadaire Marianne, mettre fin au CFCM et à son activité, « de manière très claire ».
Aussi bien la création puis la disparition du CFCM, par décision de l’exécutif français, apportent la démonstration que cet organisme avait été créé en contradiction avec le principe de laïcité qui exclut toute intervention de L’État dans l’organisation d’un culte, donc dans la création d’un organisme représentatif d’un culte.
M.C
Dossier : l’Europe et la laïcité
Nous reprenons ici le dossier de Jean-Claude Boual, secrétaire général adjoint d’EGALE publié dans les numéros 1036 à 1039 de Respublica.Il donne un panorama très complet de la situation politique des religions dans l’Union européenne.
1 – Sécularisation, laïcité, Europe
2 – Introduction de la religion dans les traités UE
3 – Sécularisation, laïcité, Europe, jurisprudences et pratiques.
Laïcité et neutralité dans le sport
(Synthèse du café laïque du 6 Février 2023)
Le sport en général est considéré comme un domaine de loisir, plaisir, bien-être, détente mais aussi pour certains de compétition. Mais justement c’est aussi un domaine où le respect des autres qu’ils soient partenaires ou adversaires est fondamental. Même, certains sports ont des combats ce n’est pas la « guerre » !
On dit souvent : « je fais du sport » : c’est-à-dire bouger, courir, faire du foot, du basket ou autre avec les copains ou les amis, du volley sur plage, toutes ces activités non encadrées. Dans ces conditions, vous pouvez faire à votre convenance, avoir la tenue qui vous plaît, adopter les règles qui vous plaisent, cela reste une activité totalement personnelle. C’est ce que j’appelle du sport « libre ».
Mais si vous êtes inscrit et licencié dans un club, vous avez décidé de pratiquer un sport bien défini ; dans ce cas vous êtes lié par tout un environnement cadré, règlementé et précis. Un club sportif a un objectif défini: la pratique d’un sport très précisément. Lorsque vous signez tous les ans votre licence sportive vous vous engagez à suivre les règlements du club, de la fédération nationale et même du code du sport. Mais qui lit tout ce qui est écrit sur la licence qu’il vient de signer ?
La quasi-totalité des fédérations sportives françaises ont délégation du ministère des sports pour leur activité, mais justement elles sont dans l’obligation de se conformer, entre autres, au code du sport et en aucun cas ne doivent intervenir des questions de race, de politique, de philosophie et de religion : la neutralité doit être totale. Cela a été confirmé à maintes reprises.
L’article 50.2 de la charte olympique : Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique
La Loi du 24/08/2021 –art 63 à 67 relatifs au sport : conforte les principes républicains en modifiant le code du sport (délégation, principes de neutralité, principes républicains)
Dans un club, vous pratiquez un sport bien précis : mais pas n’importe quoi et pas n’importe comment. Ce n’est plus du sport « libre ». Cette activité est régie par ses propres règlements : ceux du club, ceux de la fédération nationale qui sont eux-mêmes soumis aux règlements internationaux. Si vous ne respectez pas ces règlements, vous vous excluez.
Les règlements concernent :
– la pratique : les techniques de base, les lieux (dimensions, aménagements, etc.) et les accessoires (buts, filets, etc.)
– la tenue : définie très précisément, souvent pour des raisons techniques et de sécurité
– les rituels propres à chaque pratique (présentation, saluts…)
– le règlement sportif : durée, lieux, compétition, arbitrage…
– le règlement général de chaque fédération sportive concernant le respect des autres, l’interdiction des discriminations de toutes sortes, du racisme, l’obligation de neutralité.
Le respect de tous ces règlements incombe évidemment aux enseignants qui suivent les élèves à chaque entrainement. Le respect des règlements fait partie de la pratique sportive, c’est aussi une école de la vie en société. L’entrainement ne doit pas être considéré comme moins « restrictif » que la compétition, car en fait le but de l’entrainement en club c’est la compétition. Vous devez avoir la même pratique, la même tenue et les mêmes rituels, sinon à quoi sert l’entrainement ?
Les dirigeants de clubs ont aussi leur responsabilité dans ce domaine, ils doivent veiller à ce que leur club soit conforme aux engagements pris avec la fédération qui leur délègue la pratique sur le terrain de l’activité sportive.
Dans tous les sports, lors des compétitions, le pouvoir des arbitres est capital. Ils ont reçus une formation spécifique. Ils peuvent interdire ou exclure un compétiteur qui ne respecte pas les règlements. Ils sont seuls juges sur le terrain et à l’instant précis. Malheureusement ils doivent « rendre des comptes » à la fédération, ce qui parfois peut nuire à leur objectivité !
Mais depuis plusieurs années on constate de plus en plus de dérives par rapport à tous ces règlements.
- modifications des règles : publicité, utilisation de locaux…
- modifications des tenues : raisons religieuses (burkini, hijab…)
- modifications de la pratique et des rituels (refus de saluts, pas serrer la main, refus de compétition avec une personne de couleur différente, refus d’une femme arbitre…).
Toutes les dérives n’ont pas la même origine. Parfois les clubs « ferment les yeux » sur certains manquements pour avoir plus d’adhérents ; les fédérations également qui reçoivent leurs subventions nationales en fonction de leur importance. Certaines directions de clubs, voire de fédérations peuvent être infiltrées par des individus qui ont des visées religieuses, racistes ou politiques, et qui pour parvenir à leurs fins autorisent les dérives nécessaires.
Certaines fédérations ont mis en place des actions de terrain ; par exemples des signalements sur le site fédéral, un renforcement des règlements, une surveillance renforcée des clubs. Mais actuellement les résultats de ces mesures ne sont pas très diffusés et restent souvent au sein de chaque fédération.
Tout est dans l’article 50.2 de la charte olympique, il suffit de la respecter !
Un problème actuel commence à apparaitre concernant les personnes « transgenres ». Certaines se revendiquent ni homme, ni femme. Si ces personnes font du sport en club, dans quelle catégorie les classer lors des compétitions ? Actuellement, pour les compétitions à haut niveau il existe un test biologique pour les femmes pour éviter que des hommes ne concourent dans cette catégorie (ce qui s’est déjà vu). Mais la prise d’hormones à hautes doses peut modifier le résultat du test. Un homme devenant femme pourrait à terme (également déjà vu) concourir avec les femmes, bien qu’il possède toujours la puissance physique d’un homme. Devrons-nous arriver à faire concourir hommes et femmes ensembles ? Allons-nous vers la disparition du sport au féminin ?
Gérard MEYDIOT, responsable du groupe sport EGALE
Le Parlement européen se mobilise pour la défense de la démocratie libérale
Le 24 janvier 2023, le Vice Président du Parlement européen, Othmar Karas, invitait les organisations philosophiques et laïques et les organisations confessionnelles à venir dialoguer sur la question de la démocratie libérale. EGALE y était représentée par Martine Cerf.
Dans leurs propos introductifs, Othmar Karas et Margaritis Schinas, Vice Président de la Commission, ont insisté sur le danger que faisaient courir à la démocratie, les courants illibéraux qui s’appuient sur les franges les plus conservatrices des religions. Ils nous ont clairement appelé à soutenir activement la démocratie. Il faut rappeler que le Parlement européen travaille activement au renforcement de la démocratie dans l’Union. On peut en voir pour preuve, au delà des déclarations de principe, la volonté exprimée par sa présidente, Roberta Metsola, de mettre en place les recommandations des citoyens pour renforcer le rôle du Parlement et la participation de panels citoyens au processus de décision législatif.
Nous avons rappelé qu’en France, c’est lorsque la séparation entre les Églises et l’État a été effective, que la République et la démocratie ont pu s’installer durablement et que nous étions fermement attachés à défendre la démocratie et son socle de droits fondamentaux.
L’envoyé spécial de la Commission pour la liberté de religion et de conviction était présent et en répondant à notre question directe sur la façon dont il défendrait les athées et toutes les personnes sans religion, également discriminées et pourchassées, en plus des fidèles des religions minoritaires, nous avons obtenu de sa part l’assurance ferme qu’il ne concevait pas sa mission comme limitée à la défense des seules religions. C’était le maximum que nous puissions obtenir, n’ayant pas été entendus sur notre demande de revoir la dénomination de son poste pour y introduire la liberté de conscience, au delà de la seule liberté religieuse. Voir notre communiqué co signé par l’AEPL).
Martine Cerf
Danger sur la liberté d’expression !
Le conseil scientifique de la Dilcrah[1] vient d’être dissous à la suite d’une polémique sur la question de la transidentité. On savait qu’une frange d’activistes transgenres refuse à l’Observatoire de la Petite Sirène, le droit d’alerter sur des pratiques médicales sur les enfants diagnostiqués « dysphoriques de genre », au motif que ses membres seraient « transphobes ». Ceux-ci sont confrontés à une avalanche d’invectives sans fondement, accompagnées parfois de violence, comme celle qui s’est manifestée contre le café laïque de Bruxelles.
Pourtant, jamais le livre de Caroline Eliacheff et Céline Masson[2], toutes deux membres de cet observatoire ne formule le moindre propos transphobe. On l’accuse pourtant de cela, avec une volonté étrange de déformer son contenu. De quoi est-il question dans ce livre ? En particulier de s’interroger sur le bien-fondé d’opérations ou traitements précoces chez des enfants déclarant ne pas se reconnaître dans leur sexe biologique. Avec beaucoup de finesse, les auteures dénoncent les ravages provoqués par un changement de genre entamé trop tôt, avec les risques d’erreur que cela comporte, alors même que la personnalité de l’individu est en construction. Ne devons-nous pas ce minimum de prudence à nos enfants ?
Autre abcès de fixation : les thérapies de soutien avec des psychologues ou des psychanalystes, sont qualifiées de « thérapies de conversion », lesquelles sont interdites par la loi. En quoi une thérapie d’accompagnement d’une personne qui s’interroge sur sa véritable identité pour l’aider à résoudre ce dilemme de la façon qui lui convient au mieux, est-elle comparable aux « thérapies » et autres exorcismes qui s’en prennent aux homosexuels ou à ceux qui veulent changer de genre pour les « remettre dans le droit chemin » de l’hétérosexualité ?
Mais le fait est là et ceux qui opèrent cette confusion veulent aussi interdire y compris par la violence toute prise de parole qui les contredirait. Et c’est de cela que le conseil scientifique de la Dilcrah est mort : de cette intrusion d’un militantisme censeur à l’université comme dans la recherche, qui remplace le débat d’idées argumenté par l’imposition de théories présentées comme les seules qu’on a le droit de formuler. L’Inquisition en son temps ne procédait pas autrement.
C’est bien la liberté d’expression et le débat d’idées qui sont menacés et c’est pour cela qu’il est hors de question pour nous laïques, de céder à la violence des censeurs.
Martine Cerf
- Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti LGBT ↑
- La fabrique de l’enfant transgenre, Caroline Eliacheff et Céline Masson, Editions de l’Observatoire. ↑
Circulaire relative au plan laïcité dans les écoles et les établissements scolaires
https://www.education.gouv.fr/bo/22/Hebdo42/MENG2232014C.htm
Cette circulaire parue au Bulletin Officiel de l’Education nationale n°42 du 10 novembre 2022 pointe la « montée des phénomènes d’atteinte à la laïcité ».
Elle n’est pas une strate supplémentaire mais s’inscrit dans la continuité de la loi du 15 mars 2004 ainsi que du travail précédemment engagé dont le vademecum de la laïcité.
Elle s’articule autour de 4 axes et a pour objet de « renforcer le suivi et l’accompagnement méthodologiques, juridiques, et humains des situations sensibles … », elle est complétée de 5 fiches sur ce qu’il convient de faire en cas de menaces ou d’atteinte à la laïcité. Si celles-ci n’apportent pas de réponses clefs en main à des situations souvent complexes elles rappellent les obligations des élèves, et la nécessité de dialogue avec les élèves et leurs familles même en cas de sanction.
On peut souhaiter que ces documents, au-delà d’une lecture personnelle, fassent l’objet d’une réflexion collective au sein des équipes et soient intégrés aux actions de formation des personnels.
Annick Henriot
Les fiches accompagnant la circulaire:
- Répondre aux atteintes à la laïcité et aux valeurs de la République commises sur les réseaux sociaux
- Infractions à la loi de 2021 confortant le respect des principes de la République
- Procédure disciplinaire applicable aux élèves en cas d’atteinte à la laïcité et aux valeurs de la République
- Reflexes en cas de menaces sur un personnel ou de mise en cause d’un personnel
- Accompagner la conduite de l’action des chefs d’établissement en cas de port de tenue manifestant ostensiblement une appartenance religieuse
AG 2023
Le Réseau Laïque Européen salue l’appel du Parlement européen en faveur de la liberté de pensée
Le Réseau Laïque Européen salue l’engagement clair du Parlement européen en faveur de l’universalité du droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion et de conviction, suivant en cela certaines de nos revendications.
PERSÉCUTION CROISSANTE DES NON-RELIGIEUX
Dans son rapport adopté le 18 janvier, le Parlement a souligné que « la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction est un droit fondamental de tout être humain et s’applique à toutes les personnes de manière égale », et a mis l’accent sur « les persécutions croissantes » dont sont victimes des personnes et « organisations non religieuses, laïques et humanistes, y compris des incitations à la violence, des actes de haine et des assassinats. »
Trop souvent, la religion est instrumentalisée « pour prôner l’intolérance ou saper les droits de l’homme, tels que les droits des personnes LGBTIQ+ et les droits des femmes, notamment la santé et les droits en matière de sexualité et de procréation (SDSP), ainsi que les droits des enfants à la liberté de pensée, de conscience et de religion ».
En outre, le Réseau Laïque Européen salue la dénonciation des « attaques perpétrées contre d’innombrables personnes et organisations de la société civile pour avoir pacifiquement remis en question, critiqué ou caricaturé des convictions religieuses », et le rappel que « l’expression d’opinions critiques sur la religion est une expression légitime de la liberté de pensée ou de création artistique ».
LE PE DEVRAIT APPELER À ABOLIR LES LOIS SUR LE « BLASPHÈME »
Nous déplorons néanmoins que n’y figure pas l’exigence, pour les Etats membres, d’abolir les lois incriminant la critique des religions. Il aurait également été bienvenu d’appeler explicitement l’Union à agir pour obtenir l’abolition des lois incriminant l’ « apostasie » et le « blasphème » dans des pays tiers.
Par ailleurs, le Réseau Laïque Européen souscrit à la recommandation faite à l’Envoyé spécial de l’Union européenne pour la promotion de la liberté de religion ou de conviction d’ « accorder une attention particulière à l’utilisation abusive des lois sur le blasphème et à la situation des personnes non croyantes en danger ».
LA LAÏCITÉ, GARANTE DES DROITS HUMAINS
Le Réseau Laïque Européen rappelle l’importance de la laïcité et de la séparation de la religion et de l’État, ainsi que des espaces laïcs, pour la pleine mise en œuvre de la liberté de pensée, de conscience, et de religion et de tous les autres droits fondamentaux.
Liberté d’enseignement et « islamophobie »
Le New York Times du 8 janvier 2023 se fait l’écho d’un incident qui n’est pas sans rappeler le souvenir de Samuel Paty, la violence en moins.
Erika López Prater, professeur vacataire de la Hamline University à Saint-Paul dans le Minnesota, s’est retrouvée bien involontairement au centre d’une controverse qu’elle avait pourtant cherché à éviter et avec elle, les responsables de l’université qui l’employaient.
Elle avait été embauchée dans cet établissement relativement modeste pour enseigner un « cours d’histoire mondiale de l’art » et à ce titre, elle avait choisi de montrer des représentations du Bouddha et du prophète Mahomet à ses étudiants, parmi lesquels figuraient un certain nombre de musulmans pratiquants.
Elle avait pris soin de les prévenir au préalable et leur avait demandé de lui faire part d’éventuelles remarques. Aucune ne lui parvint. Elle réitéra sa mise en garde au début du cours, proposant à ceux qui pourraient en être choqués de quitter la salle, puis, elle leur présenta une miniature persane du XIVe siècle, représentant l’archange Gabriel révélant la parole de Dieu à Mahomet.
Malheureusement, en dépit de ses précautions, une étudiante partit immédiatement se plaindre à la direction, expliquant qu’elle s’était sentie agressée dans sa foi par l’image en question et exigeant que des mesures soient prises contre l’enseignante.
C’est ce qui se produisit puisque le contrat de celle-ci ne fut pas renouvelé au motif que l’incident était clairement un cas d’islamophobie. Dans un message adressé à tout le campus, la Rectrice de l’université, Fayneese S. Miller, expliqua que le respect dû aux étudiants musulmans devrait nécessairement prendre le pas sur la liberté pédagogique.
Un intervenant musulman expliqua que ce qui s’était passé équivalait à expliquer « qu’Hitler était quelqu’un de bien. »
Les associations de défense de la liberté d’expression, comme PEN America, montèrent aussitôt au créneau, soutenues par de nombreux universitaires, elles firent circuler une pétition pour défendre l’enseignante limogée. La communauté musulmane connut elle-même de vifs débats en son sein.
Le New York Times souligne le fait que les débats sur la liberté d’enseigner sont fréquents sur les campus américains, mais qu’ils sont amplifiés dans des établissements modestes qui peinent à recruter et qui s’efforcent d’attirer des candidats issus de milieux peu habitués à fréquenter l’enseignement supérieur.
Le journal constate néanmoins une contestation grandissante des étudiants les plus militants comme des législateurs conservateurs vis-à-vis des enseignants.
Il est intéressant de constater que le grand quotidien américain, qui critique régulièrement la laïcité à la française, semble prendre progressivement conscience des problmes soulevés par ce genre d’incident.
JP Gross
11 minutes avec…Michel Seelig, spécialiste du Concordat
Récente interview sur le dossier de l’enseignement religieux obligatoire en Moselle et Alsace.
Visionner et écouter
L’humanisme et la connaissance, armes de lutte contre le terrorisme
Attentats de janvier 2015, huit ans après : mettre des mots sur le mal.
Le 20 octobre 2022, une page s’est tournée. Le verdict du procès en appel des attentats de janvier 2015 est tombé. C’est la fin du volet judiciaire. Mais il n’est pas question pour autant de s’arrêter là, le combat continue, contre l’obscurantisme, contre l’ »islam des ténèbres ».
Ecouter l’émission sur France Culture
Traité sur l’intolérance – Richard Malka
« Il y a un islam des lumières et un islam des ténèbres dont le principal ennemi est l’islam des lumières. Il y a un islam des philosophes et un islam des prédicateurs, un islam de la réflexion et un islam de limita- tion, un islam des mutazilites et un
islam des salafistes.» Une méditation puissante, pour que chacun sache, comprenne,
échange et s’exprime.
Le droit d’emmerder Dieu – Richard Malka
« C’est à nous, et à nous seuls, qu’il revient de réfléchir, d’analyser et de prendre des risques pour rester libres. Libres de nous engager et d’être ce que nous voulons. C’est à nous, et à personne d’autre, qu’il revient de trouver les mots, de les prononcer, de les écrire avec force, pour couvrir le son des couteaux sous nos gorges.
À nous de rire, de dessiner, d’aimer, de jouir de nos libertés, de vivre la tête haute, face à des fanatiques qui voudraient nous imposer leur monde de névroses et de frustration – en coproduction avec des universitaires gavés de communautarisme anglo-saxon et des intellectuels qui sont les héritiers de ceux qui ont soutenu parmi les pires dictateurs du XXe siècle, de Staline à Pol Pot. »
Ainsi plaide Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo, lors du procès des attentats de janvier 2015. Procès intellectuel, procès historique, au cours duquel l’auteur retrace, avec puissance, le cheminement souterrain et idéologique du Mal. Chaque mot pèse. Chaque mot frappe. Ou apporte la douceur, évoquant les noms des disparus, des amis, leurs plumes, leurs pinceaux, leur distance ironique et tendre.
Bien plus qu’une plaidoirie, un éloge de la vie libre, joyeuse et éclairée.
2023 sera l’année des combats pour la liberté
2022 s’achève alors que sont engagés des combats de femmes pour leur vie et leur liberté. Femme, vie, liberté, le mot d’ordre initié par des femmes kurdes reste celui de la révolte iranienne qui se renforce jour après jour malgré la répression sans pitié de leurs dirigeants, religieux corrompus pour la plupart.
Liberté aussi pour les femmes afghanes qui ne peuvent plus sortir, s’instruire ou seulement vivre comme des êtres humains et que les talibans veulent réduire à l’état d’objets sexuels voués au plaisir des hommes et à la reproduction.
À toutes ces femmes et aux hommes qui manifestent avec elles, nous apportons notre soutien inconditionnel. Pour eux, nous ne devrons jamais baisser les bras dans notre pays ni en Europe et continuer de militer pour l’élargissement et la consolidation de nos libertés. Car certaines sont en grand danger :
Liberté des femmes à pratiquer des IVG, dont on a vu aux États-Unis qu’elle pouvait rapidement être remise en question par les partisans de l’application stricte d’un ordre moral religieux. Il nous faudra renforcer ce droit en France et en Europe.
Liberté du choix de sa fin de vie, alors que les mêmes tenants de cet ordre moral s’y opposent.
Liberté d’expression aussi, alors que la pratique du dialogue cède trop souvent le pas aux échanges d’invectives et aux menaces. Le discours woke qui ne conçoit la société qu’en termes de domination et ignore le dialogue d’égal à égal ne saurait engendrer que ressentiment frustration et violence.
La pratique du débat implique d’être disponible aux idées de l’autre, le différent. Elle implique de savoir argumenter pour défendre sa pensée et non de réciter un discours stéréotypé qui, seul, incarnerait « le bien ». Cela implique de sortir de la contemplation de soi et des revendications identitaires, du rejet permanent de toute responsabilité sur l’autre, pour envisager sa place dans une société plus solidaire, qui a même osé la fraternité comme projet.
Nous ne devons pas céder à ceux qui pratiquent la menace pour intimider et réduire au silence ceux avec qui ils sont en désaccord. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on découvre une annulation de conférence ou la destruction de locaux comme récemment, le café laïque de Bruxelles, au motif que les conférencières défendraient des thèses racistes ou transphobes. Allégations qui sont évidemment fausses pour tous ceux qui se sont donné le mal de lire leurs écrits. Mais leurs agresseurs restent sur leurs théories fumeuses, simplistes et non étayées qu’ils veulent imposer par la violence. C’est pourquoi nous apportons notre soutien inconditionnel à Caroline Eliacheff et Céline Masson empêchées de s’exprimer à Lille, Paris et Bruxelles, qui posent dans leur livre[1] une question de santé publique majeure, ce qui est le devoir légitime de tous les professionnels de santé.
Nous apportons aussi notre soutien total aux enseignants en butte à l’intolérance et que l’on n’hésite pas à mettre en accusation pour un mot différent du dogme en vigueur et appelons leur hiérarchie à plus de courage pour résister à leur côté. Nous exprimons également notre solidarité avec la professeure de danse de Sciences Po, Valérie P., qui a donné sa démission parce qu’on voulait l’empêcher de parler « d’hommes et de femmes ».
La laïcité est née en réaction aux excès de l’Église catholique qui rêvait à cette époque d’asservir le peuple à ses dogmes et à sa morale. Aujourd’hui encore, nous sommes confrontés d’une part à des conservateurs religieux qui sont dans la même démarche et d’autre part, à ceux qui prônent des prêt-à-penser politiques tout aussi dogmatiques.
La laïcité, toujours, défend la liberté de conscience, la liberté d’élaborer ses convictions en toute liberté, ou de choisir ses croyances. Elle n’impose aucune pensée particulière et s’appuie sur les valeurs contenues dans la devise républicaine. C’est pourquoi les laïques aujourd’hui ne doivent rien lâcher vis-à-vis des nouveaux dictateurs de la pensée.
Nous, en France, femmes et hommes libres, nous le devons aussi à tous ceux qui dans le monde, mettent leur vie en danger pour conquérir leur liberté.
Martine Cerf
[1] La fabrique de l’enfant-transgenre, Caroline Eliacheff et Céline Masson, Éditions de l’Observatoire
LAÏCITÉ : HISTOIRE D’UN MOT
En France, la laïcité est l’objet de vifs débats dans lesquels différentes conceptions s’opposent. Mais le concept et le mot sont souvent confondus. Ainsi, dans des discours partisans, on cherche parfois à convaincre en se référant à l’histoire du mot laïcité, ou à son étymologie. Mais quelle est cette histoire et permet-elle de fonder la légitimité d’un concept ? Ce livre montre qu’au contraire, un fait sémantique doit s’apprécier dans le contexte historique, pragmatique et linguistique dans lequel il se produit. On y trouvera l’étude chronologique des formes lexicales qui ont précédé laïcité et celle des évolutions sémantiques du mot depuis son apparition. Ce travail est fondé sur l’analyse empirique de corpus de textes de différentes périodes et a permis une antidatation des mots laïcisme et laïcité. L’ouvrage retrace donc l’histoire passionnante d’un mot mais aussi l’histoire des mentalités. Il montre également la complexité des causes d’une évolution sémantique. Il éclaire enfin la diversité des emplois contemporains du mot.
Véronica Thiéry-Riboulot, docteure de Sorbonne Université, est membre du laboratoire STIH.
Comment Pap Ndiaye veut réformer l’école
Dans une tribune publiée par Le Monde le 22 décembre 2022, le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, Pap Ndiaye, établit un constat sans complaisance de la situation de l’école. Il est rare qu’un ministre de l’éducation admette que le niveau baisse, même si les résultats des évaluations internationales laissent peu de doutes en la matière.
M.Ndiaye situe la rupture en particulier au moment du passage en sixième.
Il souligne également les graves difficultés rencontrées par les collèges et les lycées professionnels, la crise du recrutement dans l’enseignement, la fuite des classes moyennes et supérieures vers le privé et le creusement des inégalités sociales, et enfin, l’augmentation du nombre des atteintes à la laïcité, tout cela sur fond de défiance grandissante envers l’institution. Autant dire que le bilan est assez accablant.
Pour remédier à la situation, le ministre propose un certain nombre de pistes.
Il a déjà annoncé une augmentation du budget de l’éducation nationale et une revalorisation des carrières avec en contrepartie, une redéfinition des missions de l’enseignant, ce qu’il appelle un « nouveau pacte » L’idée étant de permettre le remplacement de collègues absents pour maladie ou examen, de se former hors du temps de travail, et de mieux « accompagner les élèves ». Autant dire que cette remise en cause du statut actuel sera âprement contestée par les syndicats et ne sera pas forcément perçue comme une amélioration des conditions de travail.
Ce qui passera sans doute mieux est le projet de laisser plus de place à l’initiative et de ne plus imposer systématiquement des décisions venues d’en haut, la question de l’autonomie, même relative, des établissements va sans doute resurgir à cette occasion.
Quant à prendre en compte les inégalités sociales, augmenter le nombre de filles dans les classes scientifiques ou protéger la laïcité, personne ne contestera ces louables intentions mais elles restent souvent un vœu pieu. On attend donc « l’éventail d’actions » annoncé par M. Ndiaye, ainsi que des compléments d’information sur son projet de « mettre à contribution » l’enseignement privé sous contrat en matière d’affectations scolaires afin d’encourager la mixité sociale.
Malgré tout, il est important de souligner la position sans équivoque du ministre qui promet de sanctionner toute atteinte à la laïcité et réitère l’engagement de l’institution à former et soutenir les enseignants.
En tant qu’ancien enseignant, j’ai pu constater que la rémunération insuffisante n’était pas la seule explication du manque d’attractivité de l’enseignement. Je regrette que rien ne soit dit sur les effectifs en classe qui dépassent régulièrement la trentaine d’élèves et rendent les conditions d’enseignement extrêmement difficiles. Les autres tabous concernent les procédures d’orientation, d’appel, et de sanctions, bref tout ce qui fait que les parents des classes moyennes s’estiment justifiés à déserter les établissements publics pour « protéger leurs enfants ». Aussi longtemps que ces questions ne seront pas abordées frontalement et honnêtement tant par le ministère que par les syndicats, la crise de l’éducation à la française risque de se prolonger.
Jean-Pierre Gross
Professeur agrégé
EGALE et l’AEPL contestent l’appellation de l’envoyé de la Commission européenne pour « la liberté de religion ou de croyance »
La Commission européenne a désigné un nouvel envoyé spécial pour « la liberté de religion ou de croyance », (freedom of religion or belief), M. Frans Van Daele, ancien ambassadeur de Belgique aux États-Unis.
Cette mission avait été initiée en 2016 pour venir en aide aux chrétiens persécutés dans de nombreux pays et la formulation retenue excluait explicitement les personnes ne professant aucune religion. Quand on sait les dangers que peuvent courir les athées et les apostats dans ces mêmes pays (il ne faut pas oublier que l’Égypte voulait les condamner à mort), il était incompréhensible que le premier envoyé spécial n’évoque jamais leur existence, se contentant d’encourager le dialogue interreligieux.
Dans l’esprit de bon nombre de responsables européens, « freedom of religion or belief » , que nous traduisons littéralement par « liberté de religion ou de croyance » englobe ceux qui n’ont pas de religion. Nous ne partageons pas ce point de vue. Pour nous les mots ont un sens et nous soutenons que les convictions philosophiques ne sont pas des croyances. L’expérience nous donne raison, car partant de l’actuelle formulation, nous constatons qu’une fois dans l’action, on oublie les athées, agnostiques et indifférents aux religions, même quand on prétend se préoccuper d’eux. Monsieur Margaritis Schinas, Vice Président de la Commission européenne, nous a affirmé que la lettre de mission du nouvel envoyé précisait ses attributions en ce sens et nous espérons que c’est le cas, mais nous considérons que le risque est grand de retomber dans les anciennes habitudes.
Nous avions demandé et continuons de demander que cet envoyé spécial soit mandaté pour le respect de « la liberté, de pensée, de conscience et de religion », comme cela est écrit dans la Charte des Droits fondamentaux de l’UE.
EGALE et l’AEPL ont publié un communiqué pour demander ce changement de titre et nous espérons que les députés européens sauront appuyer notre demande quand ils seront amenés à se prononcer sur la nomination de l’envoyé spécial.
Martine Cerf
Pour Sarah El Haïry, la défense de la laïcité est l’affaire de tous
interviewée sur Europe 1, le 13 décembre 2022, Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel, est revenue sur son intervention dans une classe de lycée peu de temps après l’assassinat de Samuel Paty.
A ces jeunes en quête d’identité qui l’avait interpelée sur le blasphème, l’action de la police ou la laïcité, elle avait souhaité rappeler qu’ils étaient avant tout français et ce qu’il devait à la France en matière de santé, d’éducation, de protection sociale. Elle a répété qu’il fallait aller à leur rencontre et défendre ces « digues » et réveiller cette « capacité à s’émerveiller pour ses valeurs ». Elle a insisté sur le fait qu’ « être binational, ce n’est pas être schizophrène », c’est-à-dire qu’on peut être français sans nier son héritage culturel et familial.
Interrogée sur le port de l’abaya dans les établissements scolaires, elle a souligné qu’il s’agissait là du résultat d’une campagne de l’islam radical, en particulier sur les réseaux sociaux : « Il s’agit de l’offensive d’une idéologie et d’une atteinte à la laïcité »
Elle a néanmoins reconnu que le nombre d’incidents répertoriés ne correspondaient sans doute pas à la réalité en raison d’une autocensure d’enseignants qui cherchent à éviter les incidents.
Pour elle, les parents, les associations et le débat politique doivent prendre une part active à ce combat pour préserver la laïcité qui ne doit pas être considérée comme un acquis.
La fabrique de l’enfant transgenre
Aux États-Unis, mais aussi en Europe, les demandes de changement de sexe chez les enfants et surtout les adolescents augmentent depuis plusieurs années. Les psychanalystes Caroline Eliacheff et Céline Masson alertent sur les dérives du « transgenrisme » chez les mineurs.
Le poids de la culture LGBTQI et l’influence des réseaux sociaux ont donné une visibilité nouvelle à la « dysphorie de genre », ou sentiment d’être né dans le « mauvais corps ». Émancipation progressiste ou phénomène d’embrigadement idéologique ?
Outre que les traitements hormonaux et chirurgicaux feraient d’un enfant sain un patient à vie, la réponse affirmative trop rapide à ce désir de changement de sexe risque aussi de porter atteinte à sa construction psychique. Nombreuses sont les voix (trop souvent étouffées) qui avouent regretter cette transition tandis que plusieurs pays reviennent sur la prescription précoce de bloqueurs de puberté et d’hormones antagonistes.
Au nom de la protection de l’enfant, Caroline Eliacheff et Céline Masson dénoncent un prétendu « droit à l’autodétermination » qui occulte et instrumentalise les souffrances des adolescents.
Les enseignants face à l’expression du fait religieux à l’école et aux atteintes à la laïcité
L’étude porte sur un échantillon de 1009 enseignants, du public comme du privé.
Les principaux résultats montrent que 52% des enseignants s’autocensurent dans leurs enseignements pour éviter les conflits en classe, alors qu’ils n’étaient que 43% en 2020. Chez les plus jeunes, (moins de 40 ans), le phénomène atteint les 60%. En REP, il culmine à 65%. Il est également plus important en lycée, qu’au collège ou à l’école, dans le public que dans le privé.
Les contestations d’enseignements pour des raisons religieuses se multiplient, à propos de la mixité filles-garçons, de cours sur la sexualité, l’histoire, la laïcité, l’enseignement moral et civique…
Sont aussi en augmentation les demandes de menus religieux à la cantine, les demandes de regroupement des enfants de même religion ou les pressions exercées sur d’autres élèves pour qu’ils respectent des préceptes religieux. 15% des enseignants ont été confrontés à des chantages exercés sur les jeunes filles ayant retiré leur voile à l’école.
Ce qui est plus préoccupant pour l’avenir est la forte majorité de jeunes enseignants qui se déclarent favorables à un assouplissement des règles de laïcité, notamment en ce qui concerne le service de repas correspondants aux différents préceptes religieux (repas hallal ou casher …) ou le port de tenues religieuses.
51% des enseignants approuvent la politique actuelle du Ministre sur les questions de laïcité et ils ont 68% parmi les moins de 30 ans. Un peu paradoxalement, 77% des enseignants considèrent que le ministère de l’Éducation nationale n’a pas tiré les enseignements de l’assassinat de Samuel Paty dans sa façon de gérer les faits relevés.
Margaritis Schinas, Vice-President de la Commission européenne recevait les représentants des associations philosophiques et non-confessionnelles
Margaritis Schinas, Vice-Président de la Commission européenne, chargé de la promotion du mode de vie européen avait invité les organisations philosophiques et non confessionnelles pour échanger sur les conséquences de la crise ukrainienne dans les domaines des valeurs, de l’énergie, de l’immigration, le 2 décembre 2022. Le Premier vice Président du Parlement, Othmar Karas assistait également à cette réunion. Écouter leurs interventions
Martine Cerf accompagnée de Mireille Raunet représentaient ÉGALE et ont apporté une contribution en plusieurs points repris dans une note consultable ici
Les associations présentes ont également insisté, à l’initiative d’ÉGALE, sur le fait que le prochain envoyé spécial pour « La liberté de religion et de convictions » devait intervenir également pour demander que les athées et agnostiques ne fasse l’objet d’aucune discrimination en raison de leur non appartenance à une religion. Pour cela, nous avions demandé que le nom même de cet envoyé reprenne le libellé de la Charte des Droits fondamentaux de l’UE, à savoir « la liberté de pensée, de conscience et de religion ». Les envoyés spéciaux précédents ne s’étaient guère préoccupés des discriminations graves à l’encontre des athées et étaient restés centrés sur le dialogue interreligieux uniquement. L’annonce faite ce jour de la nomination du Belge Frans van Daele à ce poste ne comporte nullement de modification au titre de cet envoyé spécial.
Nous verrons si cette demande réapparait et peut-être est votée lors des débats au Parlement qui doit valider la nomination de M. van Daele, plusieurs députés ayant été sensibilisé à cette question.
Martine Cerf
Oui, ça vaut le coup de défendre la laïcité à l’école !
Pour ceux qui chérissent cette valeur républicaine, la laïcité est un puissant cadre de paix et de fraternité, et l’école est son lieu privilégié. Par Anne Rosencher.
Ecoutez et/ou lisez
Des femmes-arbitres au Qatar
Dans la liste officielle de la FIFA des arbitres pour la coupe du monde de football au Qatar, trois femmes ont été retenues : une Française, une Japonaise et une Rwandaise. Bravo la FIFA !
Des femmes pour arbitrer des matchs joués par des hommes, et en plus au Qatar ! Elles seront évidemment en tenue officielle d’arbitre (short et tête nue). La FIFA est restée fidèle aux principes d’éthique, d’égalité et de neutralité du sport.
Mais ces trois arbitres femmes vont-elles réellement arbitrer au moins chacune un match ? Des pressions « locales » ne vont-elles pas être exercées afin qu’elles ne puissent officier ? Ne va-t-on pas trouver des excuses pour ne pas les faire intervenir ?
La FIFA doit tenir jusqu’au bout de sa démarche et leur confier l’arbitrage au minimum d’un match.
A surveiller attentivement !
Gérard MEYDIOT
Verdict Femen : la CEDH condamne la France
La Cour européenne des droits de l’homme a estimé que la France avait violé le droit à la liberté d’expression en condamnant Eloïse Bouton, une militante Femen qui, en 2013, avait manifesté la poitrine dénudée dans une église à Paris pour dénoncer les prises de position de l’Eglise catholique envers les femmes.
Devant la recrudescence du port de tenues religieuses ostensibles à l’école, des autorités religieuses réagissent
Les medias et le ministère de l’Éducation nationale ont rendu publiques les informations concernant la recrudescence des incidents liés au port de tenues religieuses ostensibles à l’école. On sait que ces incidents sont encouragés par une propagande islamiste active sur les réseaux sociaux et que le phénomène a dégénéré, notamment à Nanterre, sous la forme de manifestation devant le lycée.
Il est intéressant de noter que le 3 octobre dernier, le Conseil des Mosquées du Rhône (CMR) a réagi à ce qu’il qualifie de « comportements provocateurs et irresponsables » d’une « frange très minoritaire de la jeunesse française musulmane ». Le CMR faisait notamment appel aux familles pour éviter « une aggravation de la situation ». Voir le communiqué du CMR
La Grande mosquée de Paris s’est également exprimée dans un communiqué publié le 21 octobre et a rappelé que la « loi interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’école doit être, ni plus, ni moins, respectée par tous ». Ce communiqué rappelle qu’il faut mettre en œuvre « une pédagogie renforcée et positive sur la laïcité ». Il rappelle également ce que beaucoup de jeunes semblent ignorer : « qu’il n’existe pas de tenue religieuse définie et obligatoire en islam ».
Delphine, parole de Prof : liberté, égalité, laïcité
Bravo Madame la professeur pour cette éloquence et cet engagement pour l’école républicaine. Liberté d’expression, laïcité, rejet des discriminations, tout y est. Il reste de l’espoir pour l’Education nationale.
Accès à la vidéo du Grand Oral
UN MOMENT CRUCIAL
Ce n’est pas la lutte finale !
Ce ne sont pas non plus des faits anecdotiques !
Mais les événements de ces derniers jours nous montrent que le combat pour la laïcité (sans adjectif Monsieur le ministre de l’Éducation nationale !) n’est jamais totalement gagné.
Au cours d’un débat avec Monsieur Pap Ndiaye, un lycéen s’écrie : « Plus vous allez continuer (avec la laïcité), plus il y aura des morts » (L’Opinion 14/10/2022)
À Nanterre, à Clermont-Ferrand, des groupes de lycéens manifestent pour la LIBERTÉ… de cacher son corps et ses cheveux à l’École de la République.
La LIBERTÉ de refuser une vérité scientifiquement prouvée s’affirme dans la Société (2ème vague du baromètre “Science et Société” Une étude Ipsos pour l’Institut Sapiens) : Un Français sur deux estime que ce n’est pas parce qu’un scientifique spécialisé sur un sujet lui démontre un fait scientifique que c’est vrai !
Le retour gagnant de l’obscurantisme en France ?
Le moment est venu de se ressaisir, de réaffirmer nos valeurs, sans céder évidemment à l’instrumentalisation raciste développée à l’Extrême-Droite. Car il n’y a pas que de mauvaises nouvelles : le Parlement européen s’oppose enfin au financement de campagnes pro-hijab par l’Union Européenne.
Michel Seelig
Le Parlement européen interdit à la Commission de financer des campagnes faisant la promotion du hidjab
Aujourd’hui, 19 octobre, le parlement européen en discussion sur le budget vient de voter un amendement présenté par le député français François Xavier Bellamy, interdisant à la Commission de financer toute campagne faisant la promotion du hidjab. Il l’a annoncé sur Twitter. C’était d’autant plus important que la Commissaire européenne à l’égalité, Helena Dalli, ignorait les mises en garde du gouvernement français contre l’attribution de fonds publics à des associations proches des frères musulmans. C’était ainsi qu’une campagne faisant la promotion du hidjab avait été financée par l’UE en novembre 2021.
La Cour de Justice Européenne accepte l’interdiction de signes religieux en entreprise
La Cour de Justice de l’Union européenne a jugé qu’interdire le port visible de signes religieux, philosophiques ou spirituels ne constituait pas une discrimination directe, si elle est appliquée de manière générale et indifférenciée à tous les travailleurs. Saisie par une femme musulmane qui estimait que le refus de l’engager pour un stage dans un organisme de gestion de logements sociaux constituait une discrimination à son égard, la Cour de justice de l’Union européenne en a jugé autrement le jeudi 13 octobre. L’organisme avait signalé que la neutralité était demandée à tous les salariés
La Cour relève que la volonté de neutralité doit être justifiée par un besoin véritable et qu’elle ne saurait peser plus lourdement sur certaines personnes, ce dont la justice belge doit s’assurer;
Hommage à Samuel Paty à Paris
Dimanche 16 octobre 2022, des associations, des élus, des sympahisants se sont rassemblés au saqure associations pour rendre hommage à l’enseignat assassiné à l’occasion du deuxième anniversaire de sa mort.
Ont successivement pris la parole:
Edouard CIVEL, 1er adjoint à la Maire du 5e arrondissement
Bernard RAVET, ancien responsable d’établissement, membre de la Licra
Caroline YADAN, députée de la 3è circonscription de Paris
Béa BENABBES, professeur de l’enseignement secondaire – VCL
Floriane GOUGET, étudiante, – Dernier Espoir
Texte d’un universitaire tunisien lu par Iris Iran FARKHONDEH de VU
Voici en version pdf :
- le discours de Mickaelle Paty, sœur de Samuel, la veille à la Sorbonne
- le Communiqué du Collectif Laïque National
Samuel Paty commémoré à Rennes
Hommage à Samuel Paty – « Deux ans après, ne jamais oublier »
En ce dimanche matin, nous étions une petite trentaine au pied de l’arbre de la laïcité à Rennes, à l´invitation de notre association « Laïcité 35 », pour rendre hommage à Samuel Paty, assassiné par un terroriste islamiste parce qu’il enseignait la liberté de conscience et la liberté d’expression.
Rassemblement organisé à la hâte, mais avec la certitude de son impérieuse utilité.
Merci aux élus présents, aux absents excusés qui ont eu le souci de soutenir cet événement.
Le combat pour la République et la laïcité continue.
Plus que jamais.
Rejoignez-nous !
—————-
Le discours prononcé par Françoise Le Mer, Laïcité 35 et membre d’Egale, à Rennes dimanche 16 octobre 2022
Chers amis,
Bonjour à tous et à toutes,
Voilà deux ans.
Voilà deux ans que Samuel Paty a été sauvagement assassiné par décapitation.
« Ne jamais oublier »
C’est sous l’auspice de ces mots que nous avons voulu nous rassembler, nous réunir.
Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, enseignant d’histoire géographie, s’est vu ôté la vie par un terroriste islamiste à Conflant Saint Honorine. La raison : avoir montré des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours d’éducation morale et civique.
Victime de l’islamisme, il avait à cœur de former ses élèves à l’esprit critique, à la liberté de conscience et à la liberté d’expression.
Samuel Paty n’était pas un provocateur.
Au contraire, la mission qu’il exerçait s’inscrivait parfaitement dans le cadre des programmes de l’Éducation nationale et de la loi. Contre la calomnie, contre certaines petites lâchetés, contre un abandon de son administration et contre des soutiens discrets, rappelons que Samuel Paty exerçait sa mission avec professionnalisme, intégrité et dévouement.
Pour ces raisons, il mérite la reconnaissance de la patrie.
« J’ai décapité un chien de l’enfer ».
C’est ce qu’a écrit le terroriste islamiste qui a tué Samuel Paty, après son crime.
Ces mots suintant la haine et la violence, nous rappellent que, si nous ne voulons pas oublier, nous ne pourrons pas non plus pardonner.
« Être toujours debout »
Nous serons de tous les combats pour lutter pied à pied contre l’islamisme, contre les atteintes portées à la laïcité, contre tous les stratagèmes qui visent à rompre le pacte républicain, contre tous les méfaits qui aspirent à fragiliser le beau projet qu’incarne notre devise « Liberté Égalité Fraternité ».
Nous ne pouvons pas renoncer, car renoncer c’est abdiquer face à l’ignominie, c’est accepter que triomphent la haine et l’obscurantisme, c’est consentir à ce que notre monde commun se défasse.
En commémorant Samuel Paty, nous souhaitons rendre hommage à tous les enseignants, à ces passeurs de savoir, à ces agents du service public qui font tenir la République, dans des conditions parfois dégradées et à l’appui d’une administration parfois pusillanime, qui se dévouent pour que leurs élèves cultivent la plus haute des ambitions. Parce qu’ils représentent des phares qui illuminent le chemin des générations futures, nous ne pouvons les abandonner et nous ne pouvons nous résigner à l’idée qu’ils paient de leur vie d’être des hussards noirs de la République.
Car, oui la République se trouve être attaquée, et dans cette offensive dont elle fait l’objet, l’école en est la première victime. Elle l’était déjà lorsque des enfants de l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse étaient tués une balle dans la tête en 2012, par le terroriste Mohammed Merah. Dix ans avant, l’ouvrage Les Territoires Perdus de la République tirait déjà la sonnette d’alarme. Puis, il y a eu l’attentat contre Charlie Hebdo, journal connu pour ses dessins satiriques ; caricatures que Samuel Paty utilisait pour enseigner l’esprit critique…
Les événements dramatiques se succèdent, le sang coule et les larmes avec.
Le temps file, et la vie reprend son cours.
Mais le temps ne nous volera pas les tristes souvenirs et ces vies enlevées.
Le temps ne nous empêchera pas de nous rappeler la solitude dans laquelle Samuel Paty a dû se retrouver lorsque la pression se faisait oppressante contre lui. Nous savons dorénavant que le jour où il a été assassiné, les policiers retrouvèrent un marteau dans son sac… Preuve en est qu’il sentait la menace imminente.
En réalité, votre présence aujourd’hui ici en ce dimanche matin, et les multiples rassemblements organisés à travers la France doivent nous réchauffer le cœur et nous insuffler une dose d’espoir et d’optimisme.
Nous ne nous habituerons jamais à l’horreur.
Nous ne nous résignerons jamais sinon le terrorisme islamiste l’emportera.
C’est pour cela que Samuel Paty n’est pas mort pour rien. Mais nous aurions pu éviter sa mort.
Les enseignants ne sont pas des martyrs, et la société toute entière doit faire bloc autour de ceux qui ont le courage de ne pas céder aux pressions, faire bloc autour de ceux qui ont à cœur de ne pas reculer d’un iota dans la défense de nos valeurs fondamentales (et particulièrement la liberté de conscience, l’universalisme, la laïcité, la liberté d’expression, l’égalité femme/homme).
Ces valeurs constituent un joyau inestimable qui permet à chacun et chacune de se libérer de toutes les injonctions traditionnalistes, et de toutes les prisons communautaires.
Ces principes sont un chemin pour que chacun et chacune puisse s’émanciper et choisir sa propre destinée.
Contre la haine qui provoque la mort, opposons leur la force de nos principes qui rendent notre monde vivable et fraternel.
Ces principes ne sont pas obsolètes, ne sont pas démodés, ne sont pas d’un autre âge.
Ils sont de la plus grande actualité car ils font de nous une grande nation dans laquelle ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous oppose.
Mes derniers mots ne seront pas les miens, mais ceux d’une femme qui m’inspire et me montre souvent la voie. Hier, j’ai lu ces mots de Tania de Montaigne et je souhaite vous en faire part : « un professeur a été massacré pour avoir considéré qu’on vit mieux l’esprit grand ouvert et que, quand on éteint les Lumières, il ne reste que la nuit et les ombres, que la loi du plus fort, que ses yeux pour pleurer.
Samuel Paty ne reviendra pas ».
Je vous remercie.
SOUTENIR L’ÉMANCIPATION DES ÉLÈVES COUTE QUE COUTE
Dimanche 16 octobre, des associations laïques avaient appelé à rendre hommage à Samuel Paty. Au-delà d’un simple hommage, cette manifestation se voulait tournée vers l’avenir et c’est bien ainsi qu’à EGALE, nous concevons ces cérémonies : elles nous inscrivent dans un engagement de longue date qui dicte les actions futures.
Comme Samuel Paty, nous ne renoncerons pas à la pédagogie nécessaire pour que les élèves, les futurs citoyens, apprennent à se décentrer de ce qu’ils sont et croient, pour découvrir ce qu’ils ne connaissent pas. Pour qu’ils se nourrissent de ces savoirs et puissent ensuite décider par eux-mêmes, sans soumission à quelque dogme que ce soit.
Nous combattrons l’autocensure de certains enseignants qui ont renoncé à aborder en classe les sujets qui pourraient susciter des polémiques et qui pourtant figurent dans les programmes. On peut comprendre leur peur, mais on ne peut accepter qu’elle ait pour conséquence de donner la victoire aux islamistes qui cherchent à imposer leur morale par la terreur et la censure.
Enfin, nous attendons que toutes les académies soient promptes à venir en aide aux enseignants en difficulté ou menacés et que soit définitivement abolie cette règle du « pas de vagues » qui consiste à toujours donner raison à celui qui crie le plus fort, en l’occurrence des élèves et parents d’élèves qui relaient la propagande islamiste. N’oublions pas qu’on a contraint Samuel Paty à faire des excuses à une élève qui n’était même pas présente à son cours !
Nous demandons à nos enseignants d’assumer leur rôle de hussards, ce que beaucoup font avec courage et fierté. Encore faut-il se rassembler derrière eux et à leurs côtés pour leur en donner les moyens.
Martine Cerf
HOMMAGE A SAMUEL PATY LE 16 OCTOBRE 2022
Rendez- vous à 14h, le dimanche 16 octobre 2022 pour un hommage à Samuel Paty,
initié par des associations laïques et en présence de personnalités.
Square Samuel Paty, Place Paul Painlevé à Paris (en face de la Sorbonne)
100 % Marianne
https://maisondusavoir.fr/show-item/100-marianne/
Bande annonce
Que peut-il bien se passer en salle des Profs du collège/lycée Raymond Poulidor ? Bonne question ! En tous cas, on ne s’y ennuie pas avec les trois enseignantes farfelues et la singulière directrice d’établissement. Une démonstration laïque hilarante ! avec Jihane Ben Lahcen, Magali Bonfils, Marie Montoya et Hélène Serres au théâtre du Gymnase en novembre 2022 et en tournée partout en France de juillet à novembre. Prochaine date : 26 juillet au Val de Luynes (Tours) Tout sur spectacle sur : http://lepompon.net/
Après l’affaire de la fillette voilée, un « contrôle politique » des images de l’UE
En février 2020, l’image d’une fillette voilée avait été utilisée sur Twitter par la Direction générale de l’éducation et de la culture (DG EAC), dirigée par la Chypriote Themis Christophidou services de la Commission européenne dans le cadre d’une campagne de promotion du programme européen Erasmus+. Cette diffusion avait suscité de vives critiques et le tweet avait dû être retiré. Les responsables avaient alors évoqué « une erreur administrative. »
La Commission avait diffusé des visuels de voile islamique auparavant. À chaque fois, la France réagit en demandant leur retrait. De nombreux pays en Europe subventionnent le culte et la notion de laïcité n’est pas la même qu’en France en particulier dans un cadre scolaire.
La présidente de la Commision européenne Ursula von der Leyen vient d’annoncer que son cabinet exercerait désormais un « contrôle politique » sur la publication des visuels de l’institution.
AVEC LES FEMMES ET LES HOMMES D’IRAN CONTRE LA DICTATURE DES MOLLAHS QUI TUE
Collectif laïque national
En Iran, vendredi 16 septembre 2022, la jeune Mahsa Amini, 22 ans, a trouvé la mort après son
arrestation par la « police des mœurs » pour avoir « mal porté » son voile. Les obligations
vestimentaires, véritable apartheid sexuel imposé aux femmes par la dictature théocratique de ce
pays, lui ont coûté la vie (…)
Communiqué complet: https://egale.eu/wp-content/uploads/2022/10/Avec-les-femmes.pdf
L’Université de Lille rend hommage à Samuel Paty
Un Hommage à Samuel Paty qui va se dérouler les 5-6-7 octobre sur le site de Tourcoing de l’ IUT de l’Université de Lille :
A cette occasion sera inauguré un amphithéâtre sera nommé « Samuel Paty » et deux peintures murales seront inaugurées ainsi qu’une plaque commémorative. L’objectif est de sensibiliser les étudiants actuels et à venir aux convictions et au sort tragique du professeur.
Cette initiative a été lancée et concrétisée par des personnels administratifs et enseignants de l’IUT qui regroupe les différents IUT des ex-Lille1-Lille 2-Lille 3 et votée et financée par le CA de l’IUT de l’Université de Lille.
Le président de l’Université de Lille, Régis Bordet, et le directeur de l’IUT, Denis Pomorski, prendront la parole le mercredi 5 octobre lors de l’inauguration.
Vous trouverez tout le dossier et une invitation en suivant le lien:
ACTUALITÉ(S) TOXIQUE(S)
La guerre en Ukraine, les menaces nucléaires de Poutine, les succès des droites radicales (chacun utilisera les épithètes qui lui sembleront les plus pertinentes) en Europe, les putschs et re-putschs en Afrique (avec la montée d’un ressentiment envers la France), les menaces et (actions réelles) sur les droits des femmes en Amérique et en Europe, la brutalité de la répression en Iran… les craintes que l’on peut avoir sur l’évolution de la situation économique… mais aussi politique, notamment de la France…
Le vieux frileux que je suis ajouterait volontiers le retour du froid alors que nous sommes invités à la « sobriété énergétique » …
Toutes ces nouvelles (et j’en oublie) plus ou moins alarmantes se succèdent à un rythme effréné sur nos écrans …
Et pourtant, tout cela semble bien secondaire pour certains (et surtout certaines) pour qui la lutte contre le mâle blanc hétérosexuel, par nature prédateur et violent, reste la priorité des priorités…
Pour ma part, j’ai retenu une autre nouvelle qui m’a paru particulièrement toxique. The New York Post nous apprend que neuf associations d’étudiants en droit de l’Université publique de Berkeley en Californie ont décidé de bannir tout intervenant ayant soutenu Israël ce qui revient à interdire de parole la quasi-totalité des étudiants ou professeurs juifs de l’université y compris le doyen. De nombreuses critiques ont dénoncé cette initiative la comparant à la création d’une zone d’exclusion des Juifs, de fait « Jewish-free » ou « judenrein » comme on disait sous l’Allemagne nazie.
Décidément le progrès est en marche.
Michel Seelig
La jeunesse iranienne se rebelle contre l’obscurantisme du pouvoir
Après la mort la jeune Mahsa Amini assassinée par la police des mœurs pour avoir laissé apparaître des mèches de cheveux hors de son voile, les femmes iraniennes sont révoltées et descendent dans la rue tous les jours. Depuis le 16 septembre, elles manifestent leur rejet d’une politique qui dure puis 40 ans et qui les brime, les humilie, les tue en toute impunité. Elles brûlent leur voile, se coupent les cheveux et demandent la fin de ce régime.
Elles ne sont pas seules, de jeunes hommes manifestent avec elles et résistent violemment à la police.
L’équipe de football iranienne, avant un match a caché son maillot avec l’emblème de la République islamique et l’un d’entre eux, Sardar Azmoun a déclaré sur les réseaux sociaux : « je n’ai pas peur d’être évincé. Honte à vous d’avoir si facilement tué le peuple et vive les femmes d’Iran »
La journaliste Masih Alinejad publie des vidéos et des informations sur twitter (@AlinejadMasih)
C’est tout un peuple qui réclame la liberté de conscience et une véritable démocratie avec le slogan « Femme, Vie, Liberté ». «Les gens manifestent aujourd’hui contre la crise économique, le chômage des jeunes, l’absence de liberté individuelle et collective», explique Azedeh Kian, professeur de sociologie à l’Université Paris-8. (Le Figaro)
La théocratie iranienne reste arc-boutée sur l’obligation d’appliquer la charia selon leur interprétation stricte et n’hésite pas à répliquer par des arrestations (1200 à ce jour), des brutalités qui ont provoqué la mort de 60 personnes environ selon l’agence Fars.
Nous apportons tout notre soutien aux Iraniennes et aux Iraniens en révolte.
Martine Cerf
Agir dans l’école, maintenant !
Comme le rappelait Iannis Roder, professeur d’histoire géographie et directeur de l’observatoire de l’éducation de la fondation Jean-Jaurès : « l’école républicaine prend les élèves comme ils sont et va essayer de les dégager des déterminismes qui sont les leurs, soit économique et sociaux mais aussi culturels et religieux », pour « essayer d’ouvrir, de faire comprendre ce qui se joue, le sens des choses ».[1]
Des signes inquiétants sont donnés quant à l’intensification de la propagande incitant les élèves à résister à l’enseignement laïque. Selon les medias, les services de l’État ont alerté fin août sur la multiplication des messages sur les réseaux sociaux qui constituent une « stratégie d’entrisme salafo-frériste », qui encouragent les jeunes à porter des vêtements islamiques ou encore à prier dans les horaires de classe. Ces messages incitent les jeunes garçons à porter des qamis et les filles, des abayas, dans le but de « contourner l’interdiction faite aux élèves de porter le voile à l’école », ou encore à aller prier dans les toilettes ou les salles de classes vides pendant les pauses, ou à quitter l’établissement pour respecter les horaires de prière.
Par voie de conséquence, les signalements d’atteinte à la laïcité sont en augmentation et on attend l’annonce des mesures par le ministre de l’Éducation, début octobre.
Nous aimerions entendre que la réserve citoyenne va enfin être utilisée pour prêter main forte aux enseignants. Car ils sont prêts, ces citoyens bénévoles qui ne renoncent pas à porter le message de la laïcité pour assurer l’émancipation de tous, ils ne demandent qu’à intervenir et se plaignent tous de demandes trop rares. A l’heure où l’on manque d’enseignants, alors qu’on ne sait plus comment en recruter pour assurer les cours, qu’attend-on pour utiliser cette réserve citoyenne qu’on a trop longtemps laissé en jachère ? Pas pour remplacer les enseignants manquants, bien sûr, mais pour épauler ceux qui continuent de faire leur métier malgré les difficultés qu’ils rencontrent.
Martine Cerf
[1] Entretien sur la matinale de France inter, le 8 septembre 2022
EGALE a traduit un rapport sur l’entrisme des frères musulmans en Europe
Une fondation autrichienne, « Austrian Fund for the Documentation of Religiously Motivated Political Extremism » a publié en 2021 un rapport sur l’action des frères musulmans en Europe. Signé par deux spécialistes dont nous saluons le travail remarquable : le Dr Lorenzo Vidino de l’université George Washington aux États Unis et Sergio Altuna, analyste de l’Institut royal Elcano de Madrid, ce rapport n’était disponible qu’en anglais et en allemand. Nous venons de le traduire en français.
Lire le rapport.
La Hongrie n’est plus une démocratie
Le Parlement européen vient d’affirmer clairement qu’après des années d’exercice du pouvoir par le régime de Viktor Orban, la Hongrie n’est plus une démocratie, mais un « régime hybride d’autocratie électorale », où des droits et principes fondamentaux sont menacés.
Le Réseau Laïque Européen a toujours mis en garde contre les risques que des dirigeants nationalistes et l’extrême droite font peser sur la démocratie et les droits fondamentaux. Nous avons alerté sur les dérives liberticides du gouvernement hongrois à de nombreuses reprises. (…)
Communiqué du réseau laïque européen: https://laicite-secularism.eu/parlement-europeen-la-hongrie-nest-plus-une-democratie/
Le texte voté au Parlement européen:https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2022-0324_FR.html
L’évêque de la Réunion doit respecter la loi !
Dimanche 18 septembre 2022, lors de la traditionnelle messe de La Salette, l’évêque de La
Réunion, Mgr Gilbert Aubry a précisé son opposition au projet de modifier l’autorisation d’une
fin de vie abrégeant les souffrances des malades et a rappelé son hostilité au mariage pour
tous.
Le débat sur l’autorisation de recourir à l’euthanasie a de nouveau été mis sur la place publique
depuis la publication le 13 septembre dernier de l’avis du Comité national consultatif d’éthique
qui estime qu’il existe « une voie » vers une aide active à mourir, « sous certaines conditions ». Un
projet de loi devrait être débattu dans le courant de l’année 2023 devant le Parlement.
Tous les citoyens, toutes les institutions et associations ont le droit légitime de participer au
débat public et l’évêque de La Réunion a bien le droit de donner son avis.
Il n’en est pas de même en ce qui concerne le mariage pour tous. Dans un lieu de culte et
dans son homélie pour les fidèles, l’évêque précise que « L’humanité est corrompue. Dans le
domaine de la famille on fait n’importe quoi. Qu’est-ce que cela veut dire le mariage pour tous?
Une aberration !… Ne perdons pas de vue que ce qui est légal n’est pas forcément moral ».
Même si l’évêque se garde bien de condamner directement les personnes mariées et de même
sexe, on peut estimer qu’elles peuvent se sentir provoquées, attaquées et discriminées.
L’association EGALE compatit et se range résolument à leurs côtés. À travers elles, ÉGALE
apporte son soutien indéfectible à la communauté LGBTQIA+.
De plus et surtout, rappelons que le mariage pour tous relève de la loi n°2013-404 du 17 mai
2013.Une fois promulguée, la loi de la République s’impose à tous, y compris à Mgr
Aubry qui, en la circonstance contrevient directement aux dispositions de l’article 35
de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État, lequel
dispose que « Si un discours prononcé ou un écrit affiché ou distribué publiquement dans les
lieux où s’exerce le culte contient une provocation directe à résister à l’exécution des lois ou
aux actes légaux de l’autorité publique ou s’il tend à soulever ou à armer une partie des
citoyens contre les autres, le ministre du culte qui s’en rend coupable est puni de cinq ans
d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende, sans préjudice des peines de la complicité
dans le cas où la provocation est suivie d’une sédition, révolte ou guerre civile ».
Face à cette provocation d’un haut dignitaire de l’Église catholique, ÉGALE demande au
ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer et au préfet de la Réunion de rappeler fermement et
publiquement à Mgr Aubry ses devoirs de citoyen en matière de respect de la loi.
Par ailleurs, l’évêque de La Réunion est commandeur de la Légion d’Honneur. ÉGALE
demande également au Grand chancelier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur de
rappeler publiquement à Monseigneur Aubry ses devoirs éthiques.
Communiqué Egale
APPEL AU RASSEMBLEMENT LE 16 OCTOBRE 2022
Pour défendre la laïcité
Deux ans déjà ! le 16 octobre 2020, Samuel Paty tombait sous le couteau d’un islamiste qui ne le connaissait même pas. Tout récemment, Salman Rushdie frôlait la mort sous les coups d’un autre de ces assassins qui exécutent au nom d’Allah. Il y eut Charlie… Tous ceux et toutes celles qui se montrent libres de leur parole ou de leur plume courent le risque d’être menacés de mort et d’être assassinés.
Samuel Paty fut un enseignant digne de sa fonction : il voulait éduquer sans préjugés, armer les élèves hors de toutes contraintes confessionnelles. Il les voulait libres et émancipés par leur liberté de conscience, leur liberté de pensée et d’expression. Il croyait au devoir sacré de l’enseignant de transmettre ces valeurs fondamentales héritées des Lumières et préservées par la laïcité.
Il nous incombe de lui rendre hommage et de continuer son œuvre de transmission de nos libertés et de la laïcité.
N’oublions pas cet enseignant libre et plein de courage et l’exemple qu’il nous a donné.
Pour Samuel Paty retrouvons-nous le 16 octobre à 14 h au Square qui porte son nom, Place Paul Painlevé, 75005 Paris
Ne laissons pas sa mémoire s’éteindre dans la solitude qu’il a connue alors qu’il était accusé par des islamistes et assassiné par l’un d’eux. Pour lui et pour tous ceux et toutes celles qui aujourd’hui veulent enseigner la liberté et la laïcité, nous demandons au Ministère de l’Education nationale de s’engager résolument à soutenir et protéger tous les enseignants qui seraient menacés pour avoir fait leur métier en conscience.
Montrons notre détermination à poursuivre son œuvre et à défendre la laïcité : l’islamisme ne passera pas !
Rassemblement proposé à l’initiative des Associations : Comité laïcité République CLR, Dhimmi Watch (Observatoire International de la Dhimmitude), EGALE, Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme MPCT.
Autres associations signataires de l’Appel : Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme BNVCA, Ligue de Droit International des Femmes LDIF, Vigilance Collèges Lycées VCL …
Egale au Forum des Associations
EGALE est allée à la rencontre des citoyens du 15e arrondissement de Paris.
L’association était présente au forum des associations organisé par la mairie du 15e arrondissement où se situe notre siège social.
Nous avons pu discuter avec de nombreuses personnes et plusieurs se sont déclarées intéressées par nos activités.
Il est à la fois important de développer la notoriété d’EGALE, mais aussi de recruter de nouveaux adhérents et bénévoles pour assurer sa bonne marche.
Une démocratie référendaire?
Le peuple chilien vient de rejeter très largement le projet de constitution laborieusement élaboré par une Assemblée constituante élue à cet effet…
Coup dur pour le président de Gauche au pouvoir depuis mars 2022. Grande désillusion aussi pour de nombreux responsables de la Gauche française, notamment de la France Insoumise qui voyaient cette procédure comme une préfiguration d’une démarche pour la VIe République qu’ils appellent de leurs vœux.
La consultation directe du peuple a eu longtemps mauvaise presse à Gauche, des plébiscites de Napoléon III, aux referendums gaulliens…
Depuis lors, la consultation qui a pu servir à conforter un pouvoir personnel est devenue bien souvent l’occasion pour l’électeur de manifester son mécontentement en ne votant pas, de fait, pour ou contre le texte proposé, mais pour et surtout contre celui qui pose la question.
Le récent exemple chilien peut conduire à d’autres questionnements.
- Est-il pertinent de soumettre au vote populaire direct des propositions « progressistes » mais dont on sait qu’elles ne font pas du tout consensus ? On a souvent dit qu’un referendum sur l’abolition de la peine de mort dans la France de 1981 n’aurait pas obtenu un résultat positif… au risque de geler le dossier pour longtemps.
- Est-il pertinent de soumettre au vote populaire des textes fourre-tout comme le projet de constitution chilien… ou le traité établissant une constitution pour l’Europe en 2005 en France ? À l’évidence, l’électeur y trouvera toujours au moins une mesure qu’il considère contraire à ses valeurs ou ses intérêts. – Je ne peux pas évidemment le prouver, mais je suis persuadé qu’un referendum sur le paquet complet des propositions formulées par la Convention citoyenne sur le climat n’aurait pas obtenu un vote majoritaire !
Je reste donc attaché à la démocratie représentative malgré tous ses défauts. J’estime aussi que la constitution doit fixer le plus précisément possible le fonctionnement des principaux rouages de l’État, les mécanismes qui régentent leurs relations. Elle doit aussi clairement avancer quelques principes fondamentaux … Liberté, Égalité, Fraternité ou des valeurs essentielles comme la laïcité. Mais il n’est pas opportun d’y introduire de nombreuses dispositions qui relèvent de l’ordre législatif ordinaire !
Michel Seelig
Une rentrée avec un ordre du jour copieux.
Comme tous les ans, nous assistons à une avalanche de déclarations, de prises de position, les partis et les politiques cherchant à marquer les esprits. Sans nous attarder aux manœuvres politiciennes qui, finalement, concernent assez peu les citoyens, nous préférons revenir sur les événements laïques majeurs de l’été et sur leurs enseignements.
D’abord, la tentative d’assassinat de Salman Rushdie qui nous rappelle que les fanatiques radicalisés de l’islam sont toujours aussi meurtriers et prêts à tuer pour faire taire les voix libres. Au delà de l’indignation que nous manifestons et le soutien que nous apportons à Salman Rushdie, il est important de lutter de toutes les façons possibles contre la propagation mortifère de cette idéologie. N’oublions pas qu’elle infecte des familles entières, qu’elle entre dans nos écoles dès la maternelle, et qu’elle sévit à l’université. Elle rencontre, on le sait bien, la complicité de partis qui se disent de gauche, et défendent pied à pied les intérêts des islamistes. Ces politiques là, par ignorance ou sinistre calcul électoral, ont renoncé à tous les idéaux qui caractérisaient l’appartenance de gauche, comme l’égalité, l’émancipation ou la défense des travailleurs les plus démunis.
Dans cette pseudo gauche, la France insoumise a touché cet été le fond de l’abjection en attaquant auprès du Conseil constitutionnel un projet de loi voté au Parlement visant à interdire l’expression de sites terroristes en ligne. (ce projet étant d’ailleurs la traduction d’une directive européenne). Les députés LFI y ont vu une atteinte à la liberté d’expression des terroristes et ses députés tous ont signé le recours auprès du Conseil constitutionnel. Les familles de toutes leurs victimes apprécieront…
Et puis, nous avons connu le 12 août, une mauvaise surprise avec la publication d’une vidéo de la Commision européenne pour la journée internationale de la jeunesse, dont un plan montre des jeunes souriants et portant un T shirt du FEMYSO, une fédération d’associations proche de la mouvance des frères musulmans…Ceux-là même qui avaient conçu la campagne de promotion du hidjab signée par le Conseil de l’Europe et l’Union européenne en novembre 2021. Le gouvernement français a réagi vertement, EGALE aussi. Nous avons là un vrai chantier pour leur faire comprendre que ceux qui prétendent « défendre les droits des musulmans « , sont bien souvent les pompiers pyromanes fréristes qui inventent « le racisme systémique » dont les musulmans seraient l’objet et promeuvent l’idée qu’une « bonne musulmane » est forcément voilée..
Nous continuerons, comme par le passé, à combattre ces mouvements obscurantistes et à porter la parole de la laïcité, de la liberté de conscience de tous, des droits humains et de l’émancipation par l’instruction, Nous continuerons de nous exprimer en France et en Europe. Et chaque fois qu’on nous le demandera, nous serons présents pour épauler les enseignants dans les classes.
Martine Cerf
L’école libre selon Jean Zay
Expulsion confirmée pour l’imam Iquioussen
Le Conseil d’État a donné mardi 30 août son feu vert à l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen décidée par Gérald Darmanin. Une source proche du dossier a indiqué à l’Agence France-Presse que l’imam était en fuite, sans doute en Belgique, et avait été inscrit au fichier des personnes recherchées.
Dans un tweet, le ministre de l’Intérieur a estimé que cette décision est « une grande victoire pour la République ». « Il sera expulsé du territoire national. Dès son interpellation, il sera placé en centre de rétention administratif », a indiqué Gérald Darmanin en début de soirée.
Le 5 août, le tribunal administratif de Paris avait suspendu en référé l’expulsion vers le Maroc de cet imam réputé proche des Frères musulmans, jugeant qu’elle porterait une « atteinte disproportionnée » à sa « vie privée et familiale », mais le ministère de l’Intérieur avait fait appel de cette décision.
Le Conseil d’Etat valide l’expulsion de M. Iquioussen qui tient et propage notamment des propos antisémites et contraires à l’égalité entre les femmes et les hommes. C’est une grande victoire pour la République. Il sera expulsé du territoire national.
Le juge des référés du Conseil d’État estime que « ses propos antisémites, tenus depuis plusieurs années lors de nombreuses conférences largement diffusées, ainsi que son discours sur l’infériorité de la femme et sa soumission à l’homme constituent des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine justifiant la décision d’expulsion. Il considère par ailleurs que cette décision ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale à la vie privée et familiale de M. Iquioussen », explique la plus haute juridiction administrative française dans son communiqué.
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait refusé de suspendre l’expulsion début août, expliquant qu’elle n’accordait des mesures provisoires de suspension « qu’à titre exceptionnel », lorsque le requérant était exposé « à un risque réel de dommages irréparables ».
Le prédicateur de 58 ans, dont la chaîne YouTube est suivie par 178.000 abonnés, est devenu un « délinquant » dès lors « qu’il s’est soustrait à un arrêt d’expulsion », a souligné le préfet, qui a saisi le parquet de Valenciennes.
Gérald Darmanin avait annoncé le 28 juillet l’expulsion du prédicateur, qui est selon lui fiché S (pour sûreté de l’État) par la DGSI « depuis dix-huit mois », avant que le tribunal administratif de Paris ne suspende cette procédure, estimant qu’elle porterait une « atteinte disproportionnée » à sa vie privée.
Une décision infirmée mardi par le Conseil d’État, qui a estimé que son « discours antisémite », « réitéré (…) après ses excuses de 2004 », et son « discours systématique sur l’infériorité de la femme », constituaient « des actes de provocation (…) à la haine ».
Le 1er août, le Maroc avait délivré un « laissez-passer consulaire » afin de permettre son expulsion par la France. Mais mercredi, une source proche du dossier a indiqué que ce laissez-passer avait été suspendu.
Adapté du Point (30 et 31/08/2022)
Qui peut prétendre que la guerre scolaire a disparu ?
L’idée de démantèlement du service public est en germe, depuis 1971, dans l’esprit d’éminents responsables politiques. En avril 1971 sous le ministère d’Olivier Guichard en poste à l’Éducation depuis 1969. Olivier Giscard d’Estaing, le frère du futur Président de la République, se fait le rapporteur de la loi du 1er juin 1971 dite « Pompidou ». Cette dernière propose la pérennisation du contrat simple, ce qui revient en fait à verrouiller la loi Debré. Dans ce type de contrat, les enseignants payés par l’État sont cependant personnels de droit privé. Olivier Giscard d’Estaing avait déjà énoncé cette proposition, dans un livre publié la même année : « Education et civilisation ». explicitement sous-titré « Pour une révolution libérale de l’enseignement ». Des thèses reprises et développées ultérieurement par le Club de l’Horloge et l’Union RPR-UMP pour la France dans son programme électoral de février 1993.
Analyse confirmée dans un colloque du Sénat le 4 février 2005, où le docteur en droit Jean Pierre Delannoy confirme: « le rapporteur de l’Assemblée nationale Monsieur Olivier Giscard d’Estaing, part du constat : si l’enseignement privé est, en France, largement confessionnel, c’est pure contingence historique. Par conséquent l’enjeu du débat sur l’enseignement privé est le développement d’une conception libérale de l’enseignement, ouvrant la voie à l’établissement de la concurrence entre privé et public: enjeu important, certes, mais où la considération religieuse est inexistante. »
Nicole Fontaine, en 1971, ne disait pas autre chose : «… On s’aperçoit que la liberté de l’enseignement change de fondement. De religieux, il devient idéologique. » Système âprement défendu, par l’Eglise catholique pour préserver une prétendue visibilité sociale.
Ce sous-titre du livre d’Olivier Giscard d’Estaing, « Pour une révolution libérale de l’enseignement », annonce son dessein qui consiste à appliquer à l’enseignement les thèses générales du libéralisme. « Ces propositions – écrit-il – sont inspirés par les principes de gestion d’organisation développés par l’auteur dans La décentralisation des pouvoirs dans l’entreprise. » Il poursuit : « Le premier changement vise à remettre en cause le rôle de l’État et son monopole de fait. Il faut réaffirmer l’importance de la famille, des religions, des régions, des professions, et leur donner la possibilité d’accompagner pas à pas, au niveau de l’établissement, tout le déroulement de l’éducation et de l’enseignement. L’État définit les normes minimales, offre son contrôle et se substitue aux insuffisances. »
En avril 1971, devant l’Assemblée nationale, Olivier Giscard d’Estaing prévoit « une prolifération des établissements privés » et appelle de ses vœux la « concurrence » « entre public et privé ». Depuis lors on cherche à discréditer le public pour promouvoir le privé sans chercher à identifier l’origine sociale, souvent choisie, de ses élèves ni les distorsions de traitement dont il bénéficie au nom de sa « liberté ».
En juillet 1972 Olivier Guichard cède sa place au Ministère de l’Éducation nationale à Joseph Fontanet poste qu’il occupe jusqu’au 27 mai 1974, René Haby prendra sa suite du 29 mai 1974 au 5 avril 1978. Christian Beullac devient ministre de l’Éducation nationale le 5 avril 1978 jusqu’à l’arrivée d’Alain Savary le 22 mai 1981 pour mettre en œuvre le « Grand Service Unifié Laïque de l’Éducation Nationale » – SPULEN– 90e des 110 propositions de François Mitterrand pour contrer la logique de privatisation en marche depuis 1970. Ce projet est abandonné après la manifestation du 24 juin 1984 qui réclamait , à cor et à cris, « la liberté de l’enseignement », financée par la puissance publique aux dépens de la mixité sociale.
Au-delà des changements de personnes Rue de Grenelle, une même politique continue à se mettre en place depuis 1984 où la puissance publique finance sa propre concurrence et où une omerta politique conforte une collusion d’intérêts entre libéraux et cléricaux pour séparer l’École de l’État et abandonner au profit de réseaux communautaires l’égalité en éducation entre citoyens, projet des bâtisseurs de l’École laïque.
Aujourd’hui encore, il s’agit d’organiser la mise en concurrence des établissements scolaires dans une optique de transfert, au gré des législatures, vers le privé et de concession de service public voire de marchandisation de l’École ?
La question du dualisme scolaire a progressivement quitté le champ religieux pour devenir un enjeu hautement politique clairement défini comme tel.
Qui osera, en cette période de budget contraint, évaluer les surcoûts dispendieux du dualisme scolaire qui obère les finances publiques et pénalise l’ensemble de la population scolaire ?
Qui peut encore prétendre que la guerre scolaire a disparu ?
Continuons résolument à conduire le débat sur les missions du service publique laïque de l’Éducation.
Eddy Khaldi
14 juillet 2022
Intervention laïque à la réunion sur la réponse humanitaire de l’UE à la guerre en Ukraine.
Ce 12 juillet, le Parlement européen représenté par M. Othmar Karas, premier Vice- président chargé de la mise en œuvre de l’article 17 organisait une réunion sur le thème de la réponse humanitaire à la guerre en Ukraine. Les associations religieuses et laïques étaient réunies ensemble et ont pu exprimer ce qu’elles avaient fait pour accueillir les réfugiés et fournir de l’aide humanitaires à ceux qui se battent dans leur pays.
Il faut noter l’intervention de Véronique de Keyser, président du Centre d’Action Laïque belge, membre du Réseau laïque européen qui a tenu à signaler la difficulté pour les nombreuses victimes de viols (y compris des enfants en bas âge), de bénéficier de soins appropriés et en particulier d’obtenir une IVG en cas de grossesse. (Il faut rappeler que l’IVG est interdite en Pologne et qu’elles doivent donc aller ailleurs en Europe, ce qu’elles ne sont pas toujours en état de faire).
Elle a vigoureusement dénoncé les récentes et récurrentes prises de position de l’Église catholique romaine qui persiste à refuser de reconnaître ce droit fondamental des femmes à disposer de leur corps, y compris dans des situations aussi dramatiques. Lire son intervention
Nous attendons les réponses de la Commission quant aux mesures prises pour résoudre cette question brûlante.
En Pologne, une militante pour le droit à l’avortement risque trois ans d’emprisonnement
#iamjustyna
Justyna Wydrzyńska, une des fondatrices du collectif polonais Abortion Dream Team (ADT), est poursuivie en justice, et encourt trois ans de prison, simplement pour avoir fourni des médicaments abortifs.
En 2020, alors que des mesures de confinement strictes sont mises en œuvre, rendant les déplacements difficiles, Anna, une femme enceinte de douze semaines, victime d’un mari violent et tyrannique, est dans l’impossibilité de se rendre à l’étranger. Elle contacte alors le collectif Abortion Dream Team, qui assiste les femmes ayant besoin d’un avortement en les aidant à voyager à l’étranger ou en leur expliquant comment obtenir des pilules abortives.
Comme le temps presse et que les livraisons provenant de l’étranger sont ralenties, Justyna Wydrzyńska décide d’envoyer elle-même des pilules abortives à Anna.
Pour avoir aidé une femme en détresse, Justyna Wydrzyńska est poursuivie en justice. En Pologne, le parquet est sous le contrôle du ministre de la Justice, un politicien ultra-conservateur et autoritaire.
Accusée d’aide à la pratique d’un avortement, illégal dans quasiment tous les cas, Justyna Wydrzyńska encourt trois ans d’emprisonnement.
Le gouvernement ultra-conservateur cherche à faire un exemple en s’en prenant à une militante. Une condamnation aurait aussi pour effet d’intimider toutes les femmes cherchant de l’aide à l’avortement.
LES VRAIES GENS
Ou a-t-on raison parce que l’on est malheureux ?
[Propos « élitiste »]
Lors des consultations électorales de ces dernières années, on aurait assisté à la révolte [le vote protestataire] des vraies gens [Le Pen parle des « petites gens »] contre l’Establishment : les politiques, les communicants, certains favorisés de la fortune, également les dirigeants syndicaux, en fait tous les gens connus, … mais aussi tous ceux qui prétendent posséder savoir et connaissance, les « intellectuels » (assimilés volontiers aujourd’hui aux « bobos » parisiens), bref, les « élites ». Échappent à ce discrédit certains artistes « populaires » ou les vedettes du foot, ceux qui disposent d’un « vrai talent » ! Ceux dont le revenu fait rêver mais n’est jamais contesté !
Or, nombreux parmi ces « élites », en particulier dans les médias, sont ceux qui ont favorisé un tel mouvement. On a assisté depuis plusieurs années à des débauches de démagogie et de populisme « culturel », dans le but principal de flatter ceux qui constituent désormais le marché de la « culture ».
Il est ainsi de bon ton, pour ne prendre que quelques exemples, de brocarder les films dits d’auteur, pour ne saluer que le cinéma « populaire », puisque seule l’audience a toujours et partout raison. Les vraies gens ne se trompent jamais et ils doivent donc décider déjà en amont de la production « culturelle » : ainsi, à Star Académy, vont-ils choisir [ou avoir l’illusion de choisir], avant même qu’ils aient appris à « chanter », les futures vedettes des ondes.
Coluche disait, au deuxième degré : «Ce n’est pas parce que l’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule» ! Cette formule a été prise au pied de la lettre et amplifiée : si je n’ai rien à dire, on doit impérativement me demander mon avis ! C’est ainsi que dans presque toute la presse, audiovisuelle mais aussi écrite, on ne conçoit plus de traiter un dossier « de société » sans micro-trottoir ; un reportage sans le « témoignage » du voisin qui n’a rien vu mais qui, comme les vraies gens, doit absolument pouvoir le dire avec conviction et émotion…
D’ailleurs, il n’y a plus de reportage, mais des « sujets illustrés ».
Et cela dans tous les domaines : lors d’un mouvement social, on illustrera à la radio le sujet au journal de 7 h par l’avis d’un salarié éventuellement syndicaliste ; le même sujet sera illustré par deux phrases d’un représentant de la direction à 7 h 30 ; on pourra même changer encore d’illustration à 8 h, avec la réaction d’un usager … Et, à chaque fois ou presque, le journaliste ajoutera son petit commentaire personnel. Bravo les vraies gens qui pourront ainsi se faire un avis sur le sujet !
Alors, bien entendu, il y a des politiciens et des chefs d’entreprise corrompus et qui ne pensent qu’à leur intérêt personnel. Bien sûr, il y a tant de « spécialistes », d’experts », de « consultants » qui se trompent, énoncent des banalités et, parfois même, dupent délibérément leur auditoire. Il est non moins évident que les « vraies gens » ont de réels et fort légitimes motifs de révolte (il serait trop long ici de développer cet aspect).
Ces constats ne suffisent pas, à mes yeux, pour exonérer tous les beaux esprits qui flattent ce qu’il y a de plus vulgaire. Je crois qu’on assiste à une nouvelle et grave « trahison des clercs », qui ne cherchent pas à faire œuvre éducative, à diffuser et faire comprendre les valeurs, en particulier culturelles de notre civilisation, à miser sur l’intelligence et la raison, mais plutôt à « surfer » sur les vagues de l’émotion. Et non par masochisme, mais par intérêt.
Au XIXe siècle, les vraies gens (du moins ceux qui savaient lire) lisaient sans doute davantage les feuilletons à « quatre sous » que Flaubert, Baudelaire, voire Hugo. Mais je ne crois pas que les médias de l’époque leur aient constamment répété que ce sont elles, ces vraies gens qui avaient raison ! Il est vrai que, lorsque l’on écoute ou lit certains journalistes, on peut déplorer que leur niveau culturel, leurs connaissances générales, leur capacité à raisonner « rationnellement », ne dépassent guère ceux de la moyenne de toutes ces braves vraies gens.
Michel Seelig
Propos d’humeur rédigé au lendemain du 21 avril 2002 …
Renouvelé au lendemain d’un sondage publié par le Figaro le 6 août 2010
Republié en décembre 2018
Les libertés qui découlent de la démocratie laïque doivent être défendues
Un article de Stephan Evans, directeur général de la National Secular Society (Royaume Uni) publié le 8 juillet sur le site de la NSS.
Le recul des droits reproductifs en Amérique montre la nécessité de la laïcité, affirme Stephen Evans.
« L’histoire n’est pas un récit linéaire de progrès. Des droits peuvent être gagnés et retirés ; les gains ne sont jamais complets ou incontestés ». Ces mots de l’historien américain Eric Foner trouveront certainement un écho chez des millions de femmes aux États-Unis, qui ont perdu leur droit constitutionnel à l’avortement après que la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe v Wade.
Cette décision signifie que chaque État pourra désormais légaliser ou interdire l’avortement. Treize États ont adopté des « trigger laws », ce qui signifie que l’avortement sera rapidement interdit dans la plupart des cas. Tout porte à croire que les nouvelles interdictions de l’avortement dans de nombreux États seront plus restrictives que celles de l’ère pré-Roe.
En Amérique et ailleurs dans le monde, l’opposition à l’autonomie reproductive des femmes est largement motivée par la théologie chrétienne – l’idée religieuse que toute vie humaine est créée à l’image de Dieu et commence dès la conception. Les interdictions et les restrictions sévères de l’accès des femmes à l’avortement sont la consécration de ce point de vue théologique dans la loi.
Les militants conservateurs chrétiens peuvent se réjouir de leur récente victoire à la Cour suprême, mais les interdictions de l’avortement ne contribuent guère à réduire le nombre d’avortements. Les restrictions sévères de l’accès à l’avortement obligent les femmes à rechercher des avortements dangereux – qui peuvent avoir des conséquences fatales – ou à mener une grossesse à terme contre leur gré. Dans les deux cas, les perspectives sont vraiment effrayantes.
Lors de son audition de confirmation en 1993 pour entrer à la Cour suprême, la regrettée Ruth Bader Ginsburg a déclaré à la commission judiciaire du Sénat : « La décision de porter ou non un enfant est essentielle à la vie d’une femme, à son bien-être et à sa dignité. C’est une décision qu’elle doit prendre elle-même. Lorsque le gouvernement contrôle cette décision pour elle, elle est traitée comme un être humain moins adulte et responsable de ses propres choix. »
La criminalisation de l’avortement alimente également la stigmatisation des femmes et des filles. Il n’est pas surprenant que les femmes qui se voient refuser un avortement soient plus susceptibles de souffrir d’anxiété et de perdre leur estime de soi. Les pionniers du contrôle des naissances au début du XIXe siècle ont également reconnu le rôle de la liberté de reproduction dans la libération des femmes de la pauvreté écrasante. Il en va de même aujourd’hui.
Ces conséquences concrètes de l’interdiction de l’avortement montrent ce que signifie réellement la laïcité dans la vie quotidienne des gens ordinaires. L’affaiblissement de la laïcité américaine va frapper durement les femmes, en particulier les plus vulnérables.
Mais comme l’explique Katherine Stewart dans un article du Guardian, le démantèlement du mur de séparation entre l’Église et l’État aux États-Unis fait partie d’un programme nationaliste chrétien à long terme visant à imposer une certaine vision morale et religieuse à l’ensemble de la population. Des millions de dollars ont été investis dans la captation des tribunaux et la promotion d’une interprétation déformée de la « liberté de religion » qui implique de privilégier l’idéologie religieuse des nationalistes chrétiens aux dépens de tous les autres citoyens.
Une question évidente est de savoir si cela pourrait se produire ici.
S’exprimant au Parlement à la suite de la décision américaine annulant le droit à l’avortement, le vice-premier ministre Dominic Raab a déclaré que le droit à l’avortement au Royaume-Uni était « réglé ».
Évidemment, ce n’est pas parce qu’un ministre du gouvernement dit quelque chose que c’est le cas. D’ailleurs, les juges de la Cour suprême qui ont renversé le jugement Roe v Wade ont fait des déclarations similaires lors de leurs audiences de confirmation. Mais le Royaume-Uni n’est pas les États-Unis, et la perspective laïque de la Grande-Bretagne signifie que le terrain est beaucoup moins fertile pour la droite chrétienne.
À bien des égards, les droits en matière de procréation vont dans une direction positive. L’avortement a été dépénalisé en Irlande du Nord en 2019. L’avortement médical précoce à domicile a récemment été rendu plus libéralisé. Et le gouvernement écossais s’est engagé à légiférer sur des zones tampons autour des cliniques d’avortement afin que les femmes puissent accéder aux services sans harcèlement ni intimidation.
Mais tout cela reste contesté. Quelques parlementaires chrétiens semblent souhaiter que l’arrêt de la Cour suprême ouvre le débat. Les groupes américains de la droite chrétienne ont dépensé au moins 280 millions de dollars pour financer des campagnes contre les droits des femmes et des personnes LGBT sur les cinq continents, y compris en Europe. En Pologne, où l’Église et l’État ne cessent de se rapprocher, une militante [Justyna Wydrzyńska] risque trois ans de prison pour avoir envoyé des pilules abortives à une femme enceinte de douze semaines et victime de violences domestiques pendant un huis clos. La semaine dernière, Open Democracy a révélé qu’un groupe britannique anti-avortement, qui souhaite imiter la réaction américaine contre les droits reproductifs, a placé plus d’une douzaine de stagiaires dans les bureaux des députés depuis 2010.
Il n’y a pas de place pour la complaisance.
Une autre brique du mur de séparation qui s’effrite en Amérique est tombée récemment : l’arrêt Kennedy v. Bremerton School District de la Cour suprême, qui ouvre la voie à la prière et à la promotion de la religion dans les écoles publiques. Comme le dit l’opinion dissidente de la juge Sonia Sotomayor, cette décision engage les États-Unis « sur une voie périlleuse en forçant les États à s’enchevêtrer avec la religion ».
Sur cette question, le Royaume-Uni est en tête des mauvaises pratiques. Les écoles confessionnelles financées par l’État et les lois exigeant que toutes les écoles organisent des actes liés au culte signifient que la liberté de religion ou de croyance des parents et des élèves est régulièrement mise à mal. Le jour même où le gouvernement britannique accueillait une importante conférence ministérielle sur la promotion de la liberté de religion ou de conviction, la Haute Cour de Belfast a jugé que l’application de ces lois en Irlande du Nord était contraire aux droits de l’homme. Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies a demandé à plusieurs reprises au Royaume-Uni d’abroger les dispositions légales relatives au culte obligatoire.
Ces transgressions persistent, non pas en raison d’un fort soutien de l’opinion publique, mais en raison de l’inertie politique et d’un manque de volonté de faire passer les intérêts des élèves avant ceux des Eglises.
Et il n’y a pas que dans l’éducation que le fait de privilégier la religion fait échouer les réformes nécessaires pour protéger la liberté de religion ou de croyance ou respecter la conscience personnelle.
Comme pour le droit à l’avortement, l’opposition au droit de choisir une mort assistée est largement motivée par des points de vue liés à la sainteté de la vie. La doctrine religieuse est rarement présentée comme une justification des positions anti-choix, mais elle se cache souvent sous l’apparence.
Pourtant, la sécularisation croissante de la population britannique nous désensibilise presque à la nécessité de la laïcité. Une telle complaisance risque de faire reculer des acquis durement gagnés en matière d’égalité et de droits de l’homme.
Malgré l’irréligiosité et l’indifférence religieuse croissantes, la religion reste une force politique. Les groupes de pression chrétiens conservateurs britanniques sont bien financés et actifs sur un large éventail de questions politiques. Le statut établi de l’Église d’Angleterre lui confère une influence considérable sur l’élaboration des politiques, qui s’étend non seulement au changement de politique, mais aussi à la défense du statu quo.
La leçon à tirer de l’Amérique est qu’il ne faut rien prendre pour acquis. L’érosion de la séparation de l’Église et de l’État est sur le point de causer des ravages dans la vie des Américains ordinaires. La laïcité a un rôle important à jouer en soulignant les droits humains et en veillant à ce qu’ils soient appliqués équitablement. Les citoyens britanniques qui apprécient les choix et les libertés qui découlent d’une société laïque doivent être prêts à la défendre.
Stephen Evans
Les « préoccupations de l’Église catholique »
LE RÉSEAU LAÏQUE EUROPÉEN DÉNONCE LA GRAVE ATTEINTE AUX DROITS DES FEMMES AUX ETATS-UNIS
Le Réseau laïque européen dénonce vigoureusement la décision de la Cour Suprême des États-Unis annulant la jurisprudence Roe c. Wade, mettant fin au droit fédéral à l’avortement. Dès l’annonce de cette décision scandaleuse, plusieurs Etats fédérés ont pris des mesures visant à interdire totalement ou à fortement restreindre l’IVG.
Cette décision est une atteinte grave aux droits des femmes à disposer de leur corps et au principe de non-discrimination à leur égard. Il s’agit d’une régression sans précédent, alors que le droit à l’IVG a été reconnu en droit international et qu’il a été adopté dans plusieurs pays ces dernières années (Irlande, Argentine,…).
Outre l’IVG, la Cour Suprême menace d’autres droits reconnus par la Constitution, notamment l’accès à la contraception et le mariage de personnes du même sexe. Les Etats pourraient également être autorisés à réintroduire des « lois anti-sodomie ».
Depuis de nombreuses années, le mouvement laïque alerte sur les menaces graves aux droits fondamentaux causées par la montée du conservatisme et du fondamentalisme religieux. La décision de la Cour Suprême des Etats-Unis est le résultat d’une stratégie systématique d’entrisme dans les institutions judiciaires par des organisations fondamentalistes chrétiennes militantes, aidées par des politiciens autoritaires.
Ce phénomène n’est pas limité aux Etats-Unis. Ces organisations sont bien implantées en Europe. Elles y ont déjà obtenu des résultats, en utilisant le même procédé. En Pologne, l’accès à l’IVG a été drastiquement réduit par la Cour constitutionnelle dominée par des juges nommés irrégulièrement par le gouvernement national-conservateur, sous la pression d’organisations fondamentalistes et de la hiérarchie catholique.
Les fondamentalistes imposent leur idéologie rétrograde à la société en contournant les autorités démocratiquement élues, car ils savent que les citoyennes et les citoyens s’y opposent massivement.
Face à ces menaces, il est urgent de se mobiliser pour que le droit à l’IVG soit effectivement garanti dans l’Union européenne. Il découle de ses principes fondateurs, comme l’égalité entre hommes et femmes.
Lien source: https://laicite-secularism.eu/european-secularist-network-condemns-serious-breach-of-womens-rights-in-the-us/
Défendre les droits de femmes et les droits humains
La Cour suprême des États Unis a décidé de supprimer la garantie fédérale du droit à l’avortement, en renvoyant cette décision à chaque État. Le Missouri, l’Arkansas et l’Oklahoma se sont empressés de l’interdire (et d’autres suivront) pendant que vingt-deux États (surtout sur la côte Ouest et dans le Nord-Est) le réaffirmaient sans équivoque. Après cinquante ans de liberté, les américaines sont renvoyées à l’humiliante situation de laisser à d’autres le droit de disposer de leur corps. Nous voyons avec horreur se profiler le cauchemar d’une société dominée par des croyances inhumaines, évoquée dans le roman de Margaret Atwood, La Servante écarlate .
C’est un plein succès pour les activistes évangéliques qui infléchissent les décisions politiques à coups de millions de dollars. On voit la limite de la séparation des Églises et de l’État américaine, conçue pour protéger les religions de l’influence de l’État. Ce dernier leur laisse le champ libre pour imposer aux autres ce que leur croyance leur dicte. Et on sait qu’ils comptent aussi s’attaquer à la contraception et au mariage des couples homosexuels. Ils ne s’arrêteront pas là, car ce sont tous les Droits humains qu’ils veulent détricoter, parce qu’au fond, la liberté et l’égalité les indispose.
Il serait illusoire de croire que ce mouvement ne pourrait pas toucher l’Europe. car il s’y emploie déjà depuis longtemps, comme on pouvait le constater à la lecture du rapport de 2018 « Restaurer l’ordre naturel » de l’EPF (European Parliamentary Forum) que nous avons publié ici même et qu’il est temps de relire pour se rafraîchir la mémoire. Cette mouvance conservatrice chrétienne est largement financée par quelques milliardaires, bénéficie d’une organisation mondiale très structurée, est soutenue par le Vatican. Celui-ci n’a-t-il pas publié récemment par la voix de son lobby officiel à Bruxelles, la COMECE, un communiqué affirmant que le droit à l’avortement n’était pas un droit fondamental et qu’il pouvait donc être interdit par certains États membres ? Si le Parlement européen d’aujourd’hui ne l’a pas suivi et a affirmé qu’il s’agissait bien d’un droit fondamental, qu’en serait-il si un nouveau Parlement comportait une majorité de députés issus de l’extrême droite conservatrice ? Nos droits fondamentaux sont fragiles et nous avons tout lieu de leur apporter un soin constant.
Nous devons nous réjouir de la décision du groupe LREM à l’Assemblée nationale, sous l’impulsion de sa présidente, Aurore Bergé, de déposer une proposition de loi visant à inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution française. Cette proposition de loi a toutes les chances de passer à l’Assemblée, mais devra aussi être adoptée au Sénat dont le conservatisme actuel pourrait s’exprimer par un rejet.
Il faut pourtant, résolument, tout mettre en œuvre pour faire barrage à ces opposants aux libertés et aux droits humains.
Martine Cerf
NOUS REFUSONS L’INGÉRENCE DU QATAR DANS LA VIE PRIVÉE DES PERSONNES
COMMUNIQUÉ
NOUS REFUSONS L’INGÉRENCE DU QATAR DANS LA VIE PRIVÉE DES PERSONNES.
La Coupe du Monde de football aura lieu au Qatar en novembre-décembre 2022. Ce pays vient de rappeler qu’aucun visiteur étranger ne pourra avoir de relations sexuelles hors mariage, ce qui est puni de sept ans de prison dans ce pays. La FIFA a également prévenu qu’il n’y aurait aucune exception à l’application de cette loi.
Les conséquences seront que toutes les personnes vivant en couple mais non mariées ne pourront disposer d’une chambre d’hôtel commune. Nous refusons cette ingérence dans la vie privée des personnes qui est inacceptable pour nous.
Si telle est la loi de certains pays, il faut définitivement renoncer à organiser des compétitions sportives chez eux !
ÉGALE se félicite de ce que les équipes féminines joueront en Australie et en NouvelleZélande en 2023 car on aurait pu redouter que le Qatar, généreux financier, oblige toutes les équipes à jouer voilées.
Nous demandons à la FIFA et aux télévisions détentrices des droits de diffusion de revoir les conditions de déroulement de la coupe du monde de football au Qatar afin que les règlements liberticides ne s’appliquent ni aux équipes ni aux visiteurs étrangers.
Nous demandons à la FIFA de cesser de vendre nos libertés fondamentales.
23 juin 2022
Contact : Martine Cerf : secretairegene@egale.eu
Le New York Times s’inquiète des décisions de la Cour Suprême favorisant les groupes religieux
Dans son édition du 22 juin, le New York Times s’interroge sur l’orientation « pro-religion » de la Cour Suprême des Etats-Unis et en particulier de six de ses membres nommés par des présidents républicains sur un total de neuf juges.
Sa dernière décision retoquant l’interdiction édictée par l’état du Maine d’utiliser l’argent public pour financer l’enseignement religieux est le dernier exemple en date d’une série de jugements qui a vu l’institution arbitrer en faveur d’organisations religieuses dans 85% des cas depuis 2005, année où le conservateur John Roberts a été placée à sa tête.
Un tel état de fait ne s’était pas produit depuis 70 ans d’après le quotidien qui observe que la montée de la droite religieuse dans le pays a incité le Parti républicain à faire de la « liberté religieuse » une priorité.
Dans le cas du Maine, la législation permettait aux habitants des zones rurales d’utiliser des fonds publics pour inscrire leurs enfants dans une école privée à condition qu’elle ne soit pas administrée par un seul groupe religieux (« non-sectarian »). Des familles qui souhaitaient envoyer leurs enfants dans des écoles chrétiennes avaient déposé un recours dont l’argument principal était que cette disposition violait leur droit de pratiquer leur religion. La Cour Suprême leur a donc donné raison invoquant un cas de « discrimination contre la religion ».
Les trois juges minoritaires nommés par des présidents démocrates ont contesté le bien-fondé de cette décision, soulignant le fait que la Cour continuait son œuvre de « démantèlement du mur qui séparait l’Eglise et l’Etat pour la construction duquel les rédacteurs de la Constitution s’étaient battu. »
Récemment, durant les pics de pandémie, la Cour a débouté des plaignants qui contestaient l’obligation de vaccination mais a arbitré en faveur de la levée des restrictions imposées à la pratique religieuse.
Le New York Times en conclut qu’il faut s’attendre à ce que la Cour Suprême permette ainsi à la religion d’occuper une place de plus en plus importante dans la vie publique.
Source : A Pro-Religion Court / Ian Prasad Philbrick/ The New York Times / June 22, 2022
https://www.nytimes.com/2022/06/22/briefing/supreme-court-religion.html
Le Conseil d’État confirme l’interdiction du port du burkini dans les piscines de Grenoble
Saisi par le préfet de l’Isère dans le cadre de la nouvelle procédure de déféré laïcité, le Conseil d’État a tranché : il a annulé la décision de la municipalité de Grenoble qui modifiait la règle commune pour satisfaire des revendications religieuses. Le maire de Grenoble, Eric Piolle, continuait de défendre son règlement en prétendant qu’il n’était pas conçu pour défendre le port du burkini, mais pour permettre à toutes les femmes de se baigner, vêtues comme elles l’auraient décidé.
Selon le site du Conseil d’État : « Le juge des référés du tribunal administratif de Grenoble avait prononcé la suspension du nouveau règlement des piscines de la ville de Grenoble qui autorise le port du « burkini ». Saisi d’un appel de la commune, le juge des référés du Conseil d’État confirme cette suspension : il estime que la dérogation très ciblée apportée, pour satisfaire une revendication religieuse, aux règles de droit commun de port de tenues de bain près du corps édictées pour des motifs d’hygiène et de sécurité, est de nature à affecter le bon fonctionnement du service public et l’égalité de traitement des usagers dans des conditions portant atteinte au principe de neutralité des services publics. »
Espérons que ce jugement fera jurisprudence et obligera les communes de Rennes et Surgères à revenir sur l’autorisation du burkini dans les piscines municipales. Il était aberrant de voir sacrifier l’intérêt général, c’est à dire la préservation de l’hygiène, de la sécurité et la neutralité des services publics, à une demande religieuse fondée sur l’enfermement des femmes dans des pratiques archaïques et discriminatoires.
On peut légitimement s’interroger sur l’influence qu’exerce le mouvement l’Alliance citoyenne sur ces municipalités, au point qu’elles n’hésitent pas à sacrifier l’intérêt général au bénéfice de ces activistes. Car il faut le dire clairement, on ne saurit admettre que la puissance publique puisse encourager de quelque manière que ce soit, des mouvements qui ne rêvent que d’enfermer à nouveau les femmes dans des règles de soumission d’un autre âge.
Martine Cerf
Lire les informations du Conseil d’État
Lire le jugement
WOKISME… VOUS AVEZ DIT WOKISME ?
Le terme est fort controversé : phénomène purement américain ou menace réelle en France ; défense légitime des minorités ou dictature des minorités ?
Toujours est-il que la presse nous apprend que dans certaines écoles françaises la Fête des pères de ce 19 juin (et la Fête des mères précédemment) a été remplacée par une formulation plus « inclusive » … la « Fête des gens qu’on aime », cela à la demande pressante de familles homoparentales.
Si certains hésitent encore sur la signification du mot WOKISME, ils trouveront ici une parfaite illustration : gommer, effacer de la vie sociale, mais plus généralement de l’histoire, des arts et de la littérature, voire de la langue, tout ce qui pourrait choquer telle ou telle minorité … ce qui pourrait inclure le « blasphème » ou toute caricature ou critique d’un mouvement religieux.
Aux États-Unis, des professeurs d’université ont perdu leur chaire pour avoir prononcé devant des étudiants le « mot en N »… ce mot que l’on a gommé du titre d’un des plus célèbres roman d’Agatha Christie : Les dix petits N.
En France, la situation n’est pas encore comparable, mais nous en prenons peut-être le chemin !
Michel Seelig
Tenues islamiques à l’école : 75% des Français inquiets
Article Le Journal des Femmes – 16/06/2022
Selon plusieurs enquêtes, le nombre de signes religieux dans les établissements scolaires est de plus en plus important. Un phénomène qui inquiète 75% des Français selon un sondage du CSA. Pap Ndiaye a indiqué que ses services réalisaient actuellement une évaluation concernant cette situation…
DROIT À L’AVORTEMENT : LE PARLEMENT CONDAMNE LES RÉGRESSIONS
DES RECULS DES DROITS DES FEMMES
Une large majorité de députés y « condamne fermement le recul des droits des femmes ainsi que de la santé et des droits sexuels et génésiques qui a lieu dans le monde entier, y compris aux États-Unis et dans certains États membres de l’Union », et rappelle fort à propos « que la santé et les droits sexuels et génésiques sont des droits fondamentaux qu’il convient de protéger et de renforcer et qu’ils ne peuvent en aucun cas être affaiblis ou retirés ».
Les députés européens demandent aux « États membres de dépénaliser l’avortement et de supprimer et combattre les obstacles à l’avortement sûr et légal ainsi qu’à l’accès aux soins de santé et aux services en matière de sexualité et de procréation ».
USAGES ABUSIFS DE LA « CLAUSE DE CONSCIENCE »…
Le Parlement condamne également l’usage abusif de la «clause de conscience» par des médecins ou des établissements entiers, ce qui entraîne le refus de soins d’avortement pour des raisons religieuses ou de conscience et menace la vie et les droits des femmes. Cette « clause est aussi souvent invoquée dans des situations où un retard de prise en charge pourrait mettre en danger la vie ou la santé de la patiente. »
…ET INVOCATION PARTIALE DU DROIT INTERNATIONAL
En effet, contrairement à ce qu’affirme la COMECE, le droit à l’avortement est un droit fondamental reconnu en droit international. Nous avons déjà répondu à une déclaration des représentants des épiscopats européens à ce sujet.
À nouveau, la COMECE choisit délibérément d’ignorer ces développements qui ont abouti à la reconnaissance des droits sexuels et reproductifs en droit international. En outre, sur la question de l’objection de conscience, la COMECE invoque le droit international de manière sélective. L’objection de conscience n’est reconnue en droit international que dans le domaine du service militaire – comme dans l’affaire citée par la COMECE elle-même. Il n’a jamais été reconnu dans aucun autre cas. Au contraire, dans deux affaires récentes, la Cour européenne des droits de l’Homme a jugé qu’un Etat pouvait refuser que deux personnes refusant de réaliser des IVG ne soient employées comme sages-femmes.
POUR UNE EUROPE LAÏQUE
Le réseau laïque européen réaffirme son engagement pour une Europe laïque, où la politique est séparée de la religion, où les règles de droit ne sont pas inspirées par une doctrine religieuse, mais visent à la réalisation effective des droits fondamentaux de toutes et tous.
Laïcité, communautarisme…Alsacitude
Un des éléments du débat des législatives porte sur le communautarisme.
La France Insoumise milite pour la suppression de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République, dite contre le séparatisme (ce qui n’est pas l’avis de certains des partis ayant rejoint la NUPES).
La majorité présidentielle estime en revanche que le séparatisme communautaire d’inspiration islamiste constitue un des dangers majeurs que connaît la République.
Lors de ce débat, à distance, on a pu entendre des arguments surprenants !
Ainsi, un tract diffusé par ENSEMBLE affirme que « Mélenchon au pouvoir, c’est une attaque inédite à notre modèle français de la laïcité. C’est l’encouragement des communautarismes aux dépens de l’universalisme républicain. » Mais le tract ajoute que « C’est la remise en cause du concordat en Alsace-Moselle et du statut particulier des Outre-Mer » !
Doit-on en conclure qu’il y aurait des communautarismes légitimes, et d’autres non ? Comment expliquer ce qui apparaît comme une énorme contradiction ?
L’explication réside peut-être dans la vision que portent de nombreux responsables politiques sur certains territoires, tout particulièrement sur l’Alsace.
Un exemple édifiant. Le 3 juin dernier, Bruno Le Maire, en campagne à Colmar, déclare que ce territoire « obéit à des logiques différentes du reste de la France en termes de culture, de déplacements de la population et d’attractivité économique, On voit bien que Reims est tournée vers Paris, et l’Alsace vers l’Allemagne et la Suisse. Il faut ouvrir la réflexion » et donc revoir le découpage des régions.
À l’évidence, depuis des lustres, nos dirigeants n’ont jamais cessé de caresser l’Alsace dans le sens du poil…
Mais où est la laïcité dans tout cela ?
Michel Seelig
Liberté, Egalité, Fraternité
Résumé
Mona Ozouf est spécialiste de la Révolution française et de l’école publique. Michelle Perrot est professeure émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris-Diderot.
Ordo Iuris en Espagne
L’organisation fondamentaliste polonaise Ordo Iuris étend ses activités à l’Espagne.
Plus de détails dans l’article: Ordo Iuris annonce le début de son activité en Espagne
La Haute Garonne installe son conseil de la laïcité
L’émancipation, pour quoi faire ?
Conférence du 28 juin 2021 au Patronage laïque Jules Vallès, Paris.
Le Conseil d’Etat protègera-t-il les femmes musulmanes des pressions communautaristes ?
Le ministère de l’Intérieur a utilisé la toute nouvelle procédure de « déféré-laïcité » qui permet à un préfet d’intervenir pour demander la suspension de l’exécution d’un acte d’une collectivité qui porterait gravement atteinte aux principes de laïcité et de neutralité des services publics. L’utilisation de cette procédure lui avait également été demandée par le cercle Ferdinand Buisson de Nice, membre du Collectif laïque national et représenté par son avocat. Lire la lettre de l’avocat
Cette procédure a conduit le tribunal administratif à suspendre l’autorisation du burkini dans les piscines de la ville de Grenoble.
Le tribunal a estimé que « Si les usagers du service public peuvent exprimer librement, dans les limites fixées par la loi, leur appartenance religieuse, les dispositions de l’article 1er de la Constitution interdisent à quiconque de se prévaloir de ses croyances pour s’affranchir des règles communes organisant et assurant le bon fonctionnement des services publics ». Il ne s’est pas rendu à l’argument soutenu par la représentante du ministère, Madame Pascale Léglise : « Une fois que le burkini ne sera pas interdit, il deviendra une ardente obligation, alors que c’est une frange très minoritaire qui le revendique ».
Pourtant il s’agit bien là aussi de protéger les femmes musulmanes des pressions communautaires qui pèsent sur elles pour qu’elles se conforment aux pratiques d’un islam rigoriste qui cherche à leur imposer ses règles dans tous les actes de la vie quotidienne. Le Conseil d’Etat, saisi par la ville de Grenoble adoptera-t-il la même point de vue que le tribunal administratif ? Nous espérons qu’il saura limiter les exigences de mouvements radicaux pour préserver la liberté du plus grand nombre.
Lire la tribune : Burkini le Droit et la démocratie libérale publiée dans le Figaro.
Martine Cerf
Essentialisme
Au vu des sondages et des résultats de l’élection présidentielle, certains déçus du scrutin envisageaient, sans rire, sur les réseaux sociaux, de retirer le droit de vote aux « seniors » retraités.
L’idée avait déjà été émise dès 2016 par le site d’extrême-droite Boulevard Voltaire qui estimait qu’« il faudrait peut-être supprimer le droit de vote aux retraités, qui ont le privilège d’être protégés et de ne pas subir directement les conséquences économiques de leurs votes ».
Plus récemment, Le syndicat CGT de la Caisse nationale d’assurance maladie évoquait sur Twitter (dans un tweet effacé depuis) la possibilité d’exclure les retraités de tout débat concernant le droit du travail et les salariés en général…
Dans un précédent billet, je parlais des éventuels votes communautaires, catholique ou musulman, et m’interrogeais sur la consistance d’un vote laïque !
Peut-être dois-je me résigner à parler d’un vote vieux !
Pour être précis, faut-il me qualifier de laïque vieux ? (old school pour parler le langage actuel).
Ce qui est certain, c’est que je suis un vieux militant laïque… et je le revendique !
Michel Seelig
Les candidats de la majorité présidentielle s’engagent à respecter l’égalité et la laïcité
Une charte en 12 points a été soumise à la signature de tous les candidats ayant reçu l’investiture d’un des mouvements de la majorité présidentielle. En plus des engagements éthiques pour un comportement exemplaire et celui de défendre le programme présidentiel sous l’étiquette « Ensemble ! », les candidats s’engagent à respecter l’égalité et la laïcité dans l’article 9 de cette charte : « les candidats s’engagent à mettre en place des politiques ambitieuses en matière d’inclusion, de lutte contre les discriminations et inégalités entre les femmes et les hommes.[…] Par ailleurs les candidats s’engagent à défendre la laïcité dans le strict cadre de la loi du 9 décembre 1905 et de la jurisprudence administrative établie. À cet égard, aucune religion ou conviction ne pourra être ni privilégiée, ni discriminée. »
Dérives communautaristes à Grenoble
COMMUNIQUE DE PRESSE du COLLECTIF LAÏQUE NATIONAL
Le maire de Grenoble, après avoir soutenu publiquement un collectif de militantes proches de l’islam politique prônant le port du hidjab dans le sport, souhaite faire approuver, le 16 mai prochain, un projet de modification du règlement des piscines municipales pour y permettre le port du « burkini »…
La Liberté de Pensée, de Conscience et de Religion réaffirmée par le Parlement européen
Le Parlement européen vient de voter une résolution sur la persécution des minorités fondées sur les convictions ou la religion, dans laquelle il réaffirme que le respect de « la liberté de pensée, de conscience et de religion » est un droit fondamental que l’Union européenne se doit de faire respecter à l’intérieur comme dans son approche avec les États tiers.
- Le communiqué d’Egale
- Le texte adopté par le Parlement européen
- Le communiqué du CAL (Centre d’action laïque) de Belgique
- Le communiqué de la COMECE qui représente le Vatican à Bruxelles.
Un vote laïque ?
Les instituts de sondage se sont penchés sur le « vote musulman » ou le « vote catholique ». Les commentateurs politiques, les nombreux « experts » qui squattent les plateaux de télé ont glosé sur d’éventuels votes communautaires.
Je n’ai pas eu connaissance d’études sur le vote de la « communauté laïque » À l’évidence, parce qu’une telle communauté n’existe pas. Loin de moi la tentation d’essentialiser des groupes de citoyens selon leurs croyances ou convictions. Je m’interroge sur ce qui peut orienter le vote d’un militant laïque, votre serviteur par exemple.
Il n’est évidemment pas tenté de donner son suffrage à l’Extrême-Droite, à ceux qui ont constamment le mot laïcité à la bouche tout en se réclamant en permanence des « racines chrétiennes » de la France.
Il partage l’objectif de cette Gauche qui veut abolir les régimes particuliers des cultes d’Alsace et Moselle, de Guyane et des Collectivités d’Outre-Mer, mais s’inquiète d’une forme de complaisance avec les menées communautaristes, notamment celles animées par l’islamisme politique. La constitution d’une coalition électorale de gauche rassemblant des partis ayant des points de vue pour le moins divergents sur ces questions ne clarifie pas le panorama.
Il est tout autant dubitatif face à l’offre politique incarnée par le président de la République qui vient d’être réélu : refus de l’application de la loi de 1905 sur tout le territoire, « tentation concordataire » d’organisation par l’État du culte musulman, mais aussi refus du communautarisme, de l’islamisme politique incompatible avec la République.
Il y a bien d’autres sujets qui peuvent orienter le vote de ce militant laïque : les débats institutionnels, les politiques européennes, les orientations économiques et sociales… et les personnalités des candidats dans sa circonscription.
Il ne me revient évidemment pas de donner une consigne de vote, mais, militant laïque et républicain, j’ose affirmer que l’abstention serait un choix trop facile !
Michel Seelig
« Monsieur Éric Piolle, le voile ne peut pas être une liberté pour les femmes »
Lettre ouverte à Monsieur Éric Piolle, maire de Grenoble par Razika Adnani
Publié dans Marianne le 30/03/2022 et sur le site de Razika Adnani
Razika Adnani, philosophe, islamologue et membre du Conseil d’orientation de la fondation de l’islam de France, explique à Éric Piolle, maire de Grenoble, pourquoi le voile et le burkini s’opposent à la liberté des musulmanes.
Monsieur le Maire, je vous écris car vous multipliez les interventions dans lesquelles vous défendez le port du voile et notamment sa version maillot de bain : le burkini. Le 17 février 2022, sur votre compte Twitter, vous avez annoncé que la majorité que vous conduisez s’était engagée dans un processus de réflexion et de formation concernant le burkini et le rapport au corps. Dans votre déclaration il y a quelque chose de très juste : le voile et sa version maillot de bain, le burkini, ne sont pas un simple vêtement, mais un discours sur le corps de la femme qui est à l’origine de la condition dramatique des femmes dans les sociétés musulmanes.
Le voile a été imposé aux femmes pour rendre absent du regard de l’homme leur corps considéré comme une « awra », terme arabe signifiant ce qui ne doit pas être dévoilé, car il renvoie à la sexualité. L’histoire de la femme musulmane est marquée par ce regard porté sur son corps. Les musulmans sont allés jusqu’à considérer que la voix de la femme était une « awra » et lui ont imposé le silence et par conséquent l’absence et l’ignorance. Ils ont décidé que ses yeux étaient également une awra et ils l’ont obligée à regarder le monde à travers des grilles. Ses mains, ses pieds, ses cheveux étaient pour eux des « awra » et ils l’ont alors enfermée à la maison. Un système de claustration en vigueur aujourd’hui encore dans le monde musulman où l’espace public en tant que lieu de loisir est interdit aux femmes qui n’ont le droit de l’utiliser que comme un lieu de passage. Mais le discours du voile n’a pas été plus clément à l’égard de l’homme. Pour imposer le voile aux femmes, il a lui aussi été réduit à un corps. On lui a dit qu’il ne savait pas maîtriser ses instincts devant la vue d’une mèche de cheveux de la femme ou d’une partie de sa jambe.
« On permet aux hommes de montrer leur chevelure, leur cou, leurs jambes et leur bras, ce qu’on interdit aux femmes pour la simple raison qu’elles sont des femmes. »
Monsieur le Maire, étant donné que vous défendez le port du voile, avec quel regard et quel propos allez-vous mener ces discussions autour du corps et du voile ? Allez-vous cautionner l’argument selon lequel les hommes sont incapables de maîtriser leur instinct sexuel et que les femmes doivent donc dissimuler leur corps pour se protéger contre leurs agressions ? Ou celui qui prétend que certaines femmes ne veulent pas montrer leur corps parce qu’elles sont pudiques ? Ce sont les arguments que le discours religieux a toujours utilisés et je n’en vois pas d’autres, concernant le corps, qu’un défenseur du burkini pourrait avancer. Ainsi, dans les piscines de Grenoble, on aurait des femmes qui seraient pudiques et d’autres impudiques.
Des femmes qu’il faut respecter, ce sont les pudiques, et d’autres qui mériteraient d’être harcelées, agressées voire violées, ce sont les impudiques. C’est l’objectif même de l’instauration du voile dans l’antiquité et c’est celui que le Coran a repris dans le verset 59 de la sourate 33, les Coalisés, recommandant aux femmes musulmanes une certaine tenue : « Ainsi elles seront vite reconnues et on ne leur nuira pas. » La mairie de Grenoble assumera-t-elle sa responsabilité à l’égard de la violence que les femmes subiront au sein des piscines de Grenoble, par des hommes qui considéreront qu’elles le méritent car impudiques, qui croiront qu’ils n’ont aucune responsabilité sur leurs actes, car ce sont elles qui ont suscité leur désir en dévoilant leur corps ?
Monsieur le Maire, pour défendre votre position, vous utilisez la laïcité qui garantit la liberté religieuse. Cependant, contrairement à ce que vous avancez, la loi 1905 ne permet pas de porter n’importe quel vêtement et n’importe quel signe religieux. Dans son article 1, elle met des restrictions dans l’intérêt de l’ordre public. Il en est de même pour la Convention européenne des droits de l’homme (article 9). Parmi ces restrictions qui font partie de l’ordre public, il y a le principe de l’égalité qui fait partie de la devise de la République inscrite dans l’article 2 de la Constitution. Or, le voile est la pratique discriminatoire la plus spectaculaire des femmes et les hommes, s’exerçant au nom de la religion dans l’espace public. Il suffit de se rappeler qu’il est imposé aux femmes et non aux hommes. Autrement dit, on permet aux hommes de montrer leur chevelure, leur cou, leurs jambes et leur bras, ce qu’on interdit aux femmes pour la simple raison qu’elles sont des femmes.
« Le voile ne peut pas être une liberté pour les femmes. Dans toute son histoire, il leur a été imposé comme signe de leur infériorité et pour leur rappeler que leur féminité posait problème. »
Le voile discrimine les femmes non-voilées dites non-pudiques qui « aiment la nudité », expression qui revient souvent dans le discours religieux, et femmes voilées dites pudiques. Il ne suffit donc pas qu’il se présente comme une pratique religieuse pour que la République l’accepte, sauf si elle renonce à son devoir de garantir l’égalité de tous les citoyens dans l’espace public. Cependant, le voile est-il réellement un signe religieux comme vous l’affirmez ? Une chose est sûre, la dissimulation de la chevelure de la femme, fonction principale du voile de sorte qu’une femme qui ne dissimule pas sa chevelure n’est pas considérée comme voilée, n’est évoquée dans aucun verset coranique. On en déduit que le voile n’est pas une prescription coranique.
Beaucoup de musulmans de confession ou de culture affirment aujourd’hui que le voile n’est pas une prescription coranique ni islamique étant donné qu’il existait bien avant l’avènement de l’islam. La question du voile divise même au sein des dignitaires religieux de la grande mosquée d’al-Azhar. Ainsi, en tant que Maire, quand vous affirmez sur toutes les chaines de télévision et les ondes de radio que le voile est un signe religieux qui fait partie de l’exercice du culte, vous prenez part au débat théologique islamique au sujet du port du voile mais aussi vous tranchez en faveur des conservateurs et des islamistes adeptes du port du voile, et surtout vous entravez les efforts de combien de femmes et d’hommes dans le monde musulman qui veulent en finir avec cette pratique déshumanisante pour la femme et également pour l’homme.
Monsieur le Maire, vous avez pris votre décision de défendre le port du voile parce que certaines femmes vous disent que leur voilement résulte d’un libre choix et qu’il est pour elles un moyen pour se libérer. Cependant, les femmes en France ont toujours été libres d’aller à la plage et à la piscine et c’est le voile qui en a empêché certaines. De ce fait, c’est le voile qui entrave la liberté des femmes et non le contraire. Si vous le permettez dans les piscines de Grenoble, ce sont celles qui ne se voilent pas qui ne seront plus libres d’y aller de peur d’être considérées comme impudiques. Ainsi les femmes voilées entravent leur liberté et celle des autres. Non seulement d’aller à la piscine, mais aussi de profiter du soleil et du vent et de sortir dans la rue sans se retourner pour être sûre que le foulard couvre bien leurs cheveux.
Le voile ne peut pas être une liberté pour les femmes. Dans toute son histoire, il leur a été imposé comme signe de leur infériorité et pour leur rappeler que leur féminité posait problème. Beaucoup ont perdu leur vie pour avoir refusé de se soumettre à cette pratique et des milliers de femmes dans le monde continuent d’être assassinées, défigurées, emprisonnées car elles veulent être libres, refusent d’être inférieures et n’acceptent pas d’être réduites à un corps. Le discours religieux ne dit jamais aux femmes « vous êtes libres de porter ou pas le voile » mais « vous êtes obligées de le porter parce que vous avez un corps de femme et c’est Dieu qui vous l’ordonne ». Certes, il y a celles qui le portent et qui le défendent. Quand elles ne sont pas dans le militantisme, car les femmes ne sont pas épargnées par l’islamisme et le fondamentalisme, elles sont profondément conditionnées par le concept de la « awra » et habitées par la peur d’être considérées comme désobéissantes à Dieu. La morale islamique est fondée sur le principe de l’obéissance qui est à l’opposé de celui de la liberté.
Bien à vous,
Razika Adnani
Construire une société laïque, maintenant
Après la réélection du président Macron, à présent que le danger d’une extrême droite élue aux plus hautes fonctions de l’État est écarté, nous devons nous focaliser sur la construction d’une société authentiquement laïque, celle que nous défendons et dont nous affirmons les valeurs.
Être laïque, c’est prôner la liberté de conscience pour tous. Cette liberté de penser et de conscience est à la base de toutes les autres libertés, car c’est elle qui permet à chacun de forger ses idées et ses convictions pour ensuite agir en conséquence. Encore faut-il avoir appris à exercer son sens critique, à ne pas accepter sans analyse des dogmes ou des vérités assénées par d’autres. Il revient à l’école de dispenser les savoirs nécessaires et la pratique de cette liberté. Encore faut-il qu’on ne confonde pas liberté de conscience et liberté religieuse, en oubliant ceux qui professent des convictions philosophiques et ne se reconnaissent pas d’appartenance religieuse. Encore faut-il que l’État lui-même, les autorités locales et leurs représentants respectent rigoureusement la neutralité qui leur incombe en raison de la séparation des Églises et de l’État. Encore faut-il que tous les responsables politiques s’abstiennent de subventionner directement ou indirectement des cultes par des fonds publics. Encore faut-il que la loi de séparation des Églises et de L’État s’applique réellement sur tout le territoire.
Être laïque, c’est aussi défendre l’égalité de tous, sans que les croyances ou les convictions ne puissent introduire la moindre différence de droit, de statut, de considération. C’est l’affaire du droit, mais aussi de la responsabilité de chaque citoyen. Là encore, la fonction de l’école est incontournable pour assurer l’égalité des chances pour tous, mais elle ne peut le faire seule. Si la société reste clivée par des inégalités grandissantes, si la ghettoïsation reste effective dans l’habitat comme dans les esprits, on restera dans des divisions contraires à l’idéal laïque. Être laïque c’est soutenir l’universalisme et la construction d’une société commune, à l’opposé des clivages identitaires.
Être laïque, c’est défendre la fraternité avec le projet que tous puissent bénéficier de cette émancipation qui affranchit des dogmes et préserve la liberté de leur pensée, de conscience et de religion. C’est la mise en pratique d’une société solidaire où chacun est reconnu et respecté, de l’autorité publique comme de ses concitoyens.
« Une utopie » diront certains. Pourtant c’est cela que nous défendons et c’est à la poursuite de cet objectif que nous sommes attelés avec plus de détermination que jamais.
Martine Cerf
FACE AU PÉRIL, PRENONS NOS RESPONSABILITÉS!
Tous mouvements confondus, l’extrême droite n’a jamais été aussi forte que maintenant. Si nous n’y prenons pas garde, sa représentante, Marine Le Pen, peut accéder à la magistrature suprême de la France dimanche prochain.
En instrumentalisant la laïcité, elle a fait illusion alors que son but, tout au contraire de ce principe, est de mettre au ban des millions de nos concitoyens en insécurité permanente en raison de leurs origines ou de leurs différences ethniques et religieuses.
Au premier tour de cette élection, chacune et chacun d’entre nous s’est dispersé en votant légitimement selon ses convictions. Désormais, c’est à une autre urgence que nous devons faire face.
Face à cette réelle menace, notre association ÉGALE, Égalité, Laïcité, Europe appelle sans ambiguïté au rassemblement de tous les citoyens sincères, républicains, laïques, humanistes écologistes et européens.
Pour faire barrage à Marine Le Pen, nous devons utiliser le bulletin Emmanuel Macron. Ainsi, nous ne donnons pas mandat au président-candidat. Au contraire, nous lui demandons une grande clarté dans la pratique des principes de la République, en particulier celui de la laïcité. Le « en même temps » ne doit pas avoir cours en ce domaine.
Pour celles et ceux qui seraient tentés par l’abstention ou le vote blanc, nous leur disons que, face au péril, prenons nos responsabilités : le dimanche 24 avril, nous avons le devoir, nous avons le pouvoir de sauver la République.
En juin prochain, pour les élections législatives, nous aurons alors la possibilité de voter en faveur d’une politique selon nos convictions.
Dimanche 24 Avril prochain, pour que vive la République, pour que vive la laïcité, faisons barrage à Marine Le Pen et mettons le bulletin Emmanuel Macron dans l’urne.
AG 2022
Participation à une manifestation de l’association Le Choix pour choisir sa fin de vie
ÉGALE était représentée à la manifestation du 2 avril 2022 pour le libre choix de sa fin de vie. Nous continuons à demander au gouvernement et aux parlementaires de légiférer de façon à sortir de cette situation antidémocratique. Alors que 94% des citoyens se déclarent favorables à la possibilité de choisir l’euthanasie lorsque les souffrances physiques et morales endurées sont trop importantes, ce débat est bloqué depuis des années au prétexte que les unités de soins palliatifs et la loi existantes répondraient parfaitement à cette demande.
Il n’en est rien et il est temps que le gouvernement à venir reprenne ce débat pour le trancher dans le sens de la demande des citoyens. En Europe, la Belgique, Le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Espagne ont déjà légiféré en ce sens et le recul sur ce qui se passe dans ces pays montre qu’il n’y a pas d’abus quand le cadre éthique est clairement défini et contrôlé.Il nous faut maintenant sortir de l’interdiction de nature religieuse d’attenter à la vie pour envisager la question avec la raison et l’humanité qui s’imposent.
Constitué pour indemniser les victimes d’abus sexuels dans l’Église, le fonds Selam est-il un « cathoton » ?
Le rapport de la commission indépendante (CIASE) dirigée par Jean-Marc Sauvé qui avait mis à jour l’ampleur des abus sexuels perpétrés à l’encontre de mineurs dans l’Église, avait également préconisé quelques règles à suivre pour l’indemnisation des victimes. Dans sa recommandation 33, on pouvait lire à propos du financement de ces indemnités qu’il fallait : « écarter les pistes d’un appel aux dons des fidèles et d’une socialisation du financement. » Les ressources devaient être trouvées uniquement dans le patrimoine de l’Église et des coupables.
Ce fonds, dénommé fonds de solidarité et de lutte contre les agressions sexuelles sur mineur (Selam), créé à cette fin, dispose d’un site où on peut lire dans la rubrique : qui peut contribuer au fonds ?
« Le fonds est financé par des personnes morales et physiques […] les diocèses seront des contributeurs essentiels et non exclusifs. La possibilité de soutenir le fonds par des dons et bien entendu ouverts à toute personne morale qui en a la capacité. Des évêques (en activité et émérites), des laïcs, des clercs ont déjà fait des dons personnels.
À leur suite, les fidèles laïcs, prêtres et religieux, et toutes les personnes qui souhaitent soutenir l’action du fonds de dotation peuvent lui verser une contribution. »
Ce fonds qui a ainsi pris l’allure d’un « Cathoton » avait réuni 20 millions d’euros à fin janvier 2022.
On peut constater que par cet appel à la générosité des donateurs, l’Église a trouvé le moyen d’échapper à sa responsabilité qui est d’indemniser uniquement sur son patrimoine et celui des coupables, les victimes des agissements de certains de ses membres et de son silence.
Pire encore, par le système de défiscalisation des dons, c’est l’État qui participera à cette indemnisation. Or l’État, ce sont les contribuables, et en partie les victimes elles-mêmes, qui participeront indirectement à leur propre indemnisation.
Le sénateur des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias avait déposé en février une question écrite au ministre de l’économie dans laquelle il demandait : «s’il est moralement acceptable que l’État, par des libéralités fiscales, participe au financement de mesures de réparation destinées à des victimes d’actes commis uniquement au sein de l’Église catholique. Si le seul objet du fonds Selam est de les indemniser, il se demande alors s’il ne serait pas plus conforme à la recommandation de la Ciase, acceptée par la conférence des évêques de France, que les apports des particuliers soient exclus des sources possibles d’abondement de ce fonds. »
On attend toujours la réponse…
Martine Cerf
A l’Île-Bouchard, le projet de lotissement destiné aux chrétiens est abandonné
Le clos Saint-Gabriel, un projet de construction d’un hameau de 17 maisons destiné aux chrétiens initié par l’agence immobilière Monasphère s’est vu refuser le permis de construire. La mairie a jugé que la sécurité incendie du projet était insuffisante et a donc retoqué le projet. Monasphère a renoncé à ce projet, au moins pour le moment.
Damien Thomas et Charles Wattebled, co-fondateurs de « Monasphère » interviewés sur Radio Notre Dame le 9 juin 2021, déclaraient que de nombreuses familles étaient demandeuses de regroupement autour de lieux de spiritualité qui leur garantisse un voisinage fraternel.: « ces pôles spirituels sont appelé à être des oasis pour de nombreux chrétiens qui peinent à trouver le soutien de leur foi ». Le sanctuaire Marial & Angélique de l’Ile Bouchard avait donc été identifié comme un de ces lieux de spiritualité.
Un collectif d’opposition s’était constitué, qui ne voyait dans ce projet d’installation « la mainmise de la communauté de l’Emmanuel » sur la commune.
Ces tentatives de vie en vase clos entre semblables restent toujours un sujet de préoccupation, car si chacun est libre de ses options religieuses, celles-ci ne devraient pas conduire les familles à s’isoler du reste de la société dans des communautés qui ne se fréquentent pas,
Notre bilan de l’action laïque du quinquennat du président Macron
Ce quinquennat avait mal commencé pour la laïcité. Des déclarations et des comportements complaisants pour les responsables de l’église catholique, des accusations étranges de radicalité en direction des laïques, des références aux « mâles blancs »… nous avions toutes les raisons de nous inquiéter.
Ces dernières années, depuis le discours des Mureaux d’octobre 2020, nous avons assisté à un revirement qui montrait que la laïcité était à nouveau considérée comme un principe consubstantiel de la République qui garantissait nos libertés et l’égalité de tous.
De nombreuses mesures de formation visant à renforcer la connaissance de la laïcité par ceux qui sont chargés de l’appliquer : fonctionnaires, agents hospitaliers, enseignants, responsables associatifs agissant en délégation de service public… ont été mises en chantier. Des référents laïcité ont été nommés dans les différentes administrations concernées. Le comité interministériel de la laïcité a formulé dès sa première réunion en juillet 2021, 17 mesures qui sont en cours d’exécution…
Nous avons salué la mise en place de ces mesures malgré le temps perdu que nous regrettons toujours. Nous restons attentifs aux résultats effectifs qu’elles auront sur le respect de l’application de la laïcité en France. Mais nous restons sans illusions, seules, elles ne suffiront pas à faire reculer le repli communautariste.
il nous a paru important cependant, pour clarifier la réflexion en cette période préélectorale, de mettre au clair le bilan de l’action laïque des deux gouvernements qui se sont succédés sous la présidence d’Emmanuel Macron. Bonne lecture !
Martine Cerf
L’Union européenne réagit à la fermeture des collèges et lycées de filles par les Talibans
Alors qu’ils avaient autorisé les filles à revenir dans leurs collèges et lycées, les talibans ont fait volte face au bout de quelques heures et renvoyé les élèves chez elles. Certaines ont courageusement manifesté leur désaccord par des manifestations retransmises sur les réseaux sociaux.
La condition des femmes afghanes qui subissent une multitude de contraintes et de menaces ne cesse de se détériorer.
Voir les videos sur le site de NEGAR
Selon l’AFP reprise par le Temps « La France, l’Italie, la Norvège, les États-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne, ainsi que le Haut représentant de l’UE, ont prévenu que ce choix aurait des «conséquences bien au-delà de son préjudice pour les filles afghanes», et pourrait nuire à l’ambition de l’Afghanistan «de devenir un membre respecté de la communauté des nations».
Patrick Pelloux remet au gouvernement un rapport sur la prévention de la radicalisation à l’hôpital.
Le titre exact du rapport remis au ministre des solidarités et de la santé est « Rapport sur la prévention et la lutte contre la radicalisation des agents exerçant au sein des établissements de santé ». Ce rapport de 69 pages détaille 19 recommandations pour remédier au fléau de la radicalisation dans les établissements de santé qui conduit à des actions prosélytes auprès de publics vulnérables, des refus de soins ou des difficultés d’accès aux soins (en particulier pour les IVG), d’appels à l’antisémitisme…
Le rapport recense « des signalements peu nombreux, mais en augmentation » dans 3 situations toutes traitées dans le rapport : le processus de radicalisation, le prosélytisme et les atteintes à la laïcité alors que la loi « impose à l’ensemble des agents exerçant dans un service public la neutralité et le respect de la laïcité ».
Lire le rapport
Selon la Cour de cassation, le port d’un signe d’appartenance religieuse est incompatible avec la robe d’avocat
Le 24 juin 2019, le conseil de l’ordre d’un barreau avait modifié son règlement intérieur en ajoutant l’alinéa suivant : « L’avocat ne peut porter avec la robe ni décoration, ni signe manifestant ostensiblement une appartenance ou une opinion religieuse, philosophique, communautaire ou politique. ».
Cette délibération avait été contestée par une élève-avocate et son maître de stage, lui-même avocat.
Le 9 juillet 2020, la cour d’appel a déclaré le recours de l’élève-avocate irrecevable, celle-ci n’étant pas encore avocate et n’ayant donc pas
qualité à agir et avait rejeté la demande de son maître de stage de voir annuler cette délibération du conseil de l’ordre.
Un pourvoi en cassation a donné le même résultat ce 2 mars 2022. Voir la note d’information de la Cour de cassation.
Femmes voilées dans le sport : une offensive concertée ?
Catherine Louveau, sociologue, Professeure émérite des Universités et Annie Sugier, Présidente de la Ligue du Droit International des femmes cosignent ce dossier publié sur le site de l’observatoire du décolonialisme.
Quels que soient ses formes, ses pratiques et ses lieux de développement, le sport est encensé pour ses vertus et ses « valeurs » : éducatif, socialisant, porteur de fraternité et de paix, il est aussi décrit comme une « grande famille », un monde de référence où l’on est « tous égaux » (métaphore de la ligne de départ).
AIDE UKRAINE
Le Réseau Laïque Européen dont EGALE est membre, appelle à soutenir l’aide humanitaire apportée aux civils ukrainiens. Pour cela, nous vous communiquons des liens vers des structures sûres et actives sur le terrain, ainsi que les coordonnées de deux ONG polonaises qui accueillent actuellement les réfugiés ukrainiens en Pologne.
- Croix rouge : https://www.icrc.org/fr/don/crise-en-ukraine
- Médecins sans Frontières : https://don.msf.fr/
- Secours Populaire : https://www.secourspopulaire.fr/ukraine-la-solidarite-aux-frontieres
- Polish Humanitarian Action (site en anglais): https://www.pah.org.pl/en/
Une des organisations les plus importantes et les plus anciennes en Pologne (1992), présente en Ukraine depuis 2014. Polish Humanitarian Action (PAH) est une ONG internationale basée à Varsovie qui apporte du secours aux civils victimes de conflits armés, d’urgences humanitaires et de catastrophes naturelles dans plus de 40 pays dans le monde.
- « Rescue » Fundation = Fundacja Ocalenie (site en anglais) – https://en.ocalenie.org.pl/
Une organisation plus petite mais très active. Elle a jusque-là aidé les réfugiés entrant en Pologne par la frontière biélorusse, pour fuir les persécutions gouvernementales. A présent, elle aide massivement les réfugiés ukrainiens.
N.B Pour mémoire, 100 Zlotys (PLN) = 20,43 €
Solidarité avec l’Ukraine et le peuple ukrainien
Le dictateur Poutine a massivement attaqué l’Ukraine pour l’asservir et l’annexer comme il l’a fait avec la Crimée. Cet homme qui n’a cessé de bafouer les droits humains, d’asséner des mensonges pour justifier ses décisions, dirige en autocrate un pays auquel il fait miroiter l’espoir illusoire de retrouver la « grande Russie » tsariste. Ce genre de projet mégalomaniaque n’a jamais engendré que guerres et misère pour les peuples. Il faut rappeler que la carte de cette grande Russie du passé englobait l’Ukraine mais aussi la Finlande, les États baltes, une partie de la Pologne (dont Varsovie), tous états membres de l’Union européenne. On peut comprendre les craintes qu’ils affichent depuis de nombreuses années, de voir leur encombrant voisin avoir envie de s’inviter chez eux. Il est de fait légitime de se demander si les projets mégalomaniaques de Poutine s’arrêtent réellement à l’Ukraine.
Aujourd’hui, les Ukrainiens ont choisi de vivre librement, en démocratie, avec des élections libres et non truquées. Le président Zelensky vient de signer une demande d’adhésion à l’UE, c’est ce qu’il annonce sur sa page Facebook. Cette liberté de choix d’un peuple est assurément insupportable au tyran Poutine.
Les Ukrainiens font preuve d’un énorme courage pour défendre leur pays, leur vie et leurs valeurs. Nous les soutenons sans réserve et appelons chacun à leur porter secours par tous les moyens possibles.
Martine Cerf
Laïcité, un principe
RÉSUMÉ
CONCORDAT OU LAÏCITÉ, IL FAUT CHOISIR
Par Michel Seelig.
Cet article n’a pas pour objet de rappeler une fois de plus l’histoire du régime concordataire en Alsace et Moselle, ni son application précise aujourd’hui.
Il souhaite répondre clairement à la question : la laïcité et le Concordat sont-ils compatibles ?
Il convient alors de vérifier si la défense de l’idéal laïque peut, d’un point de vue rationnel, s’accorder avec la défense du régime particulier des cultes en vigueur en Moselle et en Alsace, notamment le Concordat. En d’autres termes, le régime concordataire ne serait-il qu’une forme de la laïcité ? Lire la suite
L’actualité qui fâche : le sport et l’école.
Il est décidément difficile pour un gouvernement de la République laïque de parler d’une seule voix quand il s’agit de traiter des demandes religieuses. On a vu ce gouvernement se mobiliser comme aucun autre pour faire respecter les principes républicains par des associations peu soucieuses de le faire, mais une voix discordante s’est manifestée : celle d’Élisabeth Moreno, ministre de l’Égalité, qui semble tout ignorer de l’activisme des frères musulmans dans le sport. Ceux-ci travaillent à faire accepter toute manifestation religieuse ostensible de l’islam, sur les terrains et les salles de sport, pour mieux isoler nos concitoyens musulmans du reste de la population. La banalisation du port du voile est un élément majeur de cette stratégie. Il a suffi d’une manifestation de « hidjabeuses », dont beaucoup militent dans des associations proches des frères musulmans, pour que notre ministre, animée de la volonté louable de n’exclure personne, fasse exactement le choix qu’attendaient lesdits frères. Pourtant des textes de loi comme les règlements intérieurs sont clairs sur le sujet : le sport est un lieu de neutralité pour l’intégration de tous. Voir le communiqué de la LDIF et celui ce Unité laique
Nous conseillons à la ministre de s’inquiéter plus des agissements de ceux qui répandent ces idées liberticides, plutôt que de chercher à les satisfaire.
Et puis c’est la nomination annoncée de Mark Sherringham à la présidence du conseil supérieur des programmes par le ministre de l’Éducation nationale. S’il n’est évidemment pas dans notre propos de critiquer des options religieuses qu’il est libre de choisir, nous nous inquiétons de l’intention de ce nouveau président de « réintroduire explicitement le christianisme dans le débat éducatif[1] ». Ces propos que ne renieraient pas les dirigeants de « la manif pour tous », représentants français d’un large mouvement européen qui ambitionne de « restaurer l’ordre naturel » (remettant en cause les Droits de l’homme), nous inquiètent forcément. S’il existe des écoles privées dont le caractère propre justifie cette prise en compte du christianisme dans leur projet pédagogique, il ne peut en être de même à l’école publique et laïque. Le seul projet acceptable est celui d’instruire les élèves et de leur transmettre réellement les savoirs et la culture qui leur permettront de mener une vie d’adultes émancipés de l’ignorance et des dogmes.
Cette nomination est-elle une « décision anti-laïque », comme le dénonce le syndicat Sud éducation ? La suite nous le dira. Pour notre part, sans faire un procès d’intention à Mark Sherringham, nous ne pouvons considérer que sa nomination est une bonne nouvelle pour l’école publique.
Martine Cerf
- Déclaration au magazine Familles chrétiennes, 2009 ↑
IVG : les évêques ne peuvent ignorer le droit international
A la suite de la déclaration d’Emmanuel Macron demandant que l’IVG soit inscrite comme un droit fondamental dans le droit européen, les évêques européens, par l’intermédiaire de l’organisation qui les représente à Bruxelles, la COMECE, réitère son opposition totale à cette proposition. C’est ignorer les progrès du droit international et le Réseau Laïque Européen rétablit la réalité.
Soutien total à Ophélie Meunier et Amine Elbahi.
Après la diffusion sur M6 d’une enquête de « Zone interdite » sur l’islamisme, la présentatrice, Ophélie Meunier et le juriste Amine Elbahi qui témoignait de ce qu’il voyait à Roubaix, ont reçu des menaces de mort et ont dû être placés sous surveillance policière.
Encore une fois, les islamistes montrent qu’ils sont prêts à tout pour qu’on ne dénonce jamais leurs agissements. Leur méthode terroriste au sens propre du terme, (qui vise à semer la terreur) est à l’œuvre. Il n’y a qu’une réponse possible : leur tenir tête et défendre nos libertés.
Ces mouvements préfèrent agir dans l’ombre ? Mettons de la lumière sur leurs activités, faisons circuler l’information.
Ils avancent masqués en se faisant passer pour des défenseurs des droits de l’homme ? Démasquons-les et révélons au grand jour ce qu’est leur objectif réel.
Ils prétendent qu’enfermer les femmes sous un linceul les libère ? Soutenons et aidons celles qui se rebellent contre cette pratique et revendiquent leur liberté.
Ils veulent enfermer les enfants dans l’ignorance et leur enseigner exclusivement des préceptes et des pratiques religieuses ? Obligeons-les à donner à ces enfants les savoirs et l’entraînement au sens critique qui peuvent faire d’eux des êtres humains émancipés et maîtres de leurs décisions.
Ils veulent réduire au silence les journalistes qui font leur travail d’information et les lanceurs d’alerte ? Diffusons l’information, alertons notre entourage, apportons-leur notre soutien.
C’est ce que nous faisons aujourd’hui, sans réserve.
Martine Cerf
Voir ou revoir l’enquête de Zone interdite :
La liberté de conscience en Europe
Colloque du 31 janvier 2022 en Webinaire. Voir le programme.
Pour voir les vidéos, cliquer sur les titres ci-dessous
Introduction par Gérard Larcher, président du Sénat
Table ronde 1 : La notion de Liberté de conscience, son apparition, le droit qui la concerne, son instrumentalisation
Introduction Martine Cerf, secrétaire générale d’ÉGALE
Dominique Avon, historien, directeur d’études à l’EPHE.
Juliette Grange, philosophe, professeur à l’Université François Rabelais de Tours
Mireille Raunet, déléguée aux affaires européennes, ÉGALE
Anne Salzer, avocate
Animation : Bernard Ferrand, vice-président d’ÉGALE
Table ronde 2 : La Liberté de conscience dans des États membres de l’UE (Réseau Laïque Européen)
Véronique de Keyser, présidente du CAL, Belgique
Giulio Ercolessi, Italia laïca, Italie
Bożena Przyłuska, présidente du Kongres Świeckości (Congres of Laicity), Pologne
Pablo Toral, Europa Laïca, Espagne
Animation : Yves Durand, vice-président des PEP
Conclusion : Françoise Laborde, présidente d’ÉGALE
Vivre la laïcité – 3e édition
Martine Cerf, Marc Horwitz
PRÉSENTATION DU LIVRE
Illustré par Nono, ce livre pédagogique présente les textes fondateurs de la laïcité et les valeurs auxquelles elle se rattache, de la liberté de conscience au respect du pluriculturalisme. Une chronologie complète met en évidence le caractère indissociable de la laïcité et de la République et montre qu’il n’est possible d’acquérir de nouvelles libertés sans une volonté manifeste des femmes et des hommes politiques de défendre les valeurs républicaines. L’ouvrage comporte aussi des témoignages qui démontrent qu’au-delà du droit, la laïcité se vit au quotidien au travers de nos comportements et qu’il dépend de chacun de nous de préserver un vivre ensemble pacifié. Cette nouvelle édition met en perspective les événements récents, comme l’assassinat de Samuel Paty, qui ont constitué des atteintes graves au principe de laïcité.
À l’heure où certains invoquent parfois les droits humains pour combattre la laïcité, il faut rappeler haut et fort que la laïcité découle de ces droits fondamentaux reconnus à tous les êtres humains : la liberté et l’égalité.
Robert Badinter
Communiqué : Solidarité avec les Afghanes, non à la reconnaissance du régime des talibans !
EGALE s’est associée à ce communiqué :
Tamana Zaryabi Paryani et Parawana Ibrahimkhel, deux jeunes femmes qui manifestent inlassablement à Kaboul en défense des droits des femmes et des filles, viennent d’être enlevées par les talibans !
Et c’est à ce moment que la Norvège invite ceux-ci à participer à Oslo à des discussions officielles sur la situation de l’Afghanistan !
Nous condamnons cette initiative car il s’agit d’une légitimation de fait, même si la Norvège affirme le contraire.
Le porte-parole de la délégation arrivée samedi à Oslo expose les objectifs de ces terroristes islamistes :
“L’Emirat islamique a pris des mesures pour satisfaire les exigences du monde occidental et nous espérons renforcer nos relations diplomatiques avec tous les pays, y compris les pays européens et l’Occident en général.”
Nous ne devons pas laisser faire ce qui, loin de résoudre la crise humanitaire, aurait des conséquences terribles pour les femmes afghanes.
Libération immédiate de Tamana Zaryabi Paryani et Parawana Ibrahimkhel !
Droit des Afghanes à étudier, à travailler, à se déplacer librement et à ne pas porter le voile islamique !
Aucune reconnaissance du régime taliban !
Le 22 janvier 2022
Signataires
Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme
Forum Femmes Méditerranée
Femmes ici et ailleurs
Regards de Femmes
EGALE
Synergie Wallonie pour l’égalité entre les femmes et les hommes
Fondation Anne-Marie Lizin
Ligue du Droit International des Femmes
La Palabre
Le Centre communautaire laïc juif David Susskind
Réseau féministe “Ruptures”
Roberta Metsola présidente du Parlement européen, une mauvaise nouvelle ?
Il est certain que la nouvelle présidente du Parlement n’est personnellement pas favorable à la légalisation de l’IVG et que sa nomination arrive au moment où des États membres la combattent alors que nous réclamons qu’elle devienne un droit fondamental des femmes dans l’Union européenne. Symboliquement, il est indéniable que cette élection est un signal négatif. Mais qu’en sera-t-il dans la réalité de l’action de Roberta Metsola, car seul cela importe ?
Après son élection, Roberta Metsola s’est fermement engagée à défendre les valeurs européennes et les droits des femmes. Prenons-la au mot. Mettons ses actes à l’épreuve de ses engagements. Qu’avons-nous à perdre ? Aucun de ses prédécesseurs récents n’a soutenu l’idée que l’IVG devait devenir un droit européen. Toutes les tentatives ont échoué et ce droit reste de la compétence de chaque État membre.
Il ne faut pas non plus oublier que le Parlement européen ne dispose pas, même si c’est regrettable, d’initiative législative. Il ne peut voter que les projets de directives élaborés par la Commission et des motions sans portée juridique. Si l’on ne doit probablement pas attendre qu’au cours de sa présidence, ce projet soit débattu au Parlement, nous pouvons prévoir qu’un recul éventuel survenant dans certains États membres n’aura pas pour cause une initiative européenne. Nous pouvons également être certains que les manœuvres polonaises pour s’affranchir de l’État de droit et des valeurs de l’Union européenne ne trouveront pas d’oreille complaisante auprès de la nouvelle présidente du Parlement. De ceci, nous avons été témoins au cours des réunions de dialogue avec le Parlement qu’elle animait.
Il reste tout de même désolant de constater que pour trop de démocrates, même attachés aux droits des femmes, le nombre préoccupant de femmes qui meurent ou restent estropiées à la suite d’avortements clandestins comptent moins que des fœtus qui n’ont pas encore vu le jour.
Martine Cerf
Église catholique et universalisme
Une analyse de Didier Vanhoutte
La presse française et le monde associatif ont été mis en émoi par l’annonce de la part de Monasphère et de la Communauté de l’Emmanuel de leur décision (des moyens financiers ayant été réunis) de créer en Touraine (L’Île-Bouchard) une sorte de lotissement quasi réservé aux chrétiens de tendance charismatique de l’organisation. On a aussi informé l’opinion que nombre d’entre eux s’étaient déjà portés acquéreurs de propriétés, à proximité de l’église et d’un lieu de pèlerinage dédié à la Vierge, à la suite « d’apparitions » en 1947. Lire la suite.
Mise en place de la loi sur le respects des principes de la République
Deux décrets d’application ont été publiés concernant des dispositions de la loi dite sur les séparatismes.
Le premier daté du 26 décembre 2021, indique les conditions de nomination des référents laïcité dans les administrations et définit leur périmètre d’action. Le second, daté du 1er janvier 2022, définit les modalités d’application et le texte du contrat d’engagement républicain désormais obligatoire pour recevoir des subvention publiques.
Ces deux mesures sont donc désormais effectives.
Adhésion 2023
Qui sommes-nous ?
ÉGALE a pour objet de promouvoir et faire partager les valeurs humanistes et laïques de la République française et sa devise : « Liberté, Égalité, Fraternité ».
En pratique :
- ÉGALE est habilitée auprès de l’Union européenne et participe aux réunions de dialogue avec la Commission et le Parlement européens (art 17 du traité de fonctionnement de l’UE)
- ÉGALE a soutenu la crèche Baby-Loup dans son combat pour le respect de la neutralité par les salariés de l’association et a œuvré à ce que la législation du travail autorise les entreprises à imposer la neutralité dans leur règlement intérieur, si elles le jugent nécessaire pour assurer leur bon fonctionnement.
- ÉGALE est membre du Collectif laïque national et du Réseau laïque européen.
- ÉGALE conçoit et anime des formations, des conférences, des réunions et des colloques sur la laïcité
- ÉGALE est présidée par Françoise Laborde, ancienne Sénatrice et Vice-Présidente de la Commission aux droits des femmes du Sénat
17 Décisions pour la laïcité.
Laurent Bouvet nous a quittés
Il était une des figures majeures de l’engagement laïque. Penseur et acteur à la fois, il a apporté une contribution majeure à la réflexion laïque en France. Il a su mettre en lumière les spécificités de la conception française, centrée sur la liberté de conscience individuelle pour construire du commun, par opposition à la conception anglo saxonne centrée sur la liberté de religion et le simple vivre ensemble. Penseur, auteur et acteur à la fois, il a publié de nombreux écrits et fondé le Printemps républicain, traduisant sa pensée en actes politiques. Nous lui devons beaucoup et transmettons à sa famille toutes nos condoléances.
M.C
Bibliographie de Laurent Bouvet :
Le péril identitaire, Éditions de l’Observatoire, 2020
La nouvelle question laïque, Flammarion, 2019
L’insécurité culturelle, Fayard, 2015
Le sens du peuple, la gauche, la démocratie, le populisme, Gallimard, 2012
LE RÉSEAU LAÏQUE EUROPÉEN PROTESTE CONTRE LA CANDIDATURE D’UNE DÉPUTÉE ANTI-CHOIX À LA PRÉSIDENCE DU PARLEMENT EUROPÉEN
Le Parlement européen va bientôt élire un nouveau président. En vertu d’un accord politique en début de législature, le poste reviendrait à un membre du Parti populaire européen, qui a jugé bon de présenter la candidature de l’eurodéputée Roberta Metsola, connue pour ses positions très conservatrices sur les questions d’accès à l’IVG et à la … Lire la suite
LETTRE OUVERTE DU RESEAU LAIQUE EUROPEEN SUR LES VIOLATIONS DES DROITS FONDAMENTEUX DES DEMANDEURS D’ASILE A LA FRONTIERE EST DE L’UE
13 décembre 2021
Des milliers de migrants et de chercheurs d’asile (principalement d’Afghanistan, d’Iraq, et de Syrie) sont bloqués aux frontières entre l’UE et le Belarus sans accès adéquat aux services ou à l’assistance. Certains sont bloqués dans les zones frontalières depuis des semaines en raison des politiques de « push back » des contrôles frontaliers polonais, lituaniens et lettons et de la coercition exercée par les fonctionnaires biélorusses pour qu’ils retraversent la frontière.
Malheureusement, en raison de ces actions, les migrants meurent d’hypothermie et d’épuisement général et ne peuvent compter sur l’aide des organisations humanitaires, les autorités polonaises et lituaniennes leur interdisant tout accès. Les journalistes n’ont pas non plus accès librement à la zone frontalière entre la Pologne et la Biélorussie.
Le gouvernement biélorusse a créé la crise en attirant les migrants avec de fausses promesses. Mais la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l’UE ignorent la souffrance humaine.
En défendant les valeurs humanistes qui ont façonné l’Union européenne et partant d’une position de simple compassion humaine, nous appelons les autorités polonaises, lituaniennes et lettones à mettre fin à la procédure de refoulement, particulièrement inhumaine dans ces circonstances.
Nous appelons les autorités de l’Union européenne à respecter ses propres lois. Lorsque la Charte des droits fondamentaux et d’autres principes sont menacés, l’Union devrait être en mesure de les faire respecter. Nous demandons que l’aide humanitaire soit autorisée pour les migrants, et que les journalistes soient autorisés à entrer pour donner au public de l’Union européenne une image fidèle de la situation.
Tout en acceptant que la partie biélorusse soit responsable du déclenchement de la crise, nous nous opposons aussi catégoriquement – sur la base d’une éthique laïque et humaniste – à la condamnation des migrants civils à mourir dans le froid, sans accès à l’aide. Cette situation est en contradiction absolue avec nos principes moraux.
Cette déclaration a été envoyée aux Présidents de la Commission européenne, du Parlement européen et du Conseil européen.
CONTACT
contact@laicite-secularism.eu
+32(0)2.627.68.24
2021 © Réseau laïque européen | European Secularist Network
Des intégristes catholiques se sont opposés par la force à un spectacle autorisé par l’évêché à Nantes
Anna von Hausswolff, chanteuse suédoise de post-metal et rock expérimental devait donner un concert sur l’orgue de l’église Notre-Dame du Bon-Port à Nantes. Cette manifestation devait se dérouler en accord avec le diocèse de Nantes, mais a été empêchée au dernier moment par une soixantaine d’intégristes catholiques. Ceux-ci jugeaient que la chanteuse était d’inspiration satanique. Les organisateurs ont préféré ne pas ouvrir les portes pour préserver la sécurité des 360 spectateurs et de l’artiste.
Ce concert initialement prévu dans l’église Saint Clément où la messe est dite en latin avait déjà été déplacé en raison de l’opposition des paroissiens.
Cette atteinte caractérisée à la liberté d’expression et de création ne saurait être acceptée. Elle a été dénoncée par les organisateurs de l’événement comme par la Mairie. Il reste que ce concert qui devait avoir lieu dans l’église Saint Eustache à Paris a également été annulé. Fait-il rappeler que les orgues de ces différents lieux de culte sont installés et entretenus par l’argent public et doivent donc servir au public mélomane. Une poignée de fanatiques ne devraient pas pouvoir empêcher cela.
Voir plus d’informations sur le figaro.fr
MARIANNE TOUJOURS! 50 ans d’engagement laïque et républicain
Avec Marianne toujours! Patrick Kessel, journaliste et ancien Grand Maître du Grand Orient de France, nous offre un ouvrage, dont la profondeur et la richesse ne sauraient être résumées en quelques lignes. Comment qualifier son entreprise ? À première vue, ce sont des mémoires, le récit d’une vie d’une étonnante plénitude et d’une grande unicité de pensée, ou plutôt d’idéal: 50 ans d’engagement laïque et républicain,
Solidarité avec les filles et les femmes d’Afghanistan
Pour le droit à la vie, à la sécurité, à la santé, à l’éducation
Par Coordination des associations européennes solidaires des femmes d’Afghanistan
Le retrait militaire des États-Unis d’Afghanistan, le 31 août dernier, a précipité ce pays dans une terrible crise aux multiples visages ouvrant la voie à un retour au pouvoir des Talibans. Nous gardons encore en mémoire les quelques images qui ont fait le tour du monde avec des femmes devenues des ombres bleues, prisonnières dans leurs tchadris, traversant furtivement les rues, au milieu des années quatre-vingt-dix et ce jusqu’à la chute du régime en 2001.
Les femmes se sont remises à vivre, à se soigner, à sortir, à fréquenter les salons de coiffure et de beauté, à étudier, à travailler, à faire du sport, bref à s’impliquer de mille et une façons. Les petites-filles ont repris leurs cartables et ont retrouvé le chemin de l’école. Cette visibilité marquait leur retour dans l’espace et dans la vie publics. En vingt ans, des gains considérables ont été faits cultivant l’espoir d’une vie meilleure dans un pays qui peinait à sortir la tête de l’eau, frappé par l’insécurité, l’instabilité politique, la corruption endémique et les luttes claniques qui n’ont jamais cessé.
Pendant toutes ces années, les filles et les femmes ont incarné un véritable changement. L’année dernière, 3.5 millions de filles étaient scolarisées, 100 000 femmes fréquentaient des universités, publiques et privées, un millier parmi elles étaient devenues cheffe d’entreprise, 500 femmes occupaient la fonction de juge et procureur et 12 000 étaient engagées dans la police et l’armée. Cet élan a été brusquement interrompu par la reprise en main du territoire par les Taliban. Mais ces femmes sont encore là-bas, prêtes à poursuivre leur œuvre et leurs chemins.
Qui plus est et en corollaire, Le pays est au bord d’une très grave crise humanitaire. Quelque 22,8 millions d’Afghans, soit plus de la moitié de la population, seront cet hiver à court de nourriture. Parmi eux, 3,2 millions d’enfants de moins de cinq ans souffriront de malnutrition aiguë d’ici la fin de l’année. Des familles en viennent donc à vendre leurs petites filles à des hommes très âgés, des milliers d’enfants trainent dans les rues au bord de l’esclavagisme. Qu’est-ce qu’on attend pour agir ?
Nous, femmes européennes de différents horizons impliquées dans la société civile, sommes très préoccupées par la situation de nos sœurs afghanes. Nous sommes très inquiètes des nouvelles qui nous parviennent de là-bas. Les femmes vivent dans une terrible peur et craignent pour leur vie et celle de leurs enfants. Certaines se suicident et d’autres sont exécutées.
A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous, femmes européennes de différents horizons impliquées dans la société civile exprimons notre solidarité concrète et agissante à l’endroit des femmes d’Afghanistan. Pour ce faire, nous nous adressons aux gouvernements de nos pays ainsi qu’à l’Union européenne pour que nos décideurs prennent la mesure de la situation et assument leurs responsabilités.
- Pour nous, reconnaitre le régime des Talibans n’est guère une option. Bien au contraire. Ça serait une trahison de nos valeurs européennes. Il faut envoyer un message clair et sans équivoque aux Taliban selon lequel la vie, la sécurité, la santé, l’éducation des filles et des femmes sont des droits non négociables. Nous saisissons cette occasion pour rappeler à l’Europe la nécessité de parler et d’agir en bloc cohérent afin d’asseoir son pouvoir tout comme le font d’autres puissances.
- Nous plaidons en faveur d’un retour de l’aide humanitaire européenne tout comme nous demandons à ce que celle-ci soit conditionnelle à l’amélioration des conditions de vie des femmes et des petites filles. Ces dernières doivent renouer avec l’école, l’éducation étant leur meilleur allié.
- L’autre volet sur lequel nous travaillons est l’accueil des réfugiées. Des milliers de femmes ont été jetées sur les chemins de l’exil dont certaines sont arrivées en Europe dans l’urgence et la précipitation, sans titre de séjour, abandonnant une partie de leurs familles là-bas. Nos Etats doivent se montrer à la hauteur de cette situation et accueillir comme il se doit ces rescapées de la mort. L’accueil n’est pas seulement du seul ressort des Etats, il est aussi l’affaire de chacune et chacun, de toutes et tous et bien entendu de la société dans son ensemble.
Nous appelons à une large mobilisation le 25 novembre à 12h00 devant le parlement européen (place du Luxembourg) pour faire entendre nos voix en faveur de la solidarité et de l’accueil des femmes d’Afghanistan.
Les premiers signataires : Assemblée des femmes (Geneviève Couraud) ; Association des Femmes de l’Europe Méridionale (AFEM) (Catherine Sophie Dimitroulias), Association pour la promotion de la culture berbère au Luxembourg (Hassiba Guerbouj) ; Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ) (Emmanuelle Einhorn) ; Collectif Laïcité Yallah (Djemila Benhabib) ; Conseil des Ex-Musulmans -Allemagne (Mina Ahadi) ; Conseil des Femmes Francophones de Belgique (CFFB) (Sylvie Lausberg) ; Égalité-laïcité-Europe (Egale) (Martine Cerf) ; European Association for The Defense of Minorities (Manel Msalmi) ; Femmes Solidaires (Sabine Salmon) ; Frauen für Freiheit e. V. (Femmes pour la liberté), (Rebecca Schönenbach) ; International Women in Power (Hourvash Pourkian) ; La Fondation Anne-Marie Lizin (Michel Lizin) ; La Palabre (Khady Koita) ; Les Résilientes (Rachida Hamdan) ; les VigilantEs (Christine Le Doaré) ; Libres Mariannes (Laure Caille) ; Ligue du Droit International des Femmes (Annie Sugier) ; Migrantinnen für Säkularität und Selbstbestimmung (Naïla Chikhi) ; Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme (Huguette Chomski Magnis) ; NEGAR-Soutien aux Femmes d’Afghanistan (Shoukria Haidar) ; Observatoire Féministe des Violences faites aux Femmes (Viviane Teitelbaum) ; Regards de Femmes (Michèle Vianès) ; Réussir l’Égalité Femmes-Hommes (Huguette Klein) ; Synergie Wallonie pour l’Egalité entre les Femmes et les Hommes (Reine Marcelis) ; Valeurs et Spiritualité Musulmane de Belgique (Ismaël Touil) ; University Women of Europe (Anne Negre) ; Women’s Initiative for Citizenship and Universal Rigths (Lalia Ducos).
CONTACT PRESSE : Djemila Benhabib, djemila.benhabib@laicite.net, Tel : 32 470 05 70 93
Voir le communiqué de Presse
Communiqué du Collectif Laïque National : Campagne pour le voile islamique du Conseil de l’Europe : le racisme ne se combat pas par la promotion du sexisme et de la ségrégation sexuelle
Dans le cadre d’une campagne de communication qui prétend «lutter contre les discours de haine antimusulmans», le Conseil de l’Europe a publié sur son site une série d’affiches et de vidéos en anglais, qu’il invite à diffuser largement. Le message commun, martelé dans tous ces visuels, est que le voile islamique, qu’on le nomme foulard ou hidjab, serait, pour les musulmanes, tout à la fois un choix personnel, un droit humain inaliénable, et même un outil de liberté à promouvoir.
Sous couvert des objectifs « d’égalité et droits des personnes tels qu’ils sont inscrits dans le Traité, la Charte et les conventions internationales des droits de l’Homme » qui lui sont assignés, le Conseil de l’Europe se livre à une véritable propagande pro hijab que ne renieraient pas les plus rigoristes zélotes du patriarcat religieux. Il essentialise les musulmanes en leur assignant une identité de femme voilée, il réduit la liberté de pensée et d’expression à l’exercice de la liberté religieuse. Lire la suite
La mairie de Bagnolet soutient une association anti républicaine
Des citoyens de Bagnolet se sont élevés contre l’attribution de locaux à la Maison de l’écologie populaire qui héberge le Front de mères, association indigéniste et racialiste dont le texte fondateur attaque violemment les valeurs de la République et accuse l’école de racisme. Ils ont publié une tribune et lancé une pétition en ligne que nous vous engageons à signer. Fort heureusement, sur LCI, Olivier Faure, premier secrétaire du PS a désavoué sans réserve toute action qui soutiendrait une association attaquant l’école de la République. Nous attendons la réaction du maire (PS), Tony di Martino, qui se réfugie dans le mutisme.
EGALE invitée au Parlement européen
A l’invitation de la Vice Présidente du Parlement, Roberta Metsola, EGALE a été invitée à participer à la réunion du 16 novembre 2021 sur la conférence de l’Avenir de l’Europe. Martine Cerf représentait l’association (en visioconférence) et a pu exposer les thèmes que nous avions déjà exprimés sur la plateforme en ligne de la conférence sur l’avenir de l’Europe : notre demande que l’Union réaffirme fortement dans toutes ses politiques les valeurs qui la portent : la démocratie, l’Etat de droit, les droits fondamentaux et qu’elle respecte la liberté de pensée, de conscience et de religion, comme cela est écrit dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union, plutôt que la « liberté de religion et de croyances ». Lire l’intervention de Martine Cerf.
Le linceul du féminisme
RÉSUMÉ
Héritage d’un patriarcat antique, accessoire vestimentaire le plus sexiste et discriminant que l’homme ait inventé, quintessence de l’inégalité femme -homme, le voile dit « islamique » fait débat en France depuis trente ans. Par une obsession sexuelle exacerbée dont la religion n’est que le prétexte régulateur, les islamistes en ont fait leur cheval de Troie politique.
Pourtant, son histoire, sa raison d’être et ses prescripteurs restent méconnus. Que dit réellement le Coran ? Quelles sont ses justifications profanes ? Comment expliquer son expansion ? Comment les islamistes ont-ils réussi à rallier une partie de la gauche et des féministes pour défendre cet accessoire politico-sexiste ?
L’auteur part de situations concrètes, de son vécu et de ses rencontres, pour les rattacher à une histoire mondialisée à travers des analyses historiques, théologiques, féministes et politiques. Son approche originale, pédagogique, enrichie de nombreuses sources inédites, permet de tout comprendre sur le voile et ses enjeux. Des textes coraniques aux discours des islamistes en passant par le relativisme de leurs soutiens, Naëm Bestandji dresse une analyse ciselée et sans concession. Le voile, linceul du féminisme, se révèle dans son essence sexiste, patriarcale et politique.
L’auteur démontre que camper sur le champ de la laïcité hisse le voile en meilleur atout de l’islamisme. En le ramenant sur son véritable terrain, celui de l’inégalité des sexes, il devient son talon d’Achille – pour autant que l’on soit capable de décrypter les contre-vérités et les éléments de langage de ses plus ardents promoteurs.
Les multiples façons de porter le voile
dessin : We can’t catch it anymore… » @Shamsia Hassani
Vouloir empêcher les pressions diverses qui s’exercent sur les femmes pour qu’elles se conforment à une interprétation rigoriste de l’islam en se voilant est une nécessité. Mais cette volonté doit être confrontée à la diversité des situations rencontrées qui rend toute prise de décision complexe. Comme à notre habitude, nous essayons de comprendre pour mieux penser et mieux agir et nous vous proposons un texte éclairant de Lilia Bensedrine-Thabet.
Les errements du Conseil de l’Europe.
Le 28 octobre apparaissait sur les réseaux sociaux (Twitter et Tik Tok en particulier), une campagne signée du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne destinée officiellement à lutter contre les discriminations dont les femmes musulmanes voilées font l’objet. Mais à la lecture des messages il apparaît très vite que cette campagne fait également la promotion du port du voile islamique, présenté comme l’expression de la liberté des femmes. On peut lire : « la beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hidjab ». On reste confondu par la proximité de ce discours avec celui des Frères musulmans qui revendiquent comme seule liberté des femmes musulmanes, celle de porter le voile. De fait, la chercheuse Florence Bergeaud-Blackler, dans une tribune très documentée qu’elle publie le 3 novembre dans Le Point, dévoile le nom des associations qui ont apporté leur concours à la division anti discrimination et inclusion du Conseil de l’Europe, lesquelles sont toutes dans la mouvance frériste : Forum of European Muslim Youth and Students (FEMYSO), European Forum of Muslim Women, émanation féminine de l’UOIE.
Alors qu’actuellement nos pays accueillent des femmes afghanes qui ont dû s’exiler pour pouvoir étudier, travailler, vivre librement, est-il imaginable de les accueillir avec ce slogan pour le moins indécent en la circonstance : « la liberté est dans le hidjab » ?
Quel mépris aussi pour toutes ces femmes qui traversent des jours difficiles chez nous comme partout dans le monde parce qu’elles refusent de le porter ! Quelle méconnaissance des pressions qui s’exercent sur elles pour les obliger à se conformer à cette conception rigoriste de la religion !
Plusieurs personnalités politiques se sont élevées contre la promotion du hidjab portée par cette campagne, dont la sénatrice Laurence Rossignol ancienne secrétaire d’État à l’égalité, Manuel Valls ancien premier ministre ou encore le député François-Xavier Bellamy.
Le gouvernement français en la personne de la Secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, Sarah El Haïry, s’est élevé contre cette campagne qui a finalement été retirée des réseaux sociaux et de la page du Conseil de l’Europe. Il reste que cet épisode révèle trois points importants pour l’avenir de la cohésion de nos sociétés.
- Que les lobbies islamistes qui cherchent à isoler les musulmans et à les faire vivre dans l’observance d’un islam rigoriste en surfant sur leur besoin d’affirmation identitaire sont très écoutés aussi bien au Conseil de l’Europe que dans l’Union européenne. Leurs interlocuteurs les prennent à tort pour des représentants de la société civile musulmane (laquelle n’existe pas et n’a donc pas de représentants, surtout en France) alors qu’ils ne sont qu’une minorité d’activistes fort bien organisés.
- Qu’un grand nombre de responsables élus ou fonctionnels du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne sont incapables de distinguer un discours réellement porteur des valeurs européennes, d’un discours de propagande qui détourne les mots de liberté, d’égalité pour lutter contre ces valeurs.
- Qu’ils ignorent la capacité de séduction d’une propagande islamiste très bien orchestrée et partant, sous-estiment totalement le danger de voir un nombre croissant de personnes s’isoler du reste de la société pour rejoindre des communautés enfermées sur elles-mêmes et traumatisées par un discours victimaire soigneusement distillé.
Cependant il reste à relever deux points positifs : d’abord que l’accueil médiatique de cette campagne a été unanimement défavorable ce qui peut faire penser que la vigilance des médias s’est aiguisée avec le temps. Le second point positif est que la vive protestation de la France a abouti au retrait des visuels incriminés qui espérons-le, seront remplacés par d’autres, cette fois authentiquement orientés vers la tolérance et l’acceptation de la diversité, toute la diversité.
Martine Cerf
Les Pays-Bas ont reconnu le délit de « captivité conjugale ».
La captivité conjugale se manifeste lorsqu’une femme mariée religieusement, ne peut obtenir la reconnaissance d’un divorce, dont le divorce a été prononcé par un tribunal civil, mais qui reste mariée religieusement, mariage qui ne peut être rompu que par le mari. De nombreuses femmes musulmanes ou d’autres groupes religieux conservateurs peuvent se trouver dans cette situation et sont mises dans l’incapacité de reconstruire une vie équilibrée après une séparation. Leur ex-mari peut continuer d’interférer dans leur quotidien en arguant qu’elles sont toujours mariées à lui. Pire, pour les musulmanes, comme le dit la militante Shirin Musa de Femmes for Freedom (femmes en français, en hommage à la France), dans une interview au Figaro : « si je m’étais remariée civilement et par exemple rendue au Pakistan, j’aurais pu être accusée d’adultère et de bigamie et jetée en prison! ».
C’est à la suite de son action, qu’un tribunal civil a prononcé son divorce religieux, jugeant qu’il s’agissait là d’une violence exercée sur les femmes qui devaient être protégées par la justice. C’est plus tard que le code pénal néerlandais a reconnu la captivité conjugale comme une violence contre les femmes.
Le 10 avril 2021, Shirin Musa publiait une tribune dans le Monde sous forme d’adresse que président de la République : « Nous vous demandons, Monsieur le président, de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour combattre la “captivité conjugale” ». Le gouvernement et le Parlement doivent avancer car il importe de protéger des femmes enfermées contre leur gré dans des pratiques patriarcales, dont elles ne peuvent s’affranchir sans l’aide de la loi.
Martine Cerf
Egale signe une lettre ouverte de la LDIF au président du CIO, à la présidente du CNOSF et au président COJO PARIS 2024
Dessin de Shamsia Hassani
Personne ne pouvait ignorer qu’avec la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan le sort des femmes serait celui d’une sous-humanité obligée de se cacher pour survivre.
Personne ne pouvait ignorer que le sort des sportives serait encore pire que celui de toutes les autres catégories sociales.
Selon certaines informations, une jeune volleyeuse de l’équipe nationale junior, Mahjabin Hakimi, aurait été décapitée par les talibans et la chasse aux autres volleyeuses serait ouverte. Lire la lettre
Signez la pétition Avaaz : Solidarité avec les filles afghanes !
Nous vous engageons à signer cette pétition mondiale qui a déjà recueilli plus d’un million de signatures afin d’obliger les talibans à libérer l’éducation des filles. Montrons leur que les citoyens du monde entier réprouvent leurs agissements à l’égard des femmes, jusqu’à ce qu’ils cèdent ! Signer ici
La loi civile prime sur toute règle religieuse !
C’est ce qu’a rappelé le ministre de l’Intérieur, mardi 12 octobre 2021 à Eric de Moulins Beaufort, président de la Conférence des évêques de France : « Je me suis permis de le lui redire, comme je dis à chacun des cultes, qu’il n’y a aucune loi qui soit supérieure aux lois de l’Assemblée nationale et du Sénat et qu’il n’y a aucune loi au-dessus de celles de la République. »
Cette entrevue a clos un incident qui avait ému plus d’une personne en raison du contexte émotionnel déjà provoqué par la publication du rapport Sauvé révélant l’ampleur des crimes pédophiles commis par des prélats et des laïcs proches de l’Eglise en France.
En Belgique, c’est la Cour constitutionnelle qui rendait une décision relative à l’abattage rituel, confirmant la nécessité d’étourdir les animaux avant de les abattre. Cet arrêt confirme qu’il n’y a pas atteinte aux libertés de pensée, de conscience et de religion et que les cultes juif et musulmans se devaient de respecter la loi. (voir l’article sur le site du Centre d’action laïque)
Ces mises au point de même nature se produisent dans des pays qui ont des organisations bien différentes, puisque l’Etat belge subventionne les principaux cultes ainsi que la laïcité, mais elles montrent la convergences des valeurs que nous partageons.
Martine Cerf
Collectif Laïque National : Hommage à Samuel Paty, serviteur de la République
Il y a un an, le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, a été assassiné d’une manière particulièrement odieuse par un islamiste au motif qu’il avait illustré un cours sur la liberté de pensée et la liberté d’expression par des caricatures extraites du journal satirique Charlie Hebdo, cela à la suite d’une cabale meurtrière orchestrée sur les réseaux sociaux.
Lettre ouverte à Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France
Monsieur l’archevêque,
Vous avez clairement exprimé que le secret de la confession se trouvait au-dessus des lois de la République. Aujourd’hui on voit bien qu’au sein de l’Eglise on cherche à minimiser la portée de vos propos « maladroits ». Pour nous, ce n’est pas une maladresse, mais plutôt un acte manqué révélateur de ce que trop d’hommes d’église pensent sans le dire ouvertement : à savoir qu’ils ne doivent de comptes qu’à leur Dieu dont les règles se situent et les positionnent au-dessus de la loi des hommes. Tout est alors en place pour favoriser les abus de pouvoir, les fidèles n’ayant alors qu’une importance secondaire par rapport à l’institution qu’il faut avant tout protéger.
Et c’est bien ce que votre institution nous a donné à voir : la protection des prêtres déviants sans se préoccuper de soustraire les enfants à leurs agissements. Le silence imposé aux témoins comme aux coupables pour que surtout ça ne se sache pas. La surdité aux propos des quelques victimes qui osaient parler. Le temps si long à reconnaître la souffrance de ceux dont la vie a été ravagée dès l’enfance et à leur venir en aide. Les années de blocage où les simulacres d’enquêtes internes n’aboutissaient à rien…
Maintenant qu’enfin le rapport Sauvé met des mots sur les agissements infâmes et dévoile le nombre des victimes, vous faites encore partie de ceux qui, dans le tréfonds de leur inconscient, se sentent toujours au-dessus de la loi car elle a été pensée et édictée par des hommes et des femmes.
Pourtant la situation devrait vous engager à plus d’humilité. En votre qualité de représentant de l’Eglise en France, vous devez des comptes aux victimes, à leurs familles et à la société. Vous devez laisser passer la justice et l’aider autant qu’il est en votre pouvoir de le faire.
Au lieu de cela, vous proclamez votre supériorité sacerdotale tandis que vos fidèles attendent vainement de vous avoir à leurs côtés, pas au-dessus d’eux. Car que vous le vouliez ou non, la république et la laïcité ont apporté à nos concitoyens catholiques (comme aux autres), la liberté de pensée qui fait que vous ne pourrez plus jamais les traiter comme un troupeau docile et malléable. Et elle a fait de vous un citoyen qui a les mêmes droits et devoirs que les autres, ni plus, ni moins.
Martine Cerf
Création du Réseau Laïque Européen
ÉGALE participe à la création d’un Réseau Laïque Européen afin d’intensifier la défense de la séparation des Églises et de l’État en Europe ainsi que les valeurs de liberté de conscience et d’égalité que ce principe sous-tend. Ce réseau renforcera la représentation du courant de pensée laïque auprès des interlocuteurs institutionnels européens.
Voir le communiqué de presse et le site du Réseau Laïque Européen
Associations et sites amis
ADLPF – Association des libres penseurs de France
AFEM – Association des femmes de l’Europe Méridionale
Centre départemental d’Étude et d’Éducation permanente
Comité interministériel de la laïcité
Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires
Fédération Humaniste Européenne
Françoise Laborde ancienne sénatrice, Présidente d’EGALE
La ligue du droit international des femmes
Laïcité à l’usage des éducateurs
Mezetulle – Catherine Kintzler
Observatoire de la laïcité du Val d’Oise
Observatoire des religions et de la laïcité (CIERL-ULB)
Observatoire du décolonialisme
Réseau Européen Eglises et Libertés
Sisyphe : un regard féministe sur le monde (Canada)
UFAL – Union des Familles laïques
EGALE a participé au forum des associations du 15e arrondissement de Paris
Le 11 septembre EGALE se présentait au habitants du 15e arrondissement. Plusieurs personnes intéressées par nos activités se sont inscrites sur notre liste de diffusion. Deux jeunes collégiens ont bien rempli le quizz des collèges sur la laïcité et ont pu gagner une visite du Sénat qui sera organisée dans les jours prochains.
Nous avons également pu accueillir sur notre stand Madame Olivia Grégoire, secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable.
Un moment riche d’échanges donc, que nous renouvellerons l’année prochaine !
Le ministère de l’Education nationale renforce la pédagogie de la laïcité
Image par <a href="https://pixabay.com/fr/users/openclipart-vectors-30363/?utm_source=link-attribution&utm_medium=referral&utm_campaign=image&utm_content=160168">OpenClipart-Vectors</a> de <a href="https://pixabay.com/fr/?utm_source=link-attribution&utm_medium=referral&utm_campaign=image&utm_content=160168">Pixabay</a>
Plusieurs mesures ont été mises en place à cette rentrée 2021: le conseil des sages a publié la quatrième édition du vademecum de la laïcité, un recueil de fiches pratiques sur l’application de laïcité à l’école. Afin de soutenir la pédagogie de la laïcité, un guide : l’idée républicaine comprenant un recueil de textes sur l’idée républicaine a été mis à disposition des enseignants, ainsi qu’une somme pédagogique, la république à l’école en soutien aux enseignants de toutes les matières, au-delà du simple enseignement moral et civique existant depuis 2013.
Enfin 1000 nouveaux formateurs ont été annoncés, pour renforcer les équipes académiques existantes et assurer la formation de tous les personnels de l’Education nationale. Ces mesures, pour volontaires qu’elles soient, demanderont cependant à être évaluées afin de vérifier leur efficacité effective.
Pour consulter le détail des mesures et documents mis en place, consulter le site Eduscol
M. C
Guides et chartes de la laïcité
Des entreprises publiques ou privées, des syndicats professionnels, des organisations diverses ont publié des chartes, vade-mecum, guides et bonnes pratiques de la laïcité et de la neutralité afin de faciliter leur application ou tout simplement favoriser leur bon fonctionnement interne. L’observatoire de la laïcité a également publié des guides spécialisés. Vous pouvez les télécharger dans cette rubrique en cliquant sur le document qui vous intéresse.
SERVICES PUBLICS OU ENTITÉS EN DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC
- Charte de la laïcité dans les services publics, 2021
- Vademecum de la laïcité, Conseil des sages, Ministère de l’Education nationale, juillet 2021
- Laïcité et fait religieux dans le champ du sport, Ministère des sports, 2019
- Charte régionale des valeurs de la République et de la laïcité, Région Ile de France, 2018
- Expliquer la laïcité française, une pédagogie par l’exemple de la « laïcité militaire », 2017
- Charte de la laïcité, Caisse Nationale d’Allocations familiales, 2017
- Guide de la laïcité à la Réunion, association des Maires de la Réunion, 2016
- Laïcité et gestion du fait religieux dans les établissements publics de santé, Observatoire de la Laïcité, 2016
- Fiches laïcité à l’hôpital – Haute Garonne, 2015
- Principes de laïcité et de neutralité au sein du groupe public ferroviaire, SNCF, 2015
- Guide laïcité Ville de Paris, 2015
- Vade-mecum de la laïcité de l’Association des Maires de France (AMF), 2015
- Guide laïcité RATP, 2013
- Charte de la laïcité à l’école, 2013
- Laïcité et collectivités locales, Observatoire de la laïcité, 2013
ENTREPRISES PRIVEES
- Application de la laïcité, Association des centres d’animation de quartiers de Bordeaux, 2018
- Guide pratique du fait religieux dans les entreprises privées, employeurs, ministère du Travail, 2017
- Guide pratique du fait religieux dans les entreprises privées, candidats, ministère du Travail, 2017
- Repères sur le fait religieux dans l’entreprise à l’usage des managers et des responsables RH EDF, 2015
- Charte de la laïcité et de la diversité, Groupe Paprec, 2015
- La gestion du fait religieux dans l’entreprise privée, Observatoire de la laïcité, 2014
- Guide laïcité centres sociaux FCSF, 2014
- Charte laïcité PRG, 2014
- Laïcité et Gestion du fait religieux dans les structures Socio-éducatives, Observatoire de la laïcité, 2014
- Charte laïcité Éclaireurs de France, 2013
Communiqué du Collectif Laïque National sur l’Afghanistan
L’imposition en Afghanistan de la charia à la place des lois civiles signe le retour d’une théocratie fondée sur la négation des libertés fondamentales au premier chef desquelles la liberté de conscience.
Au coeur de ce système, un véritable apartheid sexuel de relégation et de déshumanisation des femmes. Lire le communiqué
EGALE était présente au forum des associations de Blagnac
Le dimanche 5 septembre 2020, EGALE participait au forum des associations de Blagnac, au parc des Ramiers, avec un stand animé par la présidente et ancienne sénatrice, Françoise Laborde. L’association allait ainsi au devant des citoyens afin de dialoguer avec eux.
Photo : Joseph Carles , maire de Blagnac et Françoise Laborde
Nous sommes solidaires des Afghans qui réclament liberté, égalité et démocratie !
Il faut sauver les militants et militantes afghans des droits humains sur lesquels, il n’en faut pas douter, les représailles des Talibans vont s’abattre tôt ou tard.
De nombreux témoignages nous parviennent sur les visites que les Talibans ont faites au domicile de certains d’entre eux. On les connaît, on les recherche et quand tous les occidentaux auront plié bagage, les nouveaux maîtres du pays sauront les pourchasser, les emprisonner ou les tuer en toute impunité. Ils sont nombreux à demander déjà l’asile politique dans nos États libres et il faut le leur accorder. C’est déjà tout à l’honneur de notre pays de mettre en sécurité ceux qui ont travaillé pour nous ou pour des ONG occidentales, mais il ne faut pas oublier ces hommes et ces femmes courageux qui réclament liberté, égalité et démocratie. Aux yeux des Talibans, ce sont des crimes qu’il faut punir et malgré leurs affirmations contraires, c’est de toute évidence ce qu’ils feront.
N’oublions pas que sous leur règne précédent, les femmes n’avaient pas le droit de s’instruire, de se soigner, de sortir de chez elle sans burqa et sans un chaperon homme. C’est ainsi que ces fanatiques lisent la charia qu’ils veulent imposer à tous et il n’y a aucune raison de penser qu’ils ont changé sur cela.
En notre qualité d’association laïque, nous manifestons notre solidarité avec tous ceux et celles qui vont tomber sous le joug du fanatisme. Tous ceux qui vont se voir imposer une façon unique de penser, de croire, de se comporter, de s’habiller, sous peine de prison ou pire.
Martine Cerf
A propos des 17 Décisions du Comité interministériel de la laïcité.
Dix-sept Décisions ont été publiées à la suite de la première réunion du Comité interministériel de la laïcité (CIL), le 15 juillet 2021. Ces décisions sont axées principalement sur le respect de la laïcité par les services publics, en insistant sur la mise en œuvre de la formation nécessaire des différents acteurs, comme du suivi des actions menées. Si ces actions recoupent des recommandations que nous avons souvent faites en matière de respect des textes juridiques et réglementaires et de formation, le document lui-même appelle quelques observations préalables.
Il s’agit d’un texte de nature gouvernementale, sans référence directe ou implicite aux propositions assurées par ceux qui ont accepté de dialoguer dans le cadre de des États généraux de la laïcité. On ignore combien de ces recommandations ont été prises en compte et lesquelles. Ces décisions en second lieu n’engagent que le gouvernement tel qu’il fonctionne en juillet 2021. Qu’en restera-t-il dans moins d’un an, avec les échéances électorales que nous connaissons ?
D’autre part quels seront réellement les moyens déployés pour la mise en œuvre des décisions annoncées ? Tant sur le plan des engagements humains (les futurs acteurs), qu’en termes d’engagements financiers ? S’ils ne sont pas clairement inscrits dans la prochaine loi de finances, budget ministériel par budget ministériel, le risque est grand de voir les meilleures intentions tourner en usines à gaz ou rester lettre morte. Ne perdons pas en mémoire que parmi les membres du gouvernement, et non les moindres, certains ne s’intéressent à la laïcité que dans la mesure où ils l’entendent comme un moyen de contenir l’islam. S’il s’agissait de résorber les privilèges des représentants de leurs propres convictions, on sait bien qu’ils détourneraient pudiquement les yeux.
Autre question, et ce n’est pas la moindre, car nous en avons déjà eu l’expérience dans la lutte contre les extrémismes : les personnels chargés dans les différents départements, sous l’autorité des préfets, ont souvent déjà lâché prise en matière de laïcité. Comment peut-on être certain aujourd’hui de disposer d’assez de personnel qualifié et assez volontariste pour promouvoir la laïcité au-delà de leurs convictions personnelles ? Nous ne sommes plus au début de la IIIe République, quand les gouvernements radicaux et socialistes pouvaient compter sur des hussards noirs aguerris dans la lutte contre les extrémismes convictionnels. Au plan des collectivités locales, la question se pose avec plus encore d’acuité. Le gouvernement dispose-t-il d’assez de préfets sérieusement motivés pour faire appliquer partout ces 17 décisions, quand on connait la volonté souvent peu dissimulée de certaines municipalités de subventionner l’enseignement privé commercial ou religieux au détriment de l’école publique ?
On peut conclure à ce stade que si les intentions paraissent intéressantes à la lecture du document, il faudra attendre quelques années avant de savoir si elles arrivent à passer dans les faits.
Alain Vivien
Interdire le voile au travail n’est pas discriminatoire, selon la Cour de justice de l’UE.
La Cour de Justice de l’Union européenne, dans un communiqué, précise que l’interdiction du port du voile islamique (et des autres signes religieux) dans l’entreprise n’est pas discriminatoire. La Cour, basée à Luxembourg avait été saisie par deux femmes musulmanes vivant en Allemagne, une employée d’une pharmacie, l’autre comme éducatrice spécialisée à qui leur employeur avait demandé de retirer leur voile pour respecter la neutralité de l’entreprise.
La Cour a donc statué que cette mesure n’ait pas discriminatoire, mais que l’employeur devait cependant prouver qu’il s’agit d’un « besoin réel » et que sans cette interdiction, la neutralité de l’entreprise serait remise en cause.
Je suis le prix de votre liberté
Mila nous livre un témoignage poignant (interview video début à 51mn 55s), on s’en doutait, et nous ne cesserons de répéter qu’il faut la soutenir par tous les moyens possibles. Elle nous donne à lire une analyse très pertinente des modes de fonctionnement des jeunes de sa génération dans leur utilisation quasi exclusive et même addictive des réseaux sociaux. Ce livre peut aider plus d’un pédagogue à réfléchir sur la façon de faire passer auprès d’élèves réfractaires des notions essentielles pour l’avenir de notre société comme la liberté de conscience, la liberté de pensée et d’expression, le refus de la manipulation, de l’ignorance, de la haine de l’autre et du harcèlement d’un autre désigné comme bouc émissaire, l’identification des théories fantaisistes ou des fake news… A lire de toute urgence. Merci à Mila de l’avoir écrit. Martine Cerf.
Non à l’abandon de Mila!
EGALE a signé le Communiqué du Collectif Contre le Terrorisme pour soutenir Mila. Il est inconcevable qu’elle puisse rester seule dans une épreuve qui nous concerne tous, car il s’agit de vouloir faire taire par la terreur, toute parole critique de l’islam. La liberté d’expression, dans le cadre de la loi, ne saurait être négociable et la justice doit poursuivre et punir ceux qui se permettent de proférer des menaces de mort chaque fois qu’une parole leur déplaît.
La refonte de la formation des enseignants à la laïcité est en vue
Jean-Pierre Obin a remis ce lundi 14 juin 2021, au ministre de l’Education nationale son rapport sur la formation des enseignants et des personnels de l’Education nationale à la laïcité. Après avoir rappelé les nombreuses dérives qui ont conduit à une situation d’ignorance quasi générale de ce qu’est la laïcité, Jean-Pierre Obin formule des recommandations très précises sur les mesures à mettre en place.
Le ministre a annoncé dans un communiqué de presse que la plupart des mesures préconisées seraient mises en œuvre dès la rentrée 2021 et déployées sur 4 ans. Mille formateurs dûment formés seront chargés de diffuser des contenus homogènes qui écartent toutes les dérives idéologiques qui ont pollué l’enseignement de la laïcité ces dernières années. Voir l’interview de Jean-Pierre Obin sur RMC.
Nous participons aux grands débats.Le club des recalés en réaction… EGALE en action.
A propos de l’annonce de la création de la vigie de la laïcité par Bernard Ferrand
Sans aller au-delà, le titre de l’organisme porte à sourire : une vigie est une personne seule qui en dépit d’un pouvoir d’alerte puissant ne répond pas aux nécessités d’un collectif consubstantiel du principe de laïcité. Cette vigie de la laïcité portera simplement sur ses frêles épaules « la veille, la formation et l’information ». Diantre ! La veille et l’information, pourquoi pas la liberté d’opinion a des exigences en République !
Mais en tant que centre de formation, on devine que l’organisme futur se lèche déjà les babines des opportunités législatives et règlementaires qui vont bientôt se faire jour (besoins de formations à la laïcité dans tous les étages de la République)…On est jamais trop prévoyant dans cette perspective, bien que la concurrence sur ce secteur sera féroce ! On peut espérer que le travail accompli au sein de l’Observatoire de la laïcité ne soit pas approprié de façon privilégiée par ceux qui ont eu l’honneur de diriger cette structure. A voir.
De surcroit la Vigie et notamment MM Bianco et Cadène estiment que, à l’heure actuelle « diverses relectures, en rompant son équilibre savamment dosé […] menacent le consensus national nécessaire autour de la laïcité ». Lire la suite
EGALE FAIT DES PROPOSITIONS POUR LES ETATS GENERAUX DE LA LAICITE
EGALE a transmis ce 11 juin 2021 au cabinet de Madame Schiappa, quatre propositions concrètes qui sont sa contribution aux Etats généraux de la laïcité. Lisez-les, et faites les lire si elles vous plaisent.
La Commission européenne doit défendre la liberté de conscience et pas seulement « la liberté de religion et de croyance »
Le Collectif laïque national publie un communiqué à l’occasion de la nomination par la Commission européenne de Christos Stylianides, envoyé spécial pour la défense de « la liberté de religion et de croyance ».
EGALE fait suivre ce communiqué pour information au destinataire, M. Schinas, vice président de la Commission européenne, ainsi qu’aux députés français au Parlement européen, ainsi qu’à un certains nombre de décideurs. Lire le communiqué.
Un comité interministériel de la laïcité remplace l’Observatoire de la laïcité.
Par un décret du 4 juin 2021 rentrant en vigueur le 5 juin, le gouvernement crée ce comité et confirme la dissolution de l’observatoire de la laïcité. Il « comprend le ministre des affaires étrangères, le ministre chargé de l’éducation nationale, le ministre chargé de la jeunesse, le ministre chargé des sports, le ministre des armées, le ministre de l’intérieur, le ministre chargé du travail, le ministre chargé des outre-mer, le ministre chargé des collectivités territoriales, le ministre chargé de la ville, le ministre de la justice, le ministre chargé des solidarités et de la santé, le ministre chargé de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, le ministre chargé de la fonction publique, le ministre chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances et le ministre chargé de la citoyenneté. Le Premier ministre peut inviter d’autres membres du Gouvernement à participer aux travaux du comité. »
Ses missions sont définies à l’article 2 :
« Le comité coordonne et assure le suivi de la mise en œuvre de l’action du Gouvernement aux fins d’assurer la promotion et le respect du principe de laïcité au sein des administrations de l’Etat, des collectivités territoriales ainsi que des autres personnes de droit public ou de droit privé chargées d’une mission de service public.
A ce titre, il assure la diffusion auprès de ces dernières des règles relatives au principe de laïcité et veille à la cohérence de leur mise en œuvre.
Il concourt à la définition des exigences de formation auxquelles doit satisfaire tout agent public en la matière.
Il détermine le cadre de l’action des référents laïcité des administrations de l’Etat.
Il veille à la bonne information des usagers du service public sur les droits et devoirs découlant pour eux du principe de laïcité. »
La mise en œuvre de ce décret est confiée au Ministre de l’Intérieur et à la ministre déléguée auprès du ministre de l’intérieur, chargée de la citoyenneté.
Et toujours ce FICHU VOILE !
Nouvel argumentaire laïque, féministe et antiraciste
par NADIA GEERTS
RÉSUMÉ
Rencontre avec…Nadia Geerts
Nadia Geerts n’est pas une militante comme les autres. Ses combats ont un large spectre. Celui pour la laïcité est plus que jamais d’actualité. Aussi ne peut-on pas s’étonner, tout au contraire, que son dernier ouvrage, préfacé par Caroline Fourest, se veuille un « nouvel argumentaire laïque féministe et antiraciste ». Il sort en librairie le 9 juin 2021.
Rencontre en trois questions autour de ce « Fichu voile » qui n’est somme toute que la partie émergée d’un débat qui, dans notre société, va largement au-delà. Lire la suite.
Cachez cet Islamisme
En juillet dernier, la Cour constitutionnelle rendait son arrêt concernant le droit, pour une Haute Ecole de l’enseignement supérieur, d’interdire les…
Lire la suite
ÉGALE s’est exprimée sur les notions d’intégration et d’inclusion
La Commission européenne organisait ce mercredi 5 mai 2021, une visioconférence sur le thème de l’immigration et de l’intégration et de l’inclusion. Mireille Raunet représentait notre association et a pris la parole pour défendre l’intégration qui rapproche les personnes au détriment de l’inclusion qui représente ce qu’on peut faire pour ne pas exclure lorsque l’intégration a échoué. Encore une fois, l’association a été amenée à montrer que les mots ont du sens et qu’on ne peut sans dégâts, modifier la dénomination des actions à entreprendre. Lire l’intervention de Mireille Raunet.
Participez à la conférence citoyenne sur l’Europe !
La Commission européenne a lancé une Conférence citoyenne sur l’Avenir de l’Europe. Se voulant une démarche de démocratie participative, celle-ci se déroule au travers d’une plateforme en ligne : futureu.europa.eu. Lancée depuis le 19 avril, elle permet de s’informer, de débattre, de faire des propositions ou de soutenir des propositions faites par d’autres. ÉGALE vous engage à faire entendre votre voix en participant.
Vous pouvez aussi avoir plus d’informations sur l’utilisation de la plateforme citoyenne en allant voir la page d’explications du site de Toutel’Europe.
Oui aux États généraux de la laïcité
Dans l’air du temps, nombreux sont les candides en France, individus ou groupements, qui veulent accaparer la laïcité voire la détourner au profit d’un clan ou, pire encore, la détruire.
Cet ensemble de phénomènes est dangereux et doit être analysé selon deux perspectives :
Pour les uns la laïcité est référente considérée comme un trésor sur lequel on tente implicitement de faire main basse dans le but non avoué de s’en approprier l’usufruit, une conception bien infantile d’un détournement de principe !
Pour les autres, minoritaires actifs et visibles, elle est perçue comme un repoussoir illustrée par des évènements qui ont un retentissement médiatique national voire international. Pour ces mouvements et personnes elle doit être abolie, détruite, piétinée pour déconstruire in fine l’esprit et la lettre de la République !
Pour mettre un peu de clarté dans des débats sociétaux de plus en plus confus sur le contenu de la laïcité dans notre pays la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa a lancé ce mardi 20 avril et pour trois mois les États généraux de la laïcité.
Sur le plan politique les premières réactions comme celle de l’écologiste David Belliard, adjoint EELV aux Transports de Paris sur Sud Radio sont vides de sens lorsqu’il dénonce une « une mascarade, une fumisterie, de l’enfumage ». Les États généraux de la la laïcité, poursuit-il subtilement, ressemblent « plutôt à une assemblée générale du Rassemblement national », tout en reprochant au gouvernement d’avoir déjà tranché ce débat avec la loi séparatisme. Rappelons pour clore ce type d’ineptie que « tout ce qui est excessif est insignifiant ».
Le plus grave n’est pas dans les propos de ce tribun d’opérette : quasi simultanément un communiqué signé mercredi 21 avril par de grands réseaux et des fédérations d’éducation populaire dont notamment la Ligue de l’enseignement et les PEP donnait leur position sous le titre « États généraux de la laïcité: pourquoi maintenant et pour quoi faire ? »
Formule d’attaque : un peu d’eau tiède qui engendre l’adhésion immédiate : « La laïcité doit nous rassembler. C’est l’esprit des grandes lois laïques qui garantissent à la fois l’égalité entre tous les citoyens et nos libertés fondamentales » ; puis viennent les plats de résistances et embrouillaminis :
Prenons quelques exemples :
Le communiqué regrette que le débat public proposé par la ministre Schiappa n’ait pas eu lieu avant le dépôt du projet de loi devant le Parlement alors que ce texte confortant le respect des principes de la République est actuellement en navette parlementaire et doit être adopté définitivement par le Parlement avant l’été ?
Mais de qui se moque-t-on alors que tout le tissu associatif est sensibilisé aux enjeux laïques depuis que le projet sur le respect des principes de la République a été adopté le 9 décembre 2020 en Conseil des ministres ? … Réveille-toi o toi qui dors psalmodie un cantique !
L’accusation porte sur le manque de transparence et le manque de « volonté de rassembler ».
Pour apporter sa pierre à l’édifice il convient de l’avoir préalablement polie : si les fédérations d’associations sont en aptitude d’élaborer du jour au lendemain un communiqué après l’annonce des États généraux elles doivent être aussi diligentes, pour être positives et rassembleuses pendant les trois mois de débat ouverts avec des propositions concrètes qui s’inscriront dans les suites réglementaires du texte législatif attendu.
En effet une loi n’est qu’une étape dans l’élaboration des règles légales. Les décrets et arrêtés poursuivent la construction de la politique gouvernementale recherchée et à ce titre il est lunaire de constater qu’une partie du tissu associatif se met en retrait de la discussion ouverte solennellement par un membre du Gouvernement.
On peut imaginer que si les fédérations refusent de participer au débat public c’est par impréparation et dans ce cas ce retard serait franchement dommageable pour le bon fonctionnement de la société française. A ce sujet, il serait intéressant de connaitre dès à présent les propositions émanant de débats internes aux Fédérations d’associations qui ont certainement consulté leur base avant de signer leur communiqué national !
En tout état de cause il n’est jamais bon de s’extraire d’un débat surtout quand les activités dont on a la charge sont au cœur des préoccupations abordées.
Les grandes associations concernées n’auraient-elles pas perdu dans le refus de participer aux États généraux la vertu cardinale de l’olympisme qui se résume dans l’adage : l’essentiel est de participer ?
Pour notre part ÉGALE investie dans la réflexion et la pédagogie de la laïcité, le principe d’égalité et leurs implications en Europe, est prête à relever le défi de ces États généraux.
J’ai connu une époque pas si lointaine où la laïcité était considérée comme acquise, notamment dans la gauche associative, certitude qui a certainement contribué à la perte de repères des forces progressistes et aux conséquences douloureuses à gérer aujourd’hui.
En un mot, en ce moment, l’union autour du principe de laïcité est essentielle pour rehausser la République. Mesdames et Messieurs les institutionnels de l’associatif, ignorez les agendas politiciens pour reprendre votre place légitime autour de la table.
Bernard FERRAND, Vice-Président EGALE
Soutien à la Fédération des DDEN, membre du Collectif laïque national, et à son Président
Un communiqué du Collectif Laïque national.
ÉGALE engage à signer la lettre ouverte adressée au Président du Conseil européen
Il faut rappeler que lors de la rencontre à Ankara entre le président Erdogan, Charles Michels, président du Conseil européen et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, le dirigeant turc avait prévu deux sièges au lieu des trois nécessaire pour que ses hôtes puissent s’asseoir auprès de lui. Non seulement, il manquait un siège, mais ignorant ce fait, Charles Michels a tranquillement occupé l’autre sans se préoccuper de l’humiliation infligée à Ursula von der Leyen qui restait debout et a fini par s’asseoir à l’écart dans un sofa.
Cette humiliation calculée par Erdogan, n’aurait jamais du rencontrer l’appui tacite de Charles Michels. Au travers de son silence, c’est l’UE qui a été humiliée, et toutes les femmes européennes avec elle. Cela se comprend encore mieux, quand on sait que Erdogan, farouche adversaire de l’égalité entre les hommes et les femmes vient de se désolidariser de la Convention d’Istanbul destinée à prévenir les violences faites aux femmes.
Il faut saluer la réaction de Clément Beaune, secrétaire d’État aux Affaires européennes, qui a déclaré que «l’affront» fait Ursula von der Leyen était un acte «délibéré», un «piège» et un «affront qu’on corrigera».
Nous avons invité à signer la lettre ouverte de protestation initiée par la fondation Millenia 2025. Celle-ci a obtenu 9 500 signatures en quelques jours.
Martine Cerf
Enseigner le fait religieux à l’école : une erreur politique?
Résumé
Le Bêtisier du laïco-sceptique
Vient de paraître Le Bêtisier du laïco-sceptique (éditions Minerve, 2021) textes de Renée Fregosi, Nathalie Heinich, Virginie Tournay, Jean-Pierre Sakoun, avec des dessins de Xavier Gorce. Un petit livre réjouissant, alerte, « manuel de survie en temps de polémique » qui armera intellectuellement et ré-armera moralement les militants laïques et plus largement tous ceux qui ont à cœur de perpétuer, soutenir et développer l’esprit républicain.
Synopsis par Mezetulle
Subvention de la ville de Strasbourg à une Grande Mosquée de plus : c’est au statut des cultes en Alsace et Moselle qu’il faut mettre fin.
Un commmuniqué du Collectif Laïque National à propos de la subvention accordée à l’association Millî Görüş pour la construction d’une mosquée à Strasbourg.
En finir avec le concordat et autres dérogations coloniales
La France a fait le choix de la séparation des Eglises et de l’Etat en 1905. Ce faisant, elle a tiré un trait sur des siècles de conflits de pouvoir entre le religieux et le politique et aux massacres dont la mémoire collective conserve encore le souvenir. Mais elle n’est pas allée au bout de sa logique. En Alsace et en Moselle, les élus locaux continuent de défendre leur régime dérogatoire calqué sur le concordat au motif que la population y serait favorable. Mais voilà que cet argument s’effondre, car ladite population serait au contraire majoritairement favorable à l’abrogation du concordat et à l’arrêt du financement public des cultes reconnus !
Il suffit pour cela de lire le rapport que l’IFOP vient d’effectuer à la demande du Grand Orient de France. Alors que la plupart des élus et défenseurs du droit local se prétendaient les porte paroles des Alsaciens et Mosellans, et plaidaient avec rage pour qu’on préserve ce régime en compensation des « souffrances historiques » subies par les Alsaciens et Mosellans, l’opinion publique des trois départements les contredit clairement.
il est vrai que les parents d’élèves s’étaient déjà prononcés sur la question puisque moins de 50 % d’enfants du primaire suivaient l’enseignement religieux, très peu au collège et quasiment aucun au lycée !
Et que dire des régimes encore en vigueur en Guyane et Saint-Pierre-et-Miquelon ? Le premier date de Charles X, lorsque le catholicisme était religion d’État et le second des décrets Mendel, quand la France avait des « colonies » et des « missions ». N’en déplaise aux conservateurs, ces territoires sont des départements français et nos concitoyens méritent de bénéficier, eux aussi, de l’égalité républicaine. Ni plus ni moins.
Il serait bon que les sénateurs qui débattent de la future loi sur le respect des principes de la République s’en souviennent.
Martine Cerf
La ministre Marlène Schiappa fait des annonces sur l’observatoire de la laïcité.
Au cours des débats au Sénat, sur la loi sur le respect des principes de la République, la ministre a confirmé que l’observatoire de la laïcité disparaîtrait dans sa forme actuelle en avril.
Selon le Monde : Mme Schiappa a répondu aux parlementaires socialistes qu’il était nécessaire de « faire évoluer » cette structure après huit ans d’activité, car « la situation et les préoccupations ont évolué ». Une mission en ce sens a été confiée à un préfet, qui doit faire des propositions dans les prochains jours. Le premier ministre rendra ensuite ses arbitrages « dans les semaines qui viennent ».
Ceci confirme nos informations selon lesquelles on s’acheminerait vers un service interministériel. Il serait donc ajouté à ce service un « Haut Conseil à la laïcité », afin de nourrir le débat public, la réflexion et le conseil, ce que feu l’observatoire de la laïcité n’avait jamais fait, se contentant d’encourager la pratique d’un dialogue interconvictionnel en lieu et place de la laïcité et de rappeler les règles du droit en vigueur sans jamais faire de recommandations sur les nécessaires adaptations aux situations présentes.
M.C
Expression libre
Mosquée de Strasbourg, la réalité juridique
Sur le financement de la mosquée Eyyub Sultan, érigée par l’association Millî Görüş, la presse et les réseaux sociaux ont dit tout et n’importe quoi.
Il paraît nécessaire de présenter de manière synthétique l’ensemble du dossier du financement des cultes en Alsace et Moselle…Lire la suite.
La municipalité de Strasbourg finance la construction d’une mosquée par Millî Görüs
Le conseil municipal de Strasbourg, sous la houlette de la maire EELV, Jeanne Barseghian, a voté ce lundi 22 mars 2021, une subvention de plus de 2,5 millions d’euros pour financer 10% des travaux prévus pour le construction de la plus grande mosquée d’Europe.
Ce qui questionne n’est pas le financement en soi d’une mosquée. A Strasbourg où la laïcité n’a pas cours, l’État finance quatre cultes reconnus en toute légalité et les collectivités territoriales les financent tous. Le problème est que ce projet est porté par Millî Görüs, une association turque qui s’est illustrée récemment par son refus de signer la charte des principes pour l’islam de France. Cette charge proclamait la compatibilité de l’islam avec les lois de la République.
Un long communiqué consultable sur le site de Millî Görüs explique les raisons de ce refus. Sans reprendre tous les arguments, on peut citer le refus de dénoncer le prosélytisme abusif, la misogynie ou l’homophobie générée par la vision religieuse de l’homosexualité. On peut lire l’acceptation d’ingérences étrangères dans la gestion des mosquées et des imams (en l’occurrence, la Turquie), ou encore le refus de dénoncer la pratique d’une « médecine prophétique » mettant en danger la vie des fidèles…
C’est donc cette association communautariste qui œuvre dans le cadre d’un islam politique que la municipalité EELV a décidé de financer. On connaît les désirs d’influence d’Erdogan sur les musulmans européens et maghrébins et ses velléités de restaurer un califat dont il assurerait la direction. C’est cette politique authentiquement séparatiste que la municipalité soutient, plutôt qu’une politique de rapprochement des citoyens, toutes croyances et convictions confondues.
Nous regrettons que les élus EELV persévèrent dans le déni de la réalité et que les élus PS se soient contentés de ne pas participer au vote, préférant l’évitement à l’expression d’une opinion affirmée de refus. Car c’est bien dans ces circonstances que l’islam politique doit voir se dresser contre lui un barrage républicain.
Martine Cerf
Voir les précisions juridiques de Michel Seelig.
LAÏCITE À MAYOTTE : APPLIQUER LA DEPARTEMENTALISATION JUSQU’AU BOUT
Lire le communiqué du Collectif Laïque National.
« Vivre avec nos morts »
La rabbin Delphine Horvilleur raconte la vie autrement pour que la mort n’ait pas « le dernier mot »
La nature fondamentale du sujet oblige à l’ambition d’en écrire un essai tout aussi fondamental ; notre attente est immense ; notre plainte est multiple et notre imploration capricieuse adressée à la rabbine qui doit nous dévoiler le secret biblique de la mort.
France Culture « LA GRANDE TABLE IDÉES » Interview
AG 2021
Rapport Moral 2021
Compte rendu d’activité. Point financier. Perspectives. Actions notables.
« Qui veut la mort de la laïcité française ? »
« Marianne » a publié le 4 mars : “Ces débats que les politiques devraient avoir”. Entièrement consacré à la laïcité, principe vital de la République française.
Marianne- synopsis
La loi de 1905 enfin appliquée en Guyane ?
En novembre 2020, les Sénateurs Pierre Ouzoulias, Éliane Assassi et plusieurs autres avaient déposé une proposition de loi demandant l’application de la loi de séparation du 9 décembre 1905 au département de la Guyane. Soulignant à juste titre que la statut actuel (qui impose au département la charge du seul culte catholique) résultait plus d’une négligence du législateur que d’une volonté réelle, les parlementaires ont procédé à une analyse minutieuse et documentée des raisons de la situation actuelle. Nous vous invitons à lire cette analyse dans les motifs de cette proposition de loi.
Nous espérons que des amendements seront déposés dans ce sens, au cours de la discussion sur la loi sur les séparatismes qui doit être mise en discussion vers la fin mars 2021 au Sénat. C’est en tout cas ce qu’ÉGALE a préconisé, au cours de son audition par la Commission des Lois du Sénat.
« Le harcèlement des enseignants en Belgique : Nadia Geerts dans la tourmente
« Attaquée pour avoir exprimé sa solidarité après le drame de l’assassinat de Samuel Paty, Nadia Geerts se sent « trahie et abandonnée » par son école. » […]
« Elle confie à L’echo.be, ne plus vouloir retourner enseigner. En tout cas pas dans son école, et encore moins à Bruxelles. »
Source: https://www.lecho.be/economie-politique/belgique/general/nadia-geerts-dire-je-suis-samuel-paty-n-est-pas-une-opinion-personnelle-c-est-une-valeur/10284393.html
Nadia GEERTS Militante laïque, féministe et antiraciste, agrégée et maître-assistante en philosophie.
Lauréate en 2019 du Prix de la laïcité décerné par le Comité Laïcité République (Mention internationale).
« Personne n’a pris le soin d’expliquer au monde arabe qu’islamiste désignait l’islam politique »
Gilles Kepel, professeur à l’École normale supérieure, politologue, spécialiste de l’islam et du monde arabe, auteur de « Le Prophète et la Pandémie » (Gallimard), est l’invité du Grand entretien de France Inter. (Synopsis)
Ecouter
Il existe encore des hussards noirs de la RÉpublique
En ce mois de février 2021 dans un contexte sociétal tendu symbolisé par le malaise des banlieues, comme à Trappes, un événement peu médiatique doit être relevé : le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer a confié à un inspecteur général honoraire de son ministère, Jean-Pierre Obin, une mission destinée à harmoniser et améliorer la formation des enseignants et chefs d’établissements en un temps très bref puisque les conclusions doivent être rendues en avril prochain. A première vue, une personne non avertie pourrait négliger la portée de cette décision. Que nenni ! Lire la suite
EGALE a été auditionnée par la commission des lois du Sénat
Dans le cadre des travaux préliminaires à la discussion au Sénat du projet de loi visant à conforter les principes de la République (dite loi sur les séparatismes), la commission des lois du Sénat procède aux auditions des experts et organisations compétentes afin de recueillir leurs recommandations.
Françoise Laborde, présidente et Martine Cerf, secrétaire générale, représentaient l’association. Les sénatrices Jacqueline Eustache-Brinio et Dominique Verien dirigeaient les débats et la sénatrice Valérie Boyer y assistait en visioconférence.
Dans le même temps, le texte d’origine a déjà modifié par la Commission ad hoc de l’Assemblée nationale et continue de l’être au fur et à mesure des discussions en cours dans l’hémicycle.
C’est donc sur l’état du texte au 11 février que nous nous sommes prononcées. ÉGALE a formulé plusieurs recommandations qui devraient pour la plupart faire l’objet d’amendements au projet de loi. Lire nos recommandations.
EGALE a participé à la réunion de concertation du 5 février 2021 organisée par la Commission européenne
A l’invitation du vice président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, ÉGALE et d’autres associations non confessionnelles européennes ont été invitées à partager leurs réflexions sur la crise de la Covid 9, ce qui caractérise le mode de vie européen et le nouveau pacte sur les migrations. Martine Cerf a représenté l’association et a fait part d’une communication élaborée par le groupe Europe.
La réunion a eu lieu en visioconférence dans un climat de grande cordialité. Nous regrettons cependant qu’elle n’ait eu lieu qu’en anglais, sans traduction simultanée. Il est évident que dans ces conditions, les échanges et la perception de ce que chacun dit est plus limité.
M.C
« Le Prophète et la pandémie » : histoire du « jihadisme d’atmosphère » par Gilles Kepel
Dans son dernier livre, le politologue décrit la quatrième génération du djihad.
L’an 2020 marqué par la Covid-19 et l’effondrement du marché pétrolier, est celui de tous les bouleversements depuis le Moyen-Orient jusqu’aux banlieues de l’Europe. Le conflit israélo-palestinien se fragmente avec, d’un côté, « l’entente d’Abraham », qui va de Washington à Abou Dhabi et Khartoum en passant par Jérusalem, agrège le Caire et Riyad, et lorgne sur Bagdad ; de l’autre « l’axe fréro-chiite » qui rassemble Hamas, Qatar, Turquie et Iran, avec le soutien ponctuel de Moscou.
Dans ces convulsions sismiques, Beyrouth explose, réfugiés et clandestins affluent en Europe, et le président turc Erdogan tente de refaire d’Istanbul le centre de l’islam mondial. Enfin, le terrorisme frappe à nouveau, en France et en Autriche, au nom d’un jihadisme sans organisation. Il s’appuie sur une atmosphère créée par des entrepreneurs de colère mobilisant foules et réseaux sociaux du monde musulman face à l’Occident -alors que Joe Biden doit restaurer la confiance des alliés de l’Amérique.
Poursuivant la réflexion engagée dans Sortir du Chaos, succès français et international, Gilles Kepel propose, cartes et chronologie à l’appui, la mise en perspective indispensable de l’actualité pour comprendre les grandes transformations de demain.
« La Fédération Française de Rugby récompense une joueuse qui bafoue les lois du sport ! »
Suite à son interview par Bein Sport, une ancienne internationale du XV de France Féminin en fin de carrière, avait « exprimé son ressenti, à savoir que son choix de porter le voile aurait provoqué l’arrêt de sa carrière »
Notre propos, COLLECTIF LAÏQUE NATIONAL, est de revenir sur la façon dont la FFR a traité la question, […] « *Règle 50-2 de la Charte Olympique » : « aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou emplacement olympique ».
Lire le communiqué du Collectif Laïque National.
Un professeur de philosophie escorté pour enseigner. « Cessez de garder le silence! »
Face aux menaces, le professeur de philosophie Didier Lemaire sous protection policière à Trappes.
Fervent défenseur de la laïcité, ce professeur de philosophie avait publié le 1er novembre une lettre en soutien à son collègue Samuel Paty. Rapidement jugé islamophobe par certains élèves et parents, il vit désormais sous protection policière.
Didier Lemaire: » Il est temps que le corps enseignant se lève et qu’il cesse de garder le silence. »
« 1 enseignant sur 2 s’autocensure en classe. » « Beaucoup de silence, beaucoup de non dit »
Le Gouvernement remet en cause deux points essentiels du projet de loi « séparatismes » :..
Pour conforter le respect des principes de la République, la loi doit éviter d’accroître les avantages financiers des cultes, et lutter contre le séparatisme local.
« En autorisant (à l’alinéa 5 de l’art. 28 du projet de loi) les associations cultuelles à conserver et gérer les immeubles reçus par dons et legs, il leur permet de se livrer à des activités commerciales et immobilières, alors que la loi de 1905 limite strictement leur objet à l’exercice du culte. C’est la rupture de l’équilibre posé par l’art. 19 de ce texte fondateur de la laïcité… »
« Par un amendement à son propre art. 31, le Gouvernement a renoncé à placer les « associations inscrites » (cultuelles) d’Alsace et de Moselle sous le statut de la loi de 1905 modifiée – contrairement au texte initial du projet de loi… »
Le COLLECTIF LAÏQUE NATIONAL demande que l’on s’en tienne à l’objectif annoncé, conforter le respect des principes de la République.
Laïcité, Égalité entre les femmes et les hommes, un nécessaire contrat d’engagement républicain
Communiqué du Collectif laïque national sur le contrat d’engagement républicain
(Art. 6 du projet de loi confortant le respect des principes de la République)
Le Collectif laïque national estime que, contrairement à certaines affirmations hâtives, le principe d’un contrat d’engagement républicain prévu à l’art. 6 du projet de loi n’est pas contraire à la liberté associative. Il n’est pas anormal que les associations loi de 1901 qui sollicitent des financements publics s’engagent […] Le Collectif soutient la nécessité, exprimée par cet article 6, […] il demande en outre que la laïcité et l’égalité entre les femmes et les hommes figurent aussi parmi les principes définissant cet engagement…
Lire le communiqué
La laïcité, une exception menacée
de Jean-François Chalot
Pour mieux comprendre
La laïcité fait couler beaucoup d’encre… Encensée par les uns, vilipendée par les autres, elle ne laisse pas indifférent. Ce principe républicain ne doit pas être confondu avec le « sécularisme » de nombreux autres pays occidentaux qui, bien qu’ayant officiellement séparé les Églises de l’État, tolèrent les religions en privilégiant celles du plus grand nombre et en oubliant les agnostiques et les athées.
La laïcité française est une exception, en ce sens qu’elle est la seule à vraiment séparer la sphère publique de la sphère privée et à ne privilégier aucun culte. En France, on est libre de croire ou de ne pas croire, de pratiquer – ou pas – la religion de son choix. Mais les pouvoirs publics s’interdisent tout prosélytisme et chaque citoyen n’existe qu’en tant que tel, indépendamment de ses choix spirituels. La laïcité permet à chacun d’être l’égal de son voisin et à tous les Français de faire nation qu’ils soient chrétiens, juifs, musulmans… ou athées.
On trouvera dans le dernier livre initié par l’infatigable J.F. Chalot des regards croisés sur ce principe à vocation universelle mais qui ne régit que bien peu de pays dans le monde. Au-delà d’indispensables rappels historiques on trouvera également des témoignages et des réflexions sur sa mise en œuvre que tout le monde ne conçoit pas toujours exactement de la même manière.
Une lecture roborative.
CONTRE LES SÉPARATISMES, Une politique à géométrie variable ?
Le projet de loi confortant le respect des principes de la République, autrement dit loi contre les séparatismes, est actuellement en débat à l’Assemblée nationale.
L’actualité nous conduit à poser la question : quels séparatismes ?
En effet, les propositions d’amendements visant à étendre la législation nationale aux territoires disposant de régimes religieux dérogatoires ont été repoussées : ainsi, la fin de l’obligation d’un enseignement religieux à l’École en Moselle et en Alsace. L’argument pourtant très fort du fait, qu’à l’École publique, on SÉPARE les enfants selon les convictions des familles, n’a pas été entendu…
Ainsi, les dispositions du projet ne visent en fait qu’à mieux encadrer certains cultes, principalement musulmans ou évangéliques.
Le projet de loi lutte contre certaines formes de séparatisme… religieux, mais en oublie d’autres.
Au même moment, le Premier ministre Jean Castex, dans une posture girondine, en déplacement à Colmar, flatte les tendances séparatistes régionales ! Il affirme n’avoir « jamais été convaincu » par la création d’« immenses régions », qui ne répondent pas « aux besoins grandissants » de proximité, et ajoute « Le désir de retrouver une Alsace reconnue ne constitue ni une lubie folklorique ni une menace à l’unité républicaine. C’est une volonté légitime. » Il est vrai que le gouvernement a ensuite déclaré ne pas vouloir ouvrir un nouveau « meccano » des régions.
Il reste que le président de la toute récente Collectivité Européenne d’Alsace, Frédéric Bierry, en a profité pour immédiatement réclamer la sortie de l’Alsace du « Grand-Est ». Et d’insister sur l’identité particulière de la région, une identité qui s’affirmerait notamment par le Concordat et les autres aspects religieux du « Droit local ». On notera que les responsables alsaciens ne tiennent compte de la Moselle seulement quand des responsables de ce département peuvent soutenir leur position sur ce point ! À l’évidence, le concept « Alsace-Moselle » n’a aucune réalité, sauf dans les discours !
ÉGALE rappelle que la Constitution de notre République la qualifie d’indivisible, laïque, démocratique et sociale. Il conviendrait de lutter contre tous les séparatismes qui la menacent tout en renforçant son caractère laïque !
Michel Seelig
Charte de principes pour l’Islam de France
Le Conseil Français du culte musulman (CFCM), organisme chargé de représenter l’islam en France auprès des pouvoirs publics a adopté une charte de principes pour l’Islam de France, déclinaison d’engagements en faveur de la République .
[…] » Elle a vocation à encadrer l’éthique et les règles déontologiques qui devront structurer le fonctionnement du conseil national des imams »
EGALE salue la signature de cet engagement qui clarifie la position du culte musulman, vis-à-vis de la loi commune et vis-à-vis de l’islam politique.
Il faut cependant noter le refus de signer de trois fédérations dont deux sont proches de la Turquie : le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) et de Milli Görüs.
Cette charte précède la création d’un Conseil national des imams (CNI), qui sera chargé de « labelliser » les imams exerçant en France. On voit mal comment les fédérations concernées maintiendraient leur refus de signer cette charte, dès lors que les imams qui les représentent ne pourraient obtenir le label obligatoire pour professer en France.
LIRE LA CHARTE
Janvier 2015 – Le procès
Du 2 septembre au 10 novembre a lieu le procès de la tuerie insensée à Charlie Hebdo, du meurtre haineux de policiers boulevard Richard-Lenoir et à Montrouge et de l’attentat antisémite à l’Hyper Casher de Vincennes.
Nommer l’innommable, comprendre un cauchemar, c’est la mission quasi impossible qu’ont accepté de relever Yannick et François, transformés pour de longues semaines en chroniqueurs judiciaires d’un genre très spécial.
Cet ouvrage regroupe les chroniques de Yannick Haenel et François Boucq, publiées chaque jour sur le site et dans les pages de Charlie Hebdo, ainsi que des textes et de nombreux dessins inédits.
Ils ont pensé la laïcité.
Voltaire, le précurseur.
Victor Hugo, l’imprécateur.
Georges Clemenceau, le lutteur.
Aristide Briand, le conciliateur.
Jean Jaurès, le fondateur.
Mustafa Kemal Atatürk, le réformateur.
Ce podcast de « France Culture » dresse le portrait de six figures clés dans l’histoire de la pensée et dans l’exportation du concept de laïcité à la française.
Orléans : l’observatoire de la laïcité rappelle que les élus ne doivent pas communier dans l’exercice de leurs fonctions
L’observatoire rappelle que “si des élus de la République sont dans l’exécution d’une mission de service public et représentent l’administration publique, ils se doivent alors de respecter le principe de neutralité. Dès lors, s’ils participent précisément à ce titre à des cérémonies religieuses, ils ne peuvent témoigner, par leur comportement, d’une adhésion manifeste à un culte quel qu’il soit. Cette règle ne s’oppose pas à l’observation des marques de respect communément admises (par exemple, porter un couvre-chef dans une synagogue, ôter ses chaussures dans une mosquée, etc.) […] “soit les élus assistent à une cérémonie religieuse en dehors de leurs fonctions et sans aucunement exercer une mission de service public ni représenter l’administration publique, auquel cas ils ne sont pas soumis au principe de neutralité; soit les élus assistent à une cérémonie religieuse dans l’exercice de leur mission de service public et de représentation de l’administration publique, auquel cas ils sont soumis au principe de neutralité”.
Enfin, et très explicitement, l’Observatoire de la laïcité a rejeté l’argument de la municipalité arguant qu’il s’agissait d’une exception liée à un « caractère national, historique et exceptionnel”.
Espérons que le Préfet du Loiret saura désormais exercer son contrôle de légalité sur ce genre de délibération, ce qu’il aurait dû faire de son propre chef dès le mois de décembre 2020.
les complices de l’atteinte à la liberté académique et du lynchage médiatique d’une collègue.
« Le collectif Vigilance universités dénonce les complices de l’atteinte à la liberté académique et du lynchage médiatique d’une collègue.
[…] Une collègue à soutenir
« Cette nouvelle affaire montre l’emprise croissante de l’islamisme politique à l’Université comme dans l’enseignement secondaire, mais aussi le rôle délétère de certains médias qui n’hésitent pas à relayer les accusations infondées de racisme antimusulman en ruinant injustement la réputation des individus attaqués et en mettant leur vie en danger. Nous demandons au procureur de la République d’engager les poursuites qui s’imposent envers ceux qui mettent en danger la vie d’autrui en diffusant des discours et des informations qui transforment certaines personnes en cibles pour le terrorisme islamiste. »
————————————————————————————————
« Une professeure agrégée en droit privé à l’université d’Aix-Marseille rappelle pendant un cours que pour l’Islam, « si on naît d’un père musulman, on est musulman à vie. » Notons que ce simple constat de type juridique n’implique de sa part aucun jugement sur le comportement des musulmans. Ce que prouve d’ailleurs l’exemple qu’elle donne dans son cours portant sur les conflits de lois – cas traité par la Cour européenne des droits de l’homme – d’un musulman grec qui dans son testament refuse de suivre la loi islamique qui peut être appliquée dans son pays aux citoyens de sa religion. Elle poursuit en disant qu’il s’agit d’une « sorte de religion sexuellement transmissible […]. On dirait du judaïsme, c’est pareil, c’est par la mère. Une sorte de MST [maladie sexuellement transmissible] de RST, de religion sexuellement transmissible. » Il y a de grandes chances qu’une telle analogie, il y a une trentaine d’années, aurait suscité d’immenses fous rires se propageant parmi les étudiants, la percevant comme un bon mot à la manière de Charlie Hebdo. Elle leur aurait rappelé sans doute aussi une autre analogie médicale que Lénine avait utilisée en considérant le gauchisme comme une maladie infantile du communisme. Aujourd’hui une telle analogie expose l’enseignante-chercheuse à être assassinée comme l’a été Samuel Paty….. »
Le collectif Vigilance universités dénonce les complices de l’atteinte à la liberté académique et du lynchage médiatique d’une collègue de l’université d’Aix-Marseille (Marianne, 30 décembre 2020). Tribune citée par La Provence
, édition d’Aix-en-Provence, du samedi 2 janvier 2021.
Le Collectif laïque national a sorti son rapport 2020
Le Collectif laïque national a sorti son rapport 2020. il sera disponible au prix de 8 euros. Pour se le procurer, vous pouvez le commander à infoegale@gmail.com en précisant l’adresse à laquelle il doit être expédié . Les frais de port sont offerts.
Un deuxième arbre de la laïcité à Rodez
Vendredi 18 décembre 2020, les élèves de l’école de Ramadier ont planté un arbre de la laïcité dans leur cour de récréation, en présence de Sarah Vidal, 1er adjointe au maire.
Le Collectif laïque national soutient le président de la FFF
Le président de la FFF est depuis toujours resté ferme sur le principe de neutralité qui est inscrit dans le règlement de la fédération et favorise le bon fonctionnement des fédérations de football. Le Collectif laïque lui a manifesté son soutien par une lettre.
Mila exfiltrée une seconde fois de son lycée !
Mila, qui avait déjà dû quitter le lycée Léonard-de-Vinci de Villefontaine, a reçu de nouvelles menaces par les réseaux sociaux et aussitôt on assiste au même scénario : c’est la victime de harcèlement qui est renvoyée tandis que les coupables continuent tranquillement et impunément de la menacer de mort ou d’autres sévices parce qu’elle s’est permis de tenir des propos critiquant leur croyance. Ceci résonne douloureusement après l’assassinat de Samuel Paty.
Le nouveau projet de loi confortant le respect des principes républicains présenté au conseil des ministres ce 9 décembre pourra-t-il modifier quelque chose à cet état de fait révoltant ? Que peut une loi aussi travaillée soit-elle, contre la volonté de ne pas l’appliquer, contre la peur de mécontenter les délinquants avérés ? Que vaut un État de droit où la justice ne sanctionne pas les coupables de délits et ne protège pas leurs victimes ? Que vaudrait une démocratie où l’action des parlementaires se résumerait à discuter à l’infini du contenu des articles d’une loi sans jamais vérifier ou exiger leur application réelle ?
Le père de Mila a écrit aux dirigeants du lycée de sa fille, une « lettre aux lâches » exemplaire qu’il faut lire, dans laquelle il fustige leur lâcheté.
Avec lui nous disons que nous avons besoin de courage politique, mais aussi de courage au quotidien de la part de tous, pour faire reculer l’hydre de l’obscurantisme qui menace les libertés. Céder à ceux qui profèrent des menaces et parfois les mettent à exécution ne les fera pas disparaître et ne les empêchera pas de continuer d’avancer dans leur projet d’imposer leurs règles au détriment des lois républicaines. Tout au contraire, plus nous attendons, plus nous les laissons avancer, et plus il sera difficile de les empêcher de nuire.
Il est temps que le procureur de la République lance des poursuites contre ceux qui adressent des menaces abjectes à Mila, et fasse appliquer les sanctions prévues par la loi, de façon qu’elle puisse si ce n’est reprendre une scolarité normale en toute sécurité, au moins vivre normalement. Au moment où le gouvernement dit vouloir lutter contre la déscolarisation d’un grand nombre d’élèves, n’acceptons pas en baissant la tête que Mila n’ait d’autre solution que de rester chez elle !
Martine Cerf
Collisions ce 9 décembre 2020
Ce jour-là ne passera pas inaperçu : trois événements se bousculeront dans notre pays, et j’affirme benoitement, qu’il s’agira d’un carambolage volontaire !
En effet, la France tout entière, espérons-le, se souviendra et célébrera ici ou là le cent quinzième anniversaire d’une loi qui la place, sur le plan législatif, au rang des nations les plus avancées en matière de laïcité.
Ce mercredi-là sera aussi jour de deuil national suite au décès de VGE par la volonté du Président Macron qui demande aux Français qui le souhaitent d’« écrire quelques mots d’hommage dans nos mairies et, à Paris, au musée d’Orsay, ce haut lieu de culture que nous lui devons. » Lire la suite
ANNE SYLVESTRE, LE COUPLET FÉMINISTE
Jusqu’au bout, l’autrice-compositrice-interprète, morte ce mardi à 86 ans, défendait dans ses textes la cause des femmes dans un monde d’hommes.
Son répertoire est riche de chansons engagées comme « Non, tu n’as pas de nom » (1973) au sujet de l’avortement, deux ans avant la loi Veil. Anne Sylvestre revendique l’appellation de chanteuse « féministe » : « Je suppose que ça m’a freinée dans ma carrière parce que j’étais l’emmerdeuse de service, mais ma foi, si c’était le prix à payer... » En 2007, elle défend la cause du mariage homosexuel dans « Gay, marions-nous ! ».
Ecouter : Une sorcière comme les autres
Lire l’article du journal Libération
L’islam de France : laïcité, représentation, politisation et contestation
L’Observatoire des religions et de la laïcité présente cette étude rédigée par Haoues Seniguer, maître de conférences en science politique, chercheur au laboratoire Triangle (UMR, 5206, Lyon) et directeur adjoint de l’Institut d’Études de l’Islam et des Sociétés du Monde musulman (UMS 2000, EHESS, CNRS, Paris)
L’islam reste en France — et plus que jamais — un objet religieux et social difficilement « lisible ». Quant aux Français musulmans, ils sont travaillés par des forces contradictoires, à la fois centrifuges et centripètes, et globalement dominés par un tropisme conservateur — sans exagérer outre mesure la menace que ferait peser la visibilité religieuse de l’idéologie islamiste sur les autres courants religieux de l’islam, dans l’espace public ou les institutions sociales. Le fait islamique pose néanmoins un défi singulier à la laïcité française, affectant sa tension constitutive entre « acception libérale » et « acception combative ». C’est la raison pour laquelle il importe de traiter la question de l’islam de France sous le double point de vue de la philosophie morale et de la sociologie politique, en vue de comprendre les dessous de la polarisation des positions qu’il provoque. Aussi, le but de la présente étude est de tenter, à partir de la problématique générale de la laïcité, de jeter un nouvel éclairage sur la situation de l’islam de France, en identifiant et en distinguant pour ce faire ses principaux déterminants et les difficultés de son traitement par le politique.
Lecture de l’étude : LIslam_en-France_Haoues_Seniguer
Laïcité : une exception française mal comprise à l’étranger
Le concept français de laïcité est souvent mal compris à l’étranger. Et cela pas uniquement dans les pays où l’islam est une religion d’Etat comme le Maroc, l’Algérie, l’Egypte, l’Irak, ou l’Iran, mais également dans des démocraties libérales occidentales, dites sécularisées.
LE TOUR DU MONDE DES IDÉES par Brice Couturier : Lire et écouter
Encore une offensive du patriarcat religieux contre les droits des femmes !
Le Collectif laïque national publie un communiqué à la suite des offensives du gouvernement polonais, à l’instigation de l’Église polonaise, contre le droit à l’IVG.
RECONSTRUIRE LA RÉPUBLIQUE LAÏQUE
Communiqué du Collectif laïque national, signé par ÉGALE :
« Après l’assassinat de Samuel Paty, enseignant de l’école de la République, le 16 octobre 2020, la tuerie du 29 octobre à Notre-Dame de Nice, vient nous rappeler les enjeux auxquels notre pays se trouve de nouveau confronté. Lire la suite
Création du collectif « Vigilance Collège Lycée »
Des enseignants de collège et de lycée se sont constitués en réseau pour lutter contre les atteintes à la laïcité et à la liberté pédagogique dans les établissements du secondaire. Nous encourageons les enseignants à rejoindre ce collectif afin de sortir de l’isolement et mener à bien leur lourde tâche de transmission. Voir la présentation de ce collectif ci-dessous ou sur le site de vigilance universités
« Vigilance Collèges Lycées est un réseau d’enseignants du secondaire qui lutte contre les atteintes à la laïcité et à la liberté pédagogique dans les établissements du secondaire.
Notre réseau s’est formé à la suite de l’assassinat de Samuel Paty, tué le 16 octobre 2020 par un terroriste islamiste pour avoir exercé son métier d’enseignant. Il rassemble des enseignants du secondaire qui s’inquiètent des pressions communautaristes qui pèsent sur leurs élèves et des menaces sur la libre circulation des savoirs en milieu scolaire. Nous n’accepterons pas qu’un climat de peur s’installe dans les salles de classe. Nous ne nous habituerons jamais à ce qu’un enseignant soit tué pour ce qu’il a appris à ses élèves.
Les objectifs du réseau Vigilance Collèges Lycées sont les suivants :
- défendre et promouvoir la laïcité dans les établissements scolaires, principe d’émancipation des individus des croyances et de toute autorité entravant leur liberté de pensée et la libre disposition de leur corps.
- Résister aux pressions multiples et parfois coordonnées exercées par l’islamisme et toutes les autres formes de communautarismes, et à la violence qu’elles véhiculent et lutter contre l’antisémitisme, le racisme, mais aussi contre les atteintes à l’égalité des femmes et des hommes et les discriminations en raison des orientations sexuelles.
- Veiller à ce que nul ne se sente discriminé ou menacé à l’école, en raison de ses origines, de ses opinions, de son appartenance ou de sa non-appartenance religieuse, de son sexe ou de son orientation sexuelle.
- Alerter sur les pressions que peuvent subir enseignants, personnels éducatifs ou élèves de la part de groupes d’intérêt communautaristes – qu’ils soient religieux ou non – et exiger un soutien hiérarchique et institutionnel plein et entier.
- Accompagner et informer les collègues confrontés à ces difficultés.
- Constituer une cellule de veille pour analyser et nourrir la réflexion sur les moyens de rendre l’école moins perméable au racisme, à l’antisémitisme, à l’indigénisme et aux communautarismes religieux.
- organiser des échanges entre les membres de notre réseau et favoriser la création de comités locaux pour faire vivre nos valeurs sur l’ensemble du territoire national.
Nous invitons donc tous les collègues ou toute personne engagée qui se reconnaîtrait dans ces valeurs et ce combat à se joindre à nous : à l’instar du réseau Vigilance Universités, duquel nous nous réclamons, nous espérons en effet agréger à notre démarche de plus en plus de citoyens afin d’organiser au mieux la riposte.
Pour nous écrire : vigilance_college_lycee-request@groupes.renater.fr
POUR MILA !
Le collectif contre le terrorisme (CCT) a publié un communiqué de soutien à Mila qu’ÉGALE a signé.
Le JSD, Journal de St Denis (93) censure les propos laïques de son directeur de la rédaction
Nous avons plus d’un fois ici repris les atteintes à la laïcité portés par l’ancienne équipe municipale de Saint-Denis. Aujourd’hui, c’est la presse locale qui montre sa proximité de pensée avec les mouvements islamistes. Le JSD est-il encore réellement un journal d’information ? Il semble qu’il y ait pour l’instant renoncé, ce qui a provoqué le départ de Yann Lalande, son directeur de la rédaction.
Lire les faits. Voir l’édito censuré et le communiqué de l’Observatoire de la laïcité de Saint Denis
Le Conseil municipal de Grenoble ne veut pas de charte de la laïcité pour les associations qu’elle subventionne.
Depuis de nombreuses années, la ville verse une subvention au CCIF, aujourd’hui menacé de dissolution par le ministre de l’Intérieur, pour agissements islamistes. Si le débat sur l’opportunité de demander aux associations de s’engager sur le respect de la laïcité pour obtenir lesdites subventions et de signer une Charte de la laïcité, rien n’a été voté. Pourtant, c’est cette même ville de Grenoble qui a connu l’offensive islamiste consistant à vouloir imposer le port du burkini dans les piscines municipales, au mépris du règlement sanitaire en vigueur.
Le Printemps républicain propose un audit des associations subventionnées.
A la suite de ce refus, le Printemps républicain recommande un audit des associations subventionnées par la municipalité.
D’autant que certaines, sous le statut de 1901, ont aussi des activités cultuelles.
Grenoble est face à la question : comment, d’un point de vue juridique, une ou des associations 1901 à visée religieuse, pourraient-elles rembourser leurs subventions accordées dès lors que la municipalité, a étudié en commission sa demande, puis voté à la majorité et alloué la subvention dans le budget de la commune ? …
Faire la distinction entre activités cultuelles et activités culturelles, là est toute la difficulté.
Dans le prochain projet de loi « visant à renforcer la laïcité et conforter les principes républicains » en cours d’étude au Conseil d’État, ceci pourrait être mis au clair par l’obligation pour les associations cultuelles, d’adopter le statut de 1905.
Le principe de séparation des Églises et de l’État et de la liberté de conscience ne devrait évidemment pas être remis en question. C’est le régime des cultes qui risquerait d’être remanié. L’objectif serait de mieux organiser et encadrer leur financement.
Mais à ce jour, rien n’a encore été acté.
Le sens de la laïcité en France en 2020 par Dominique Schnapper
Le site Telos publie un article de Dominique Schnapper dont nous vous recommandons la lecture :
« Dans notre tradition démocratique la « laïcité », forme française de la séparation du politique et du religieux, est une dimension essentielle de la démocratie. C’est notre héritage et, comme tout héritage politique, il doit être compris et transmis dans son principe, quitte à être réinterprété dans ses modalités en fonction d’une société qui s’est transformée. Mais il ne saurait être détaché de sa signification politique. Le problème est donc: comment et jusqu’à quel point la tradition laïque peut-elle et doit-elle être adaptée aux conditions nouvelles? » Lire la suite
Une centaine de personnes pour Samuel Paty et la liberté à Saint-Philibert (Morbihan)
Lancé par le collectif de citoyens de Saint-Philibert, soutenu par la municipalité et l’association EGALE, l’hommage à Samuel Paty pour la défense de la liberté, a rassemblé une centaine de personnes ce mercredi 21 octobre à 11 h 30, devant la mairie. Le maire François Le Cotillec a rappelé que « L’unité est la seule réponse à cet acte » et « Qu’il faut être solidaire avec l’école car c’est la République ». Le collectif a salué le courage des enseignants au quotidien : « L’école est le pivot du projet d’émancipation, de liberté et de laïcité. Si nous restons unis et vigilants, nous vaincrons l’obscurantisme »
Les silencieux – Ne nous trompons pas, les salafistes menacent la République
Inutile d’éluder : ouvrons les yeux, la menace salafiste existe. La France vit une grande illusion. Nous croyons être toujours le pays où l’on débat, où l’on échange des arguments, alors même que nous sombrons chaque jour un peu plus dans un climat intellectuel de guerre civile. Ce constat vaut en particulier pour le débat actuel sur la place de l’Islam dans la société française et sur l’ampleur du péril islamiste.
Allons droit au but : l’Islam ne constitue pas une question en soi dans la France de 2020. L’adversaire de la République s’appelle le salafisme. La source du problème ne réside pas dans le Coran mais dans ceux qui le transforment en arme pour affaiblir la démocratie libérale. Dans ce camp, on trouve bien évidemment les jihadistes, mais aussi les salafistes et l’ensemble des acteurs contestataires davantage animés par une fureur décolonialiste que par une authentique ferveur spirituelle.
Le centre de gravité de cette galaxie dangereuse est le salafisme. Leur stratégie, et les tactiques afférentes, font des salafistes dits » quiétistes » et » politiques » des Silencieux, ces petits cylindres également qualifiés de modérateurs de son, que l’on visse sur le canon d’une arme pour gagner en discrétion. Ils nous endormissent, démonétisent l’idée que c’est bien une nouvelle forme de totalitarisme qui tente de s’épanouir en France.
Au mieux on déplore, puis on passe rapidement à autre chose… En attendant, les Silencieux franchissent les uns après les autres les remparts censés défendre la démocratie, les libertés individuelles et l’héritage républicain.
Nous soutenons les Polonaises qui réclament le droit à l’IVG.
Les Polonaises multiplient les manifestations depuis que le Tribunal constitutionnel, aux ordres du PiS, parti majoritaire au pouvoir, a interdit le recours à l’IVG, même en cas de malformation du foetus. Des manifestations ont eu lieu jusque dans les églises. 430 000 personnes selon la police, manifestaient mercredi dernier. Des dizaines de milliers de personnes se retrouvaient dans les rues de Varsovie vendredi.
Le président Andrzej Duda, réputé plus modéré, semble décidé à assouplir le projet de loi en réintroduisant l’exception à l’nterdiction dans le cas où le foetus serait non viable, mais il n’est pas certain que les manifestants se contenteront de ce piteux compromis.
Nous soutenons leur combat, car dans ce pays, c’est aussi celui de la démocratie.
Nos commentaires et recommandations envoyées au ministère de l’Intérieur
Le Président de la République a annoncé un projet de loi « visant à renforcer la laïcité et conforter et les principes républicains ». ÉGALE publie ici ses commentaires sur ce qui a été dit et ses 25 recommandations pour le futur projet de loi. Nous avons pu exposer nos principales recommandations à la Secrétaire d’État Marlène Schiappa et à ses conseillers, au cours d’une visioconférence organisée le 19 novembre. Nous vous invitons à en prendre connaissance. Lire
Qu’est ce que la laïcité ?
La France laïque est mise au ban des pays laïcs. Par quel paradoxe ?
Nouvelle écoute de l’émission diffusée le 23 février 2019.
ECOUTER (51 min)
Toutes les sociétés occidentales sont sécularisées c’est-à-dire émancipées de la contrainte religieuse et passées de l’hétéronomie : la loi vient d’en haut, au régime de l’autonomie la loi est produite par les hommes .Comme a écrit Ferdinand Buisson dans son dictionnaire de pédagogie : « l’Etat laïc, c’est-à-dire la délimitation profonde entre le temporel et le spirituel est entré dans nos mœurs de manière à n’en plus sortir ; et cela vaut pour toutes les démocraties. ». Mais ce que Ferdinand Buisson ne pouvait pas prévoir c’est que la forme française de la sécularisation allait provoquer des crispations et même un tollé dans les pays aussi émancipés de toute contrainte théologique que le nôtre.
L’interdiction du port de signes religieux ostentatoires a fait scandale aussi bien aux Etats-Unis que dans les autres pays européens. « Comment se fait-il que la France, patrie des Droits de l’homme et berceau de la démocratie, pratique cette forme indigne de discrimination ? » s’est exclamé un journaliste de Gazetta, journal issu de la dissidence en Pologne. Ken Livingstone, alors maire de Londres a dit qu’il s’agissait-là du texte législatif le plus réactionnaire qu’un Parlement ait eu à voter en Europe depuis la seconde guerre mondiale. Le New York Times mène depuis lors campagne contre la dérive liberticide de l’autre pays de la Révolution.
Laurent Bouvet et Philippe Raynaud débattent de cette notion de laïcité.
Comment lutter contre les attentats islamistes quand on est simple citoyen ?
Les attentats islamistes se multiplient sur notre sol et nous sommes chaque fois horrifiés par la cruauté et l’injustice des actes perpétrés : l’enseignant Samuel Paty, décapité à Conflans Sainte Honorine, puis trois paisibles fidèles égorgés à la Basilique Notre-Dame à Nice. Nous ne dirons pas, comme on l’a trop entendu, que ces derniers appartenaient à la « communauté catholique » car ce serait reprendre la dialectique des terroristes qui veulent nous diviser selon nos croyances ou nos convictions. Ils étaient simplement nos concitoyens, notre frère et nos sœurs au sein de la Nation fraternelle, en train de prier dans leur lieu de culte.
Que faire ? Les citoyens que nous sommes sont-ils contraints de rester dans la passivité en espérant que les services de sécurité et de renseignement arriveront à venir à bout de ces enragés fanatiques ? N’existe-t-il aucune possibilité d’impliquer des citoyens pour assister les fonctionnaires qui se trouvent en première ligne afin de les soutenir dans cette lutte contre l’obscurantisme ?
Ne pourrait-on pas imaginer de solliciter la réserve de l’armée et de la gendarmerie pour participer à préservation de la sécurité civile ?
En matière de prévention, ne peut-on imaginer de renforcer l’éducation nationale par la réserve citoyenne qui a déjà été dûment sélectionnée. En 2015, elle avait été créée pour aider les enseignants à diffuser les valeurs républicaines auprès des élèves. Mais trop peu sollicitée, trop souvent à contre-emploi, elle a perdu beaucoup de ses volontaires. Ils sont encore une poignée à intervenir, trop peu et la plupart du temps parce qu’ils se sont démenés pour y arriver. Alors, ne pourrait-on pas faire revivre ce formidable élan qui avait fait se lever des centaines de citoyens ?
Il est temps de trouver les moyens de nous sortir de la passivité et agir, dans la République et le respect de ses lois, ensemble et unis.
Martine Cerf
LETTRE DE LA RÉUNION, DÉPARTEMENT FRANÇAIS SOUMIS À LA LOI DE SÉPARATION DE 1905.
Une de nos correspondantes à la Réunion, nous écrit pour dénoncer des pratiques courantes à la Réunion, où il est fréquent que les autorités, comme les élus, confondent le dialogue entre les cultes avec la séparation des Églises et de L’État. Il en résulte un réel inconfort pour les citoyens à qui on impose des pratiques religieuses qui ne les concernent pas. Lire la lettre.
Pourquoi le sport est devenu une cible pour les islamistes
William Gasparini, Professeur des universités à la Faculté des sciences du sport de Strasbourg et directeur de l’Ecole doctorale « Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes », publie une analyse sur le site The Conversation. Lire l’article
L’appel des 49 pour la laïcité : Ne capitulons pas. Ne capitulons plus !
Françoise Laborde, ancienne sénatrice et présidente d’ÉGALE et Martine Cerf, secrétaire générale, ont signé cet appel publié sur le site du JDD.
On a tué un homme. De la manière la plus barbare et la plus expressive qui soit, dans le rituel codifié d’exécution religieuse de l’islam radical. On a assassiné un homme pour avoir accompli sa tâche avec modestie et sans frémir. On a exécuté un professeur qui remplissait la mission la plus noble, celle de contribuer à l’émancipation et à la construction de la conscience des jeunes élèves dont il avait la charge pédagogique et morale. On s’est attaqué au creuset de la République, son école. Lire l’appel.
LA VOCATION LAÏQUE
Samuel PATY a été égorgé puis décapité dans son propre pays, au nom d’une susceptibilité religieuse d’un autre âge.
Jacques VARIENGIEN, psychologue, qui est intervenu de nombreuses années sur le site du CNPE de St Alban, propose des clés de lecture.
Cette interview a été publiée par la CGT. Lire l’interview. Lire l’interview
Ne plus tergiverser face à l’offensive islamiste contre notre liberté et nos principes
Le Collectif laïque national publie un communiqué :
Le Collectif laïque national partage avec tous les Français les sentiments d’horreur et de colère qui les étreignent à la suite de l’effroyable assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie au collège du Bois des Aulnes de Conflans-Sainte-Honorine, ce vendredi 16 octobre 2020. Lire la suite
1881 : quand la IIIe République instaure un droit au blasphème
Blasphème, outrage à la République ou au chef de l’État, propos licencieux, incitation à la violence ou à la rébellion : il fallut deux ans pour examiner toutes les questions fort actuelles que soulevait la loi votée le 29 juillet 1881 qui garantissait la liberté de la presse en France.
Lire l’émission « Savoir » (France Culure) du 10 octobre 2020
À la mémoire de Samuel Paty, professeur
par Catherine Kintzler, 17 octobre 2020
Vendredi 16 octobre, Samuel Paty, professeur, a été décapité parce qu’il enseignait. Réduire cet
assassinat à un crime revient à esquiver le caractère politique de la visée hégémonique qu’il
véhicule. Car cette atrocité se présente comme une exécution menée au nom d’un ordre supérieur
qui devrait supplanter non seulement les lois de l’association politique, mais aussi tout rapport
autonome à la connaissance, à la pensée. Lire la suite
Vivre enfin la République laïque à l’École et dans la société
La République et son École sont attaqués au cœur et à l’âme.
La décapitation à Conflans-Sainte-Honorine d’un professeur d’histoire-géographie, qui avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet, a frappé d’effroi la France, de nouveau touchée par un « attentat terroriste islamiste caractérisé », selon les mots d’Emmanuel Macron, trois semaines après l’attaque devant les anciens locaux de Charlie Hebdo
Quelques heures après l’assassinat de l’enseignant, le chef de l’État entouré du ministre de l’Intérieur et du ministère de l’Éducation a appelé la nation à « faire bloc », à la sortie du collège du Bois d’Aulne où travaillait la victime. « Ils ne passeront pas. L’obscurantisme ne gagnera pas ». A cet égard les très nombreux rassemblements quasi spontanés de ce dimanche laissent à penser que les citoyens sont déterminés à faire réagir l’Etat au plus vite. Cette décapitation est en effet, selon Manuel Valls « effrayante et symbolique » et l’action gouvernementale urge.
Toutes ces déclarations sont nécessaires mais que convient-il de faire après avoir contribué collectivement au deuil de la famille, des proches et du corps enseignant ?
Observer d’abord que les clignotants sociétaux n’ont pas manqué depuis des années. Cette barbarie, dans le droit fil des attentats sanglants djihadistes amorcée en 2015 en France a fait au total plusieurs centaines de victimes. Ces attaques, pour beaucoup d’entre elles, ont été perpétrées à l’arme blanche entre autres à la préfecture de police de Paris en octobre 2019, ou à Romans-sur-Isère en avril dernier.
Quel que soit le criminel qui perpétue ce type d’acte, le but est d’ébranler l’édifice républicain et les principaux piliers de notre devise nationale.
La République est en danger notamment du fait de l’islamisme. Mais, au-delà, la société française l’est aussi pour trois causes qui caractérisent notre espace national :
– La mémoire historique a été mal entretenue.
Les valeurs héritées du siècle des Lumières, liberté, égalité fraternité puis laïcité n’ont pas été entretenues au niveau de l’espérance universelle qu’elles ont fait naitre. Et cette négligence s’est accélérée ces dix dernières années.
L’indulgence manifestée par des intellectuels, des responsables politiques, syndicaux et associatifs à l’égard de ceux qui perturbent l’ordre républicain, l’hédonisme généralisé d’une société qui n’a d’intérêt que pour le moment qui passe, la méconnaissance historique du principe de liberté comme des droits et devoirs du citoyen et la permissivité par rapport aux lois sur le racisme, l’antisémitisme ou l’égalité homme/femme ont contribué largement au fait de ne plus faire Nation.
– le vivre ensemble républicain a été encouragé à contre sens
notamment sur le contenu à donner au terme fraternité. Les petits arrangements et les accommodements irraisonnables se sont multipliés à tous les niveaux de notre société
Au niveau local, le dispositif républicain dans les Écoles s’est fracturé le jour où dans les écoles publiques et privées nous avons accepté les menus sans porc, finassé avec le voile pour les sorties scolaires, autorisé des horaires différenciés pour les piscines publiques. Mais précédant ces attitudes au plan national le terrain avait été préparé par une politique d’accueil des migrants entassés dans des quartiers quasi dédiés, ou encore le jour où des fonctionnaires ont été autorisés à faire leur prière sur leur lieu de travail ou encore le jour où, faute de fonctionnaires de police ou d’enseignants, on a négligé les fonctions essentielles de ces professions.
Pire encore, dans le Livret laïcité de l’éducation nationale en 2015 un texte signé de la ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, rappelle le principe consistant à « distinguer le savoir du croire ». « Il faut pouvoir [pour les enseignants] éviter la confrontation ou la comparaison du discours religieux et du savoir scientifique. Dans les disciplines scientifiques (SVT, physique-chimie, etc.), il est essentiel de refuser d’établir une supériorité de l’un sur l’autre comme de les mettre à égalité.» Cette « injonction au silence » a contribué à faire courber l’échine d’une institution, l’École, qui par sa nature détentrice des connaissances et de l’apprentissage de l’esprit critique doit toujours rester à l’abri des polémiques. L’École est l’un des piliers majeurs de la République
– l’ordre républicain est sapé
depuis plusieurs décennies. Il n’y a plus de réponse ferme et lisible pour ceux qui viennent sur notre territoire. Rappelons pour fixer un cap clair l’affirmation de Saint Just « il n’y a pas de libertés pour les ennemis de la Liberté ». Cette orientation donne le chemin à parcourir dans un contexte d’augmentation progressive des violences qui a atteint un niveau inacceptable, insupportable.
Que faire ?
Sur sa page Facebook Céline Pina révoltée par l’assassinat de Samuel Paty propose :
« Pour ce qui vient de se passer je ne connais qu’une seule réponse si j’étais au gouvernement: j’afficherai dans tous les établissements scolaires, toutes les institutions, je prendrai des publicités dans les journaux, dans le métro, sur les bus. Je paierai des 4×3 et je créerai une affiche reprenant les caricatures de Charlie et revendiquant cet affichage au nom de la liberté d’expression et pour rendre hommage à ce professeur martyr. » Je ne suis pas loin de penser comme elle afin qu’il y ait dans la société un vrai choc salutaire.
Mais il faut ajouter de donner très vite un contenu législatif ou réglementaire à l’interdiction de mosquées liées au salafisme et aux frères musulmans.
Enfin il faut rediffuser largement ce qui est entré dans notre droit positif français depuis plus d’un demi-siècle : l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (10 décembre 1948) stipule « toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion.»…Et le commenter sans cesse en mémoire de Samuel.
Bernard FERRAND, VP EGALE
SE-Unsa: Et si on cultivait la mixité sociale à l’école ?
Nous avons lu pour vous l’expression du SE-Unsa concernant l’allocution du président de la République sur les séparatismes.
En savoir plus :SE-Unsa « Laïcité, Ecole et société »
ÉGALE est avec les enseignants
A Conflans Sainte Honorine, l’assassinat atroce d’un professeur d’histoire par un islamiste nous remplit d’horreur. Cet homme, Samuel Paty, dont il faut retenir le nom maintenant qu’il est dévoilé, était un professeur estimé de ses élèves et de ses collègues. Il représente pour nous toute une classe d’enseignants dont on doit saluer le courage au quotidien. Ils sont nombreux ceux qui, comme lui, n’ont pas baissé les bras et travaillent sans relâche à ce que les élèves qui leur sont confiés apprennent à réfléchir par eux-mêmes, à sortir de l’enfermement des superstitions, des préjugés et de l’ignorance.
A ÉGALE, beaucoup de nos adhérents sont engagés dans la réserve citoyenne de l’Éducation nationale pour leur prêter main forte. Beaucoup sont intervenus et interviennent encore dans les classes à la demande d’enseignants ou de chefs d’établissements. Nous ne voulons pas les laisser seuls devant la tâche immense qui repose sur eux, car nous savons que nombre d’élèves sont en butte à la propagande islamiste qui veut leur faire croire qu’étant musulmans, ils ne sauraient adhérer à la République. Plus que jamais, il est nécessaire de tendre la main à ces élèves pour les aider à conquérir leur liberté et refuser l’idéologie islamiste. Mais plus que jamais, il faut protéger et soutenir les enseignants dont nous savons qu’ils se sentent parfois bien seuls.
C’est pourquoi, ÉGALE réaffirme ici sa solidarité totale avec eux et avec le projet d’émancipation et de liberté dont l’école est le pivot. Ce projet laïque porté par les « hussards noirs » de la République, comme les appelait Charles Péguy, alors que L’État opérait la séparation de l’école et de la religion à partir de 1882. C’est lui qui l’emportera sur l’obscurantisme si nous restons unis et vigilants.
Martine Cerf
Réponse aux accusations selon lesquelles « l’Université de Lille interdit l’accès à des étudiantes voilées »
Par Vigilance Universités
Une tribune signée par des universitaires accuse un enseignant de l’Université de Lille de « racisme anti-musulman ». Ce grief nous semble injuste : nous expliquons pourquoi.
Une tribune signée par des universitaires et reprise par quelques médias (Médiapart, Voix du Nord, France 3, etc.), accuse un peu rapidement de discrimination un professeur de sport de l’Université de Lille.
Séparatismes : Discours réussi par la revue des deux mondes
La revue des deux mondes publie:
« un pas de géant dans la communication du chef de l’État dont le moins qu’on puisse dire est qu’il revient de loin. L’homme qui déclarait que la société « n’avait pas à être laïque » vient d’opérer un revirement spectaculaire. Il aura fallu trois ans et demi. Et peut-être que le procès Charlie, puis le récent attentat de la rue Nicolas Appert l’ont aidé à trancher dans le vif… » par Valérie Toranian
Séparatisme islamiste : un discours réussi, un combat incertain
AG 2020
Discours des Mureaux d’E. Macron : du concret et de la fermeté dans les paroles, mais attendons le texte
On peut se réjouir de la prise de conscience apparemment opérée par ce gouvernement, concernant le danger de l’islamisme politique car elle est récente. Jamais les problèmes liés à ceux qui contestent la République, ses valeurs et ses lois n’avaient été repris et cités avec cette précision, allant jusqu’à des anecdotes que nous connaissions, mais qui étaient soigneusement occultées par la plupart des responsables politiques. Si l’on en croit les mots prononcés par le Président de la République aux Mureaux, l’ampleur de la tâche à accomplir pour remédier à ces situations problématiques semble avoir été cernée. Le cadre dessiné par le chef de L’État parait donc globalement satisfaisant. Citons quelques points : le renoncement explicite à toute solution de type concordataire, la volonté d’appliquer la loi fermement et sans complaisance et de la faire respecter par tous, la volonté de lutter contre la déscolarisation de 50 000 enfants isolés de l’école, du reste de la société et des apprentissages fondamentaux, la volonté de supprimer les ingérences étrangères dans le culte musulman et toutes les formes d’embrigadement par le biais d’écoles hors contrat ou d’associations dites humanitaires ou sociales, la volonté d’inciter les associations cultuelles à adopter le statut de 1905…Nous aimerions être convaincus que ce discours sera suivi des mesures et des moyens nécessaires. Nous ne le serons qu’en lisant le texte de loi lui-même et en assistant à sa mise en oeuvre.
Nous n’oublions pas en effet que depuis le début de ce quinquennat, nous avons eu quelques mauvaises surprises, comme les deux tentatives du gouvernement pour que les associations cultuelles puissent gérer des immeubles de rapport, c’est à dire en franchise d’impôt, tentatives heureusement repoussées par les parlementaires dûment informés par les association laïques. Nous n’oublions pas les déclarations étranges du président sur la radicalisation de la laïcité, ni le fait qu’il persiste à maintenir un dialogue officiel et régulier avec les représentants des cultes, donnant ainsi un rôle politique à ces derniers. Enfin, nous constatons avec surprise que le texte de la loi contre les séparatismes doit être soumis à ces mêmes représentants des cultes avant de l’être aux représentants du peuple à la fin de l’année !
Nous attendrons donc, dans un grand esprit d’ouverture, mais avec la plus grand vigilance, le contenu du projet de loi. Il va de soi, que nous soutiendrons toute politique qui ira dans le sens du respect de la loi et des valeurs républicaines, dans la volonté d’émanciper les citoyens du fanatisme et des préjugés, dans la lutte sans complaisance contre les terroristes et leurs idéologues, dans la préservation des libertés et de l’égalité de tous.
Martine Cerf
Soutien à Marika Bret
Marika Bret, DRH de Charlie Hebdo a dû être exfiltrée de son appartement en raison des menaces qui pesaient sur elle. ÉGALE s’insurge contre la violence qui s’exerce à son encontre comme à l’encontre de tous ceux qui ne font qu’exercer leur métier d’informer ou de tourner en dérision par la caricature. Dans la République laïque, la liberté d’expression ne doit pas céder devant les intimidations.
L’Assemblée des femmes a également publié un communiqué de soutien.
Lyon : le Vœu des Échevins sans le maire.
À Lyon, le maire, Grégory Doucet marque sa neutralité à la tradition lyonnaise du Vœu des échevins.
Monsieur le Maire, nous avions pris votre retrait de la cérémonie des échevins comme une affirmation de votre attachement à la laïcité.
Mais pour ce qui est de vos relations avec les cultes, nous aurions préféré que vous appliquiez dans votre commune le cadre juridique de la loi 1905, par exemple en n’allant pas poser la première pierre d’une mosquée. Vous auriez ainsi montré votre attachement à la laïcité, … aux associations cultuelles de la ville !
Le nouveau gouvernement du Soudan abandonne la loi islamique en faveur de la séparation Eglise/Etat
Le pays du Soudan vient d’annoncer le plus grand changement : après 30 ans de vie sous la domination islamique, un gouvernement laïque est officiellement mis en place.
En savoir plus: lire la version traduite par Didier Vanhoutte : Laïcité au Soudan –
Lire la version originale : Sudan’s New Government Abandons Islamic Rule in Favor of Church/State Separation By Hemant Mehta September 6, 2020
EGALE est intervenue à la manifestation du 20 septembre
De nombreux représentants d’associations laïques sont intervenus au cours de la manifestation laïque du 20 septembre 2020 à la République pour expliquer ce qu’est le combat pour une République laïque et sociale et pour dénoncer les discours racialistes qui sont une forme de racisme masqué. Martine Cerf est intervenue pour ÉGALE.
Il faut soutenir Zineb El Rhazoui !
Zineb El Rhazoui a témoigné récemment au procès des assassins de Charlie Hebdo. Depuis, les menaces de mort se déchaînent sur les réseaux sociaux. Elle qui vient depuis janvier 2015 sous protection rapprochée, doit faire face à une recrudescence de haine inimaginable. Revendiquer la liberté de parole et accuser les fanatiques religieux suffit aujourd’hui pour déclencher ce flot immonde d’injures et de menaces.
Ne la laissons pas seule ! De la même façon que nous sommes descendus dans la rue en 2015 pour défendre la liberté d’expression et les valeurs républicaines, nous devons signifier à ces fanatiques que Zineb n’est pas seule. Que nous sommes nombreux qui nous dressons devant eux pour les empêcher de mettre en pratique leurs sombres projets.
La sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio a appelé les élus à constituer un rempart républicain autour de Zineb El Rhazoui dans un communiqué. Par nos réactions sur les réseaux sociaux, constituons aussi un rempart citoyen !
Et n’oublions pas Gérard Biard et Riss dont les têtes sont mises à prix par Al Quaïda !
Martine Cerf
Manifestation dimanche 20 septembre 2020 à 14h place de la République
EGALE se joint à de nombreuses associations laïques à la suite de l’appel publié par marianne.net : » La racialisation de la question sociale est une impasse »
Nous appelons à manifester lors de cette mobilisation laïque.
Voir l’appel à manifester – Voir l’appel à manifester
« Nous ne vous laisserons pas seuls »
« Car nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais »
Ces mots, d’une clarté sans fioritures, Riss les écrit dans son édito du 2 septembre 2020. Jour de l’ouverture du procès des tueries de janvier 2015.
Au cours de ces journées tragiques, furent assassinés : à Charlie Hebdo, Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Cabu, Elsa Cayat, Charb, Honoré, Bernard Maris, Ahmed Merabet, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Tignous, Wolinski. À Montrouge : Clarissa Jean-Philippe. À l’Hyper Cacher de Vincennes, Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab, François-Michel Saada. D’autres furent gravement blessés, dans leur chair, et dans leur âme à jamais.
Riss écrit aussi : « Si le crime est si difficile à nommer, c’est parce qu’il fut commis au nom d’une idéologie fasciste nourrie dans les entrailles d’une religion. Et rares sont ceux qui, cinq ans après, osent s’opposer aux exigences toujours plus pressantes des religions en général, et d’une en particulier. »
Idéologie criminelle dont les victimes, connues et anonymes, ici et ailleurs, forment une interminable et sinistre liste.
Ce 2 septembre, Charlie Hebdo republia en « Une » les dessins « blasphématoires ». Lire la suite et la liste des signataires.
Liberté d’expression – Me Richard Malka : « La situation est bien pire qu’il y a cinq ans »
A lire l’ Entretien -Le POINT – Alors que s’ouvre dans quelques jours (1) le procès des attentats de janvier 2015, l’avocat historique de « Charlie Hebdo » tire la sonnette d’alarme. Propos recueillis par Nicolas Bastuck et Étienne Gernelle.
Cabu, Charb, Tignous, Wolinski… Il les a défendus des dizaines de fois. Contre la famille Le Pen. Contre Caroline de Monaco. Contre l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne. Contre la Ligue de défense judiciaire des musulmans…« On a gagné, très souvent. On a perdu, parfois, mais on l’avait bien cherché ! » plaisante Me Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo. Il a débuté au barreau l’année où le titre a été lancé, en 1992. Ils ne se sont plus quittés. Le point. fr
(1) Attentats de janvier 2015 à Paris : Le procès aura lieu du 2 septembre au 10 novembre.
Vidéo 
antiracisme : dénoncer toutes les traites d’esclaves passées et présentes
Il est fréquent de voir relier la dénonciation du racisme actuel et la pratique de l’esclavage par les nations occidentales, et celle-ci seulement. La vérité historique importe peu à ces « antiracistes » autoproclamés qui ne cessent de fustiger les blancs et leur « domination ». Mais aucune conclusion juste ne saurait émerger d’une analyse tronquée de l’histoire. Celle de l’esclavage est mondiale. Pratiquée de tous temps, elle a touché de plein fouet des hommes et les femmes noirs en priorité, mais pas uniquement. Aboli par les pays occidentaux, l’esclavage existe encore dans certains pays comme la Mauritanie. Pierre Vermeren, historien, esquisse une analyse dans le Figaro du 2 juillet 2020.
Le foulard et la robe d’avocat
Une élève avocat de Lille ayant décidé de porter un foulard dans l’exercice de ses fonctions, le conseil de l’ordre du Barreau a rappelé par une modification de son règlement intérieur, que tout signe distinctif devait être proscrit. L’élève, appuyée par un avocat et le défenseur des droits a saisi la cour d’appel de Douai en demandant l’annulation de la délibération du conseil de l’ordre. La cour d’appel de Douai a donné raison au Barreau. Voir l’analyse du jugement
« Le voile est un signe politico-religieux » par le collectif Yallah
Une carte blanche signée par le Collectif Laïcité Yallah. (voir la liste des signataires ci-dessous).
Décidément la décision de la Cour constitutionnelle relative au port des signes convictionnels dans l’affaire de la Haute École Francisco Ferrer a eu l’effet d’un coup de tonnerre. Dans certains milieux, cet avis ne cesse de susciter des réactions depuis le 4 juin dernier. On devine pourquoi.
L’interprétation que fait le plus haut tribunal du pays de la neutralité en matière d’enseignement est univoque. Et l’âge des élèves (au-delà de 18 ans) n’y change rien. La Cour a tranché : la liberté de religion n’a pas préséance sur les autres libertés constitutionnelles tout aussi importantes dans un cadre scolaire. Le positionnement de la Cour constitutionnelle rejoint ainsi celui des responsables de l’enseignement obligatoire. Lire la suite.
Le sport sert de porte d’entrée aux islamistes
Que ce soit au travers de clubs de foot, dans l’instrumentalisation du port de tenues islamiques pour les sportives, censées « leur permettre de pratiquer du sport », les islamistes multiplient les occasions d’imposer à la société leurs pratiques humiliantes et discriminatoires vis à vis des femmes. Ceci, avec la complicité de fait des municipalités ou des directions de clubs qui se plient à leur diktat.
Charlie hebdo dénonce cette pratique dans certaines salles de sport. Lire l’article
Hommage à Gisèle Halimi
Elle nous a quittés, cette femme remarquable dont le nom était devenu synonyme de la lutte des femmes pour leurs droits. Elle a combattu aux côtés de celles qui étaient menacées par des lois iniques et ces lois, elle a contribué à les faire changer. Elle a représenté un modèle de courage et de ténacité pour beaucoup de militantes féministes.
Nous vous proposons de consulter une courte vidéo qui retrace son parcours sur le lien : http://www.vodeo.tv/4-70-5444-gisele-halimi-l-insoumise.html?PARTID=9084
ORELA publie un rapport sur les religions au temps du coronavirus
L’Observatoire des religions et de la laïcité (http://www.o-re-la.org) publie un rapport de Jean-Philippe Schreiber, dans lequel sont analysées les questions qui se sont posées aux religions pendant la période de confinement, ainsi que les réactions diverses des responsables religieux avec leurs conséquences, parfois lourdes, sur la propagation de la maladie dans différents pays. Il montre que les décisions politiques prises, et la façon dont elles ont été prises sont liées à la conception que chaque État a de la liberté de culte, selon qu’on la situe au dessus des autres libertés ou qu’on considère qu’elle doive rester soumise à l’intérêt général. Il analyse également les modifications éventuelles que la pandémie a pu apporter sur le rôle et la perception des religions avant de conclure sur des questions émergentes pour les cultes. Lire le rapport
ÉGALE signe la tribune « LA RACIALISATION DE LA QUESTION SOCIALE EST UNE IMPASSE
Dessin d’Acé publié le
Le mouvement République souveraine, sociale, laïque et écologique a lancé une tribune : « La racialisation de la question sociale est une impasse », en réaction à l’offensive des partisans de « la race ». Celle-ci a été publiée par Marianne.
Cette analyse au travers de la race des inégalités conduit à promouvoir la division de la société en groupes « racisés » et dévoie les concepts de l’antiracisme autant que l’analyse des causes des inégalités. Elle ne peut donc apporter des solutions aux inégalités sociales, bien réelles et porteuses d’exclusion. Lire la tribune
Cette tribune est ouverte à tous les citoyens qui voudraient la signer en cliquant sur ce lien : Question sociale.
Concours HEC et laïcité
EGALE a été informé que 35 candidats de confession juive ont été autorisés par la Direction des Admissions et Concours (entitée organisatrice du concours HEC placée sous la tutelle de la chambre de commerce et d’industrie de Paris) à passer le dimanche 5 juillet certaines épreuves se tenant le samedi 4 juillet, jour de shabbat.
Les sujets sur lesquels ces candidats ont composés n’ont pas été modifiés. Lors des 24h séparant les deux sessions, les étudiants concernés ont été surveillés par les membres de leur communauté, à savoir par les membres de l’association AJECLAP (Association des élèves et anciens élèves juifs des grandes écoles et des classes préparatoires).
L’APHEC (Association des Professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales) a réagi en faisant part de sa désapprobation envers les « aménagements de calendrier des concours en fonction des diverses religions des candidats. » et en rappelant son attachement à la laïcité.
Une telle dérogation aux principes républicains de laïcité et d’égalité des candidats lors d’un concours est inacceptable.
L’interdiction du voile dans une grande école belge
A) La Cour constitutionnelle de Belgique a tranché un débat sensible : le port des signes religieux dans l’enseignement supérieur. Par Vincent Tournier (Maître de conférence de science politique à l’Institut d’études politiques de Grenoble )
« La Cour précise que la liberté de pratiquer sa religion n’est pas un droit absolu. Elle affirme que la neutralité doit s’entendre de deux manières : l’enseignement doit s’interdire « de discriminer, de favoriser ou d’imposer des conceptions philosophiques, idéologiques ou religieuses » […] préserver « la diversité des opinions » et « les valeurs communes » « un environnement éducatif totalement neutre » Le règlement de la Haute École relève donc d’un objectif pleinement légitime : en interdisant les signes politiques et religieux,.. »
B) Signes religieux: Paris-Bruxelles … par Alain Bergounioux (Historien, président de l’Office universitaire de recherche socialiste et administrateur de la Fondation Jean-Jaurès)
« Le droit actuel français, qui a l’avantage de s’appliquer pour tous les établissements publics sur le territoire, permet de faire face à la plupart des situations problématiques. La réflexion, d’ailleurs, gagnerait à s’élargir pour ne pas en rester qu’aux termes d’interdiction… » Car c’est le rapport entre le savoir et les traditions religieuses et philosophiques qui mériterait d’être approfondi. En france, les universités ont un rôle important à jouer en cette matière – elles ont commencé à le faire, mais il faudrait le conforter. »
Le Plaidoyer pour un islam (2016) de Gérald Darmanin analysé
En 2016, Gérald Darmanin, alors maire de Tourcoing, publiait un document intitulé Plaidoyer pour un Islam français dans lequel il exposait la situation de l’islam et les solutions qu’il préconisait. Il faisait référence à un nouveau concordat à instaurer avec l’islam, au mépris de la loi de séparation du 9 décembre 1905.
Agnès Perrin et Michel Ferreboeuf avaient publié une analyse de ce texte dans Débats laïques. Il nous a semblé opportun, après la nomination de M. Darmanin au ministère de l’Intérieur, de relire cette analyse éclairante sur les théories défendues par notre nouveau ministre sur l’organisation de l’islam en France. On ne sait encore s’il sera ou non suivi par le gouvernement dont la ligne n’est pas encore clarifiée en la matière, et si par exemple ce sont les vues de Marlène Schiappa sur le sujet qui l’emporteront, mais même s’il reste isolé sur cette position, cela demeure sa conviction personnelle et il est bon de la connaître. Lire l’analyse.
Martine Cerf
Création du Collectif Laïcité Yallah en Belgique
Le CAL (Centre d’action laïque) en Belgique a créé le 12 novembre 2019, le collectif Laïcité Yallah. Le but est de contrecarrer la tendance communautariste qui atteint la société belge autant que la société française, sachant que les autorités ne semblent pas avoir pris de mesures efficaces pour lutter contre ce qui est une source de délitement de nos sociétés.
Les treize membres fondateurs de ce collectif, dont Djemila BENHABIB, ont publié un Manifeste dans lequel ils expriment : « notre vision de la situation et proposons des mesures pour s’ouvrir à la diversité, promouvoir la citoyenneté et combattre le communautarisme ethnique et religieux. » Dans ce Manifeste, le Collectif dénonce également les pressions sociales qui s’exercent sur les femmes pour les contraindre à se voiler, avec la complicité de ceux qui voudraient les enfermer dans une identité fantasmée réduite à leur seule appartenance religieuse et dans des pratiques rigoristes de cette religion. Lire le Manifeste
M.C